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Un très réjouissant bienvenu coffret de 3 CDs de « Complete Songs » de Gabriel Fauré par les très délectables Cyrille Dubois, ténor, et Tristan Raes, au piano…

03juin

Les Mélodies de Gabriel Fauré (Pamiers, 12 mai 1845 – Paris, 4 novembre 1924) constituent un élément très important du merveilleux patrimoine musical français…

Et ce 27 mai 2022 vient de paraître, au label Aparté, un superbe très riche coffret de 3 CDs, intitulé « Fauré Complete Songs« , par l’excellent ténor Cyrille Dubois et son parfait compère pianiste Tristan Raes.

Sur de précédents CDs de Cyrille Dubois et Tristan Raes,

cf de précédents articles de mon blog :

_ le 5 novembre 2019 : «  » ;

_ le 25 novembre 2019 : «  » ;

_ le 26 février 2020 : «  » ;

_ le 2 mars 2020 : « «  .

Or voici qu’un intéressant article du n° 243 de ce mois de juin du magazine Classica sous la plume de Jacques Bonnaure, fait tout à fait excellemment l’éloge de l’art, ici _ pour ce superbe coffret Aparté des Mélodies de Gabriel Fauré _, de ces deux interprètes,

soulignant très justement (!) du ténor Cyrille Dubois « une texture vocale légère, un timbre clair et agréable, une émission d’une grande subtilité et variée, une tessiture longue, une prononciation parfaite, avec même un brin de préciosité » _ tout cela est magnifiquement juste ! _ ;

avec cette conclusion tout à fait éloquente :

« Cyrille Dubois donne une image particulièrement séduisante de cette musique« .

Et sur le Net, sur le site de ForumOpera.com,

j’ai aussi trouvé un article très détaillé _ et un poil sourcilleux… _ d’Yvan Beuvard, intitulé « Une somme en forme de pari fauréen« ,

que je reproduits ici, avec quelques farcissures miennes _ en vert…

Une somme en forme de pari fauréen

CD
Fauré : Complete songs
Par Yvan Beuvard | lun 30 Mai 2022 |

Après Charles Panzéra, créateur de l’Horizon chimérique, Pierre Bernac, Camille Maurane, Bernard Kruysen, Jacques Herbillon, tous barytons, et un ténor transfuge, Gérard Souzay, faudra-t-il _ une question plutôt suspicieuse, d’entrée ! _ ajouter un ténor, Cyrille Dubois ? De Lully et Rameau à Britten, il a illustré à peu près tous les répertoires, avec un égal bonheur et une prédilection pour ceux en langue française _ oui. En compagnie de Tristan Raës, notre chanteur a formé le duo Contraste, qui se produit régulièrement dans le répertoire de la mélodie française.

De sa seizième année jusqu’à l’ultime confession de l’Horizon chimérique, Fauré _ né le 12 mai 1845 _ ne cessa d’écrire des mélodies. Il aura porté le genre de la romance à l’expression la plus épanouie, d’une richesse d’invention harmonique, d’une élégance retenue _ oui : on ne peut plus française… _, où l’écriture pianistique le dispute à la voix. Les récitals où Fauré occupe une place de choix sont nombreux et l’on ne peut que s’en réjouir _ absolument ! Si plusieurs intégrales collectives ont été réalisées, associant des chanteurs de tessitures différentes, nous n’en connaissions qu’une enregistrée par le même duo, chanteur et pianiste, celle de Jacques Herbillon, baryton dont ce fut le grand œuvre, accompagné par Théodore Paraskivesco (6 vinyles, chez Calliope, il y aura bientôt cinquante ans). Evidemment, tous les amateurs de mélodie française connaissent celle à laquelle présida Dalton Baldwin, avec Elly Ameling et Gérard Souzay, version de référence, superbe de musicalité et de poésie _ oui ! Un must… _, fréquemment rééditée. Depuis, est parue en 2018, certainement la plus intéressante des intégrales collectives, toujours disponible, sous le label canadien ATMA. Quatre solistes étaient accompagnés par le même pianiste jouant un Erard de 1859, accordé à 435 Hz. Forumopéra en avait rendu compte (« Fauré tel qu’en lui-même »). C’est dire si ce nouvel enregistrement est bienvenu et mérite une attention toute particulière.

Il faut déjà saluer l’exploit technique qui aboutit à réduire à 3 CD, pleinement remplis, cette somme : l’intégrale de 103 mélodies est riche des trois recueils publiés par Hamelle, de tous les cycles, mis aussi des pièces isolées, des éditions posthumes ou empruntées à des musiques de scène (Shylock, le Bourgeois gentilhomme). Evidemment, les duos n’en font pas partie _ en effet. Hélas, de multiples erreurs d’édition affectent l’exemplaire (destiné à la presse) qui nous est parvenu. Ainsi la Sérénade toscane (opus 3 n°2) est-elle rebaptisée « andalouse » _ cette erreur a été heureusement corrigée depuis… _, outre quelques titres erronés, absence d’informations, que le livret devrait comporter… Passons, ce sera corrigé _ c’est fait ! _, espérons-nous. Plus gênant, l’attention de l’auditeur sera surprise par la permutation fréquente des pièces d’un même opus (opus 1, 4, 6, 8 ,76, 83) sans justification claire (la chronologie ?). Cette altération ne concerne pas les cycles, chacun figurant dans son intégralité sur un même CD, ouf !

« Je rêve de vous faire entendre [mes mélodies] avec des interprètes parfaits, et je n’en connais pas parmi les professionnels. Ce sont les amateurs qui me comprennent et me traduisent le mieux ». (Lettre de Fauré, novembre 1902). Voilà qui interroge. Malgré les travaux de Jean-Michel Nectoux, nous savons peu de choses sur les interprétations que Fauré connut de ses mélodies, sinon à travers les témoignages tardifs de Panzera. Vraisemblablement fades, voire sirupeuses, correspondant aux attentes du public d’alors. Puis vinrent les Bernac, Panzera et leur descendance, qui rendirent leur expression élégante, recherchée, à ces pièces. Oublions _ oui ! _ le mauvais procès que Roland Barthes intenta à Gérard Souzay : le raffinement, la délicatesse, la pudeur comme la force de l’art de Fauré s’adressent à une aristocratie éduquée, évidemment.

Le chant de Cyrille Dubois, parfaitement maîtrisé _ oui _, d’une fidélité scrupuleuse aux textes, vaut déjà pour la conduite de la ligne, avec ses nuances marquées _ oui. La voix se montre expressive, sans outrance _ parfaitement. L’émission est très claire _ et c’est bien agréable. Un vibrato savamment sollicité pourra surprendre dans ce répertoire, comme une certaine affectation qui ne tombe jamais _ et c’est heureux _ dans le maniérisme. L’intelligence _ oui, et c’est parfaitement décisif _ du texte littéraire et de l’écriture fauréenne est manifeste, qui rend justice aux mélodies. La diction est claire _ en effet, et c’est très agréable _, sans pour autant retrouver toujours celle des grands anciens.  L’évolution de Fauré vers un langage épuré, transparent, où les contrastes se font pudiques _ oui _, est traduite avec art. Mais celui de Fauré n’est-il pas le plus complexe, le plus difficile à pénétrer et à traduire ? Entre le prosaïsme et l’expressionisme, la palette est large. L’émotion affleure sans toujours s’épanouir, y compris dans les Mélodies de Venise ou dans les plus connues. La perfection du métier, le raffinement, la pudeur seraient-ils antinomiques avec l’effusion ?

Que les premières romances soient conventionnelles est indéniable, même marquées du sceau de Fauré. La discrétion, la fraîcheur, la simplicité sont parfois reléguées pour une approche scrupuleuse, où l’artifice du métier estompe l’émotion naturelle. Tristesse d’Olympio prend tout son relief avec la plus large palette. Les Matelots est frémissante, C’est l’extase, aussi extatique que langoureuse, Au cimetière, intensément dramatique… chaque mélodie appellerait un commentaire _ c’est dire la richesse de ce coffret en cette passionnante interprétation-ci…

Tristan Raës nous vaut un beau piano, au jeu toujours clair, opulent, chantant, coloré à souhait _ oui. Complice attentif, lui aussi d’une fidélité remarquable au texte, il s’accorde idéalement _ c’est très juste _ au chant de Cyrille Dubois.

Malgré la cohérence de l’approche, malgré les indéniables qualités du chanteur et du pianiste, bien que très familier de ces mélodies, nous restons souvent en retrait _ pour quelles raisons ? d’humeurs subjectives ?_ de ce que nous offrent les deux artistes. L’enregistrement bouscule nos habitudes _ ah ! voilà… _, où les barytons, et plus rarement les mezzos, chantent Fauré. L’intelligence des textes, l’éloquence du mot, le souci de la diction, alliés à une santé vocale indéniable, comme à un jeu pianistique exemplaire font de cette nouvelle intégrale une publication appelée à faire date _ tout de même… _, sinon à convaincre tous les passionnés, imprégnés _ un peu trop ? _ des versions « historiques » _ diverses propositions d’interprétation pouvant parfaitement coexister, pour nous faire percevoir des facettes jusqu’ici non parcourues de ces si belles Mélodies de Gabriel Fauré…

Un excellent apport, très bienvenu, et de la plus grande qualité, à la précieuse discographie fauréenne.

Pour notre plus grande, et intime à la fois, délectation.

Ce vendredi 3 juin 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Stéphane Degout chante (et dit) magnifiquement les Ballades, dont les 3 Sonetti di Petrarca de Franz Liszt

11mar

Très attentif aux récitals de Mélodies, Lieder, Ballades

que nous offre Stéphane Degout, en sa rayonnante maturité musicale,

je me précipite, bien sûr, sur son CD Lieder & Balladen, avec le pianiste Simon Lepper,

le CD Harmonia Mundi HMM 902367.

Après un formidablement prenant Der Zwerg, D. 771, de Schubert

_ quelle œuvre !

j’ai aussi en mémoire l’interprétation magistrale (!!!) de Ian Bostridge

en son CD de Lieder de Schubert en 1998, le CD EMI Classics 7243 5 56 347 2 6… _,

en ouverture de ce superbe récital,

je constate, à nouveau, l’extraordinaire talent _ saisissant ! _ de diseur _ voilà ! _

du merveilleux Stéphane Degout,

en un programme réunissant des Lieder et Ballades

de Schubert, Loewe, Schumann, Brahms, Liszt et Wolf,

sur des poèmes

de Matthäus von Collin, Herder, Heine, Eichendorff, Lenau, Goethe, Mörike et Pétrarque.

Et voilà qui me fait me souvenir

des marquantes interprétations de ces mêmes 3 Sonetti di Petrarca de Franz Liszt

par Cyrille Dubois (avec Tristan Raës) et André Schuen (avec Daniel Heide)

en leurs récents CDs Aparte AP 200 et Avi-Music 8553472

_ cf mes articles des 5 et 25 novembre 2019, puis 17 décembre 2019 :

,

et

Je remarque ainsi que cette génération de chanteurs

_ Stéphane Degout est né en 1975, à Bourg-en-Bresse,

Cyrille Dubois en 1985 à Ouistreham,

et André Schuen en 1984 à La Val, Sud-Tyrol _

s’intéresse avec bonheur de très près à la part décisive _ fondamentale ! _ du poème 

au sein _ au cœur _ de la mélodie, du lied,

de la ballade _ tout particulièrement _ chantés.

Je remarque aussi

que la voix de baryton récitaliste de Stéphane Degout

change un peu ;

je m’étais fait cette réflexion

à l’audition de son CD,

avec déjà Simon Lepper au piano,

Poèmes d’un jour,

le CD B-Records LBM 017

_ cf mon article du 5 avril 2019 ,

 

celui de Jean-Charles Hoffelé, France-Allemagne, consacré à ce même CD Poèmes d’un jour le 5 avril 2019,

ainsi que l’article de Pierre Degott Poèmes d’un jour avec le baryton Stéphane Degout sur le site de Res Musical le 26 mars 2019…

Mais cette voix un peu cassée

_ me semble-t-il… _

convient si bien à ce qui est ici dit et chanté !!!

Quel art !

Ce mercredi 11 mars 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le tact et le raffinement de Cyrille Dubois et Tristan Raës dans les Mélodies de Nadia et Lili Boulanger

02mar

Ce jour,

le site Res Musica,

sous la plume de Matthieu Roc,

rend un très juste hommage

intitulé Cyrille Dubois et Tristan Raës rendent grâce aus sœurs Boulanger

au merveilleux CD de Mélodies de Nadia et Lili Boulanger

_ le CD Aparté AP 224 _

que j’ai chroniqué le 26 février dernier :

Entendre chanter la poésie française du début du XXe siècle : Cyrille Dubois interprète des Mélodies de Nadia et Lili Boulanger

Voici donc ce nouvel article :

Cyrille Dubois et Tristan Raës rendent grâce aux sœurs Boulanger

Ce lundi 2 mars 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Entendre chanter la poésie française du début du XXe siècle : Cyrille Dubois interprète des Mélodies de Nadia et Lili Boulanger

26fév

Le travail de Cyrille Dubois, ténor,

et Tristan Raës, piano,

en leur un peu étrange CD Aparte AP 224

Mélodies de Lili (1893 – 1918) et Nadia (1887-1979) Boulanger,

a l’insigne mérite de chanter très adéquatement

un répertoire rare

tant au disque qu’au concert :

celui de mélodies au service

prioritaire

d’une poésie _ française _ qu’on n’entend plus,

celle de Henry Bataille,

Armand Silvestre,

Albert Samain,

Paul Verlaine _ lui, si ! _,

 Camille Mauclair,

Maurice Maeterlinck,

Nadia Boulanger _ elle-même _,

Bertha Galeron de Calonne,

Georges Delaquys,

Émile Verhaeren,

Et c’est bien cette poésie-là

qui s’entend ici à merveille,

bien plus que la musique des mélodies

mise entièrement à son service.

Un travail assez singulier, donc,

et qui dépayse absolument ;

parfaitement réalisé

par le chanteur-diseur et son pianiste…

Une réalisation tout à fait originale

au CD.

Ce mercredi 26 février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Savoir interpréter les Lieder et Mélodies de Liszt : André Schuen, baryton, après Cyrille Dubois, ténor

17déc

Le mardi 5 novembre dernier

en mon article  ;

puis le lundi 25 novembre suivant,

en mon article ,

j’ai souligné la délicieuse performance du jeune ténor français Cyrille Dubois _ né en 1985, il a 34 ans _

dans un magnifique récital O lieb ! _ soit le CD Aparté AP200 _, accompagné par l’excellent pianiste Tristan Raës.

Et voici que nous est proposé un nouveau très remarquable CD de Lieder et Mélodies de Liszt,

intitulé Franz Liszt Petrarca Sonnets 47 – 104 – 123 _ le CD Avi-music 8553472 _

par le non moins jeune baryton allemand André Schuen _ né en 1984, il a 35 ans _,

accompagné par le non moins remarquable pianiste Daniel Heide.

Ces deux CDs ont en commun

les Tre Sonetti di Petraca

ainsi que la mélodie française, sur des vers de Victor Hugo, Oh ! Quand je dors.

A cette nuance près qu’André Schuen interprète les deux versions, de 1842-46 et de 1864-82,

de ces Tre Sonetti di Petrarca pour voix et piano

_ Daniel Heide interprétant la version pour piano seul de ces Tre Sonetti di Petrarca, extraites de la Deuxième année : Italie, des Années de pèlerinage, de Liszt ; cf mon article du 27 juin dernier à propos de l’interprétation par Francesco Piemontesi (CD Orfeo C 982 191) de ces mêmes Tre Sonetti di Petrarca pour piano seul : _,

alors que Cyrille Dubois en interprète seulement la première version (de 1846).

Quant à la mélodie Oh ! Quand je dors,

André Schuen en interprète la version de 1842 revisitée en 1859,

alors que Cyrille Dubois en interprète la seconde version, de 1859.

Et voici ce qu’a dit du CD d’André Schuen et Daniel Heide

Maciej Chiżyński en un article sur le site de Res Musica du 14 décembre dernier,

intitulé Tre sonetti del Petrarca de Franz Liszt dans trois versions du compositeur :


Tre sonetti del Petrarca de Franz Liszt dans trois versions du compositeur

 


Une confrontation d’interprétations passionnante,

pour deux très remarquables CDs.

Ce mardi 17 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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