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Ecouter à nouveau la Sonate n°2 pour violoncelle et piano (H.286, en 1941) de Bohuslav Martinu, cette fois par Barosz Koziak, violoncelle, et Radoslaw Kurek, piano, pour le label polonais Dux…

18jan

Décidément le pas assez interprété Bohuslav Martinů (1890 – 1959) a présentement les faveurs des éditeurs de CDs :

après le superbe CD Pentatone PTC 5187 007 « Martinů Cello Sonatas » _ cf mon article du 7 janvier dernier « «  _,

voici que le label polonais Dux nous présente un ultra-prenant CD Dux 1909 « Martinů – Cello Concerto N°2 – Sonata for Cello and Piano N°2« , par le violoncelliste Bartosz Koziak, le pianiste Radoslaw Kurek, et le Janacek Philharmonic Ostrava dirigé par Petr Popelka.

Et voici ce qu’en disent,

et Jean-Charles Hoffelé, sur son site Discophilia, sous l’intitulé « Concerto de paysages« , en date du 11 janvier dernier ;

et, en date du 29 décembre 2022, sur le site de ResMusica, Jean-Luc Caron, sous le titre de « Martinů à (re)découvrir avec le violoncelle opérant et zélé de Bartosz Koziak« .

Martinů à (re)découvrir avec le violoncelle opérant et zélé de Bartosz Koziak

La Sonate n° 2 pour violoncelle et piano (1941) et le Concerto n° 2 pour violoncelle et orchestre (1945) de Bohuslav Martinů, composés aux États-Unis, reçoivent avec Bartosz Koziak une interprétation de _ très _ grande qualité.

Bohuslav Martinů, après avoir fréquenté le conservatoire de Prague, s’installe en France en 1923 où il établit sa réputation comme compositeur. Fuyant l’occupation allemande, il part en 1940 aux États-Unis et ne retournera en Europe qu’après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Son vaste catalogue aborde pratiquement tous les genres musicaux et porte profondément les marques de ses origines culturelles, mais également des influences venues de la Renaissance (madrigal anglais), du concerto grosso de l’époque baroque, autant que du jazz. Élève de Roussel à Paris, il découvre Dukas aussi bien que Ravel, et laisse un catalogue riche d’environ quatre cents numéros _ mazette ! _ où l’on repère d’autres attributs comme ceux de l’esthétique debussyste.

….

On peut avancer que sa réputation internationale demeure encore _ hélas _ très en deçà de la valeur intrinsèque de sa musique. Est-ce en partie parce qu’il renonça initialement à la domination mélodique classique pour se concentrer sur la multiplication de brèves cellules ? Ou encore parce qu’il métamorphosa une débauche rythmique et polytonale vers des élans lyriques conduisant plus tard à une forme de néo-impressionnisme ? Ses états esthétiques successifs véhiculent néanmoins le plus souvent une atmosphère attachante et chaleureuse _ oui ! _, et une fréquentation plus régulière devrait _ très certainement _ emporter l’adhésion des auditeurs.

La Sonate n° 2 pour violoncelle et piano écrite peu après l’arrivée du compositeur en Amérique offre au piano, au cours du premier mouvement noté Allegro, une réelle abondance mélodique. Le Largo suivant, ample, est empreint d’un sentiment de méditation intense, mais ne se dispense nullement de hardiesses rythmiques. La sonate s’achève par un Allegro commodo tonique, où se profilent des rappels populaires. Le violoncelle chantant de Bartosz Koziak et le piano survolté de Radosław Kurek _ voilà ! _ élèvent cette riche partition au rang de chef-d’œuvre _ mais oui ! _ de la musique de chambre tchèque.

Le Concerto n° 2 pour violoncelle et orchestre, plus lyrique que son prédécesseur _ le n° 1, composé, lui, en 1930 _, d’allure néo baroque, ne fut publié qu’en 1964, une vingtaine d’années après son élaboration. L’Orchestre philharmonique Janaček basé dans la ville d’Ostrava démontre qu’il compte parmi les plus saillants du pays. Ses qualités exacerbées par la direction vigoureuse et rigoureuse du chef Petr Popelka (né en 1986) donnent une magnifique allure au Concerto, accentuant délicatement le paisible Moderato initial, soulignant le lyrisme touchant de l’Andante poco moderato et son engagement rythmique et incisif dans le final Allegro. Bartosz Koziak nous propose une interprétation de premier choix, adoptant habilement son jeu aux trois mouvements successifs et bien distincts voulus par le compositeur.

Bohuslav Martinů, ce monument de la musique tchèque, mérite une place de choix située non loin de Smetana, Dvořak et Janaček _ voilà. Ce CD paru chez Dux contribuera sans doute à la conforter par son engagement _ superbe _ et par son intégrité _ oui.

Bohuslav Martinů (1890-1959) :

Concerto pour violoncelle et orchestre n° 2, H. 304 ;

Sonate pour violoncelle et piano n° 2, H. 286.

Bartosz Koziak, violoncelle ; Janáček Philharmonic Ostrava, direction : Petr Popelka ; Radosław Kurek, piano.

1 CD DUX.

Enregistré à la salle de concert du Janáček Philharmonic Ostrava du 2 au 4 juin 2021 et dans l’auditorium du centre européen Matecznik à Otrębusy le 26 juin 2022.

Notice en polonais et en anglais. Durée : 51:03

CONCERTO DE PAYSAGES

1945, de son exil américain Bohuslav Martinů célèbre la fin de la Deuxième Guerre mondiale dans un immense Concerto pour violoncelle, l’un des plus beaux écrits au XXe siècle, et qui reste _ trop  _ peu joué comparé à son autre concerto pour le même instrument. Il gorge son orchestre de paysages moraves _ voilà _, fait chanter à son violoncelle des mélodies tour à tour dansées ou nostalgiques, également pénétrées d’idiomes tchèques. Les trois mouvements sont portés par une constante rythmique, l’Andante y compris, que Bartosz Koziak a la belle idée de prendre en tempo vif, chantant et ornant jusqu’à l’ivresse _ voilà.

Comme sa lecture est belle, jusqu’à la grande cadence songeuse du Finale qu’il donne dans son intégralité, grâce aussi à son Guadagnini hérité de Dezyderiusz Danczowski (le père de Kaja Danczowska si je ne m’abuse, lecture lyrique, chaleureuse, et d’un feu enthousiasmant dans ce Finale aux allures de furiant que la formation d’Ostrava flamboie. Voilà la nouvelle version que j’espérais _ rien moins ! _ de ce chef-d’œuvre depuis celle si sentie de Sacha Večtomov _ au sein du double CD Supraphon SU 3586-2 112 ; qu’amateur fidèle et passionné de Martinů je possède aussi…

Complément parfait, avec la Deuxième Sonate où le rejoint le piano évocateur _ oui, très vivant _ de Radosław Kurek, œuvre qui ouvrait l’exil américain, œuvre au noir, d’une puissance dramatique certaine _ oui ! _, qui ne renonce pas aux danses et aux chants tchèques. Bartosz Koziak s’en saisit de son archet diseur, merveille d’un violoncelliste dont chaque disque est précieux _ voilà !!! _ et qui n’en est pas à son coup d’essai chez Martinů _ à suivre de très près, par conséquent…

Puisse-t-il demain nous donner _ aussi _ les premiers Concerto et Sonate !

LE DISQUE DU JOUR


Bohuslav Martinů
(1890-1959)


Concerto pour violoncelle et orchestre No. 2, H. 304
Sonate pour violoncelle et piano No. 2, H. 286

Bartosz Koziak, violoncelle
Radosław Kurek, piano
Janáček Philharmonic Orchestra (Janáčkova filharmonie Ostrava)
Petr Popelka, direction

Un album du label DUX Records 1909

Photo à la une : le violoncelliste Bartosz Koziak – Photo : © DR

Et pour un plus,

voici aussi la vidéo d’un enregistrement live sur un site polonais, Kwarantanna, de ces deux interprètes, Bartosz Koziak et Radoslaw Kurek,

comportant, à partir de 29′ 58″, cette Sonate n°2 pour violoncelle et piano H. 286 (de 1941) de Bohuslav Martinů…

Une superbe musique

en de superbes interprétations !

Cf aussi mon article du 7 janvier dernier : 

« « …

Ce mercredi 18 janvier 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’oeuvre de violon de Martinu : l’apport de Christopher Hogwood

21mar

Mon affection pour la musique tchèque _ œuvres comme interprètes _

m’a toujours incliné vers l’œuvre de Bohuslav Martinu (1890 – 1959).

Aussi m’a immédiatement intéressé le quadruple album que Hyperion _ CDS 44611/4 _

vient de consacrer à la musique pour violon et orchestre de ce compositeur,

avec le violoniste Bohuslav Matousek,

et le Czech Philharmonic Orchestra

sous la direction de Christopher Hogwood _ qui aimait cette musique.

Voici le commentaire qu’en donne,

sur son blog Discophilia du site Artamag,

Jean-Charles Hoffelé,

en une chronique intitulée :

Le Jardin secret de Christopher.

LE JARDIN SECRET DE CHRISTOPHER

Christopher Hogwwod vouait une passion à la musique de Martinů, il en aura enregistré quelques albums d’œuvres rares puis, avec la Philharmonie Tchèque, une intégrale absolue de tout ce que le compositeur des Fresques aura écrit pour le violon concertant _ voilà.

Héros de cette entreprise courageuse, Bohuslav Matoušek qui avait déjà gravé toute l’œuvre pour violon et piano. Passez à pied joint _ hélas ! _ sur les Concertos, Matoušek ne saisissant pas les audaces du Premier et restant interdit devant la sombre lyrique du Second – revenez aux gravures de Josef Suk (Supraphon) _ oui ! _, ou de Thomas Albertus Irnberger (Gramola) _ un enregistrement récent.

Mais ailleurs, dès le premier disque où éclate l’inventivité suractive du Concerto pour flûte (magnifique Janne Thomsen) et violon, la fête est éblouissante _ oui. Enfin regroupée en un coffret à l’appareil critique étoffé, cette somme permet de saisir la permanence du violon _ voilà _ dans l’art poétique de Martinů comme dans le Duo Concertant, si piquant où Régis Pasquier rejoint le violon de Bohuslav Matoušek.

Quelle tension dans le Concerto da camera, opus majeur du temps de guerre, dont Hogwood creuse le ton dramatique, quelle alacrité pleine de saveurs bohémiennes dans le Concerto pour violon, piano et orchestre de 1953, si peu souvent entendu. Et les épices néo-baroque-jazzie de la Suite Concertante, partition iconoclaste née au bord de la guerre, emplie de souvenirs d’Albert Roussel et retravaillée en 1944, éclatent de verve, persifflent – le troisième disque enchaîne par ailleurs les deux « états » de l’œuvre.

Matoušek attribue à son violon la belle Rhapsodie tchèque (initialement dévolue à l’alto) mais prend l’instrument en clef d’ut pour une version mémorable de la Rhapsody-Concerto où il fait jeu égal avec l’ancien enregistrement de Josef Suk.

Ensemble précieux s’il en est, certainement indispensable _ voilà _ à toute discothèque Martinů.

LE DISQUE DU JOUR



Bohuslav Martinů
(1890-1959)


L’œuvre pour violon et orchestre (Intégrale)


Concerto pour flûte, violon et orchestre, H. 252
Duo concertant pour deux violons et orchestre, H. 264
Concerto pour deux violons et orchestre en ré majeur, H. 329
Concerto da camera, H. 285
Concerto pour violon, piano et orchestre, H. 342
Rhapsodie tchèque, H. 307a
Suite concertante pour violon et orchestre (deux versions), H. 276/276a
Rhapsodie-Concerto pour alto et orchestre, H. 337
Concerto pour violon et orchestre No. 1, H. 226
Concerto pour violon et orchestre No. 2, H. 293


Bohuslav Matoušek, violon
Régis Pasquier, alto
Janne Thomsen, flûte
Karel Košárek, piano
Orchestre Philharmonique Tchèque
Christopher Hogwood, direction

Un coffret de 4 CD du label Hypérion CDS441/4

Photo à la une : le chef d’orchestre Christopher Hogwood – Photo : © Marco Borggreve

Ce jeudi 21 mars 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

 

 

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