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Après un stupéfiant hypnotique « Bolero », la délicieuse pochade de Franc-Nohain et Maurice Ravel, « L’Heure espagnole », servie à la perfection par François-Xavier Roth, ses chanteurs et ses Siècles…

18juin

À la suite de mon article d’hier samedi « « ,

voici, ce dimanche 18 juin,

quelques brèves remarques tout simplement enchantées sur la réussite parfaite qu’est l’interprétation par François-Xavier Roth, son orchestre Les Siècles, et les magnifiques diseurs-chanteurs que sont Isabelle Druet, Concepcion, Julien Behr, Gonzalve, Loïc Félix, Torquemada, Thomas Dollé, Ramiro et Jean Teitgen, Don Inigo Gomez,

de cette délicieuse délicate pochade de Franc-Nohain (1872 – 1934) et Maurice Ravel (1875 – 1937), « L’heure espagnole » (composée l’été 1907, et créée le 19 mai 1911) _ d’une durée ici de 49′ 20 _,

en cet époustouflant album Harmonia Mundi HMM 905361,

dont le complément _ en plus petites de lettres, pour une fois, sur la converture du CD _ de super-luxe, est rien moins que l’immense « Bolero«  _ d’une durée, ici, de 15’16…

On ne manquera pas de lire avec le plus grand profit, en le livret de ce CD,

la très détaillée présentation, intitulée « Rythmes et humeurs « avec un peu d’Espagne autour »« , de Jean-François Monnard, sur 5 pages ;

ainsi que, sur 4 pages, un tout à fait éclairant entretien de François-Xavier Roth avec Jean-Jacques Groleau _ avec, entre autres, un très intéressant parallèle de cette « Heure espagnole«  de Maurice Ravel et Franc-Nohain, en 1907, avec le « Pelléas et Mélisande » de Claude Debussy et Maurice Maeterlinck, en 1902…

Où se marque ce qui fait la singularité merveilleuse du génie musical de Ravel à ce moment lui-même intéressant de la musique française (et de la poésie !) d’avant le bouleversement de 1914… « L’heure espagnole«  ayant été reçue dans une certaine incompréhension, lors de cette création, en 1911…

Et pour en juger aussi à l’oreille, voici, et à ne surtout pas manquer, un jubilatoire _ orgasmique ! _ extrait vidéo (de 3′ 21) du somptueux bouquet final à cinq _ une merveille ! _ de cette « Heure espagnole« -ci, par François-Xavier Roth (d’une durée totale de 49′ 20, en ce merveilleux CD)…

Pourrez-vous donc y résister ?

Ce dimanche 18 juin 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Pénétrer dans l’univers flamboyant, jubilatoire et plein d’humour, d’Hélène Cixous : quelques articles, et un entretien…

11juin

Pour pénétrer avec confiance et jubilation dans l’univers riche _ et un peu déstabilisant à la toute première approche : en l’élan forcément bousculant de sa forte singularité… _ d’Hélène Cixous,

mon article «  » du 7 avril 2023

me paraît pouvoir constituer une première entrée un peu commode,

en ce qu’il comporte aussi des liens aux 5 articles que j’ai consacrés à ma lecture, en octobre 2022, du « MDEILMM parole de taupe » d’Hélène Cixous, paru chez Gallimard au mois d’octobre 2022…

 

Cet article _ ainsi que les autres auxquels celui-ci s’emploie à donner accès par des liens _ peut donc être utilement communiqué aux élèves et étudiants qui s’intéresseraient à pénétrer un peu mieux et un peu plus avant dans l’œuvre si riche (et un peu complexe pour qui n’en est pas déjà un peu familier) d’Hélène Cixous…
Voir aussi mon article du 12 avril 2023, avec de précieux liens au podcast et à la vidéo de mon entretien avec Hélène Cixous, à la Station Ausone, le 23 mai 2019, à propos de son important « 1938, nuits » , de 2019, aux Éditions Galilée :
Cet entretien du 23 mai 2019 se révélant probablement un des meilleurs pour pénétrer l’univers magnifique et flamboyant (et plein d’humour), en la puissance de sa toute libre imageance, d’Hélène Cixous…
Ce dimanche 11 juin 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Pancrace Royer (Turin, 1703 – Paris, 1755), Suites orchestrales extraites de ses Opéras : Christophe Rousset persiste et signe…

08mai

Un troisième CD d’œuvres _ cette fois-ci des Suites orchestrales puisées en 4 de ses opéras : « Pyrrhus » (de 1730), « Zaïde, reine de Grenade«  (de 1739), « Le Pouvoir de l’Amour » (de 1743), et « Almasis » (de 1748)… _ de Pancrace Royer (Turin, 12 mai 1703 – Paris, 11 janvier 1755),

soit le CD Aparté AP 298 « Surprising Royer Orchestral Suites« , par Christophe Rousset cette fois-ci à la tête de son orchestre des Talens lyriques, enregistré en décembre 2021,

paraît ce printemps 2023,

après le CD « Pièces de clavecin. 1746 » sur un superbe clavecin Hemsch de 1751 ; enregistré à Castres en août 1991 _, paru chez L’Oiseau-Lyre _ soit le CD Oiseau-Lyre 436 127-2 _ en 1993 ;

et le CD « Premier Livre de Pièces pour clavecin. 1746 » _ sur un clavecin Goujon/Swanen d’avant 1749 – 1784, hélas plus acide… ; enregistré à la Cité de la Musique à Paris en février 2007 _, paru chez Aparté _ soit le CD AParté AP 298 _, en 2008.

L’exploration du répertoire françaiss de l’époque dite baroque m’intéresse tout spécialement,

et j’admire l’esprit de découverte qui anime Christophe Rousset, avec beaucoup d’esprit, tant à son instrument, le clavecin, qu’à la direction de son orchestre Les Talens lyriques ;

mais à mon oreille _  et je le regrette _, Royer est assez loin de la finesse admirable

et d’un François Couperin (Paris, 10 novembre 1668 – Paris, 11 septembre 1733),

et d’un Jean-Philippe Rameau (Dijon, 25 septembre 1683 – Paris, 12 septembre 1763)…

De même,

en son opéra « Pyrrhus » (de 1730),

du moins tel qu’enregistré en septembre 2012 au château Versailles, par Les Enfants d’Apollon, dirigés par MichaEl Greenberg et Lisa Goode Crawford, pour le label Alpha _ soit le double CD Alpha 953 _, paru en 2013..

 

La recherche de la singularité virtuose _ cf l’article « Royer, le stupéfiant » de Jean-Charles Hoffelé le 1er mai dernier ; cf aussi l’article de Julian Sykes « Christophe Rousset revisite les Pièces du compositeur Pancrace Royer« , paru dans Le Temps, le 6 septembre 2008, à propos des 2 CDs des mêmes œuvres pour le clavecin… _ afin de se distinguer de la concurrence, ne me paraît guère un critère bien pertinent de goût _ et tout particulièrement en France…

Mais explorer le répertoire musical, comme continue de le faire Christophe Rousset, est toujours enrichissant, au moins pour la connaissance,

et l’affinement du goût…

Ce lundi 8 mai 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Quelques réflexions de, par et avec Emmanuel Mouret sur quelques arcanes de l’artisanat de son cinéma singulier ; et son style…

26jan

Le 10 septembre 2022, à la Cinémathèque à Paris,

au cours d’une splendide rétrospective _ donnée du 5 au 15 septembre  2022 : consulter ici le programme complet de ses 13 séances… _ de l’ensemble de ses films, depuis « Laissons Lucie faire » en 2000 _ ainsi que ses 8 courts métrages compris, depuis « Montre-moi !«  en 1996 (« Il n’y a pas de mal« , en 1997 ; « Caresse« , en 1998 ; « Promène donc toi tout nu !« , en 1999 ; « Aucun regret« , en 2016 ; « Tout le monde a raison« , en 2017 ; « Le consentement« , en 2019 ; et le délicieux « Un zombie dans mon lit«  (de 13′), tourné au Pyla, avec la merveilleuse Frédérique Bel, plus séduisante et jeune et jolie que jamais en son rôle d’hyper-innocente ingénue (ici petit-chaperon-rouge joggeuse dans la forêt : « Promenons-nous dans le bois, voir si le loup n’y est pas, Loup y es-tu ? m’entends-tu ? Je mets ma culotte…« …), en 2019 aussi ; tâchez de ne pas le manquer ! il est donné en bonus dans le DVD, paru avant-hier 24 janvier, de « Chronique d’une liaison passagère » ; avec aussi un passionnant entretien (de 47′) avec Philippe Rouyer « Filmer la parole – Conversation avec Emmanuel Mouret et Laurent Desmet, directeur de la photographie« …)… _, et au moment de la sortie en salles, alors, de son tout dernier long métrage « Chronique d’une liaison passagère« ,

en un entretien nourri avec Gabriela Trujillo et Bernard Beloliel,

Emmanuel Mouret s’est livré à une analyse impromptue « EMMANUEL MOURET PAR EMMANUEL MOURET, UNE LEÇON DE CINÉMA« , passionnante et superbement détaillée, de son art singulier _ son style ! _ de filmer _ avec l’humour et l’humilité tranquille qui le caractérisent.

Qui nous apporte décidément beaucoup, beaucoup, à méditer…

En voici donc la nourrissante et très agréable vidéo (de 95′).

Ce jeudi 26 janvier 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Lire Diderot : qui, du marquis des Arcis et de Madame de la Pommeraye, trompe l’autre, dans le récit qu’en donne l’hôtesse du Grand-Cerf, dans le conte de « Jacques le fataliste et son maître » de Diderot ? : quelques précisions sur le personnage de l’Hôtesse de l’auberge du Grand-Cerf…

08jan

L’art subtil et très plaisant de la complexité des récits admirablement enchâssés _ de façon à stimuler et tenir en haleine tout du long la curiosité du lecteur soucieux de connaître les péripéties, les ressorts, et la fin de l’histoire : à la façon de ce qui peut stimuler, attiser et entretenir l’amant en remettant toujours à un peu plus tard la venue à la satisfaction de son désir (ou entretenir son amour) ; cf le bien connu « Et le désir s’accroît quand l’effet se recule » de Corneille (en son « Polyeucte, martyr« , I, 1)  _ dans le « Jacques le fataliste et son maître » de Denis Diderot, est désormais bien connu, et même universellement admiré aujourd’hui.

Et tout particulièrement l’art magistral, si vivant, avec ses multiples très efficaces « effets de réel« , à destination du lecteur, de Diderot lui-même, l’auteur premier et final de cet ensemble de récits et dialogues enchâssés, d’entremêler si subtilement les discours de l’Hôtesse, bien occupée, d’abord, par l’urgence immédiate de ses divers offices, de l’auberge du Grand-Cerf, et de ses deux interlocuteurs très attentifs et curieux que sont Jacques et son maître ; mais aussi les interventions dans le récit de l’auteur lui-même _ Diderot _  de ce conte à très plaisants et astucieux enchâssements, que constitue, en ses suites à l’apparence de très réjouissants impromptus, ce roman assez singulier qu’est « Jacques le fataliste et son maître« 

Avec ses malicieux mais aussi on ne peut plus sérieux, et infiniment graves, enjeux de réalisme et de vérité, in fine :

avec, de la part de l’homme Diderot lui-même, le souci de l’auteur infiniment libre et inventif qu’il est, de  cerner au près et au plus juste, les paradoxales complexes vérités du cœur humain…

Ainsi Diderot à son écritoire, en homme pré-freudien... _ « accoutumé comme lui à examiner de près ce qui se passe dans les replis les plus _ infinitésimalement, à la Leibniz… _ secrets de son âme (et à ne s’en imposer _ non plus : sa liberté est essentielle ! _ sur rien)« ,

selon cette même capacité que lui, auteur, en s’aidant du plaisant discours si vivant et à rebondissements qu’il fait prononcer à son personnage virevoltant de l’Hôtesse, très occupée par les charges de son office à l’auberge du Grand-Cerf, mais aussi toute passionnée qu’elle est de raconter aux curieux et attentifs Jacques et son maître, qu’elle sait constamment tenir en haleine sous le charme de son art très délié de conteuse, car c’est celle-ci, la pérorante hôtesse (élevéee à la haute école de Saint-Cyr _ confie-t-elle, à la volée, à ses interlocuteurs, à la page 181 : « Je raconte volontiers les aventures des autres, mais non pas les miennes. Sachez seulement que j’ai été élevée à Saint-Cyr, où j’ai peu lu l’Évangile et beaucoup de romans. De l’abbaye royale à l’auberge que je tiens il y a loin« … ; indication de Diderot-auteur qui permet d’asseoir la vraissemblance (à la fois par l’extraction de celle-ci d’une noblesse pauvre (justifiant son éducation à l’école royale de Saint-Cyr), mais aussi de sa lecture assidue de romans…) de l’assez peu ordinaire capacité de pénétration du cœur humain (ainsi que des mœurs de la plus haute noblesse, telle celle de la marquise de La Pommeray et du marquis des Arcis) de ce personnage plantureux et volubile de l’hôtesse-aubergiste… _) qui prononce ces paroles pour caractériser Madame de La Pommeraye,

vient-il prêter cette assez rare capacité de penser _ à la page 160 de son « Jacques le fataliste et son maître » en l’édition Belaval du Foli classique n° 763 _ au personnage _ peu ordinairement à un tel degré de perspicacité _ introspectif _ et terrifiant, pour lors, en la perfidie du poids terrible des effets que celle-ci, la marquise, va, par la menée patiente et suivie de son complexe stratagème, provoquer et en retirer aux dépens de son (déjà ancien) amant, le malheureux marquis des Arcis, qu’elle piège en ce très « singulier mariage«  avec une catin, qui finit par se produire (« Il vaut mieux épouser que de souffrir. J’épouse. (…) Je ne puis être plus malheureux que je ne le suis« , finit par se résoudre ainsi le marquis des Arcis, à la page 204). Le piège ourdi par la marquise de La Pommeraye a ainsi fonctionné ; ce marquis des Arcis qui présente pas mal de traits de Diderot lui-même, en personne !.. _ de Madame de La Pommeraye,

dont cette hôtesse s’emploie à narrer, par le menu des ressorts patiemment mis en place, la machiavélique perfide machination dans cette « histoire du mariage singulier« , ou « bien saugrenu » _ les deux expressions se trouvent dans les paroles prononcées par l’hôtesse, puis par le maître de Jacques, à la page 146 _ qui constitue le fil conducteur de ce conte de l' »Histoire de Mme de La Pommeraye » et du marquis des Arcis, placé par Diderot au cœur même de son « Jacques le fataliste et son maître » :

 

la marquise de La Pommeraye, dit ainsi l’Hôtesse, à la page 160 :

« une femme accoutumée comme elle à examiner de près ce qui se passe dans les replis les plus secrets de son âme et à ne s’en imposer sur rien« …

Pour se parfaire une idée de la richesse du regard de Diderot-auteur sur les complexités et paradoxes du cœur humain,

il n’est que de constater l’intervention in extremis, tout à la fin du récit, aux pages 214 à 216, de l’auteur qu’est Diderot lui-même dans le récit de ce conte, pour « contrer » le parti-pris _ celui de l’hôtesse-narratrice… _ qui semblait l’emporter au regard du lecteur, de la défaite finale _ défaite délicatement accentuée dans le tout dernier plan de la séquence ultime du merveilleux film d’Emmanuel Mouret, dont les images montrent excellemment beaucoup de traits demeurés silencieux dans le récit de l’hôtesse rapporté par Diderot !!! Et c’est là le pouvoir du cinéma, comme ici à son meilleur ! _ de Madame de La Pommeraye, en un exposé s’employant à vanter aussi les mérites, en fait de singularité, et même d’héroïsme de caractère _ par rapport à ceux des deux protagonistes, assez héroïques, et chacun dans  son genre, de ce bien « saugrenu mariage » final qui constitue bien le fil conducteur de tout le récit de l’hôtesse… _, de cette dernière, je veux dire Madame de La Pommeraye, en sa formidable « vindicativité » vengeresse, et infiniment patient esprit de suite, à l’égard de ce que celle-ci estime avoir constitué la foncière fourberie malhonnête de celui qui l’avait vilainement trompée, le trop léger et lâche marquis des Arcis…

Pour ne rien dire, pour le moment du moins, de celle qui apparaît dans le récit de l’hôtesse _ et sous la plume de l’auteur, Diderot _, sous le nom de « Mademoiselle Duquênoi, ci-devant la d’Aisnon » ;

et sous celui de « Mademoiselle de Joncquières » dans le di beau film éponyme d’Emmanuel Mouret…

Mais qu’en est-il, en vérité ?

À suivre, par conséquent…

Ce dimanche 8 janvier 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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