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L’élégance Firkusny et l’oeuvre pour piano de Leos Janacek…

29sept

Le coffret de 18 CDs Rudol Firkusny The Complete RCA and Columbia Album Collection

_ un coffret Sony 19075922812 _

offre deux CDs d’interprétations de la musique pour piano de Leos Janacek (1854 – 1928) :

un premier CD d’enregistrements dans les studios Columbia, à New-York, dans les années 1952, 53 et 54

_ publiés en 1953 et 1955 _ ;

un second, d’enregistrements dans les studios RCA, à New-York, en 1989

_ publiés en 1990.


Rudolf Firkusny,

né à Napajedla (Moravie) le 11 février 1912,

et décédé à Staatsbourg (Etat de New-Kork) le 19 juillet 1994,

est un musicien d’une suprême élégance.


Dans l’interprétation de son _ sublime _ compatriote morave Janacek,

je m’attendais à un jeu un peu plus râpeux, brut, presque sauvage…

Mais il est difficile à Firkusny de complètement _ peut-être en particulier à New-York _ effacer sa propre suprême élégance.

Il me reste 16 CDs de ce coffret Sony notamment 3 CDs Bohuslav Martinu (1890 – 1959) _ à écouter-déguster…



Ce dimanche 29 septembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Entre « Toute la nuit » et « Sarinagara » (de Philippe Forest) : l’imbécillité du succès _ ce qui se découvre dans « Philippe Forest _ une vie à écrire »

05mai

M’étant procuré ce jour le volume qui vient de paraître des Actes du colloque international (14-16 janvier 2016) intitulé Philippe Forest _ une vie à écrire,

je découvre avec surprise _ mais pas étonnement ! _ certaines circonstances qui ont fait et font que Sarinagara _ qui est celui des livres de Philippe Forest que j’ai lus, qui m’a le moins plu _ un grand succès de vente,

à la différence de Toute la nuit

_ le chef d’œuvre de l’auteur, selon moi ;

cf en une note de mon article du 15 avril dernier («  « ), à propos des livres « de ma prédilection« , ceci :

« René de Ceccatty (en son Enfance, dernier chapitre),

Philippe Forest (en son absolument déchirant et torturant Toute la nuit),

Mathias Enard (en son immense et génialissime Zone),

le grand Imre Kertesz (en ce terrifiant sommet de tout son œuvre qu’est Liquidation),

William Faulkner (l’auteur d’Absalon, Absalon !),

Marcel Proust (en cet inépuisable grenier de trésors qu’est sa Recherche…),

et quelques autres encore parmi les plus grands ;

mais pourquoi ne sont-ce pas les œuvres souveraines et les plus puissantes des auteurs qui, via de telles médiations médiatiques, se voient le plus largement diffusées, commercialisées par l’édition, et les mieux reconnues, du moins à court et moyen terme, du vivant des auteurs, par le plus large public des lecteurs ? Il y a là, aussi, un problème endémique des médiations culturelles et de ses vecteurs, pas assez libres de l’expression publique de leurs avis, quand ils sont compétents, car, oui, cela arrive ; mais bien trop serviles, au final, dans leurs publications, inféodés qu’ils se sont mis à des intérêts qui les lient, bien trop exogènes à l’art propre : j’enrage…« .

Soit la question même que je désire ici aborder.

Or voici ce que je découvre ici même :

Pages 300 et 301,

et à propos de ses livres traduits,

ces déclarations de Philippe Forest lui-même face au dilettantisme de la plupart des lecteurs :

« Mes livres sont traduits dans une dizaine de pays _ mais souvent seul un titre ou deux est disponible, en général L’Enfant éternel et Sarinagara, car sans un prix littéraire il est rare qu’un éditeur fasse _ courageusement, et selon un vrai goût ! _ l’acquisition des droits pour un roman français _ tiens, tiens !  C’est tout dire des critères des choix éditoriaux… Je n’ai pas étudié la question, mais il me semble bien qu’il en va ainsi : n’importe quel roman primé _ aussi insignifiant qu’il soit (hélas !)  _ se trouve automatiquement _ par pur réflexe algorithmique en quelque sorte _ traduit dans un grand nombre de langues quand beaucoup de chefs d’œuvre restent en rade à tout jamais _ voilà le barrage de plomb qu’opposent à la culture véritable et le commerce de l’édition et les médias qui s’en font les complices… Existent cependant d’heureuses exceptions !…

(…) Je ne désespère pas de devenir un jour un auteur à succès _ dit-il avec humour. Mais il est vrai que je n’en prends pas le chemin. Mes livres passent parfois pour trop « littéraires » _ pas assez fun pour le commun des lecteurs (« indiligents« , dirait Montaigne... Les lecteurs se plaignent de la difficulté qu’ils éprouvent _ les malheureux _ à entrer dedans. Ils ne sont pas assez dans l’air _ de la gaudriole _ du temps. (…)

Je crois surtout _ je veux croire peut-être _ que l’expérience du deuil à laquelle je reste fidèle depuis le début et dont je traite d’une manière qui la rend irrécupérable _ voilà _ au regard des fausses valeurs _ de dilettantisme et de fric _ qui règnent dans le monde, continue à éloigner de mes livres le plus grand nombre des lecteurs, soucieux d’ouvrages plus distrayants et consolateurs » _ et tout est dit là.

Mais je remarque aussi, à la page 314, dans la section intitulée « Chronologie de l’auteur« ,

ceci :

« Mars 1999 : parution de Toute la nuit dans la collection « Blanche » des Éditions Gallimard. Philippe Sollers _ à qui le livre avait été présenté _ n’a pas souhaité que l’ouvrage paraisse dans sa collection _ tiens donc… L’info est tout à fait précieuse !.. Teresa Cremini en assure la publication. Malgré de bonnes critiques, le livre passe inaperçu _ Nietzsche : « Je hais les oisifs qui lisent«  A l’occasion de sa traduction, il obtiendra en 2007 le prix Grinzane Cavour décerné chaque année à Turin aux trois meilleurs romans étrangers parus en italien ».

Un panorama édifiant du monde du livre _ et de ses principaux prescripteurs _ tel qu’il fonctionne…

Reste aussi le fossé qui sépare,

et ce dès l’origine,

l’auteur _ sauvage et ravageur _ de Toute la nuit,

et l’univers _ hyper-hédoniste et cérébral _ de Philippe Sollers et des siens…

Philippe Forest, lui, est un faux carriériste ; et un vrai écrivain,

travaillé au corps _ jusqu’à la chair et l’os _ par son sujet.

Ce samedi 5 mai 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Post-scriptum :

Sur Philippe Forest,

cf mes deux articles des 19 septembre et 28 octobre 2010 :

&  ;

et sur Philippe Sollers,

cf mon article du 31 octobre 2012 :

Les écrivains qui ont ma prédilection sont ceux de la chair

et de la poiesis ;

pas ceux des étais-poutres toujours trop lourds et inadéquats de la theoria.

La poiesis étant la voie unique _ et nécessairement risquée, et courageuse _ de l’entrée dans la chair…

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