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Un délicieux (et très arcadien) CD François Couperin : Les Muses naissantes

22fév

François Couperin (1668 – 1733) est un compositeur particulièrement difficile à « attraper » par les interprètes, au comble de la rencontre la plus improbable entre le plus subtil raffinement et l’évidence du plus simple naturel, en la sprezzatura toute française de sa délicate et fluente musique…

Eh bien, c’est cet impossible miracle que réalise en ce CD intitulé Les Muses naissantes (CD Ricercar RIC 387) l’ensemble de petit effectif _ ils sont huit : Atsushi Sakai & Marion Martineau : violes ; Morgane Eouzan : flûre ; Bojan Cicic : violon, Guillaume Cuiller & Vincent Blanchard : hautbois ; Nicolas André : basson ; et Brice Sailly : clavecin  _ La Chambre claire, réuni autour du claveciniste et chef Brice Sailly ; que rejoint pour délicieux 5 Airs sérieux, Emmanuelle De Negri, soprano.

LES MUSES NAISSANTES

François Couperin est un compositeur qui me tient tout particulièrement à cœur :

En 1995,

quand pour le tricentenaire de la mort de La Fontaine (1621-1695), Hugo Reyne et moi-même avons composé le programme du passionnant CD Un Portrait musical de Jean de La Fontaine, par La Simphonie du Marais (CD EMI – Virgin Veritas 7243 5 45229 2 5),

ce CD comportait deux œuvres de François Couperin, rendant ainsi hommage à la poésie délicate de Jean de La Fontaine :

la sonate L’Astrée, composée par François Couperin vers 1695

_ en clair hommage à l’opéra Astrée (créé le 28 novembre 1691 sur la scène de l’Académie royale de Musique) de Pascal Collasse sur un livret de Jean de La Fontaine _ ;

et l’Air à boire l’Epitaphe d’un paresseux, composé sur un poème _ malicieux _ de La Fontaine par François Couperin, qui publie l’Air en 1706

_ probablement pour avoir découvert ce poème

jadis écrit, avant 1660, en hommage non dénué d’humour au généreux (et fastueux) mécénat de Nicolas Fouquet qui rétribuait le poète de son cénacle,

en conclusion, en forme de pirouette poétique, de la notice nécrologique de Jean de La Fontaine parue dans le Mercure galant :

le poète venait de rendre son âme à Dieu le 13 avril 1695…

Et de ce spirituel hommage nécrologique,

La Fontaine a hérité la réputation parfaitement usurpée d’avoir été un paresseux !!!

Nicolas Fouquet, L’Astrée, Honoré d’Urfé :

on voit que, via la sublime poésie de Jean de La Fontaine,

les références de François Couperin, en 1695 comme en 1706, remontent, non sans quelque nostalgie (arcadienne ?), loin, loin, dans la plus délicate poésie, pleine de grâces, et même féérique, du siècle qui venait de s’écouler…

On relira aussi avec profit le merveilleux et très détaillé portrait de François Couperin que donna Philippe Beaussant.

Ce jeudi 22 février 2018, Titus-Curiosus – Francis Lippa

 

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