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De très beaux « Martinů » par Josef Špaček, Miroslav Sekera et l’Orchestre symphonique de la Radio de Prague, dirigé par Petr Popelka : une nouvelle brillante réussite du label Supraphon…

15nov

Comme en prolongement de mon article du 17 octobre dernier « « ,

..

et dans l’élan d’enthousiasme de mes récentes écoutes de musique tchèque (et morave) par des interprètes natifs de ce très fécond musicalement royaume de Bohème,

ce précieux article-ci « Bohuslav Martinů, entre Paris et New-York« , de Jean Lacroix, sur le site de Crescendo, en date d’hier mardi 14 Novembre 2023 :

Bohuslav Martinů, entre Paris et New-York

LE 14 NOVEMBRE 2023 par Jean Lacroix

Bohuslav Martinů (1890-1959) : Concerto pour violon, piano et orchestre H. 342 ; Sonate pour violon et piano n° 3 H. 303 ; Cinq Petites Pièces pour violon et piano H. 184. Josef Špaček, violon ; Miroslav Sekera, piano ; Orchestre symphonique de la Radio de Prague, direction Petr Popelka. 2020/22. Notice en anglais, en allemand, en français et en tchèque. 63.15. Supraphon SU 4330-2.

Le label Supraphon propose un programme Martinů, partagé entre la France et les Etats-Unis. Le compositeur _ Polička, 8 décembre 1890 – Liestal, 28 août 1959 _, après avoir obtenu une bourse, se rend dès 1923 à Paris où il étudie auprès d’Albert Roussel. Il y vit jusqu’en 1940, tout en retournant régulièrement dans sa Bohême natale, avant d’émigrer aux USA pour fuir la guerre et de s’y s’installer jusqu’en 1953. C’est là qu’il compose un concerto à la demande des époux Rabinof, Sylvia (1913-2001) et Benno (1910-1975). Ce dernier, Américain d’origine russe, est un grand virtuose qui a été l’un des derniers élèves de Leopold Auer. Le compositeur est alors très apprécié aux USA ; il y a déjà écrit un concerto pour le violoniste Mischa Elman. La série de ses six symphonies (sauf la Cinquième) est créée par des phalanges prestigieuses (Boston, Cleveland, Philadelphie) pendant cette période américaine.

Début mai 1953, Martinů, qui a la nostalgie de la France, mais aussi de l’Italie, quitte les Etats-Unis, où il ne reviendra qu’une seule fois. On le retrouve à Nice, à Rome, puis en Suisse, où il mourra. Le Concerto pour violon, piano et orchestre est créé un an après, le 13 mai 1954, à New York, en l’absence du créateur, alors sur la Côte d’Azur. C’est une œuvre de la maturité épanouie, au lyrisme exubérant et à l’impulsivité dynamique. D’essence néo-classique, elle comporte trois mouvements, dont le premier, Poco allegro, rappelle, selon son biographe Guy Erismann (Actes Sud, 1990), la Bohême entière, des champs et des forêts, des lacs et des rivières, celle du violon tchèque pur, chantant, presque spontané, souriant de mélodies inimitables qui planent sur le grand horizon. On y ajoutera une chaleur communicative et une complicité de l’archet avec un piano attentif à le mettre en valeur. Un Adagio grave et sensuel rappelle un thème de la Symphonie n° 4. Le lyrisme est ici à un niveau élevé, entre un violon virtuose aux accents méditatifs et un piano qui se tient sur la réserve. L’Allegro conclusif oscille entre drame et tension, entre flots de joie populaire et dynamisme orchestral qui mènent tout droit à un superbe apogée. On connaissait de cette partition trop peu enregistrée la belle version Matoušek/Kosarek _ elle est présente en ma discothèque personnelle _, avec la Philharmonie tchèque dirigée par Christopher Hogwood (Hyperion, 2008). Ici, Josef Špaček (°1986), qui a été finaliste du Concours Reine Elisabeth 2012, et son partenaire Miroslav Sekera (°1975) offrent beaucoup de finesse d’esprit au dialogue concertant, soutenu par Petr Popelka (°1986) qui, à la tête de la phalange de la Radio de Prague, met bien en évidence cet échange inspiré, entre tension et détente.

Petit retour en arrière, toujours new-yorkais, avec la Sonate n° 3 pour violon et piano, qui date de 1944, année de la Symphonie n° 3. En quatre mouvements, cette partition bien équilibrée quant à sa forme, relève d’un néo-classicisme transcendé. Le lyrisme y est permanent : le jaillissement est perpétuel dans le Poco allegro, l’Adagio s’écoule avec une tranquillité néo-baroque, comme le dit si bien la notice du musicologue Jaroslav Mihule, le Scherzo vit d’une intense alacrité populaire, avant un final qui ne cesse de s’épanouir avec noblesse. Une sonate des plus remarquables, qui a vu quelques grands noms s’y attacher (David Oïstrakh avec Frida Bauer, réédition en coffret Brilliant en 2012, ou le duo Josef Suk/Josef Hala pour Supraphon en 1989 _ je possède aussi cette interpration _). Les deux interprètes du jour se situent dans la ligne convaincante, claire et pleine de vitalité de Bohuslav Matoušek et Petr Adamec (Supraphon 1999, réédition 2008 dans un coffret de 4 CD).

Le complément des Cinq Pièces brèves pour violon et piano (titre original en français) nous ramène dans la capitale de l’Hexagone à la mi-avril 1930. Elles sont à la fois subtiles et d’un lyrisme plein de saillies. Les deux solistes soulignent bien leur élégance quelque peu parisienne pour clôturer un album qui vaut le détour _ voilà !

Son : 9    Notice : 10    Répertoire : 10    Interprétation : 9

Jean Lacroix

Bohuslav Martinů,

un superbe compositeur du XXe siècle qu’il faut vraiment aller bien mieux connaître…

Ce mercredi 15 novembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’élégance merveilleuse de Rudolf Firkusny : dans Beethoven et Schubert, comme dans de somptueux Martinu…

21fév

Le 29 septembre dernier,

en mon article ,

Rudolf Firkušný 1960.jpg
Rudolf Firkušný

je m’étais déclaré un peu déçu par ses diverses interprétations d’œuvres de Leoš Janáček (Hukvaldy, 3 juillet 1854 – Ostrava, 12 août 1928) 

_ dont Rudolf Firkušný (Napajedla, 11 février 1912 – Staatsbourg, 19 juillet 1994) fut, très jeune, l’élève ! _,

celles de ce compositeur accessibles dans le très beau coffret Sony The Complete RCA and Columbia Album Collection (19075922812) de 18 CDs… :

car « je m’attendais à un jeu un peu plus râpeux, brut, presque sauvage« 

dans l’incomparable _ et unique _ Janáček…

Janáček et Firkušný étant tous deux natifs _ Hukvaldy et Napaledja : qu’on consulte une carte ! _ de Moravie

_ Hukvaldy (aujourd’hui 820 habitants, se trouve à 23 kms au sud d’Ostrava ; et Napajedla, aujourd’hui 7234 habitants, au bord de la rivière Morava, se trouve à 66 kms à l’est de Brno…

Suite à l’audition d’une superbe interprétation du Concerto n° 1 pour violoncelle H. 191, de Bohuslav Martinů (Polička, 8 décembre 1890 – Liestal, 18 août 1959)

par l’immense violoncelliste János Starker (Budapest, 5 juillet 1924 – Bloomington, 28 avril 2013) et le Czech Radio Symphony, dirigé par John Nelson _ in le proprement merveilleux CD In Memoriam Janos Starker de Praga Digitals PRD 250 304 : une prise live à la Radio Tchèque le 19 mars 1990 ;

avec, aussi, le Concerto en mi mineur, op. 58, de Serguei Prokoviev (1891 – 1953), et le Konzertstück pour Violoncelle et Orchestre en ré Majeur, op. 12, de Ernö Dohnányi (1877 – 1960) _,

j’ai éprouvé le vif désir de venir jeter une oreille un peu attentive

aux interprétations de Bohuslav Martinů par Rudolf Firkušný,

en ce coffret Sony.

Le CD 18 et dernier _ somptueux ! _, intitulé Rudolf Firkušný Tribute de ce coffret

est tout bonnement admirable :

 

enregistré dans la _ superbe _ salle du Rudolfinum, à Prague, du 14 au 20 juin 1993,

ce CD comporte les Concertos pour Piano et Orchestre n° 2 H. 237, n° 3 H. 316 et n° 4 H. 358 de Martinů,

Firkušný étant accompagné par le Czech Philharmonic, dirigé par le chef Libor Pešek.

J’ai aussi écouté le CD 16 de ce coffret Rudolf Firkušný The Complete RCA and Columbia Album Collection :

les Sonates pour Violoncelle et Piano n°1 H. 277, n° 2 H. 286 et n° 3 H. 340 de Bohuslav Martinů, interprétées par Rudolf Firkušný et János Starker,

enregistrées à New-York les 8, 9 et 11  octobre 1990 _ j’aime décidément beaucoup ce compositeur.

Et en fouillant plus avant parmi les piles de ma discothèque,

j’ai mis la main

d’abord sur un admirable CD Beethoven d’une Édition Firkušný, par EMI _ 7243 5 66064 2 5 _, en 1996,

comportant les Sonates

n° 8, op. 13, « Pathétique » ,

n° 14, op 27, « Clair de lune »,

n° 21, op. 53, « Waldstein » _ une interprétation parfaite de vie et de naturel ! _

et n° 30, op. 109


J’ai découvert aussi un extraordinaire _ vraiment ! _ inédit en CD de Firkušný,

dans la série des indispensables de Diapason,

le n° 97 :

un enregistrement _ merveilleux ! magistral en sa lumineuse évidence  _ datant de 1948

des sublimes Impromptus D 899, op. 90, et Impromptus D 935, op. posthume 142, de Schubert ;

à distinguer du CD n°5 du coffret Rudolf Firkušný The Complete RCA and Columbia Album Collection

comportant ces mêmes Impromptus,

enregistrés, eux, chez Columbia en octobre 1951 et février 1952 :

incontestablement moins bien réussis…

Rudolf Firkušný _ quel chic ! quel naturel ! _ est un des très grands interprètes

du XXème siècle.


Ce vendredi 21 février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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