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Ecouter Adriaen Willaert (ca. 1490 – 1562) grâce à une sublime « Passion selon Saint-Jean » du CD « Adriano 4″ de l’ensemble vocal Dionysos Now ! de Tore Tom Denys, découvert presque par hasard…

03août

C’est en parcourant des boîtes de nouveautés de CDs de mon disquaire préféré,

que je suis tombé, quasiment par hasard, sur le nom _ en petits caractères ! _ d’Adriaen Willaert sur un CD « Adriano 4« ,  le CD Evil Penguin EPRC 0054, consacré principalement à sa « Passio Domini nostri Jesu Christi secundum Joannem« , ainsi que trois plus brefs Motets : « Tristia est anima mea« , « Ecce lignum crucis – Crux fidelis » et « Da pacem Domine » _ écouter ces 4 pièces par un simple clic ! _,

par un ensemble vocal jusqu’ci inconnu de moi, Dionysos Now !, dirigé par le ténor flamand, mais domicilié à Vienne _ depuis 1998 _, Tore Tom Denys…

Bien sûr,

le nom _ et l’immense carrière d’Adriaen Willaert (1490 – 1562) : à Paris (où, à la cour de France, il est l’élève de Jean Mouton), à Rome (vers 1515), à Ferrare (où, dès juillet 1515, il est chantre à la cour du cardinal Hippolyte Ier d’Este, puis,  à partir de 1520, au décès de ce cardinal, au service du duc Alphonse Ier d’Este, dont il est maître de chapelle de 1522 à 1525), en Hongrie (entre 1517 et 1519, où il avait accompagné le cardinal Hippolyte Ier), à Milan (où il suit en 1525 le fastueux cardinal Hippolyte II d’Este : le futur bâtisseur, en 1550, de la magnifique Villa d’Este, à Tivoli), et surtout, bien sûr, à Venise, où, succédant à Pietro de Fossis, il devint le très brillant maître de chapelle de la basilique Saint-Marc, de 1527 à son décès, en 1562 ; il y aura pour successeur Cyprien de Rore _ de ce compositeur, Adriaen Willaert (Bruges, ou Rusbeke – Roeselare, vers 1490 – Venise, 7 décembre 1562) _ celui qui a posé les bases du style polychoral vénitien ; celui qui est, sinon l’inventeur même du madrigal, du moins celui dont le recueil de 4 à 7 voix Musica nova (publié en 1559) peut être considéré comme une sorte de manifeste du madrigal (!!!) ; et qui est le créateur de l’école musicale vénitienne (1550 – 1610)… _,

ne m’a pas laissé indifférent, et m’a incité à désirer écouter illico ce CD : magnifique !!! Que je me suis immédiatement procuré…

Quelle sublime musique, profonde…

Un peu plus tard,

rentré chez moi, et en cherchant un peu sur le web, j’ai bientôt découvert que cet ensemble et ce chef avaient déjà réalisé trois précédents enregistrements vinyls _ mais pas CDs !!! _ consacrés eux aussi à l’œuvre d’Adriaen Willaert, 

et plus que sobrement intitulés « Adriano 1 » _ EPRC 0041 _, « Adriano 2 » _ EPRC 0043 _, et « Adriano 3«  _ EPRC  0047.

Et en fouillant dans le désordre des piles diversement classées de ma discothèque,

je suis parvenu à retrouver pour le moment 2 CDs consacrés à l’œuvre passionnant et fondateur d’Adriaen Willaert,

deux CDS parus en juin et octobre 2012, pour le label Ricercar

_ auxquels je joints ici, extrait du CD Ramée 1808 : « Ossesso« , par l’ensemble Ratas del viejo mundo, sous la direction de Floris de Ryckert, paru en janvier 2019, la toute première pièce, en ouverture : le « I vidi in terra angelici costumi » d’Adriaen Willaert _ :

_ le CD Ricercar 325 : « Vespri della Beata Vergine« , par la Capilla Flamenca, dirigée par Dirk Snellings ;

_ le CD Ricercar 331 : « Chansons – Madrigali – Villanelle« , par l’ensemble Romanesque, dirigé par Philippe Malfeyt.

Comme on comprend aussi, à l’écoute de cette sublime musique aussi superbement interprétée qu’elle est ici par Dionysos Now ! sous la direction de Tore Tom Denys _ cf aussi ces vidéos qui nous permettent de regarder chanter Adriaen Willaert, et en italien maintenant, ce très remarquable ensemble vocal Dionysos Now ! : « A quand’a quand’haveva » (2′ 42) et « O Dolce vita mia » (5′ 35), extraits de leur programme du CD « Adriano 2« , ainsi que « Quando di rose d’oro » (3′ 14), extrait de leur programme du CD « Adriano 3« ... _,

l’admirable fécondissime postérité musicale, d’abord à Ferrare, à Venise et à Rome, mais bien plus loin, aussi, dans toute l’Europe, d’Adriaen Willaert (1490 – 1562),

dont, notamment, Cyprien de Rore, Claudio Merulo, Costanzo Porta, Francesco dalla Viola, Gioseffo ZarlinoAndrea GabrieliRoland de Lassus,

ainsi que les divers somptueux madrigalistes, parmi lesquels, bien sûr, Claudio Monteverdi (1567 – 1643), qui, à peine un demi-siècle après la disparition d’Adriaen Willaert _ décédé à Venise le 7 décembre 1562 _, deviendra, à son tour _ au mois d’août 1613 _, le titulaire du très prestigieux poste de maître de chapelle à la basilique Saint-Marc de Venise…

À suivre…

Ce jeudi 3 août 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

De premiers résultats de la relance de mes recherches à propos des neveux (et leur descendance) de Louis Ducos du Hauron : Yvonne-Marie-Aimée Ducos du Hauron (Orléansville, 1901 – Paris 17e,1902)…

19juil

En réponse immédiate  aux promesses de mon article d’hier 18 juillet 2023 « « ,

voici de premiers résultats de mes recherches sur le web…

En effet, en m’étant mis à rechercher à nouveau ce qui concernait la descendance _ en Algérie _ d’Amédée Ducos du Hauron (Agen, 29 mars 1867 – Alger, 14 juillet 1935) et son épouse Marie-Louise Rey (Orléansville, 1879 – Agen, 20 septembre 1933),

je viens, d’abord, de découvrir, ce lundi 17 juillet,

le décès_ acte n°1501, cote V4E _ 10268 du registre des décès _, à Paris 17e, 27 rue des Batignolles, le 19 juin 1902, d’Yvonne-Marie-Aimée Ducos du Hauron, née à Orléansville en 1901 _ au mois d’août _, âgée de 10 mois, fille d’Amédée Ducos du Hauron, administrateur-adjoint de la commune mixte du Chélif, et son épouse Marie-Louise Rey, résidant alors à Lamartine (département d’Alger).

Le décès de l’enfant a été déclaré par sa tante Alyce (sic) Ducos du Hauron, 21 ans, domiciliée 27 rue des Batignolles (Paris 17e), ainsi que par la cousine _ j’ignore par quels liens familiaux… _ de l’enfant Jeanne des Pons, épouse Rolland, 26 ans, domiciliée 37 rue de Moscou (Paris 17e).

Ce décès de la petite Yvonne Ducos du Hauron ayant été confirmé, en Algérie, par un bref avis de décès publié par le journal Les Nouvelles, en date du 5 juillet 1902, page 2 :

« Nous apprenons la mort de Melle Yvonne Ducos du Hauron, fille du sympathique administrateur-adjoint de la commune du Chéliff. Cette mort met en deuil les familles Ducos du Hauron, Fourcauld, Rey, Gentet, etc.« …

Ce qui me permet d’adjoindre un quatrième prénom, « Yvonne-Marie-Aimée« , à la liste des enfants que j’ai déjà identifiés parmi ceux nés d’Amédée Ducos du Hauron et son épouse Marie-Louise Rey :

Éveline Ducos du Hauron : j’ignore le lieu et la date de sa naissance, ainsi que le lieu et la date de son mariage avec Henri-Bavolet Ducros. Et Éveline et Henri-Bavolet Ducros ont eu au moins 3 enfants Ducros :

_ Yves-Henri-Marie Ducros : né à Port-Gueydon, le 31 mai 1930, et décédé à Avignon le 1er décembre 2020

_ Raymonde Ducros : j’ignore le lieu et la date de sa naissance ; elle est décédée à Port-Gueydon au mois d’octobre 1933.

_ Raymond Ducros : né à Port-Gueydon au mois de mai 1931 ; je n’en sais pas davantage…

Quant à Éveline, probablement l’aînée de la fratrie née d’Amédée Ducos du Hauron et son épouse Marie-Louise Rey,

elle est décédée à Alger un des tous derniers jours du mois de décembre 1938.

Ensuite :

_ Yvonne-Marie-Aimée Ducos du Hauron : elle est née à Orléansville au mois d’août 1901 ; elle est décédée à Paris 17e, au domicile de sa tante Alyce Ducos du Hauron _ Agen, 19 décembre 1880 _ Neuilly-sur-Seine, 22 avril 1871 _, 27 rue des Batignolles, à l’âge de 10 mois, le 19 juin 1902.

_ Edmée Ducos du Hauron : elle est née à Lamartine, le 8 juillet 1904 ; j’ignore le lieu et la date de son décès.

_ Gérard-Yves-Alcide Ducos du Hauron : il est né à Berroughia le 30 août 1909 ; et il est décédé à Avignon le 27 janvier 2000.

_ Louis-Roger Ducos du Hauron : j’ignore le lieu et la date de sa naissance, de même que le lieu et la date de son décès.

Son épouse se prénomme Sylvia ; et Roger et Sylvia ont eu 4 enfants, dont 3 filles :

_ Marie-José-Sylvia Ducos du Hauron (Alger, 4 avril 1944 – Langrolaye-sur-Rance, 28 décembre 2009),

_ Danièle Ducos du Hauron (dite peut-être Nanou), dont j’ignore le lieu et la date de naissance ; elle est l’épouse de Daniel Thion ;

_ Denise Ducos du Hauron ;

et un garçon :

Jean-Louis Ducos du Hauron, dont j’ignore le lieu et la date de naissance, et qui réside actuellement en Espagne ;

et qui a 2 fils :

Cédric et Aurélien Ducos du Hauron (dont jusqu’ici j’ignore les lieux et dates de naissance) ;

et c’est par eux trois, Jean-Louis et ses fils Cédric et Aurélien, que se prolonge le nom de Ducos du Hauron…

Recherches à poursuivre…

Ce mercredi 19 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Lectures et relectures de l’interrogation sur les tensions entre filiations et affinités dans le feuilletage de son identité personnelle, entre francité et judéité, de François Noudelmann en son passionnant « Les enfants de Cadillac »…

29mai

Au terme d’une riche semaine de lectures et relectures du « Les enfants de Cadillac« de François Noudelmann, qui vient de paraître tout récemment en collection de poche Folio,

voici la série de liens aux 7 articles que je viens de consacrer ce mois de mai à ce passionnant travail de recherche et de méditation sur le feuilletage complexe de la propre identité personnelle de François Noudelmann, eu égard aux tensions entre ses filiations _ et désaffiliations _ à son père et à son grand-père paternel, eux-mêmes pris entre leur désir profond et éperdu de « francité« , et leurs efforts pour mettre aussi un peu à distance la « judéité » de leurs racines familiales, dans le choc des tourmentes de l’Histoire _ européenne, principalement _ de ces derniers siècles surtout… :

_ dimanche 21 mai : « « 

_ lundi 22 mai : « « 

_ mardi 23 mai :  « « 

_ mercredi 24 mai : « « 

_ jeudi 25 mai : « « 

_ vendredi 26 mai : « « 

_ et samedi 27 mai : « « 

Bonnes et fécondes lectures

et re-lectures…

Ce lundi de Pentecôte, 29 mai 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Assumer sa francité et sa judéité, depuis son installation outre-Atlantique, à New-York, désormais : le beau devenir freudien de François Noudelmann « prenant de l’âge » sur la question des « feuilletages » de l’identité..

26mai

Ce vendredi 26 mai,

je poursuis l’élan des commentaires de ma lecture du si prenant « Les enfants de Cadillac » de François Noudelmann, à la suite de mes 5 articles précédents :

_ du dimanche 21 mai : « « 

_ lundi 22 mai : « « 

_ mardi 23 mai :  « « 

_ mercredi 24 mai : « « 

_ et du jeudi 25 mai : «  « 

En effet, toute la fin du récit, de la page 193 à la fin, page 234, est une méditation très fine sur ce que finissent par constituer, pour François Noudelmann, au présent de son récit, c’est-à-dire en 2020, ce qu’il nomme, en les repensant, sa « francité » _ « comme un millefeuilles« , dit-il, page 194… _ et sa « judéité » _ « elle aussi, pour beaucoup, un feuilleté d’appartenances qui se déclarent sans être verbalisées, ou par des langages indirects«  _, ainsi que leur _ assez complexe, enchevêtrée… _ hiérarchie pour lui…

Alors qu’il réside désormais outre-Atlantique, à New-York, probablement depuis 2019 qu’il a décidé de complètement « s’y installer« , plutôt que faire d’incessants allers-retours depuis ce qui était son domicile parisien _ François Noudelmann, qui a appris très vite le nomadisme, a beaucoup déménagé, en sa vie : « En résidant souvent « ailleurs », j’ai poursuivi le relativisme de mon enfance lorsque, passant d’une maison à une autre et d’une ville à une autre, je changeais de culture, apprenant qu’ici on dîne à telle heure, que là on parle doucement, ou que là-bas on ne mélange pas telle ou telle couleur. Avoir eu des parents qui se sont mariés chacun trois fois, sans compter leurs relations officieuses, explique peut-être mon instabilité sentimentale _ ah ! Je glisse, je fuis, j’étouffe lorsque je demeure trop longtemps. Je connais la joie de partir rien dans les poches, de ne pas être lesté, de ne maintenir les relations et les lieux que par choix et non par habitude. (…) De fait je suis étonné par la difficulté, et souvent l’impossibilité de certains à changer de vie, d’époux ou d’épouse, de métier, de pays, attachés qu’ils sont à leurs amis d’enfance, à leur maison de famille ou à leur carrière. (…) Ma disponibilité à partir, ou peut-être cette névrose _ _, n’est sans doute pas étrangère à la vie de ceux _ Chaïm, Albert _ qui ont porté mon nom. Elle confirme probablementent la légende de l’errance juive, avec sa réalité et son imaginaire (…) Le déplacement à travers des mondes, l’acceptation pluraliste de leurs différences, la transformation de soi au gré des voyages me semblent des modalités de l’existence juive, partagées au-delà de toute communauté par nombre d’exilés. Être dedans et dehors, convertir le sentiment de « ne pas en être » en désir d’être temporairement quelqu’un d’autre, se sentir japonais, catalan ou martiniquais, se rendre perméable à l’inconnuu, vivre hors de soi _ cf son « Hors de moi« , paru en 2006 aux Editions Léo Scheer _, être dérouté par des affinités imprévisibles, ainsi vont les errants, juifs ou non« , confie-t-il magnifiquement pages 215-216… _ ; et que, de plus, il vient de faire le voyage de Cadillac afin d’être présent à la cérémonie d’inauguration, à laquelle il a été invité en tant que petit-fils de Chaïm Noudelmann, interné à Cadillac depuis la fin décembre 1929, comme « fou«  incurable, et décédé (mort de faim, sous le régime de Vichy) le 21 mars 1941, et inhumé là dans le carré des fous, qui venait d’être rénové :

« Parti _ de France, de Paris _ pour une durée indéterminée, peut-être définitive, j’avais abandonné jusqu’à la responsabilité d’honorer, ou plus simplement de nettoyer, la tombe commune de ma grand-mère _ « dans le carré juif du cimetière de Bagneux« , a-t-on lu page 53 _, et voilà que je suis invité dans le cimetière français qui avait retrouvé trace de mon grand-père Chaïm. (…) Ce fut donc pour assister à la rénovation d’un cimetière abandonné que je revins _ »le 19 septembre 2020″, précisément, apprend-on page 224 _ sur les traces funéraires de mon fou grand-paternel« , page 223 ; et, ruminant ce jour-là « à la terrasse d’un des cafés de Cadillac qui entourent la mairie » (page 228), le petit-fils de Chaïm se dit alors (page 229) :

« Le sacrifice de Chaïm m’oblige à l’égard de la France _ pour laquelle celui-ci, Chaïm, encore officiellement étranger, de nationalité « russe« , en 1914, s’engagea, et devint, gazé au gaz moutarde sur le front, irréversiblement un « fou de guerre«  … _ et il ranime étrangement ma fidélité _ un mot assez important… _ : résidant _ désormais _ hors du territoire national _ à New-York _, je connais _ en cette année 2020 qui le mène à l’écriture de ce magnifique « Les enfants de Cadillac« …  _ l’amour de loin _ celui d’un autre girondin : le blayais sublime troubadour Jaufré Rudel _ et le plaisir de l’aller-retour d’un amant à double vie » ; mais, François Noudelmann se voit alors devoir admettre le fait que « même si l’histoire de Chaïm n’est pas la mienne, elle se perpétue à travers le nom _ « Noudelmann » _ des pères _ Chaïm, Albert, François… _, que cette transmission soit assumée _ et elle va l’être ici même, par l’écriture de ce livre, par lui, François _, rejetée ou suspendue. Elle a _ ainsi _ ouvert une séquence _ d’Histoire à la fois personnelle et familiale, et plus générale encore… _ qui se prolonge jusqu’à moi et déroule bientôt cent années _ en effet, « Chaïm obtient la nationalité française, par décret du 16 juin 1927« , avons-nous appris à la page 25  _ d’identité française« , convient François Noudelmann, page 229 ;

et il poursuit, page 229 : « Le sens de l’héritage m’apparut alors plus clair« , et justifie ainsi la méditation et retour aux sources de l’entièreté de cet immense et profond grand livre _ que je ne peux décidément pas me résoudre à accepter comme constituant rien qu’un « roman« …

« Inessentiel d’abord , et interchangeable, ce nom juif _ de Noudelmann _ ne joua aucun rôle dans mes choix d’enfant« , commence-t-il par établir, par un effort de récapitulation mémorielle, page 196, de l’articulation en son identité « feuilletée » de ce qu’il nomme sa « francité » et sa « judéité« .

Et, de fait, ce n’est qu’en 2008 que « le cluster antisémite » fut vraiment entendu, pour la première fois, par lui, « dans les agglomérats verbaux que le credo _ politique _ m’avait appris à proférer » en des manifestations auxquelles il participait, se joignait, déclare-t-il page 204.

(…) « Ce ne fut qu’à la fin 2008 que se produisit, pour moi, écrit-il page 207, le choc révélateur, un petit séisme intime _ rien moins ! _ qui instaura _ pour le devenir de fond de sa personne _ un avant et un après _ voilà ! Cet hiver-là, j’habitais dans le XIIIe arrondissement de Paris et souvent d’imposantes manifestations passaient par le boulevard Arago _ c’est au 4 Boulevard Arago que résidait en effet alors François Noudelmann : je l’ai retrouvé noté sur mon agenda d’adresses… (…) Il m’arrivait d’y prendre part, surtout en ces temps de ministère de l’Identité nationale qui rappelait de fâcheux souvenirs, page 207. (…) Par dizaines de milliers, chaque semaine,  des manifestants venaient dénoncer l’intervention disproportionnée de Tsahal et, ce jour-là, je pensais défiler avec les militants de La Paix maintenant, qui soutenaient le principe de « deux peuples, deux États« ..

(…)  _ cependant _, une pulsion de mort se répandait _ à l’imparfait, pas au passé simple ! _ parmi les crieurs de slogans et, sans arriver à en croire nos oreilles, nous entendîmes _ l’ami et lui qui défilaient ensemble, un peu à l’écart, cependant, des groupes du cortège _ distinctement : « Mort aux Juifs ! » Non pas une voix isolée, mais un hurlement collectif et dense. Il n’était pas possible de l’ignorer« , marque-t-il très clairement, page 208.

« Je pensais alors aux Noudelmann et aux Friedmann _ ses frères et sœurs, oncles, tantes et cousins Friedmann : quand elle épousa Chaïm Noudelmann, en avril 1916, deux mois avant la naissance d’Albert Noudelmann, le 24 juin suivant, Marie Schlimper était veuve de Hersch Friedmannn, dont elle avait eu 4 enfants : Jacques, né le 7 novembre 1902, Rachel, née le 25 août 1904, Raymonde, née le 3 avril 1907, et Bernard, j’ignore à quelle date il était né ; de même que j’ignore la date du décès de Hersch Friedmann... _ qui avaient dû porter l’étoile jaune à Paris, où ces mêmes appels au meurtre recouvraient les murs et les vitrines. Je revoyais ma tante _ une belle-sœur de sa mère, côté Friedmann, le plus probablement… _ et mes cousins me montrant le signe de l’infamie _ qu’ils avaient conservé… (…) Leur anxiété ou leur terreur me devinrent soudain plus proches et tangibles », page 209

Page 229, François Noudelmann poursuit sa réflexion sur ce que, lors de sa réflexion à Cadillac, le 19 septembre 2020, au sortir de la cérémonie au cimetière, il vient de nommer « le sens de l’héritage » à la fois juif et français :

« Du moins il me sembla osciller entre deux écueils opposés : d’une part l’orgueil de l’individu qui ne veut pas hériter, qui croit ne tenir que de lui-même _ à la Sartre, en quelque sorte… _ et s’honore d’être libre d’autant plus qu’il ignore les raisons qui le gouvernent. D’autre part, la romance psycho-généalogique de celui qui se pense un « descendant » _ à la Barrès, dirais-je par exemple… _ et qui s’identifie à bon compte aux traumatismes de ses ancêtres. Je suis paradoxalexalement tombé dans le premier piège, héritant du refus d’une famille _ les Noudelmann, Chaïm et Albert _ qui se voulait sans histoire et dans laquelle chacun _ à chaque génération _, pouvait remettre les compteurs à zéro. Programmé pour être _ à mon tour, moi aussi _ sans programme, je vivais comme Chaïm et Albert qui rejetérent leur filiation et leurs coutumes, même celle de la religion à laquelle ils ne croyaient plus et qui aurait pu leur procurer le sentiment d’une solidarité. Plus je prends de l’âge, plus je perçois combien cet affranchissement est présomptueux, et pour le dire ave les mots de la philosophie, je deviens de plus en plus freudien _ voilà ! _, doutant de ce que je crois avoir choisi par moi-même, tout en résistant au second piège de l’héritage »

À suivre…

Ce vendredi 26 mai 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Quelques premières précisions sur quelques personnages (et événements) apparaissant un peu floutés dans le récit de François Noudelmann en son passionnant et très beau « Les enfants de Cadillac » : les noms floutés de plusieurs femmes…

22mai

En une sorte de second Avant-propos,

après celui d’hier 21 mai en mon article « « ,

et conformément à la méthode de lecture-enquête _ sainte-beuvienne _ dont je suis coutumier, « en cherchant bien« , en creusant un peu plus les détails,

voici ce jour de premières précisions _ d’identité de personnes, de lieux, ou de dates laissés un peu flous dans le récit donné par l’auteur… _ en réponse à quelques unes de mes questions,

au fil et au terme _ provisoire _ de mes lectures successives _ au nombre de 3 jusqu’ici… _ de ce récit _ « roman » continue de passablement me gêner, en dépit du constat que, en son entretien (un peu trop rapide, et même un peu trop sec, à mon goût…) sur France-Culture, le 5 décembre 2021, avec l’ami Mathias Enard _ cf le podcast de mon entretien avec lui du 8 septembre 2010 ; et mon article du 21 septembre 2008 à propos de son stupéfiant chef d’œuvre « Zone » : « « … _, François Noudelmann l’assume, et même fermement _, qu’est ce passionnant « Les enfants de Cadillac« …

Pas mal d’éléments laissés flous dans le fil souvent rapide du récit s’éclairant davantage quand on s’avise de les relier à d’autres détails situés plus loin dans le récit, et dans notre lecture de parties ultérieures de ce récit, et eu égard à d’autres aspects de ces mêmes éléments rapportés, dans le cadre parfois un peu chahuté de la chronologie _ historique _ des éléments de ce réel évoqué ;

et si, bien sûr, le lecteur un peu curieux de tels éléments et faits, opère effectivement de telles un peu éclairantes mises en relation, et cela sans que l’auteur ait cherché vraiment à nous les cacher :

comme par exemple la plupart de ce qui concerne sa mère.

Et plus généralement aussi les compagnes de trois générations (Chaïm, Albert, François) de Noudelmann :

_ 1) Marie Schlimper, la grand-mère paternelle de François, née à Lemberg _ Lviv aujourd’hui : désormais en Ukraine… _ en 1881 et inhumée au cimatière de Bagneux _ j’ignore la date de son décès _, épouse _ en secondes noces : elle était veuve de Hersch Friedmann (j’ignore ses dates et lieux de naissance et de décès), dont elle avait 4 enfants : Jacques (Paris 18e, 7 novembre 1902 – Livry-Gargan, 1er juin 1978), Rachel (Paris 18e, 25 août 1904 – Dreux, 2 août 1999), Raymonde (Paris 18e, 3 avril 1907 – Villiers-le-Bel, 1er avril 1995) et Bernard (Paris 18e ?disparu entre 1941 et 1945…) : demi frères et sœurs d’Albert Noudelmann (Paris 18e, 24 juin 1916 – Limoges, 16 juillet 1998)… _, puis veuve, de Chaïm Noudelmann (1891 – Cadillac, 21 février 1941), et de dix ans plus âgée que lui, et la mère bien peu maternelle d’Albert _ ce qui éclaire pas mal de choses qui vont s’ensuivre en la vie de son fils Albert, et peut-être aussi, bien qu’il ne l’ait probablement pas connue, de son petit-fils François, les liens étant rompus entre Marie Schlimpel, veuve Noudelmann, et son fils Albert Noudelmann. Celui qui conservera les liens, documents familiaux, dont des photos, est un cousin _ j’ignore par quels liens précis : était-il un neveu de Hersch Friedmann, le premier mari de Marie Schlimper ?… _, Henri Friedmann (Metz, 22 décembre 1925 – Suresnes, 9 novembre 2019) ; et c’est de ce cousin Henri Friedmann que François Noudelmann reprendra le flambeau de l’entretien de la tombe de sa grand-mère paternelle, dans le carré juif du cimetière de Bagneux : « La mort d’Henri Friedmann, ce cousin vigilant, m’a imposé la responsabilité d’entretenir à mon tour cette tombe que je ne connaissais pas et que mon père n’honorait pas, bien que sa mère y reposât. (…) Le  passage de témoin eut lieu lorsque Henri fut inhumé _ en novembre 2019, donc _ dans une sépulture sur laquelle est écrit le nom de ses parents « morts en déportation ». Le jour où ils furent raflés, le 16 juillet 1942, la maîtresse d’école le somma de ne pas rentrer chez lui. Elle lui donna une adresse dans la Drôme et il réussit à franchir la ligne de démarcation pour passer le reste de la guerre à travailler chez des paysans. C‘est lui, Henri l’orphelin, maroquinier de son état, qui garda la mémoire de la famille, en conserva quelques photos et honora ses tombeaux« , peut-on ainsi lire, page 53..

_ 2) les trois épouses successives _ dont la mère de François : demeurée sans nom ni prénom tout le long du récit : elle quittera brutalement son mari Albert (et son fils François) pour suivre un autre homme (non nommé précisément, un médecin de province, un notable…), qu’elle épousera ; et François, après le jugement de divorce de ses parents, la verra deux week-ends par mois jusqu’à sa majorité…d’Albert Noudelmann, après Huberte Bordes, la première, et avant la troisième, non nommée elle non plus _ une fois l’union entre cette dernière et Albert réalisée (en 1972 semble-t-il…), et la nouvelle famille installée dans un pavillon de la banlieue de Limoges, « je passai brutalement du bonheur à deux _ avec son père Albert, à Lyon _à l’enfer à six » _ à Limoges _, résume François Noudelmann… _, elle dont la conduite accula François, « après quatre années de galère » _ familiale malencontreusement recomposée et de fait affreusement toxique, de 1972 à 1976 _, à prendre « la fuite, à dix-sept ans _ en 1976, donc : François est né le 20 décembre 1958. La rupture avec mon père _ écrit ainsi François Noudelmann page 184 _ fut violente et définitive, à la mesure de l’amour trahi _ lire ici les sublimes pages 172 à 174 à propos de la vie (de « paradis » de tendresse paternelle et filiale), entre 1967 et 1972 (entre ses huit ans et ses treize ans), de François avec son père Albert « devant élever seul un enfant depuis ses huit ans » (en 1967, donc ; page 169), entre le départ de l’épouse et mère (« un père et son fils abandonnés par une femme qui était partie avec un autre homme« , page 171), en 1967 donc, quand François a huit ans, et la catastrophe du père se remariant, en 1972 (François a alors 13 ans), avec une épouse (de substitution) qu’il n’aurait absolument pas fallu, ni au mari Albert, ni à l’enfant François ; et mettant alors fin à la vie « plus conjugale que familiale« , que mena, entre 1967 et 1972, François avec son père : « Depuis mon jeune âge, j’avais pris en effet l’habitude de dormir avec lui et de chercher son contact, restant sur ses genoux après le déjeuner, reniflant l’odeur de son pyjama dans le lit. » L’auteur de 2020 commentant  malicieusement : « Il faut dire aux lecteurs suspicieux qu’un père juif est souvent une mère normale« , page 172… On comprend donc bien ce que peut ici signifier l’expression puissante d’« amour trahi« , page 184, sous la plume magnifiquement subtile du narrateur rétrospectif (et pardonnant tout à son père suicidé : le 16 juillet 1998) de 2020 Avant de partir _ en 1976 _, je brûlai toutes les lettres que je lui avais écrites et je ne revins jamais chez lui, ou plutôt chez eux » _ à Limoges, donc, tant que dura ce troisième et ultime mariage d’Albert (« Ce mariage fut un désastre qui dura longtemps _ de 1972 à 1977-78, probablement _, la supposée mère révélant son instabilité mentale par des crises cycliques, provoquant des hurlements et des insultes nocturnes, prolongés par des actes de violence. Rien n’échappait à sa fureur destructrice« , lit-on, pages 182-183 ;  cependant, c’est probablement après la fin de ce troisième mariage d’Albert, fin advenue probablement avant 1980 (voir plus bas), que François recueillera, probablement en 1980, si l’on se fie aux « quarante années«  écoulées qui sont évoquées, au présent du récit du narrateur en 2020, entre l’enregistrement des 10 heures de confidences d’Albert à son fils, et ce présent du récit de 2020, selon cette indication de la page 61, en ces si précieuses 10 heures d’enregistrement sur un petit magnétophone à cassettes, de l’extraordinaire récit des six ans de guerre d’Albert, le père prisonnier et s’évadant et étant repris à plusieurs reprises, principalement en Silésie aujourd’hui polonaise : « Nous avions pris nos distances, toi et moi _ c’est au présent de son récit, en 2020, que François Noudelmann s’adresse ici par la pensée à son père disparu, par suicide (avec « un pistolet à grenailles« , page 158), le 16 juillet 1998 _, lorsque je voulus forcer ta vérité _ c’est donc François qui prit l’initiative de cela, retournant alors, peut-être à cette fin, chez son père, demeuré en Limousin… Je cherchais _ voilà, en 1980, François Noudelmann a alors 21 ans… _ le cadavre planqué sous le parquet de ta vie _ enfin, désormais, depuis qu’Albert étaist redevenu solitaire… _ bien rangée _ et même quasi vide _, et ne me contentais pas du mot de résilience qui rassure et qui écrase. Pour quelle raison tu acceptas de déroger à ce mutisme tellement maîtrisé qu’il passait inaperçu autour de toi, je ne le sais toujours pas. Tu consentis à une parole fleuve qui fut une « confidence », car elle supposait à la fois du secret et de la confiance _ envers François, son fils. As-tu voulu retrouver ainsi notre intimité _ voilà : filiale, d’entre 1967 et 1972 _ trahie _ par le calamiteux remariage d’Albert, en 1972, et le départ du domicile de Lyon pour Limoges… _, ou as-tu cherché à réintégrer _ en une identité décidément malmenée… _ une part de ton existence que tu avais soigneusement comprimée, empaquetée, refoulée ? Tu délivras ce récit en un seul flot, dix heures durant, et une fois pour toutes, sans plus jamais le répéter, et le petit magnétophone à cassettes que tu m’avais offert pour mes dix ans _ en décembre 1968, donc _ servit _ douze ans plus tard ; et François, le récipiendaire de ce récit tellement important, avait alors vingt-deux ans… _ à l’enregistrer. Pendant quarante années _ en remontant à partir de cette écriture-ci, en 2020, cela fait 1980... _, je n’ai jamais songé à le transcrire, ni à le transmettre, parce qu’il fut un geste confidentiel _ et comme de réconciliation, à travers la distance de leurs vies désormais séparées l’une de l’autre _, accompli d’un père à un fils, non communicable. Peut-être n’avais-je pas envie de le partager, conservant ainsi la complicité exclusive _ voilà _ que j’avais entretenue avec toi depuis l’enfance _ voilà, voilà. Peut-être ne voulais-je pas non plus m’identifier à ce vécu _ de Juif ostracisé _, soucieux de maintenir à mon tour l’innocuité de ce passé clandestin _ et vigoureusement tu, de victime de sa judéité. Alors que cette parole devait rester entre toi et moi, je l’entends autrement à présent _ en cette écriture pensante et creusante, si finement, de 2020 _ et sans doute fallait-il que mes oreilles se tapissent d’abord d’une couche de temps qui rende ta voix un peu étrangère, et que la poigne des affects se desserre. Tel est le paradoxe de pouvoir accéder au discours transmissible d’un père lorsqu’on s’en est détaché, ce qui s’appelle, probablement, devenir adulte _ oui _, et il n’est jamais trop tard pour y arriver _ en effet : penser vraiment possède un tel pouvoir de « reprise » correctrice et comprise. Afin de te comprendre aujourd’hui _ en 2020 _, et d’entendre _ en vérité _ ce que tu dis et ce que tu caches, je dois te ventriloquer _ en cette expérience d’écriture exploratrice et révélatrice magnifique, de 2020 _, parler pour toi en continuant de m’adresser à toi, car cette confidence ponctuelle  _ de 1980 _, non destinée à la publication, ne s’adressait à personne d’autre _ que le fils, François _ et n’avait pas vocation à entrer dans une enquête _ nous y voici ! _  sur l’identité française » _ ce qu’est fondamentalement ce magnifique et si profond livre qu’est ce « Les enfants de Cadillac«  _, a-t-on pu découvrir, pages 60-61-62, pour ce qui concerne cette intimité quasi conjugale entre Albert, le père, et François, le fils… _ ;

_ 3) et les compagnes (?) du très discret François Noudelmann, dont, surtout, la mère des deux enfants qui l’ont accompagné et se sont installés au moins une année avec lui aux États-Unis (à New-York ?), peu après le suicide d’Albert, qui avait eu lieu, à Limoges, le 16 juillet 1998 : « à la fin du siècle dernier, nous _ comment s’appelle-t-elle donc ? Cela demeure tu… _ nous y sommes installés en couple _ voilà _ avec nos deux enfants _ non prénommés dans le récit, eux non plus ; tout au plus « mes enfants jouaient au base-ball« , lit-on page 217… _, vivant pour la première fois dans une maison _ et non plus en un appartement, comme jusqu’alors… _, comme des pionniers imaginaires, prêts à mener la vie conventionnelle de nouveaux arrivants qui veulent s’intégrer au melting pot. Tout en cherchant à fuir le souvenir du suicidé _ de 1998 _, ayant résolu de bannir toute photographie ou lettre de mon père – ce qui fut le cas jusqu’à aujourd’hui -, je me rejouais le film des immigrants juifs arrivant à New-York _ via le sas d’Ellis Island. Le scénario généalogique m’attendait _ déjà alors, avant 2000 _ comme le bonbon qu’un enfant ne résiste pas à croquer« , lit-on aux pages 216-217.

Mais « Cette vita nuova _ new-yorkaise de 1999 ? _ se nourrissait d’un récit contradictoire qui visait, dans le même temps, à oublier une parenté disparue et à retrouver une impulsion généalogique lointaine _ celle du grand-père Chaïm fuyant, vers l’Ouest, les pogroms de Lithuanie, en 1909. Et lorsque la mythologie gouverne une existence, la névrose n’est jamais loin, surtout quand elle se pare d’une recherche de l’origine authentique, la meilleure alliée de la mauvaise foi « , lit-on ensuite, page 218.

Avec cet aboutissement immédiat-ci : « Sans doute n’étais-je pas prêt à imposer cette fiction personnelle à mon entourage _ épouse et enfants, voilà… _ et, pendant les vingt ans _ dates à préciser : 2000 -2020 ?.. _ qui suivirent le retour à Paris _ en 2000 ? _, je me suis mais sans mon entourage, demeuré, lui, sinon à Paris, du moins en France… _ divisé entre la France et les États-Unis, par d’incessants allers-retours et séjours temporaires _ universitaires là-bas… La vie pendulaire avait du bon, avec ses départs enthousiastes _ là-bas, loin, en Amérique… _ et ses douces rentrées _ ici, en douce France…

 (…) 

Je trouvais mon chemin entre l’idéal des voyageurs que décrit Baudelaire, ceux qui « partent pour partir«  _ cf son beau poème « Le Port«  _, et l’expérience de l’altérité préférée _ et expérimentée _ par Lévi-Strauss _cf, pour commencer, le récit de « Tristes tropiques«   _, qui recherchait la plongée dans des cultures différentes. La joie de changer de perspective _ d’abord géographique _ correspond, à une échelle modeste, au regard éloigné des anthropologues. Briser ses propres représentations, se rapprocher du plus distant puis, en retour, percevoir ce qui était proche avec les yeux du lointain, voilà qui déracine l’esprit et le libère de ses stéréotypes » _ soit l’hygiène la plus saine et la plus juste du penser, du ressentir et du vivre, découverte, élaborée et construite-déconstruite peu à peu par François Noudelmann toutes ces années-là… _, lit-on, superbement exprimé ainsi, page 219.

Voilà pour débuter cette recherche de précisions factuelles _ selon ma méthode de curiosité de lecture sainte-beuvienne, du qui ? où ? quand ? comment ?.. _, ce lundi.

Et à suivre, bien sûr…

Ce lundi 22 mai 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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