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Question : lesquels des « Tirages Fresson » de Bernard Plossu, sont ceux que je préfère ?.. Et maintenant, les images de villes

10nov

Aujourd’hui,

c’est aux images de villes, de grandes cités, parmi mes « Tirages Fresson » préférés (au nombre de 13 pour la liste principale, et de 22 pour la liste complémentaire),

que l’amateur de villes que je suis, moi aussi, va consacrer son attention.

Bernard Plossu, en effet, n’est pas seulement

un infatigable marcheur de montagnes, déserts et campagnes les plus diverses _ cf mon article d’avant hier :  _

et un amoureux passionné de découvertes de sublimes villages un peu perdus _ cf mon article d’hier :  _,

il est aussi un magnifique arpenteur _ inépuisable : si intenses sont l’appétit et l’ouverture photographiques permanente de son insatiable curiosité iconique _ de villes,

de grandes villes, de par le monde _ et en Europe tout particulièrement ; et cela, qu’il s’agisse de commandes qui lui ont été passées, ou pour le pur plaisir d’images à saisir et puis réaliser.

Ainsi qu’en témoignent,

et parmi bien d’autres qui, à coup sûr, m’échappent

_ étant encore loin de connaître la totalité des albums de Plossu ; même si, assez souvent, il prend soin de me faire part de certaines de ses nouvelles sorties… _,

les superbes albums d’images consacrés spécifiquement aux villes suivantes :

Marseille (« Marseille Plossu au tournant du siècle 1991 – 2011« , en 2012),

Paris (« Paris« , en 2018),

Rome (« Roma _ 1979 – 2009« , en 2019),

Milan (« Attraverso Milano« , en 2008),

Bari (« Bari/Porto« , en 2012),

Valence (« Ciudades y paisajes« , avec Marcelo Fuentes, en 2006 ; « En Valencia« , avec Luis Baylon, en 2008 ; « Valencia in colour, live« , en 2010 cf un tout à fait excellent article de fond, de Jacques Terrasa, en 2019 : « Madrid et Valence Deux villes au cœur de l’œuvre espagnole de Bernard Plossu«  _,

Barcelone (« Barcelona, 1974« , en 2012),

Almería (« Almería« , en 2018),

Lisbonne (« Lisbonne Portugal : ceci n’est pas une carte, mais un voyage photographique« , en 2017),

Le Havre (« Le Havre en noir et blanc« , en 2015),

Hyères (« L’Étrange beauté de la ville d’Hyères« , en 2007 _ cf aussi « L’Improbable destin de la villa Noailles« , en 2010 ; « La Villa Noailles : une aventure moderne« , en 2001 ; « La Villa Noailles« , en 2003 _),

etc. :

la production éditoriale de Bernard Plossu est si riche, profuse, généreuse,

ainsi que si merveilleusement variée _ et sous de très multiples formats, qui plus est… _,

que bien d’autres ouvrages consacrés à des villes ont échappé _ et échappent _ à mon attention…

Du regard urbain _ sur lequel je désire ici me pencher _ de Bernard Plossu,

je retiens ici, parmi mes 13 images préférées de ce sublime « Tirages Fresson« ,

deux fascinantes images d’Italie :

d’abord, à la page 18,

l’image référencée « Palerme, Italie, 2008« ,

déjà montrée, au sein d’un chapitre intitulé « Still life 19665 – 2013″, à la page 117 du très riche « Couleurs Plossu _ séquences photographiques 1956 – 2013 » de 2013, aux Éditions Hazan ;

et déjà référencée « Palerme, Italie, 2008 » _ le référencement n’étant rien de plus que celui de Bernard Plossu à destination de lui-même…

 et ensuite, à la page 26, l’image référencée « Milan, Italie, 2009« ,

une image peut-être cette fois inédite _ datée de 2009, cette image ne peut bien sûr pas avoir déjà paru, en 2008, en l’album « Attraverso Milano » (que je possède), paru chez Mondadori Electa, et pour la couverture duquel, le 4 juillet 2008, j’avais publié sur mon blog En cherchant bien, qui naissait tout juste à peine alors (la veille, le 3 juillet !), l’article  ; et de fait l’album milanais de 2008, exclusivement en noir et blanc, ne comportait pas, et pour cause, cette admirable image couleur, en tirage Fresson !.. Plossu était donc retourné arpenter les rues de Milan l’année suivante…

La sublime image palermitaine _ une merveille absolue ! _, en 2008,

peut-être prise _ comme parfois c’est le cas ; et, ici, légèrement en oblique par rapport au tracé de la rue qui traverse l’image de ses pointillésde la fenêtre de quelque chambre d’hôtel qui aurait surplombé la scène nocturne _ Bernard m’a offert un tirage d’une sublime vue nocturne de Rome, prise d’une chambre d’hôtel situé tout à côté de Sant’Eustachio (et non loin du Panthéon)… _

à dominante ocre,

donne à contempler le vaste _ large, ouvert _ espace béant d’une rue _ marquée par des pointillés blancs sur le sol _, que vient manger, sur toute la partie gauche de l’image, l’obscurité envahissante de la nuit ; alors qu’est, éclairée, d’une lumière blafarde, au premier plan, sur plus du quart de l’image, en bas et à droite, une zone totalement vide, jeaunâtre d’aspect.

Au plein centre de la photo, se tient la toute petite silhouette dressée d’un homme, bien campé sur ses jambes, et possiblement les bras derrière le dos ;

alors que tout en bas de l’image, sur la droite, mais presque totalement mangée par le bord inférieur de l’image, qui la coupe, se distingue à peine _ on ne l’aperçoit pas tout de suite _ la tache minuscule du haut de la silhouette d’un autre homme, dont ne se perçoivent que la tête et les épaules.

Qui sont-ils ? Que font-ils là, à cette heure de la nuit ?

La partie supérieure droite de l’image, et de l’autre côté de la rue présentement déserte d’autres personnes que ces deux silhouettes-là, présente _ toujours en léger oblique par rapport au cadrage de l’image _ deux grilles d’entrée, en continuité l’une de l’autre, mais légèrement dissemblables _ une clôture ajourée sépare les deux propriétés _, avec, juste posée sur le pilier qui leur sert de séparation, la tache lumineuse d’un éclairage.

Cette scène muette m’évoque étrangement quelque chose de la poésie assez énigmatique du sublime cinéma d’Antonioni,

du temps de « L’Avventura » (tourné en Sicile), « L’Eclisse » (tourné à Rome) et « La Notte » (tourné à Milan)…

Voilà, en tout cas, un pur chef d’œuvre de Plossu, en 2008, à Palerme.

L’image milanaise de 2009,

est d’une tout autre veine,

peut-être, disons, moderniste _ avec des lignes géométriques bien marquées _ ;

et elle est dépourvue, elle, de personnages, ne serait-ce que sous forme de silhouettes pressées…


Il s’agit d’une vue de rue _ où ont lieu des travaux _, centrée sur un immeuble qui occupe _ jusqu’au haut de cette image _ plus de la moitié gauche de l’image ; et s’ouvre sur deux vastes bâtiments industriels _ le premier bas et long, recouvert d’un toit de tuiles ; et l’autre plus haut, et cubique, en béton _ qu’on aperçoit, par dessus un mur bas, sur la partie droite de cette image, laissant entrevoir aussi un peu d’un ciel d’un bleu passablement brumeux…

Milan est une cité du Nord, et assez industrielle. 

Bien sûr, cette image me rappelle l’article que j’avais consacré, le 4 juillet 2008, au magnifique carton d’invitation à la mostra « Attraverso Milano« ,

dont voici un lien :

Et je sais bien que pour ces images de ville,

Bernard Plossu a plus que l’embarras du choix…

Que d’images de lui, dans le trésor de son immense réserve, attendent la chance d’une publication en album !

Ce mardi 10 novembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Récompense de la fidélité au « Journal » de Renaud Camus : jubilation à l’année 2007 : « Une Chance pour le temps »

05fév

A propos des trois derniers volumes du « Journal » de Renaud Camus : « Le Royaume de Sobrarbe« , « L’Isolation » & « « Une Chance pour le temps«  » ; soient les « Journaux 2005, 2006 & 2007« …

Depuis,

comme amoureux fou-fervent de Rome _ cf mon article programmatique, le 3 juillet 2008 : « le carnet d’un curieux« _,

ma lecture _ très réjouie en sa curiosité jamais comblée des mille églises, mille palais, mille musées, mille jardins, etc… (où pénétrer et jeter quelques regards sur tant de merveilles réunies en un espace, urbain et agreste à la fois, avec ruines, et interstices libres, aussi, de taille encore humaine) de la Ville éternelle et de ses (davantage que) sept collines ! _ du « Journal romain » _ 1985-1986 _ de Renaud Camus, paru aux Éditions POL en 1987 _ toujours disponible : le meilleur, et de loin !, des milliers de guides touristiques romains ! _, et de sa suite « romaine«  _ pour la fin du séjour de Renaud Camus à la Villa Médicis, en 1987 _, « Vigiles« , parue en 1989 _ mêmes éditions, même disponibilité, mêmes qualités supérieures pour touristes patients en leur curiosité (= haut-de-gamme), à rebours des clichés rapides des autres ! _,

je suis _ du verbe signifiant « continuer«  _ avec une ferveur jamais déçue, et donc on ne peut plus fidèlement,

le « Journal » que Renaud Camus n’a cessé, depuis son séjour romain de deux ans pleins à la Villa Médicis, de tenir

et publier

_ en s’efforçant, depuis relativement peu de temps, de raccourcir les délais entre sa rédaction et sa publication-et-disponibilité de lecture pour le lectorat potentiel (et réel, fidèle) : les choses semblent, sur ce front-là, en voie de mélioration…

Une « tenue » et une publication tout à fait probes et courageuses…

D’abord édité _ depuis la co-édition Hachette-POL du « Journal de voyage en France« , semble-t-il, en 1981 _ par Paul Otchakovsky-Laurens, aux Éditions POL , à partir de ce « Journal romain » ;

depuis le scandale, et la publication archi-mouvementée, du « Journal 1994«  : « La Campagne de France« 

_ paru, l’année 2000, non sans difficultés et remous divers (et remugles nauséabonds !) médiatiques : la « première«  édition, parue au mois d’avril 2000 (celle que personnellement je possède, en lecteur fidèle se procurant le « Journal«  à sa parution !), a été « retirée » assez vite de la vente en librairie, et remplacée, trois mois plus tard, par une « seconde« , « revue » avec un « avant-propos de l’éditeur assorti de quelques matériaux et réflexions pour une étude socio-médiologique del’affaire Camus” », au mois de juin 2000, donc ! ; sur le scandale de la-dite « affaire« , se reporter, avec le plus grand profit (pour l’analyse de l’« état«  de la « civilisation« , ainsi que de la presse, eu égard à la « justesse«  et à la « liberté«  de ce que sont écrire et « vraiment«  lire en vérité !), à l’extraordinaire « Corbeaux, journal de l’affaire Camus, suivi de quelques textes rebutés« , publié aux Impressions nouvelles, par Renaud Camus : un document de première nécessité sur l’Histoire de la censure aujourd’hui en France, et autres lynchages médiatiques de la part d’une certaine classe journalistique et pseudo-intellectuelle, qui lit bien mal, en tout cas ; et jamais in extenso_,

et à l’exception _ anomique, donc _ du « Journal 2000 » : « K.310« 

_ (re-)paru, lui, de nouveau, aux Éditions POL, en 2003, mais pour cette seule fois-là : celui-ci, « Journal 2000« , relatant au moins partiellement, les péripéties « chaudes«  de l’« affaire Camus » ; pour le reste, se reporter à « Corbeaux » ; Claude Durand, le patron de Fayard, ayant manifesté quelques réticences à publier le récit camusien, même (encore) expurgé, des péripéties des difficultés éditoriales (assez hautes en couleurs) de son auteur avec son confrère Paul Otchakovsky-Laurens… _,

le « Journal » annuel _ depuis « Vigiles, Journal 1987« , en 1989 _ de Renaud Camus,

grâce à l’appui constant de Claude Durand depuis cette « Campagne de France » parue en 2000,

paraît désormais régulièrement aux Éditions Fayard,

le scandale assez retentissant, et pour des raisons la plupart fort douteuses (de lectures partielles et/ou partiales ; c’est selon…) de l’affaire dite « Renaud Camus » l’ayant fait quitter, mais pour ce seul « Journal »

_ du moins d’abord : Fayard publiant aussi, maintenant (depuis 2008 ; après un accord entre les Éditions POL et les Éditions Fayard ; entre Paul Otchakovsky-Laurens et Claude Durand), la série (nouvelle !) des « Demeures de l’esprit » ; au demeurant un notable succès de librairie : pour les quatre numéros à ce jour parus : « Grande-Bretagne I : Angleterre sud et centre, Pays de Galles«  ; « France I, Sud-Ouest«  ; « Grande-Bretagne II, Ecosse, Irlande«  & « France II, Nord-Ouest«  _,

l’ayant fait quitter, donc, ce « Journal » annuel,

le giron des Éditions POL ;

l’amitié entre l’auteur Renaud Camus, et l’éditeur de POL, Paul Otchkovky-Laurens, résistant, nonobstant, à ces péripéties à rebondissements complexes ! POL continuant de publier, en effet, presque tout le reste de l’œuvre camusien : les romans, les « Églogues« , les « Écrits sur l’Art« …

Cependant la mise sur tables, en librairie _ même à la librairie Mollat ! _ de ce camusien « Journal » n’est pas nécessairement, semble-t-il, de règle ; et cette moindre « visibilité«  de ces pourtant beaux et forts volumes, avec en couverture, une photo couvrant l’entièreté de la surface (15 x 23, 3) du volume, fait que le lecteur, même fervent et fidèle, peut « manquer » maintenant leur parution ; d’autant que la presse _ à commencer par Le Monde : la page littéraire de l’édition du « vendredi«  est-elle toujours dirigée par Josyane Savigneau ?..  _ ne s’empresse guère _ et c’est un euphémisme _ de se faire l’écho de cette parution !

Aussi en étais-je resté à « Corée l’absente« , soit le « Journal 2004« , lu à sa parution en novembre 2007

_ et j’ai pensé à certaines des notations, notamment sur le peu de goût de conservation du patrimoine architectural en Corée (du Sud), où l’on préfère détruire et remplacer que conserver, en lisant les épisodes (nords-) coréens que relate Claude Lanzmann dans son si riche et passionnant « Lièvre de Patagonie« , le plus grand livre de l’année dernière, et de loin ! _ cf ma série d’articles sur lui cet été, « La Joie sauvage de l’incarnation« , depuis son premier volet « La joie sauvage de l’incarnation : l’”être vrais ensemble” de Claude Lanzmann _ présentation I « , jusqu’à son ultime : « La joie sauvage de l’incarnation : l’”être vrais ensemble” de Claude Lanzmann _ dans l”écartèlement entre la défiguration et la permanence”, “là-haut jeter le harpon” ! (VII) » ; en passant par celui qui concerne tout particulièrement les époustouflants épisodes de Pyong-Gyang, un des sommets (!) du livre : « La joie sauvage de l’incarnation : l’”être vrais ensemble” de Claude Lanzmann _ le film “nord-coréen” à venir : “Brève rencontre à Pyongyang” (VI)« 

Et, ainsi, ai-je manqué (!) la parution du volume du « Journal 2005« , « Le Royaume de Sobrarbe« , imprimé en novembre 2008 ; de même (!) que celle du « Journal 2006« , « L’Isolation« , imprimé en juin 2009.

Ce n’est pourtant pas faute de m’être (un peu) inquiété, mais un peu mal (pas assez efficacement, en tout cas… ; à moins qu’il y ait eu une interruption quelque part dans la chaîne de distribution de ces volumes ; ce qui est aussi de l’ordre du possible…) auprès des libraires.

Aussi ai-je fini vouloir en avoir le cœur (un peu plus) net au mois de décembre passé ;

ainsi ai-je découvert et l’existence, et la disponibilité de ces titres ; que j’ai alors commandés : ils n’étaient pas en rayon.

Et c’est en terminant la lecture coup sur coup de ces deux-là, « Le Royaume de Sobrarbe » & « L’Isolation« , à la suite (!) , que j’ai découvert aussi la parution, fin décembre, de « Une Chance pour le temps« , le « Journal 2007« , qui avais été mis, placé, rangé, non pas en pile sur une table (de nouveautés), mais, déjà, dans les rayonnages verticaux, dans l’ordre alphabétique des auteurs. Bien sûr, je l’ai lu dans le flux des deux précédents (!!!) ;

et je viens d’achever ce trio ce jour… A ma plus grande satisfaction :

« jubilation« , dis-je…

Ainsi que j’ai pu le signifier, en une conversation et tout à fait impromptue _ nous nous trouvions tout seuls à deux tables séparées, d’une salle-à-manger d’un très agréable hôtel d’une ville universitaire une des plus belles de France _, et parfaitement privée _ personne à nous écouter, alors qu’auparavant se trouvaient là un triolet d’universitaires, un couple d’étrangers, peut-être allemands, ou baltes, ainsi qu’une amie, étrangère aussi, peut-être russe ; puis un peu plus tard, un père et ses deux petites filles… _, au Professeur Marc Fumaroli,

j’ai grand plaisir à lire, parcourir en ses élans, parfois irrités _ ah! la colère d’Achille ! comme elle peut être fructueuse, mobilisatrice, déplaçant les lignes installées ; et pas seulement destructrice ! _ la curiosité large, exigeante en qualité de beauté, on ne peut plus probe _ oui ! c’est une vertu essentielle _, mais aussi tout à fait courageuse _ aussi ! _  en sa liberté d’expression et audace de publication de ses goûts et avis,

les « Journaux » de Renaud Camus :

surtout depuis que sa vie s’est _ on ne peut plus heureusement, me semble-t-il, du moins _ apaisée (même sans s’assagir, au moins spirituellement !) _ le temps des « Tricks » (dont la morne, vide, répétitivité des « coups«  lâchés m’agaçait ! après m’avoir surpris, et ébaubi, à l’instant de leur première découverte dans le « Journal romain« …) semble définitivement passé : l’âge (nous) en impose aussi un peu, à tous, probablement… _, grâce à Pierre _ cela fait bien dix ans en 2007 (et ils se sont, il y a déjà quelque temps, « pacsés« , peut-être en 2004 : pour obtenir la mutation de Pierre dans le Gers, avait-il été prononcé alors, me souviens-je à peu près ; Pierre, ariégeois,  est professeur agrégé d’Histoire ; ou de Géographie…) ;

et un (superbe) hommage (sur presque tout une page) est rendu à sa sainte patience ; il me faudrait en retrouver la page !..

http://www.mollat.com/cache/Couvertures/9782213633855.jpg

C’est Pierre qu’on aperçoit ici, sur le bac, entre Bellagio et Varenna, le vendredi 2 novembre 2007, en cette photo prise à 13h42, ainsi que l’enregistre l’appareil photo de Renaud Camus…


« Saint Pierre« , faudrait-il presque dire, pour son humeur égale, sa gentillesse, ses égards, sa patience quasi angélique. Un compagnon de confiance, en tout cas _ et qui réchauffe bien, aussi, quand l’installation de chauffage de Plieux défaille ; ce qui ne manque certes pas de se produire, les hivers, en ce fier château, ou donjon, de Gascogne, toujours insuffisamment « isolé« , nonobstant bien des efforts

On peut y apprécier,

en ces « Journaux« , qui se succèdent fidèlement, bon an, mal an, dorénavant, depuis le « Journal romain » entamé en 1985 (pour la Villa Médicis),

le fil _ plus ou moins contrasté : selon les accidents ; ce qui survient ! avec son lot de (bonnes et mauvaises) surprises ! _ des jours _ en la « filure » , ou le « filage« , à tout le moins le « défilement« , ou le « défilé« , de ce qui, en et par ce « fil«  même !, se succède, au quotidien ; qui est aussi passablement important ! _ avec la marque, aussi,

à côté de l’enchantement vif, mais assez bref, des voyages _ aux vacances scolaires : du fait des disponibilités de Monsieur Pierre, désormais _,

des problèmes plus endémiques, eux, du quotidien (de tout un chacun) : de plomberie, de chauffage, voire d’« isolation » _ cf alors « L’Isolation« , tout particulièrement… _; et encore d’argent, forcément, notamment au moment des dates butoirs du règlement des Impôts ;

lesquels (« problèmes« ) participent des humeurs de ces jours (plus gris) de nos vies , et lui donnent _ la vérité, aussi… _ du contraste ; et la vérité de son rythme _ sans mornitude d’ennui…

Marc Fumaroli apprécie tout particulièrement, lui, me confie-t-il, les explorations esthétiques très remarquables des « Demeures de l’esprit« …

Renaud Camus a, en effet, un plus que notable « sentiment géographique«  et topographique ; il s’intéresse magnifiquement à la qualité, mais ne perçoit, aussi, que trop la détérioration _ hélas ! et même galopante ! _ des paysages _ au sein desquels prennent placent, et se logent, ces « Demeures de l’esprit«  qui s’élèvent encore, tiennent encore debout, en leurs pierres : mais que devient, au fait, l’« esprit » vivant daujourd’hui ? Que nous en dirait un Hegel, en une poursuite de sa « Phénoménologie«  (de l’esprit, donc), depuis 1807 ?.. l’« esprit » se ferait-il de plus en plus fantômatique ?.. _ ;

il ne perçoit, aussi, que trop la détérioration (des paysages), donc, « rognant » implacablement la vieille campagne _ plus que fragilisée : détruite. Et pas seulement du côté du panorama du donjon de Plieux, en cette presque Toscane des alentours de Lectoure, Condom, etc… : presque partout désormais en France ; et même en Italie _ et jusqu’en Angleterre…


A ce compte, et en mesurant combien

le souci d’harmonie des paysages de Renaud Camus

(et sa sensibilité très fine, depuis longtemps, au développement lent mais progressif, et irrésistible, in fine _ il nous bien le constater ! _, de ce que lui-même nomme on ne peut plus pertinemment la « banlocalisation«  _ l’expansion irrésistible de la « banlieue » à presque tout le territoire ; la régression généralisée, a contrario,  de « la campagne«  _ : pas seulement en France, donc, et sous ses fenêtres mêmes _ magnifiques ! _ de Plieux _ mais que deviennent-elles sans leurs sublimes « vues » ? privées aussi vilainement de leurs « vedute«  ??? _, dans cette campagne de Lectoure et Condom qui avait, en effet, plus que des « airs » de Toscane ; mais aussi en Italie : Piémont et Lombardie, particulièrement, dans « Une Chance pour le temps » ; à quelques miraculeuses exceptions près : par exemple, la pointe extrême de Bellagio… ; jusque même en Angleterre !)

comportait, et depuis si longtemps, de lucidité ! de pertinence !! de justesse !!!

à ce compte,

on mesure soi-même aussi,

en lecteur fidèle des « Journaux » de Renaud Camus,

l’ampleur _ hélas! _ et l’avance _ impuissante, aussi… comment lutter avec un minimum d’efficience contre les avancées de pareille « nocence » quasi générale ?.. _ de sa lucidité et justesse d’appréciation des faits !..

Voilà en quoi Renaud Camus est un visionnaire réaliste infiniment précieux !

Même si la foule préfère hurler avec les loups et se gausser des Cassandre…

A titre d’échantillon de la grâce et justesse de Renaud Camus,

je propose ces quelques extraits-ci d' »Une Chance pour le temps » ;

déjà, quel beau titre :

une expression de sa mère, au retour d’équipées réussies, ayant bénéficié de la qualité des circonstances atmosphériques, notamment de lumière :

« Une des exclamations favorites de ma mère, après les heureuses journées de voyage ou d’excursion dont elle vient d’énumérer _ récapitulativement _ les mérites et les plaisirs _ elle a alors quatre-vingt-seize ans _, c’est : « Et puis alors : une chance pour le temps ! » ».

Tout un art d’aimer vivre !..

Presque du Montaigne !..

Pages 407-408, par exemple, je détache ceci :

« De tout voyage, il faudrait noter _ s’y arrêter, le retenir ; et puis s’en souvenir : le « Journal«  a cette fonction là, d’un peu marquer le temps vécu, en sachant y « revenir«  si peu que ce soit par l’effort de formuler la grâce de son « ressouvenir« _ ce qui vous a touché vraiment _ (certes ! certes !!!) or ce sont autant de moments _ (oui, vécus ! sens activés ! cf l’analyse du « spectacle«  même du soir, de grâce, à Syracuse avec deux amis italiens, telle que la mène si superbement Baldine Saint-Girons en son chapitre d’ouverture de « L’Acte esthétique » !) plutôt que les objets, les sites, les tableaux _ eux-mêmes seulement ; en leur pure et simple facticité empirique… _ qui eussent dû _ par leur notoriété ! la rumeur ! le largement partagé ! Goethe lui-même, en son « Voyage en Italie« , si fortement emblématique de tels « journaux de voyage« , ne commencera à apprécier vraiment la (et sa) « vraie«  Rome qu’une fois une année (entière) de poncifs passée (et finalement traversés ; ainsi que de retour de Naples) ! alors, les touristes de passage, malheureux si pressés (par un temps trop compté !), qui s’excitent péniblement aux parcours flêchés éreintant des modernes Baedeker : tout Rome en un week-end !.. _ ;


d
e tout voyage, donc, il faudrait noter ce qui vous a touché vraiment

plutôt que les objets, les sites, les tableaux qui eussent dû _ je termine la citation de la page 407 _

vous toucher et n’ont produit sur vous (tout coincé et anesthésié que vous étiez, allongé sur des rails mécaniques : ceux du seulement convenu…), en fait,

aucun effet.« 

Après avoir cité dans cette seconde catégorie : « la Pala Sforza, le tambour bramantesque de Sainte-Marie-des -Grâces _ à Milan _ ou les flacons de Morandi dont nous fûmes abreuvés tout du long _ dans divers musées de Milan, ou Turin, ou ailleurs… _,

Renaud Camus en vient à la catégorie « positive » et « première«  :

« Dans la première, le lac de Côme, à Bellagio et la traversée de Bellagio à Varenna _ moment et lieu que vient illustrer (et célébrer un peu plus encore) la photo avec l’ami Pierre, sur le bac, sur la couverture de « Une Chance pour le temps » ! _, le clocher de Soglio _ plus haut, dans les Grisons suisses : « le village admirable reposait tranquillement, sur les quatre heures à peine, dans sa glorieuse bellitude de calendrier des postes annoté par Rilke en personne « , page 401… _ et le jardin de l’Hôtel Palazzo Salis _ « où nous marchâmes dans le délicieux jardin, à l’arrière, au pied des sycomores géants«  _, la presqu’île de Chastré _ sur le lac de Sils-Maria, avec au bout, le banc de Nietzsche : « Nous sommes arrivés juste à temps, à l’heure la plus belle, la plus dorée, la plus mauve, la plus enneigée, la mieux pâle et parsemée de nuages blancs, et puis roses, et puis d’un orangé soutenu, avant que tout ne tourne au blanc et au noir« , page 402... _, comme d’habitude, le Montagna _ un « Saint Jérome« …  _ de Brera _ le Musée, à Milan _, « Les Noces de Jacob et Rachel«  _ du Maître de l’Annonce aux Bergers… _ du Musée Granet _ à Aix-en-Provence : je l’ai revu (sans avoir lu alors ce passage dans Renaud Camus) samedi de la semaine dernière, juste avant le déjeuner avec Bernard Plossu et ses amis auquel m’avait convié Michèle Cohen, Cours Mirabeau : à ce superbissime Musée Granet, va s’ouvrir une exposition Constantin, le maître (marseillais) de Granet ! Constantin qui avait fait, avant son disciple, le voyage de Rome ; et lui en avait instillé le vif désir !.. A côté de ces « Noces de Jacob et Rachel » du Maître de l’Annonce aux Bergers (bien présent dans les musées de Rome), une myriade (et explosion) de Granet, tous, et toujours, plus lumineux les uns que les autres, en leur classicisme romain !.. _, une errance nocturne _ gionesque ! Angelo sur les toits de Manosque (dans « Le Hussard sur le toit« ), ou bien courant et galopant par toute l’Italie soulevée (dans « Le Bonheur fou« )… _ entre les cours et sur les balcons de l’université de Pavie, le mont Viso, le mont Viso, le mont Viso. Le mont Viso est mon nouveau grand ami. (…) Je ne comprends pas comment il peut régner _ cf toujours Giono, mais cette fois au début de « Un Roi sans divertissement » et de la somptuosité (quasi cézannienne) de quelques monts des Alpes _ avec tant d’évidence à la fois et tant de discrétion _ car qui connaît son nom ? (est-ce bien là un critère, que celui de la notoriété !??? Allons ! Renaud !..) _ sur le Piémont« …

Les quarante dernières pages, à partir de la visite au château de Montaigne, le samedi 15 décembre (et la page 461) sont de pure grâce _ d’écriture _, et donc de pur bonheur _ pour le lecteur que nous sommes…


Par exemple, le « Mardi 25 décembre, neuf heures et demie du soir« , pages 473-à 476 :

deux portraits en trois coups de lame (de peinture au couteau _ et ekphrasis) :

le premier du pape Benoît XVI ; le second du président Nicolas Sarkozy.

« Quelle différence avec le viril et charismatique Jean-Paul II, même en sa déréliction physique de la fin ! Celui-là a l’air d’une vieille fille intelligente, apeurée et sournoise, qui passe son temps à regarder dans les coins, par en dessous. Pendant la messe il paraît s’embêter gravement, ce qui est tout de même le comble » _ certes !

Cela dit, la testostérone, à l’inverse, notre propre président Sarkozy n’en a sans doute que trop _ Dominique de Villepin a confessé avoir du mal à supporter _ tiens, tiens ! _ son côté « mâle dominant » _ et les résultats à l’image _ télévisuelle, « aux infos » !.. _ ne sont pas beaucoup plus brillants _ que pour l’actuel pape, à la messe de minuit à Saint-Pierre de Rome, au Vatican. Ce soir on voyait le chef de l’Etat à Assouan ou dans la vallée des Rois, en compagnie de sa nouvelle compagne, la chanteuse Carla Bruni, qu’il a rencontrée il y a une quinzaine de jours, je crois bien, et déjà emmenée à Disneyland _ Wow ! _, sous l’œil _ sinon… _ de centaines de caméras. Aujourd’hui il la tenait gentiment par la main, au milieu d’une nuée de journalistes. Il y a un mois qu’il a divorcé. On a l’impression qu’il essaie _ et pas qu’un peu, mon neveu ! _de dire aux Français :

« N’allez surtout pas vous mettre dans la tête que je peux me faire plaquer par une femme, comme tout le monde, sans réagir. Voyez, j’en ai déjà une nouvelle, encore mieux _ forcément ! _, et en plus, c’est un ancien mannequin, et elle est chanteuse » _ quels bonus ! : « rien que du bonheur !« , va-t-il se crier par toutes les chaumières ! L’expression « bling-bling«  n’allait pas tarder à faire très vite florès…

La chanson, le music-hall, le show-biz, tout ce qui sous la dictature de la petite-bourgeoisie _ cf le livre de Renaud Camus synonyme : « La dictature de la petite-bourgeoisie«  _, s’appelle désormais la musique _ eh ! oui ! _ , c’est l’univers naturel _ consubstantiel _ de cet homme. Il s’y trouve comme un poisson dans l’eau. Divorce ou pas divorce, il sera toujours le second mari de Mme Jacques Martin _ tel un handicap parfaitement ir-remontable… Il paraît qu’à Alger, durant son voyage récent, il a fait attendre une heure et demie l’archevêque d’Alger et les autres invités, lors d’une soirée à l’ambassade de France, et, dès son arrivée, s’est enfermé dans une pièce à part pour chanter avec son grand ami Didier Barbelivien et d’autres copains _ oui, oui ! _ les chansons de Barbelivien » _ voilà en quelque sorte l’exemple-type de ce qu’est devenu, avec cet homme-là, l’ordre des préséances de la République…

Et le portrait se poursuit : « Je dois reconnaître que je n’y étais pas. Mais enfin, ce qu’on voit à l’image _ de la télévision ; et Dieu sait… _ rend tout à fait plausible ce genre d’histoire. Non seulement ce pauvre homme est d’une vulgarité et sans doute d’une brutalité pathétiques _ celles-là mêmes d’une tripotée de ses électeurs ? le « cœur-de-cible« , peut-être, de l’équipe de ses « communiquants » ?.. _, mais, en plus, il n’a pas l’air à l’aise _ ni donc heureux _ dans ces caractéristiques et dans le personnage qu’elles impliquent. Il donne l’impression d’être un très mauvais acteur, aussi incapable de jouer le rôle écrit pour lui que _ même ! _ celui qu’il a fait modifier à sa mesure ; cela tient peut-être à sa manie _ perfectionniste ? _ de corriger la pose en permanence, de se réajuster, de remonter les épaules, de se dégager le col ou de redresser sa cravate _ du début à la fin tout paraît faux, emprunté, composé et mal interprété pour les caméras«  _ quelle patte !

Et pourtant Renaud Camus a (presque) voté pour lui à la présidentielle : il trouvait son programme plutôt « sympathique«  par bien des aspects de ses discours, nous a confié ce « Journal« -ci, pages 168-169 :

« Après la confrontation télévisée entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal (…), j’avoue que j’éprouve une petite tentation de regret pour avoir fait voter par le comité exécutif de l’In-nocence un communiqué (n° 457) invitant les membres du parti et les sympathisants à déposer dans l’urne, après-demain dimanche, un bulletin blanc. Si Ségolène Royal l’emportait, nous serions bien attapés (le risque est faible, apparemment). Et s’il fallait s’en tenir aux seuls discours récents de Sarkozy, sur la Turquie, par exemple, sur l’identité française, sur la fiscalité et en particulier les droits de succession, et même sur l’Ecole, il faut reconnaître qu’il n’y aurait aucune raison de ne pas voter pour lui, de notre point de vue ; et même beaucoup de raisons de lui apporter notre suffrage. Tel qu’il s’exprimait ce soir, dans son dernier message de campagne, on aurait dit qu’il s’adressait à moi pour s’attirer mon soutien. Si je ne savais pas ce que je sais, ou crois savoir, je ne serais pas loin de fléchir. Et, même le sachant, je pourrais bien capituler. Mais je ne ne peux tout de même pas voter pour Sarkozy après avoir appelé à voter blanc ! Ni faire publier un nouveau communiqué faisant état d’un changement d’avis de dernière minute !«  ;

Puis, page 173 : « Hier matin, après que j’eus voté ici (blanc), nous sommes partis pour l’Ariège où Pierre devait voter lui-même et, par procuration, pour ses parents«  ;

et, page 175 : « Mon sarkozysme de fraîche date n’a pas bien résisté à la suite de la soirée _ du dimanche de l’élection _, ni surtout à ce que nous avons vu de celle de Sarkozy, à la télévision, une fois rentrés à la maison. J’ai bien sûr trouvé inimaginable qu’à peine élu il allât se restaurer au Fouquet’s, qu’on s’interrogeât sur la boîte de nuit parisienne où serait ensuite fêtée la victoire, et qu’il nous fût dit que le presque chef de l’Etat comptait partir le lendemain pour la Corse afin de s’y reposer dans la demeure de son grand ami Christian Clavier. Et quel déplorable spectacle que le ballet des limousines dans le jardin des Tuileries, chacune tâchant de dépasser l’autre pour être plus haut dans le cortège courtisan !« … Le « Journal«  joue parfaitement le jeu de sa propre absolue non-censure…

Un peu plus loin, pages 480-481, voici cette même patte _ et pâte : légère ! mais riche et faisant mouche ! _ appliquée à cette auto-dérision-ci, cette fois :

« Ce qui rend mes relations avec ma mère _ elle loge alors, mais depuis peu, à Plieux _ si éprouvantes pour mes nerfs, toujours, et pour mon humeur, et même pour mon état mental, c’est qu’elle figure _ beaucoup trop lisiblement _ pour moi l’abîme _ si proche, et tellement menaçant d’aller aussitôt y verser et sombrer… _ du dérisoire _ de tout ce que je pense et de ce que je suis _ moi-même : son fils.

Tous mes défauts, et surtout mes défauts intellectuels, sont chez elle épouvantablement grossis _ mis sous les yeux de son fils, à la portée la plus « proche«  _, poussés à l’extrême, de sorte qu’ils sont beaucoup plus nettement observables » _ en effet : comme, à la télévision, ceux de Benoît XVI et de Nicolas Sarkozy, sous la focalisation parfois sans pitié des caméras… Et Renaud Camus finit par « dégager » la ressemblance : « en ceci : quand j’écris sur la maison de Montaigne _ comme pour ses brillantes « Demeures de l’esprit« , alors… _, c’est en grande partie parce que _ voilà ! _ je n’ai rien à dire d’original _ le péché de l’homme-de-lettres pisseur de copies ; quand il en « vit« _ ou d’intéressant sur les « Essais«  ; si je vais à Montaigne, le château, c’est en grande partie au lieu de _ c’est le cas de le dire _ lire sérieusement Montaigne, l’auteur, de travailler sur lui _ comme le fait magnifiquement le très pénétrant Bernard Sève en son si lucide « Montaigne : des règles pour l’esprit«  Ce goût des maisons d’écrivains ou d’artistes, c’est une paresse, un aveu d’impuissance _ quant à l’essentiel : les accidents extérieurs et leur « détail«  sont alors les bienvenus ; pour avoir si peu que ce soit d’un peu neuf à « trouver«  à narrer, à décrire : ne pas rester sans rien du tout à dire (et surtout, bien sûr, « écrivain« , à écrire)…

Et je rencontre constamment mille occurrences, en moi, dans les débats un peu soutenus, par exemple _ comme aux émissions « Répliques » de son ami Alain Finkielkraut, quand il y est invité, sur France-Culture, avec quelque autre : pour un « débat«  à trois, alors… _, de ces moments où j’ai recours au biographique, au topographique, au superficiel, au plaisant, à l’écume, pour échapper _ voilà ! _ à l’échange au fond _ au lieu de rien que la forme et la surface… _, parce que j’ai peur _ contrairement à l’écriture de ce « Journal« , si courageuse, elle !!! _ de m’y noyer, ou de devoir avouer que je ne sais pas nager _ pour garder une place d’« auteur qui a un nom«  sur la Place (et le marché) des Lettres…

S’intéresser à tout, j’en ai toujours été convaincu, c’est ne s’intéresser à rien.«   En conséquence, à entendre les compliments que multiplie _ mais « à n’importe qui«  _ madame sa mère, eh ! bien « on croirait un critique littéraire du Monde : elle découvre un génie toutes les semaines« … Par là, « c’est cette absence totale de discrimination _ du juger _ qui dépouille _ hélas _ de sens _ et à cela, Renaud Camus ne peut pas consentir ; cf son important « Du Sens«  (aux Éditions POL, en 2002… _ tout ce qu’elle dit. »


Ce qu’il commente alors, page 482 : « Sur ce point-là, nous ne nous ressemblons _ toutefois _ pas, Dieu merci. Je ne discrimine que trop, même si ce n’est pas toujours à bon escient, c’est-à-dire que mes discriminations ne sont pas toujours pertinentes.«  Peut-être ; quoique… Cependant, « cette dérision du sens _ perçue si bien _ chez ma mère, devient _ perçue _ pour moi une dérision au carré : de quoi suis-je l’héritier

_ c’est sur cela qu’il réfléchit ici : être héritier ! « l’héréditaire«  ; et son importance civilisationnelle, selon lui : « dans la culture, il y a quelque chose de nécessairement héréditaire », page 482… Une question qui plonge loin ! _,

de quoi suis-je l’héritier

sinon de cette parodie _ voilà ! _ de la culture, qui ne s’attache _ avec inanité ; et ridicule ! _ qu’à des noms, à des titres d’ouvrages, des épisodes, des incidents _ soit rien que « l’écume » de minces « accidents« , à la place du « substantiel«  !.. _ ; et me pousse à acheter pour cette bibliothèque _ superbe ! de Plieux _ toujours plus de livres dont je ne lis pas un sur dix, ce qui s’appelle lire ?«  _ la grande forme (d’écriture de l’écrivain « vrai » ! et profond !) est tout de même là !

Une bonne rasade de Thomas Bernhardt, « Maîtres anciens« , par exemple (dont le sous-titre est « Comédie« ), serait ici d’un assez bon secours…

L’auto-dérision porte…

Mais ce « Journal« ,

c’est bien mieux qu’Assez bien ! Que Renaud Camus se rassure !!!

En tout cas, il ne me lasse pas ;

et j’y trouve, en le lisant, un interlocuteur _ voilà ! _ ne pérorant pas _ jamais _ dans le vide de l’époque ; loin de là !

Sa fidélité à ses intuitions n’est ni vide, ni radoteuse ! Il sait « résister » ! _ même s’il n’est pas dépourvu de bonnes doses de naïveté (par ses focalisations) : mais qui ne l’est pas ? Que celui-là seul lui jette la première pierre ! Pas les autres ! Et sa curiosité est toujours attentive, avec fraîcheur et neuveté,

à la beauté _ qui demeure ; ou résiste ; mais aussi se crée ; et en sa diversité : Renaud Camus n’est pas un conservateur de n’importe quoi passéiste ! il est curieux de ce qu’il ne connaît pas encore ; et qui ait une vraie valeur, objective ! _,

plus encore qu’aux ridicules qui règnent ! et ont le verbe _ et les micros et caméras complaisants ! _ bien trop haut, eux ! et le bras, bien trop long !.. Et font pourtant de la pluie, davantage que du beau temps…

Lui tient plutôt du Saint Sébastien offert aux flêches…

Donc, je demeure plus que jamais un lecteur attentif des « Journaux » de Renaud Camus _ ils ne me déçoivent pas ! _ ;

et les fais un peu,

à l’échelle de la voix de ma parole de personne à peu près libre,

et à celle de l’écriture sans pression ni censure sur ce blog !,

connaître

ainsi qu’ici même…

Titus Curiosus, ce 5 février 2010

La temporalité du penser-chercher (libre) versus la logique comptable-et-compétitive (utilitariste) : la liberté (de la vérité) sous la pression du « réalisme » de la rentabilité

13mar

Un excellent article (et pétition) sur le blog « 24 heures Philo » (le riche et passionnant blog coordonné par François Noudelmann et Eric Aeschimann : Lien permanent) :

« Les revues prises dans le piège de l’évaluation«  par un collectif de « revues de sciences humaines » à la date d’hier, 12 mars, sur le site de Libération,

qui nous donne _ excellemment (et urgemment !) _ à réfléchir sur les enjeux de la temporalité dans ce qui se joue en ce moment sur ce que va devenir notre monde ; de quel côté va-t-il pencher ? :

Voici cette « communication » du collectif de « revues de sciences humaines » que je me permets d’assortir, as usual, de quelques commentaires « miens » :

Un débat très important agite, depuis 2008 au moins, la communauté internationale des chercheurs. Il concerne les revues et les modalités de leur classement, de leur notation et de leur évaluation. L’évaluation des revues n’est pas neuve (pensons par exemple au classement proposé par le CNRS en 2004), et les chercheurs sont familiers de la logique de hiérarchisation, plus ou moins formelle, qui sous-tend les pratiques scientifiques. Il nous semble même normal, sensé et essentiel que soient mises en valeur et distinguées _ car penser, c’est juger, distinguer, évaluer : critiquer, c’est-à-dire trier et choisir (retenir et écarter, et transmettre) _ les revues dont la qualité scientifique est reconnue par les professionnels de la recherche. Mais selon quels critères _ de fait ? de droit ? _ et selon quelles modalités ? Aujourd’hui, il nous paraît urgent de faire connaître notre position sur cette question, d’autant que la signification de la liste française de revues établie par l’AERES (Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur) s’est vue confortée par la réforme du statut de l’enseignant-chercheur promue par l’actuel gouvernement.

Pourquoi ce projet de réforme, qui met les chercheurs dans la rue depuis bientôt deux mois, s’inscrit-il dans le prolongement direct de la création de l’AERES et de son classement des revues ? Parce qu’octroyer à l’AERES le monopole de l’évaluation des chercheurs consiste tout simplement à faire des revues les supports privilégiés de la discrimination et de la compétition entre chercheurs. Une fois la réforme adoptée, ces derniers seront jugés uniquement _ !!! _ sur le nombre de leurs publications _ !!! _ et sur la note attribuée _ !!! _, par l’AERES, à la revue dans laquelle ils auront publié. Pour le dire autrement, si un chercheur publie un texte dans une excellente revue spécialisée, mais mal (voire pas du tout) classée par l’AERES ou par son aîné l’ERIH (European Reference Index for the Humanities), il ne sera pas considéré _ labélisé ; officiellement ! _ comme un « bon » chercheur _ et ayant à trainer sur son front ce stigmate ! _, et verra son travail _ de facto lourdement _ confiné aux tâches enseignantes et administratives. Il n’aura donc plus l’occasion de mener à bien ses recherches _ on en mesure les effets ! _ et de les publiciser _ placardisées bel et bien qu’elles seront, par ce dispositif officialisé de censure…

Pourquoi cette réforme est-elle en totale inadéquation avec la manière dont fonctionnent _ actuellement _ nos revues ? Même si elles reposent sur le principe de la sélection et de la critique _ librement _ constructives _ la signature des articles n’engageant que l’autorité intellectuelle de leurs auteurs : mais c’est énorme ! _, les revues en sciences humaines et sociales n’ont absolument pas vocation à noter _ !!! : le nombre (= le quantitatif) évitant d’aller regarder un peu plus (et mieux) dans les coins ; c’est-à-dire de lire ! (= le qualitatif) _ les chercheurs ! Elles produisent _ créent _ et transmettent un savoir. Qu’elles soient spécialisées, généralistes, ou interdisciplinaires, leur objectif est d’informer la communauté scientifique _ curieuse _, de transmettre _ dans une perspective dynamique ouverte et libre !!! _ de nouveaux programmes de recherche _ à mener _, de poser des problèmes _ ils ne vont pas (ni jamais ! cf Bachelard, sur le « sens du problème » comme marque de l' »esprit scientifique » !) de soi ; et les « créer » est la première et essentielle mission, fondamentale et féconde, de « la recherche » ; qui deviendra, plus tard, un peu mieux « établie », « le savoir » : reconnu ; et même « la science » : admirée… _, de discuter _ toujours et indéfiniment !.. _ des méthodes _ indéfiniment en chantier _, de stimuler _ avec fécondité ouverte _ les interprétations, et non de récompenser ou sanctionner les individus _ réduits aux compétitions sans merci du (misérable) carriérisme…

La logique comptable et compétitive _ et c’est bien de son expansion impériale qu’il s’agit, hic et nunc !!! _ de l’actuelle réforme met à mal, tout particulièrement, le rôle des « comités de rédaction », qui travaillent en effet collectivement _ c’est important : il s’agit toujours d’un travail d’équipe ; et non de camarillas à la solde d’ambitions individuelles _ à l’élaboration d’une ligne éditoriale, en fonction de laquelle les articles sont sélectionnés ou non pour la publication. Les placer en position de faire le tri entre « bons » et « mauvais » chercheurs, c’est introduire, dans leur travail, d’autres considérations _ certes ! mortifères pour l’autorité de la recherche _ que celles qui président _ actuellement, pour l’essentiel _ à la ligne éditoriale de la revue. Or les membres d’un comité de rédaction ne sauraient être réduits à la fonction de froids _ lire Imre Kertész sur la logique de l’édition en régime totalitaire, in « Le Refus » : admirable !!! On peut lire aussi, du même, l’encore plus effrayant de réalisme « Liquidation » !!! _ administrateurs, fidèles _ l’adjectif est admirable ! _ aux critères de sélection _ on connait aussi ceux (« critères de sélection« ) d’Auschwitz : toujours de Kertész, lire, cette fois, « Etre sans destin« , à propos de l »instant décisif » (qui n’est pas celui de Henri Cartier-Bresson !.. _ dictés par la mode du moment _ on ne connaît que trop l’admirable constance et l’héroïque souci d' »autorité » et de « fondement » de telles pratiques !!! _ ou par une conception homogène et stagnante _ transie et cadavérisante ! _ des définitions de la scientificité. Une revue n’existe pas non plus sans le travail d’un comité de lecture _ ouvert et honnête, en ses exigences puissantes de « valeur » scientifique … _ dont l’avis consultatif ou le pouvoir décisionnel sont absolument cruciaux. Il revient en effet au comité de lecture de juger _ en toute liberté de l’esprit ; et, le plus possible, rien qu’elle !!! _ les articles répondant à l’appel à contributions lancé par une revue. Les choix de publication qu’effectue un tel comité n’ont rien de neutre _ chacun ses options, ses paris ; mais en toute honnêteté ! _, et il n’y a donc aucune raison pour qu’il en existe une forme unique _ officielle ! _ et supérieure _ ou totalitaire ! Là encore, se joue l’identité _ libre ! _ d’une revue.

La course à la publication, le risque de discriminations injustifiées _ sinon par de sordides intérêts carriéristes de quelques uns, cherchant à se faire un tout petit peu plus « malins » que les autres : le mot ne porte que trop bien le poids de son étymologie… _ et de renforcement des dissymétries, l’accumulation de critères de sélection mal ajustés aux situations spécifiques _ du « réel » en sa complexité : auxquels se confronte toute vraie honnête « recherche » _ : voilà ce que propose aujourd’hui le Ministère de la Recherche aux revues dont certaines sont pourtant mondialement réputées _ en effet : mais pour combien de temps ? si tels devenaient les nouveaux « handicaps » de la « compétition » ainsi organisée (ou truquée)… _ pour leurs qualités scientifiques et l’originalité _ essentielle ! _ de leur ligne éditoriale _ on sait ce que deviennent les « normalisations« … Voulons-nous d’une classification arbitraire des revues ? Voulons-nous que les revues soient instrumentalisées _ c’est de cela qu’il s’agit, avec cette machiavélisation tous azimuts galopante cf mon article du 11 novembre « la pulvérisation maintenant de l’intime : une menace envers la réalité de la démocratie » à propos de l’instrumentalisation de l’intimité, aussi, in « La privation de l’intime«  de Michaël Foessel…  _, pour ne plus devenir, en fin de compte, que les « chambres d’enregistrement » des ambitions individuelles des chercheurs ? Non, car cette logique compétitive et quantitative correspond mal _ le mot est faible ; et l’enjeu est capital !!! _ aux temporalités de la recherche en sciences humaines et sociales _ ainsi qu’ailleurs aussi ; en d’autres activités « à normaliser »… Faire du terrain, aller aux archives _ pour commencer _, formuler _ = créer en réfléchissant quasiment en permanence !.. _ de nouvelles hypothèses _ voilà le matériau « à créer » de base ! _, proposer _ aux pairs (en recherche) _ des interprétations, écrire _ oui ! _, et penser _ à tout moment du processus ! _, tout cela prend du temps ! A l’inverse, être condamné à publier à tout prix, n’importe où, n’importe quand, afin d’éviter la relégation _ normalisée (et totalitaire) _ dans la catégorie « mauvais chercheur », est tout simplement incompatible avec les exigences d’un travail de recherche honnête _ « honnête » : voilà le terme capital ; et ici, je me permets de renvoyer à l’essai décisif de Montaigne en ouverture de son dernier « livre » d’« Essais » : « De l’utile et de l’honnête » (livre III, chapitre premier) ; Montaigne, les « Essais » ; Machiavel, « Le Prince » : les classiques (ô combien critiques !) de la modernité.

Les mutations actuelles de l’Université font peser un grand nombre d’incertitudes sur l’avenir financier et matériel de la plupart des revues. Beaucoup d’entre elles étant liées à des institutions, des laboratoires, des centres de recherche, amenés à être restructurés si l’AERES et l’ANR (Agence Nationale de la Recherche) en décident ainsi, elles risquent _ l’époque (des « réformes » et des « ruptures » affichées) est particulièrement dangereuse : que de « mises à mort » ! que de « casse » !.. _ clairement leur survie ! Il faudrait donc _ idéalement, d’abord _ mener une réflexion digne de ce nom _ avec un vrai débat : ouvert et « honnête » : mais c’est peut-être beaucoup demander là à certains de nos présents « élus » (munis, qu’ils sont, de l’onction de l’élection « démocratique » !)… _ sur les modes de subvention _ vitales _ des revues. D’autant que dans le contexte d’un tarissement évident des abonnements de bibliothèques et d’une baisse non moins évidente des ventes de « sciences humaines et sociales » en librairie, les revues se retrouvent confrontées aux questions de la numérisation et de l’édition électronique

En dépit de l’existence de portails comme Cairn et Revues.org pour la mise en ligne des revues « vivantes », ou Persée pour les anciens numéros de revues, la France accuse encore un certain retard dans le débat sur ces questions, faute de prise de conscience politique _ suffisante (et suffisamment opérante) _ sur le sujet. Et pour cause : le ministère de la Recherche nous dit que la revue va devenir le moyen central de l’évaluation des chercheurs, mais ne songe _ le terme est assez savoureux _ même pas à ce qu’est réellement une revue de sciences humaines et sociales ! Il en ignore farouchement _ dogme de la priorité commerciale « aidant »… _ les modes de fonctionnement, les usages, l’originalité éditoriale, les soutiens et modes de financement. Ceci, finalement, n’étonnera guère, puisque force est de constater que le gouvernement actuel veut engager à toute vitesse _ prendre de court toute velléité de résistance à la modernité de la part des corporatismes conservateurs, cela va de soi !.. ; c’est là le B-A BA des stratégies auxquelles forment les écoles commerciales _ la réforme de la recherche, sans même avoir pris le temps d’en connaître _ mais un ministère est-il un organe de « connaissance » ? ou d' »action » ?.. _ ni les acteurs ni les supports.


Nous exigeons que les revues ne soient pas transformées en instruments de contrôle des chercheurs, et appelons donc à une suppression des listes de revues AERES, dans le prolongement de la demande de moratoire du 9 février 2009 par les instances scientifiques du CNRS. Nous demandons que soient préservées la pluralité, la diversité et les spécificités des revues de recherche en sciences humaines et de sciences sociales.

Revues signataires : Actes de la recherche en sciences sociales, Annales du Midi, Champ Pénal, Clio. Histoire, Femmes et Sociétés, Communications, Etudes Roussillonnaises. Revue d’Histoire et d’Archéologie Méditerranéennes, Genèses. Sciences sociales et histoire, Gérer et comprendre, Hérodote, Interrogations, Journal des anthropologues, L’Homme, La Recherche en éducation. Revue électronique internationale francophone, Le Temps des médias, Politix, Revue d’histoire du XIXe siècle, Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, Revue du MAUSS, Revue Française de Socio-Economie, Ruralia, Tracés. Revue de Sciences Humaines, Travail, genre et société, Vingtième Siècle. Revue d’histoire.

Voilà

un problème éminemment concret et d’actualité toute pressante,

quand, aussi, tourne (un peu, semble-t-il…) le vent du « réalisme » _ outre Atlantique, d’abord : « Yes, we can« …

Intérêt (de l' »utile« ) versus vérité (de l' »honnête« ),

à l’aune de la curiosité (libre !) de la recherche.

Une tension de valeurs éminemment cruciale, chacun peut (et doit ! il y va du « destin » de la démocratie : rien moins !!!) en juger…


Je me suis référé en mon petit commentaire, outre Montaigne et Machiavel

(et Michaël Foessel : il faut aussi lire le très remarquable « La privation de l’intime » sur les dangers de l’impérialisme de l’instrumentalisation, rampant, « du plus quotidien » de nos vies !.. _ = l’intime : en danger de disparition, ou « pulvérisation » ! cf mon article du 11 novembre : « la pulvérisation maintenant de l’intime : une menace envers la réalité de la démocratie« …) ;

je me suis référé à l’œuvre _ si important ! _ d’Imre Kertész…

De lui, Imre Kertész, j’attends _ et « Dossier K.« , paru en français le 4 janvier 2008 ne m’a pas (encore) satisfait sur ce point : il est vrai que la traduction en français de ses oeuvres a toujours un peu de retard (par rapport à l’original, en hongrois, et à la traduction en allemand _ Imre Kertész résidant désormais surtout à Berlin…) ; un livre passionnant et nécessaire !!! _ ;

de lui, j’attends un avis d’expert : en menaces de liberté !!

cf et « Etre sans destin » et « Le Refus » ;

tout comme « Liquidation » et, admirable, « Le Drapeau anglais » _ recueil comportant le bouleversant parce que fondamental « Le Chercheur de traces » (qu’on trouve aussi, en cas d’indisponibilité du recueil, en édition séparée)…

j’attends un avis d’expert (de vérité libre !)

sur la cité démocratique capitaliste,

en ses derniers (récents et présents) « tournants », tout particulièrement…

Car le « réalisme » me paraît venir _ rien moins ! _ changer de sens…


Titus Curiosus, ce 13 mars 2009

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