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Musiques de joie : Jean-Marie Leclair (1697 – 1764), dans la continuité, à Paris, des « Goûts réunis » de François Couperin : le Concerto pour 3 violons Opus 10 n° 3, par Leila Schayegh et La Cetra Barockorchester Basel

21mai

Dans la continuité de la belle joie tendre des « Goûts réunis »

de François Couperin (1668 – 1733)

_ et tout particulièrement, en cette occurrence, les goûts italien et français _
voici un Concerto pour 3 violons de l’opus 10 (de 1745)
de Jean-Marie Leclair, dit l’aîné
(Lyon, 10 mai 1697 – Paris, 22 octobre 1764 ) ;
et j’ai choisi le Concerto numéro 1, en Ré majeur, pour 3 violons, de cet opus 10 ;
par Leila Schayegh
et Eva Saladin et Christoph Rudolf _ les 3 violons solistes _,
et l’Ensemble La Cetra Barockorchester Basel ;
soit le CD Glossa GCD 924204,
enregistré à Bâle en mai 2019
_ il y a tout juste un an.
Une interprétation qui sait allier idéalement
la virtuosité italienne
que Jean-Marie Leclair, lyonnais, avait apprise, jeune, à Turin,
auprès du violoniste Giovannni Battista Somis (Turin, 25 décembre 1686 – Turin, 14 août 1763),
et la tendresse du style français, qui avait cours à Paris…
Une splendide réalisation discographique.
Ce samedi 16 mai 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : la tendresse, à la française du très doux François Couperin

21mai

François Couperin

(Paris, 10 novembre 1668 – Paris, 11 septembre 1733)

est un musicien tout à fait singulier.
La joie que sécrète sa musique,
d’une délicatesse rare,
est probablement la plus pure expression de la tendresse à la française…
J’ai choisi ici le Concert « dans le goût théâtral », de 1724,
soit le huitième de ses dix Concerts dits des Goûts réunis,
qui font suite à ses quatre premiers Concerts, dits Concerts Royaux.
Et dans l’interprétation,
en 1973,
de
Sigiswald Kuijken, Lucy Van Dael, Janine Rubinlicht, violons,
Wieland Kuijken, Sigiswald Kuijken, Adelheid Glatt, violes de gambe,
Barthold Kuijken, Oswald Van Olmen, Frans Brüggen, flûtes traversières,
Barthold Kuijken, Oswald Van Olmen, flûtes à bec,
Bruce Haynes, Jürg Schaeftlein, Paul Dombrecht, hautbois,
Hansjürg Lange, Milan Turkovic, bassons,
et Robert Kohnen, clavecin.
Soit le CD RCA Victor GD 71968.
Une joie tendre discrète, mais profonde…
Un répertoire succulent
qu’on n’entend vraiment plus assez en ce XXIe siècle :
pourquoi pareille si injuste désaffection ?
Voir aussi, pour l’exemple, cette vidéo d’extrait de concert.
Ce vendredi 15 mai 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : la joie du Concerto italien, de Jean-Sébastien Bach, par Benjamin Alard, ou Pierre Hantaï

21mai

J’avais dans l’idée de poursuivre

par Johann-Sebastian Bach

ma série d’écoute de Suites à la française pour l’orchestre,

selon la pratique festive inaugurée par l’ami Telemann, à Leipzig, au Café Zimmermann…
Mais la joie bachienne me paraît bien moins festive et jubilatoire,
au moins dans le style français de ces Suites pour orchestre,
que la joie ouverte telemannienne :
ainsi les interprétations, pourtant excellentes, des 4 Ouvertures BWV 1066-1069,
tant par le Café Zimmermann de Pablo Valetti et Céline Frisch
que par le Zefiro d’Alfredo Bernardini (et des frères Grazzi),
ne m’enthousiasment-elles pas autant
que les si déliées et délurées et tellement festives Ouvertures de l’ami Telemann,
telles qu’interprétées par Zefiro dans le CD Arcana A 371...
Serait-ce le style français qui convient moins bien à Bach ?
Je change donc mon fusil d’épaule ;
et me tourne, chez Bach, vers son emploi du style italien,
qui me paraît lui convenir mieux que le style français :
et j’opte pour la fantaisie plus accomplie du Concerto italien en Fa Majeur BWV 971.
Soit dans l’interprétation de Benjamin Alard, dans le CD Alpha 180, en 2011 ;
soit dans celle de Pierre Hantaï, dans le CD Mirare MIR 251, en 2014…
Ce vendredi 1er mai 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Partager le plaisir du superbe CD Reincken de Clément Geoffroy, à L’Encelade

04nov

Ce dimanche,

réalisant ma petite recension matinale sur le net

des articles parus cette nuit,

voici,

sur le site de Res Musica,

cet excellent article de Cécile Glaenzer  

REINCKEN L’ÉTINCELANT PAR CLÉMENT GEOFFROY

dont les analyses rejoignent tout à fait les miennes

_ cf mes deux articles des 17 et 25 octobre derniers :

 

et   _ ;

et Johann Adam Reincken, ce magnifique compositeur,

comme Clément Geoffroy, cet excellent jeune claveciniste,

méritent parfaitement

pareille unanime reconnaissance

et de leur génie, et de leur talent !

 

REINCKEN L’ÉTINCELANT PAR CLÉMENT GEOFFROY

Johann Adam Reincken (c.1640-1722) :

Toccata en la majeur, Ballett, Toccata en sol mineur, Fugue en sol mineur, Suite en do majeur, Höllandische Nachtigall, Die Meierin, Praeludium en do majeur (transcription par Johann Sebastian Bach BWV 966), Suite anonyme en la mineur.

1 CD Encelade.

Enregistré en décembre 2017 à l’église Sainte-Aurélie de Strasbourg.

Livret français et anglais.

Durée 73:00
Geoffroy-Reincken


Quel bonheur _ mais oui ! _ que cet enregistrement ! Tout y est _ en effet ! _ somptueux : la musique de Reincken _ que oui !!! _, le jeu tour à tour brillant et sensible _ parfaitement ! _ de Clément Geoffroy et le son ample _ oui, en totale concordance avec le faste de cette musique _ du clavecin d’Émile Jobin. Une fois de plus, L’Encelade _ oui, oui, oui ! _ nous offre une pépite.

On connaît trop mal _ comment le comprendre ? quelle profonde injustice ! _ Johann Adam Reincken, organiste de l’église Sainte-Catherine de Hambourg dans la deuxième moitié du XVIIesiècle, et fondateur dans cette ville de la première maison d’opéra d’Allemagne _ rien moins… De son vivant, seules les six sonates composant son Hortus musicus ont été publiées. Mais certaines de ses compositions pour l’orgue et pour le clavecin ont été heureusement copiées par ses contemporains, car sa renommée était immense _ mais oui !!!! _ dans toute l’Europe du Nord. C’est ainsi qu’elles sont parvenues jusqu’à nous et leur grande qualité _ l’expression est encore trop modeste _ atteste du bien-fondé de la réputation de leur auteur. Dans cet enregistrement, Clément Geoffroy a choisi d’ajouter quelques pièces dont l’attribution est douteuse, dont une suite en la mineur qui pourrait être de la main de Johann Pachelbel. Johann Sebastian Bach lui-même a transcrit certaines sonates de l’Hortus musicus pour clavier, et nous en entendons ici un exemple méconnu.

Le jeu inspiré du jeune claveciniste fait merveille _ oui _ dans ce répertoire, tant dans la virtuosité propre au stylus fantasticus _ bien sûr : flamboyant ! _ que dans l’écriture à la française _ oui : Hambourg était un riche port hanséatique en communication avec toute l’Europe ; dont la France rayonnante de Louis XIV… _ des allemandes et sarabandes où son toucher sensible rend parfaitement les qualités expressives _ merveilleuses _ du compositeur. Une toute petite réserve, cependant, est appelée par la vélocité parfois un peu inutilement nerveuse, comme dans la fugue en sol mineur. Deux sommets dans ce programme : deux airs à variations, le premier intitulé Ballett et le deuxième sur l’air de La Meierin, emprunté à Johann Jakob Froberger _ (1616 – 1667) : autre compositeur sublime !, que dis-je, sublimissime !!! et passé par Paris ; et grand ami du génial  Louis Couperin (1626 – 1661). Cette dernière grande partita nous offre dix-huit variations admirables qui rappellent les variations de son ami Buxtehude _ 1637 – 1707 _ sur La Capricciosa et préfigurent les Variations Goldberg de Bach _ oui : une tradition majeure !!! On y admire, à chaque reprise, la science de l’ornementation de l’interprète, d’un goût très sûr _ oui.

Le choix du clavecin, un instrument d’Émile Jobin s’inspirant de la facture flamande des Rückers, est parfait _ en effet _ : un son éclatant et précis _ oui ! _ au service du _ très riche et soigné _ contrepoint de Reincken. L’accord au tempérament inégal (Lambert-Chaumont) lui confère une palette de couleurs très riche _ mais oui. Quant à la notice du livret, signée par Clément Geoffroy lui-même, elle témoigne de la grande culture et de la curiosité féconde _ c’est très important _ de ce jeune claveciniste qui nous emmène avec bonheur _ oui, oui, oui _ hors des sentiers battus _ et là, c’est entièrement de notre faute.

Courez vite vous nourrir de l’enchantement

de ce CD Johann Adam Reincken : Toccatas, Partitas & Suites,

L’Encelade ECL 1705.

Ce dimanche 4 novembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Trois « Grands Motets » de Michel-Richard de Lalande : la tradition du grand motet français et ses innovations

30oct

Ecouter le CD Glossa GCD 924301

Grands Motets de Michel-Richard de Lalande (1657 – 1726)

par les Pages & les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles

et le Collegium Marianum

sous la direction du toujours très intéressant Olivier Schneebeli 

juste à la suite

du sublime Miserere mei Deus _ Funeral Motets & Deplorations de Josquin des Prez (c. 1450/55 – 1521)

par la Capella Amsterdam dirigée par Daniel Reuss

_ le CD Harmonia Mundi HMM 902620 _,

est à la fois

quelque part frustrant

et surtout gravement injuste :

comme si se surgonflait jusqu’à l’abîme

le contraste bien sensible

entre la spiritualité profonde de la Pré-Renaissance européenne

de Josquin

et la belle majesté louis-quatorzième

de De Lalande

par delà ce qui demeure

par delà deux siècles

d’un prégnant permanent esprit français…

Les trois Motets, ici, sont

le Venite, exultemus Domino (de 1701),

le De Profundis (de 1689)

et le Dominus regnavit (de 1704),

qui nous permettent de bien comparer aussi ici

d’une part la continuité de Michel-Richard de Lalande

avec Henry Dumont (1610 – 1684) et Pierre Robert (1622 – 1699),

ses prédécesseurs immédiats à la tête de la Chapelle royale,

et d’autre part la propre part de novation de De Lalande,

à l’orée du siècle nouveau qui s’ouvrait.

De la bien belle musique,

tranquille en sa majestueuse festivité

française.

Ce mardi 30 octobre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa 

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