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Découvrir le génie puissant et singulier, profond, de László Lajtha (Budapest, 1892 – Budapest, 1963) en son Quatuor avec piano Op. 6 (de 1925), dans l’interprétation splendide, intense et profondément poétique, du jeune Notos Quartett…

30août

Je remercie très vivement l’excellent article « Divertissement et chef d’œuvre » de Jean-Charles Hoffelé, sur son site Discophilia, le 22 août dernier,

de m’avoir fait découvrir _ et adorer ! _ ce chef d’œuvre intense et profond, marquant, qu’est le Quatuor avec piano, Op. 6, de Laszlo Lajtha (Budapest, 30 juin 1892 – Budapest, 16 février 1963),

dans l’interprétation elle-même profonde et intense, percutante ainsi qu’infiniment poétique, du jeune Notos Quartet,

en le très récent excellent CD « Paris Bar« , du label Sony Classical 19439986682.

DIVERTISSEMENTS ET CHEF-D’ŒUVRE

Paris, jonction des années vingt-trente, un parfum de folle époque règne encore _ par delà le traumatisme indélébile de la Guerre Mondiale _, quelques musiciens étrangers, installés au bord de la Seine, s’en emparent ; rythmes vifs, écriture faisant la part belle aux danses du temps, harmonies pimentées, cela se retrouve, avec quelques touches éclatantes toute polonaises, dans la brillante Suite-Divertissement qu’Alexandre Tansman écrit en 1929 pour le Quatuor Belge, formation regroupée autour du piano de Marcel Maas.

Les harmoniques chaudes, belles comme celles des fauves, l’écriture dansante, toujours sur les pointes, les motifs savoureux et évidemment cette suractivité qui est la marque de fabrique du Polonais _ un compositeur absolument majeur ! _, éclatent au long des six mouvements, mais courrez d’abord aux étrangetés mystérieuses du Nocturne, un peu Bartók. Les Notos y sont prodigieux de vivacité, de précision, d’humour et de lyrisme lorsqu’il faut, tout comme pour le Divertissement de Jean Françaix, partition délicieusement piquante, un peu mozartienne aussi par l’allégement de l’écriture.

Puis vient le chef-d’œuvre _ le voilà !!! _, le vaste nocturne inquiet _ oui _ qu’est le Quatuor avec piano de László Lajtha, pièce manquante du génial trio de Budapest qui ne devrait plus tarder à rejoindre _ contre notre paresseuse incuriositéBéla Bartók et Zoltán Kodály dans leur empirée _ à mieux reconnaître !

L’œuvre est d’une beauté aussi suffocante qu’amère _ oui _, ces splendeurs sombres sont si émouvantes dans la lecture intense _ voilà _ des Notos qu’on a peine à croire qu’il s’agit du premier enregistrement de cet opus majeur _ oui ! _ des années vingt où ce génie trop oublié affirmait d’emblée son inextinguible singularité _ oui, oui, oui.

LE DISQUE DU JOUR

Paris Bar

Jean Françaix (1912-1997)
Divertissement


Alexandre Tansman (1897-1986)
Suite-divertissement


László Lajtha (1892-1963)
Quatuor avec piano, Op. 6

Notos Quartett

Un album du label Sony Classical 19439986682

Photo à la une : les membres du Notos Quartett – Photo : © DR

Les deux autres œuvres de ce splendide et nécessaire CD du Notos Quartett _ Sindri Lederer, violon ; Andrea Burger, alto, Philip Graham, violoncelle ; et Antonia Köster, piano ; l’enregistrement a eu lieu à Leipzig en février 2021… _ ,

la Suite-Divertissement (de 1929) d’Alexandre Tansman ( Łódź, 11 juin 1897 – Paris, 15 novembre 1986), et le Divertissement (de 1933) de Jean Françaix (Le Mans, 23 mai 1912 – Paris, 25 septembre 1997),

loin d’être, comme leurs titres pourraient l’incliner à penser, superficielles ou simplement anecdotiques,

complètent superbement le très vivant, passionnant et très juste portrait réalisé par les jeunes musiciens du Notos Quartett

de ce bouillant Paris de l’après Première Guerre Mondiale _ années vingt, début des années trente : les années de composition du principal de l’œuvre de mon cher Lucien Durosoir (Boulogne-sur-Seine, 5 décembre 1878 – Bélus, 4 décembre 1955)  _, si puissamment attractif alors tout particulièrement pour des musiciens originaires d’Europe orientale… 

Et si je me permets de rapprocher ainsi ce profond Quatuor avec piano Op. 6 de László Lajtha, composé en 1925, et créé à Budapest le 23 janvier 1927, de l’œuvre si singulier de Lucien Durosoir,

c’est pour ce que ces œuvres singulières si intensément poétiques surmontent de la Guerre Mondiale qui les a tous deux si puissamment marqués en leur humanité…

Un CD tout à fait important, en conséquence… 

Ce mardi 30 août 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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