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En apothéose au merveilleux « Deguy » (Po&sie numéro 181-182), un magistral inédit « Retour sur l’autobiographie », conçu comme un épilogue au superbe « Noir, impair et manque » de 2016…

02fév

Chère Bénédicte,

Cher Martin,

 
C’est avec infiniment d’émotion (et plus encore d’admiration !) que je viens de découvrir, en quelque sorte en apothéose (aux pages 373 à 376) de votre magnifique « Deguy » – le numéro 181-182 de Po&sie – d’octobre dernier, cher Martin,
ce presqu’ultime mot – « palinodique » – de ressassement-approfondissemenr encore et toujours remis sur son « métier de penser-vivre » de Michel Deguy (Draveil, 23 mai 1930 – Paris, 16 février 2022)
comme et ici en forme d’ « épilogue » à ce déjà important « Noir, impair et manque » de 2016, avec vous, Bénédicte – et j’adore tout spécialement tout ce qu’apportent de vie les échanges ouverts des vrais entretiens ! –
intitulé – par qui ? par vous Martin ? par vous Bénédicte ? par Michel Deguy lui-même ? – « Retour sur l’autobiographie »
 
Un presqu’ultime mot, déjà, qui creuse admirablement – j’allais dire à son habitude prise-conquise au fil de la maturation patinée de ses propres longues années de vie : une chance… – ce qu’est son très humble et sans cesse, inlassablement, vitalement actif, nuits comprises, « procéder » de parler-écrire-penser « en langue »,
avec aussi et par cette inlassable « reprise » de ce que quelques autres avant lui, ainsi que maintenant autour et aussi avec lui, n’ont cessé et encore aujourd’hui, à leur tour, eux aussi, ne cessent,
de chercher-creuser à encore et toujours un peu mieux découvrir penser-découvrir-révéler-dire-écrire-partager dans l’horizon d’un petit pas supplémentaire de justesse de cet universellement indispensable penser juste…
 
Et cela, je veux dire cet écrit-relique, encore a-t-il fallu ensuite le recueillir et le garder-conserver-perpétuer un peu, sans le perdre ni le détruire, ni non plus l’oublier à jamais ;
et puis encore aussi le regarder, et encore y revenir, et à maintes reprises, le re-regarder-scruter-creuser-approfondir : ce à quoi aide et bien sûr sert aussi, et au moins doublement, sinon davantage, l’écrit : au stade même, déjà, de l’écrire-ré-écrire de l’auteur-écriveur.., puis à celui du lire-re-lire du lecteur un peu attentif, et à celui du méditer-approfondir, et puis à celui du oser questionner-dialoguer-avancer peut-être un pas plus loin (ou plus près) avec lui, etc. ;
et cet écrit devant ainsi être lu et vraiment bien lu, en recherche d’assentiment le plus authentique possible (et d’abord auto-critique de sa lecture…) de justesse de vérité, et réellement médité donc ; et relancé à nouveau encore par un véritable questionnement de fond quant au fond même des choses à connaître et comprendre si peu que ce soit vraiment…
 
Ce qui a été la pratique, déjà pour soi, de bien des auteurs se relisant (et ajoutant d’indispensables précisions, surtout, de leur penser en leur acte au plus vif sans cesse renouvelé, avec haute et profonde (« altus ») exigence, de leur écrire…), tels, par exemple, un Montaigne ou un Proust – « tant qu’il y aura de l’encre et du papier » -, parmi quelques centaines, peut-être – mais pas si nombreux que cela… -, d’autres fraternels écriveurs.
Sans parler de la pratique de quelques vrais lecteurs ; dont je n’essaierai pas d’avancer ici le moindre nombre…
 
Et je ne dis rien ici de ces médiateurs – « passeurs » terriblement cruciaux, en ces processus – au-delà du simple économique basique -, que sont d’une part les éditeurs – et les diffuseurs : les divers médias, les libraires… -, et d’autre part, en l’intimité protégée de ce qu’ont longtemps été les classes d’écoles, collèges, lycées, universités – qu’ont allègrement détruit maintenant, et pour de bien misérables profits comptables d’une poignée d’actionnaires… -, les si décisifs vrais professeurs, qui nous ont généreusement mis un merveilleux pied au lire, au méditer, au penser, voire à l’écrire vrais…
 
Et c’est en cela qu’indélébilement viennent se nouer-s’unir-se marier, se confondre peut-être même, le poïetique et le philosophique les plus assidus en leur quête modeste et humble, mais terriblement exigeante (mais aussi jubilatoire !) de la justesse,
comme en cet œuvre toujours à ouvrir par nous tous, du cher Michel Deguy…
 
Avec gratitude à vous deux, Bénédicte et Martin,
 
et en espérant bien vivement que quelque chose adviendra de tout cela à la Station Ausone de la si vivante Librairie Mollat à Bordeaux,
à l’occasion de la sortie, le 6 juin prochain, de ce très attendu très précieux – ultima verba… – « Ut musica, ut poiesis », aux Éditions du Canoë de la chère Colette Lambrichs…
La poésie, au moins elle, le mérite…
 
Francis Lippa – Titus Curiosus, à Bordeaux
 
P. s. : pour rappel, 
voici le lien au podcast du magique entretien que j’avais eu avec Michel Deguy à la Station Ausone de la librairie Mollat le 9 mars 2017, autour de son « La Vie subite _ Poèmes, biographèmes, théorèmes » d’octobre 2016.
 
Une prise vidéo de cet entretien avait été réalisée ; mais pour des raisons que j’ignore cette vidéo n’a pas été mise en ligne-diffusée, seulement le podcast…
Cet enregistrement vidéo a-t-il été conservé par la librairie Mollat ? Je l’ignore à ce jour…
Il ajouterait comme une pièce de plus à ce qui est maintenant devenu un « tombeau » à notre cher Michel Deguy…
Et perpétuer, en plus de l’audition capitale de sa voix – son rythme, son souffle, ses tons, ses silences, bref sa musicalité -, quelques images de son regard bleu pensif incisif et foncièrement interrogatif – socratique… -, me semble quelque chose de pas tout à fait négligeable…
 
Et inutile de préciser que j’avais soigneusement préparé cet entretien ouvert et improvisé – j’y tiens beaucoup : comme la vie « subite » la plus vraie… -, par maintes autres lectures de l’œuvre de Michel Deguy :
notamment le très important « Noir, impair et manque » de septembre 2016, avec Bénédicte,
Ce jeudi 2 février 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa
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