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Le charme extrêmement prenant de Benjamin Appl à nouveau opérant et superbe dans un programme à nouveau original et assez singulier : un bouquet de 19 Lieder de Franz Schubert en des adaptations orchestrales d’Anton Webern (5), Max Reger (7), Alexander Schmalcz (2) et 5 autres compositeurs-orchestrateurs, avec la complicité du chef, natif lui aussi de Ratisbonne, Oscar Jockel, et le Münchner Rundfunkorchester : un album infiniment séduisant de clarté et naturel, justesse et poésie…

10oct

Benjamin Appl à nouveau superbe dans la réalisation très réussie _ quel beau timbre de voix, et quel subtil et évident art du chant ! _ d’un nouveau projet très original et singulier :

un bouquet magnifiquement composé de 19 Lieder _ avec piano, à l’origine _ de Franz Schubert en des adaptations orchestrales _ assez peu courues et ainsi rassemblées… _ d’Anton Webern (5), Max Reger (7), etc.,

avec la complicité du chef _ natif de Ratisbonne (le 24 décembre 1995) comme Benjamin Appl (né le 26 juin 1982) _ Oscar Jockel, et le Münchner Rundfunkorchester :

soit un album BR Klassik 900346 _ enregistré à Munich du 28 au 30 septembre, le 30 novembre, et les 1er et 2 décembre 2022 (Benjamin Appl vient d’avoir 40 ans ; et Oscar Jockel a tout juste 26 ans), et en une prise de son de Christine Voitz, d’une stupéfiante clarté et un exemplaire naturel ! ; l’album est sorti le 6 octobre dernier, il y a à peine 4 jours… _ à nouveau très prenant et vraiment plein de charme…

De Benjamin Appl _ baryton bavarois, formé au très fécond Regensburger Domspatzen de Ratisbonne (et ultime élève de Dietrich Fischer-Dieskau), et désormais installé à Londres _, mais cette fois avec le seul piano de James Baillieu _ né, lui, en Afrique du Sud au mois de mars 1982 _,

m’avait si fortement impressionné le très original et éminemment singulier CD Alpha 912 « Forbidden fruit » _ enregistré à Lugano du 27 au 30 juillet 2020 _, que je lui avais consacré rien moins que 4 articles, les 29, 30, 31 juillet et 1er août derniers :

« « ,

« « ,

« « 

et « « …

De même,

je m’étais tout de suite procuré le « Winterreise » schubertien de Benjamin Appl et James Baillieu, au piano, le CD Alpha 854 _ enregistré à Kentish Town, en Angleterre, au mois de septembre 2021 _, très réussi lui aussi.

Incontestablement,

ces 19 adaptations de Lieder avec piano seul de Franz Schubert (Lichtental, 31 janvier 1797 – Vienne, 19 novembre 1828) pour des interprétations avec accompagnement d’orchestre,

et par des compositeurs aussi différents qu’Anton Webern (Vienne, 1883 – Mittersill, 1945) pour 5 Lieder, Max Reger (Brand, 1873 – Leipzig, 1919), pour 7 Lieder,  ou le contemporain Alexander Schmalcz (né à Weimar en 1969), pour 2 Lieder,

mais aussi Johannes Brahms (Hambourg, 1833 – Vienne, 1897), Kurt Gillmann (Wannsee, 1889 – Hannovre, 1975), Felix Mottl (Unter Sankt Veit, 1856 – Munich, 1911), Benjamin Britten (Lowestoft, 1913 – Alderburgh, 1976), ou Jacques Offenbach (Cologne, 1819 – Paris, 1880), pour un Lied chacun,

surprend, étonne, charme et enrichit notre écoute…

En commençant ici par les 2′ 39 du très beau lied « Abendstern » de la première plage du CD, un lied de 1824 sur un poème de Johann-Baptist Mayrhofer, ici dans une orchestration d’Alexander Schmalcz,

on pourra écouter, en suivant, l’ensemble des 23 plages _ ainsi accessibles ici à l’écoute _ de ce très beau original CD…

De ce CD, je recommande tout spécialement la plage 5 (de 4′ 18) « Du Bist die Ruhe« , un lied de 1823 sur un poème de Friedrich Rückert, ici dans une orchestration d’Anton Webern,

et la plage 18 (de 3′ 44) « Nacht und Träume«  _ peut-être mon lied préféré de Franz Schubert : extatique !.. _, un lied de 1825 sur un poème de Matthäus von Collin, ici dans une orchestration de Max Reger…

À ces 19 Lieder chantés par le baryton éminemment charmeur _ quel naturel ! quelle clarté ! _ de Benjamin Appl,

le CD adjoint, aux plages 3, 7, 13 et 20,

10 « Deutsche Tänze (serie 1) » de Franz Schubert, adaptées pour l’orchestre par Johann von Herbeck (Vienne, 1831 – Vienne, 1877)…

Le très grand talent d’interprète de Benjamin Apple, aidé ici de celui d’Oscar Jockel, est de ne jamais tomber en une réalisation hyperbolique, opératique, de ces Lieder en ces versions avec accompagnement symphonique _ toujours tendre, précis, doux, délicat et infiniment léger _,

mais de savoir conserver et excellemment restituer l’intimité chaleureuse et tendre, complice, des humeurs des soirées de Liederabend, en un très attentif petit cercle d’amis proches, pour lesquels étaient donnés et créés ces Lieder avec un simple piano _ données du 26 janvier 1821, dans l’appartement de la famille von Schober, au 28 janvier 1828, chez Joseph von Spaun, pour ce qui concerne ces mémorables schubertiades auxquelles a participé Franz Schubert à Vienne… _,

tout en procurant à ces si touchants et très variés Lieder, d’une infinie délicatesse, sans le moindre surlignage de moindre mauvais goût, cette coloration symphonique qu’ils comportent aussi, en très fin subtil filigrane,

et que se sont amusés à leur apporter, à diverses époques de rayonnement de ces chefs d’œuvre intimes de Schubert _ très vite reconnus comme tels ! _, ces divers compositeurs ainsi orchestrateurs :

Jacques Offenbach (1819 – 1880),

Johannes Brahms (1833 – 1897),

Felix Mottl (1856 – 1911),

Max Reger (1873 – 1919),

Anton Webern (1883 – 1945),

Kurt Gilmann (1889 – 1975),

Benjamin Britten (1913 – 1976)

ainsi que notre contemporain et en activité _ en particulier pour le magnifique Matthias Goerne.. _ Alexander Schmalcz (né en 1969) _ ici, en ce programme, pour les Lieder « Abendstern » et « An Sylvia« , un lied de 1826 sur un texte de Shakespeare (extrait des « Deux gentilshommes de Vérone« ) adapté par Eduard von Bauernfeld…

Un CD tout simplement admirable : exceptionnel de justesse, clarté, naturel

…et poésie.

Benjamin Appl, décidément magnifique ; et plus que jamais à suivre…

Ce mardi 10 octobre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Retour, ce jour, à élargir la connaissance la plus sensible de l’oeuvre musical d’Adriaen Willaert (suite 3) : des podcasts et des vidéos très prenants, ainsi que quelques précieuses précisions sur les diverses performances (vidéos et podcasts de concerts, disques vinyle, CDs, vidéos de pièces diverses disponibles seulement sur le web…) par l’excellentissime Ensemble Dionysos Now ! de Tore Tom Denys, et sa grâce miraculeuse…

09août

 

En continuant dans le sillon de mes précédents articles « « ,

« « ,

« »,

« « ,

« «

et « « ,

je désire revenir, ce jour mercredi 9 août 2023, apporter des précisions _ et aussi un peu d’ordre _ sur les diverses performances de l’Ensemble Dionysos Now ! _ « With the wise words of Winston Churchill in mind « Never waste a good crisis », Denys started studying the scores of his fellow townsman Adriaen Willaert during the lockdown and so he rediscovered the wonderful music of this Venetian chapel master over the past few months. A new initiative was born : Dionysos Now! Vienna is a brand new project that aims to spread the magnificent heritage of Adriaen Willaert. With Dionysos Now!, Tore would like to demonstrate that Renaissance vocal polyphony is very captivating music that deserves to be appreciated by a wider audience » déclare significativement Tore Tom Denys, son créateur, en 2020, en une intéressante présentation de ce projet qu’il construit depuis pièce à pièce… _,

performances jusqu’ici diversement accessibles _ bien trop incommodément !, cela frôlant même de près l’absurdité éditoriale ! _, et toutes consacrées à des œuvres (Messes, Passion, Motets, Villanesche, Madrigaux, Chansons…) d’Adriaen Willaert (Roeselare, ca. 1490, Venise, 7 décembre 1562) :

_ soit matériellement en disques vinyle :

les disques « Adriano 1 » (Evil Penguin EPRC 0041), « Adriano 2 » (EPRC 0043), et « Adriano 3 »  (EPRC 0047) ;

_ ou matériellement encore  _ et c’est plus commode ! _ en CD : le CD « Adriano 4 » (EPRC 0054) ;

_ soit informatiquement en vidéos de concerts enregistrés, accessibles sur le web seulement :

la saisissante vidéo (d’une durée de 26’05) _ ou son alternative (d’une durée de 26’14) _, d’un enregistrement sans public, à l’occasion de la tenue, en l’église Saint-Jacques, à Gand, de l’exposition Honoré d’O, de l’admirable « Missa  »Mittit ad virginem »« , le 27 décembre 2020,

dont les 7 interprètes sont : Terry Wey, superius ; Bernd Oliver Frölich, alto-tenor ; Jan Petryka, tenor ; Julian Podger, tenor ; Tore Tom Denys, tenor ; Tim Scott Whiteley, baritone ; et Joachim Höchbauer, bass ;

ainsi que le film-vidéo intitulé « Live in Venice » (d’une durée de 59’50) comprenant surtout le concert enregistré, en public cette fois _ et en une acoustique hélas moins précise, plus confuse _, à la Scuola grande di San Marco, de Venise,

dont les 7 interprètes sont : Filip Damec, countertenor ; Bernd Oliver Frölich, ténor ; David Munderloh, tenor ; Julian Podger, tenor ; Tore Tom Denys, tenor ; Tim Scott Whiteley, bass-baritone ; et Simon Whiteley, bass ;

_ soit informatiquement encore en podcasts accessibles sur le web de diverses pièces chantées : Motets, Canzoni Villaresche, Madrigaux, d’Adriaen Willaert _ en de très précieuses prises pas toutes disponibles, et c’est dommage !, sur les disques vinyle (« Adriano 1« , « Adriano 2« , « Adriano 3« ), ni sur le CD (« Adriano 4« ), tels qu’ils ont été publiés jusqu’ici par le label Evil Penguin Records Classical ;

dont je possède, par ailleurs, de lumineux CDs Weinberg !..

Sur le CD « Adriano 4 » (EPRC 0054),

dont les 7 interprètes sont : Franz Vitzhum, countertenor ; Bernd Oliver Frölich, tenor ; Jan Petryka, tenor ; Tore Tom Denysn tenor ; Tim Scott Whiteley, bass-baritone ; Pieter Stas, bass ; et Joachim Höchbauer, bass ;

sont présentes 4 œuvres, accessibles aussi en podcasts sur le web :

d’une part, la splendide « Passio Domini nostri Jesu Christe secundum Joannem » (d’une durée de 49’30), et, d’autre part, 3 Motets : « Tristis est anima mea » (3’26), « Ecce lignum crucis – Crux fidelis » (5’39) et « Da pacem Domine » (2’24).

Mais, absents de ce CD _ pour des raisons qui m’échappent ! _,  sont cependant accessibles en podcasts sur le web, 3 autres Motets : « Infelix ego«  (6’45), « Flete oculi » (4′ 12) et « Dulces exuviae » (3’50).

Du disque vinyle « Adriano 1 » (EPRC 0041), sont accessibles sur le web les 10 podcasts suivants,

dont les 5 premiers nous font écouter la magnifique Missa « Mittit ad virginem »  : 1. Kyrie Eleison (3’42) ; 2. Gloria (4’45) ; 3. Credo (8’05) ; 4. Sanctus – Benedictus (5’36) ; 5. Agnus Dei (5’55) ;

celui du « Choral Hymnus Mittit ad virginem » (3’38) ;

ainsi que ceux de 4 Motets : « Mittit ad virginem » (9′ 53) ; »O Gloriosa Domina » (4’47) ; « Ave Maria » (4’09) ; et « Beata Viscera » (3’51).

Du disque vinyle « Adriano 2 » (EPRC 0043), sont accessibles sur le web les 14 podcasts suivants,

dont les 5 premiers nous font écouter la Missa « Sex vocum super Benedicta«  : 1. Kyrie Eleison (3’36) ; 2. Gloria (5’22) ; 3. Credo (7’24) ; 4. Sanctus (5’37) ; 5. Agnus Dei (3’35) ;

celui du « Kyrie cunctipotens Genitor Deus » (5’58) ;

et ceux des Motets : « Regina coeli » (1’11) ; « Maria Mater Domini » (6’36) ; « In diebus illis » (5’05) ; et « Venator lepores » (5’21) ;

ainsi que ceux des Villanesche : « O dolce vita mia » (5’10) ; et « A quand’a quand’haveva » (2’32) ; ainsi que ceux du madrigal « Passa la nave » (4’39) et de la chanson « A la fontaine du prez » (2’24).

Du disque vinyle « Adriano 3 » (EPRC 0047), sont accessibles sur le web les 11 podcasts suivants,

dont les 5 premiers nous font écouter la Missa « Ippolito«  : 1. Kyrie (3’23) ; 2. Gloria (4’47) ; 3. Credo (7’16) ; 4. Sanctus (6’17) ; 5. Agnus Dei (4’23) ;

ceux des Motets : « Adriacos numero » (5’02) ; « Si rore Aonio » (5’47) , « Haud aliter pugnans » (2’43) ; et « Victor Io salve » (5’23) ;

et ceux des Chansons : « Quando di rose d’oro » (2’29) ; « Qui boyt et ne reboyt » (0’55).

J’y joins aussi quelques précieuses vidéos _ peut-être en existe-t-il d’autres que je n’ai pas su dénicher jusqu’ici sur le web… _  de pièces prises aussi en concert par Evil Penguin TV :

_ « A quand’a quand’haveva una vicina » (d’une durée de 2’43).

_ « O dolce vita mia » (d’une durée de 5’36).

Des réalisations assurément marquantes : très prenantes musicalement par leur intime, directe, et transcendante intensité :

à écouter et regarder ici-même, par ces divers liens en rouge

Et le lien tout spécial qui unit le chef et chanteur très inspiré et très juste qu’est Tore Tom Denys _ né à Roeselare, en Belgique, en 1973, et installé à Vienne, en Autriche, depuis 1998 _, au génie musical d’Adriaen Willaert,

tient peut-être à leur commun lieu de naissance _ flamande _, à Roselaere-Roulers _  une cité située à mi-chemin entre Bruges, Gand et Lille…

D’où la probable décision de Tore Tom Denys de ne plus se contenter de chanter au sein de l’Ensemble Cinquecento, dont il est un des membres fondateurs, à Vienne, en 2004, et auquel il demeure fidèle,

et dont il est très activement partie prenante, spécialement dans le très beau et passionnant _  lire aussi son très précis livret, aux pages 11 à 16, rédigé par Katelijne Schiltz, en 2010… _ CD Hyperion CDA67749 « Adrian Willaert Missa Mente tota & Motets » _ la « Missa Mente tota » à six voix pourrait avoir été écrite par Willaert durant son séjour à Rome, en 1514-1515, lorsque celui-ci était au service du cardinal Ippolito I d’Este (Ferrare, 1479 – Ferrare, 1520) ; et à partir du Motet à quatre voix « Mente tota« , de Josquin des Prez, composé par Josquin en sa période milanaise, des années 1480 (présent à la plage 1 de ce CD, et d’une durée de 4’04) ; quant aux 5 motets de Willaert présents sur ce vraiment passionnant CD, il s’agit des Motets « Laus tibi, sacra rubens« , « Creator omnium, Deus« , « O iubar, nostrae specimen salutis« , « Verbum bonum et suave » et « Quid non ebrietas ? » dont les durées respectives sont, en ce CD, de 4’41, 3’16, 11’34, 7’08 et 1’56... _, enregistré à St Wolfgang-bei-Weitra, en Autriche en juin 2009 _ les 5 autres chanteurs de ce CD, en plus de lui-même, étant Terry Wey, Jakob Huppmann, Thomas Künne, Tim Scott Whiteley et Ulfried Staber _,

mais de créer aussi, au moment des confinements pour le Covid en 2020, et tout spécifiquement pour chanter Adriaen Willaert, un ensemble ad hoc, qu’il a jubilatoirement intitulé « Dionysos Now ! » _ consultez cette page ! _, pour des programmes exclusivement consacrés à la musique d’Adriaen Willart, qu’il a très simplement baptisés : « Adriano 1« , « Adriano 2« , « Adriano 3« , « Adriano 4« , et bientôt « Adriano 5« , etc.

Et en osant espérer que tous ces enregistrements _ d’œuvres d’Adriaen Willaert, par l’ensemble Dionysos Now ! _, véritablement sublimes qu’ils sont !, seront prochainement disponibles, et en entier, aussi en CDs…

Ce mercredi 9 août 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

De nouvelles découvertes (et redécouvertes) discographiques d’interprétations de l’oeuvre musical d’Adriaen Willaert ; et de l’importance de l’interprétation, ainsi que du niveau de qualité de la performance dans l’interprétation elle-même de la musique (et du génie du compositeur !) : un CD de l’Ensemble Cinquecento (en 2010) et un autre de la Cappella Marciana et La Pifarescha (en 2019)…

07août

À nouveau et toujours dans la continuité de mes précédents articles « « ,

« « ,

«  » ,

et « « ,

voici, ce lundi 7 août 2023,

d’une part une redécouverte presque inattendue en ma discothèque personnelle _ tout en bas d’une haute pile de CDs Hyperion… _,

celle du CD « Willaert Missa Mente Tota & Motets« , soit le CD Hyperion CDA67749, enregistré à St Wolfgang bei Weitra, en Autriche, du 19 au 21 juin 2009, par l’Ensemble Cinquecento comportant 6 chanteurs, parmi lesquels, déjà, Terry Wey, Tim Scott Whiteley et Tore Tom Denys _ ;

et d’autre part, déniché parmi les rayons de CDs de mon disquaire préféré, le CD « Willaert e la Scuola Fiamminga a San Marco« ,

la rencontre du CD Concerto 2117, enregistré à Padoue, en Vénétie, du 9 au 12 mai 2019, par les Ensembles Cappella Marciana et La Pifarescha, placés sous la direction de Marco Gemmani.

Soient deux nouvelles occasions de me confronter à des enregistrements discographiques et des interprétations de l’oeuvre musical d’Adriaen Willaert,

dont j’avais pourtant commencé par me plaindre _ un peu à tort, donc… _ de l’étonnante rareté… 

Mais c’est aussi l’occasion de mesurer l’importance cruciale, et de la qualité diverse de ces enregistrements, et, plus encore, de celle, assez variable, de leurs interprétations :

le génie même du compositeur n’a pas toujours été assez bien attrapé et rendu par ses interprètes...

C’est samedi dernier 5 août que, parmi les rayons de mon disquaire préféré, j’ai déniché ce CD, esseulé je dois dire _ deux exemplaires de l’admirable « Adriano 4«  sont, eux, bien visibles sur la table des nouveautés... _,  « Willaert e la Scuola Fiamminga a San Marco« ,

mais que je n’ai pas écouté tout de suite à mon domicile, pris et passionné que j’étais par des recherches sur le web afin d’enrichir et connecter entre elles les informations éparses _ chaque fois trop partielles hélas pour satisfaire et combler ma curiosité ! _ que je pouvais glaner sur le web concernant à la fois les précédents enregistrements sur vinyle _ et non CD, avant l’ « Adriano 4«  (EPRC 0054) que je ne cesse de passer en boucle sur ma platine ; et qui a été enregistré (magnifiquement !) à Gand du 5 au 8 septembre 2020… _ de l’excellentissime Dionysos Now ! de Tore Tom Denys : « Adriano 1 » (EPRC 0041), « Adriano 2 » (EPRC 0043) et « Adriano 3 » (EPRC 0047), ainsi que les diverses vidéos de concerts de l’église Saint-Jacques, à Gand _ mais aussi en d’autres lieux encore, toujours à Gand (au passage, pourquoi à Gand, plutôt, par exemple, qu’à Bruges ???)… _, et de la Scuola grande di San Rocco, à Venise, en remarquant au passage que les divers disques, vinyle comme CD, comportaient tous _ et donc chacun des quatre « Adriano«  de Dionysos Now ! parus à ce jour : les trois vinyle comme le CD ! _, moins de pièces que ce qui était pourtant accessible sur le web _ et pourquoi donc cela ?..

De même que je m’efforçais de rechercher quels étaient, lors de chacune de ces performances d’enregistrements, quels étaient chacun des chanteurs composant chaque fois l’Ensemble Dionysos Now ! _ les invariables étant le ténor autrichien Bernd Oliver Frölich, le baryton-basse anglais Tim Scott Whitheley, et le belge natif de Roeselare (en 1973) Tore Tom Denys, ténor et le chef de l’ensemble Dionysos Now ! Et les autres chanteurs variant, en fonction je suppose, de leurs disponibilités… Ce qui me prenait aussi du temps. Et je ferai le point sur cela en un prochain article, à venir très bientôt… Roeselare étant aussi la cité natale d’Adriaen Willaert !

D’autre part,

c’est ce matin même que je me suis décidé à bien mieux passer en revue de mes divers rangements de CDs, et que j’ai eu la surprise de retrouver, tout au bas d’une haute pile de CDS Hyperion, le superbe (!!!) CD « Willaert Missa Mente Tota & Motets« , soit le CD Hyperion CDA67749, par l’Ensemble Cinquecento, enregistré à St Wolfgang-bei-superbe Weitra, en Autriche, du 19 au 21 juin 2009,

en découvrant aussi que parmi ses 6 interprètes figuraient déjà, en 2009 donc, le contreténor suisse _ né à Berne le 15 septembre 1985 _ Terry Wey _ présent au superbe concert filmé à l’église Saint-Jacques, à Gand, le 27 décembre 2020 _, le baryton-basse anglais _ né à York en 1980 _Tim Scott Whiteley, ainsi que le belgo-flamand _ né à Roeselare-Roulers (à peu près à mi-chemin entre Lille, Bruges et Gand) en 1973, et créateur et chef, depuis 2020, du merveilleux Dionysos Now ! _ Tore Tom Denys :

il va donc me falloir très vite faire le point sur l’historique de ces divers ensembles de musique de la Renaissance que sont d’une part Cinquecento Renaissance vokal, formé à Vienne depuis 2004, et d’autre part, depuis 2020, Dionysos Now ! 

À suivre…

Ce lundi 7 août 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le charme vraiment prenant de la tendresse Porpora : le merveilleux CD « Salve Regina » des Muffatti, et le contreténor Clint van der Linde, chez Ramée

06juin

Dans la continuité _ et la frustation _ de mon article «  » du 3 juin dernier à propos de ce qui manque maintenant dans la discographie accessible de Nicola Porpora (1686 – 1768),

je suis tombé sur un admirable CD Ramée RAM 2102, paru le 24 mars 2022, par l’excellent contre-ténor sud-africain Clint van der Linde et l’Ensemble Les Muffati, intitulé « Salve Regina – Motets by Hasse and Porpora« ,

comportant, entre autres, un sublime « Salve Regina » de Nicola Porpora _ quelle merveilleuse tendresse ! _ composé en 1630, et dédié par Porpora à la cantatrice Zabetta, Elizabetta Mantovani, mezzo-soprano, pensionnaire à l’Ospedale degli Incurabili, à Venise :

un admirable motet au charme fou d’une tendresse, oui, sublime.

Lire aussi cette récente recensiondécouverte après l’audition du CD, et assez neutre poour une fois… _ de Christophe Steyne, sur le site de Crescendo, en date du 11 mars 2023, intitulée (sic) « Le Salve Regina et l’italianisme à l’heure baroque : deux nouvelles parutions » :

Le Salve Regina et l’italianisme à l’heure baroque, deux nouvelles parutions

LE 11 MARS 2023 par Christophe Steyne

Salve Regina, motets by Hasse & Porpora.

Johann Adolph Hasse (1699-1783) : Hostes Averni ; Alma redemptoris Mater.

Nicola Porpora(1686-1768) : Salve Regina ; Nisi Dominus.

Antonio Vivaldi (1678-1741) : Concertos pour cordes en sol mineur et en fa majeur RV 154 et 136.

Clint van der Linde, contreténor.

Les Muffatti.

Livret en anglais, allemand, français (paroles en latin et traduction en anglais).

Mars 2021.

TT 68’54.

Ramée RAM 2102

Salve Regina.

George Frideric Haendel (1685-1759) : Adagio-Allegro [The Lord is my Light HWV 255], Presto [Acis & Galatea HWV 49]. Salve Regina HWV 241. Praise the Lord with cheerful voice [Esther HWV 50]. Gloria HWV deest. Silete Venti HWV 242. Tu del Ciel ministro electo [Il Trionfo del tempo HWV 46a].

Julie Roset, soprano.

Leonardo García Alarcón,

Millenium Orchestra.

Livret en anglais, français, allemand (paroles en anglais, latin et italien, traduction en anglais et français).

Septembre 2021.

TT 73’49.

Ricercar RIC 442

Le Grand Tour du jeune Anversois Corneille-Jean-Marie van den Branden (1690-1761) stimule ce disque qui nous propose des inédits, dont un en lien avec les archives de l’archevêché de Malines, dépositaire de manuscrits légués par ce Seigneur de Reeth. Parmi ces découvertes, le Nisi Dominus écrit dans les années 1710 par Nicola Porpora, dont le CD invite aussi le Salve Regina en fa majeur dédié à Zabetta, célèbre contralto pensionnaire de l’Ospedale degli Incurabili à Venise. L’autre figure de ce récital est un élève et rival du compositeur napolitain, qui comme lui connut une carrière nomade, et qui lui succéda d’ailleurs comme maître de chapelle dans cet Ospedale : Johann Adolph Hasse, émané de la Cour de Brunswick-Lunebourg. Au sein de son important catalogue lyrique, voici Alma redemptoris Mater qui se rattache à la célébration mariale, et Hostes Averni dans sa version conservée au Conservatoire de Bruxelles, une des douze sources identifiées pour ce motet et qui reçoit ici son tout premier enregistrement.

Dans sa notice, Clint van der Linde nous explique avoir choisi de présenter ces quatre œuvres sacrées en commençant par les plus graves pour terminer avec les plus aiguës, les plus dramatiques. La voix mixte est garante de la variété des couleurs sur l’ambitus. La manière italianisante, aux portes du style galant, se voit traitée en respectant la veine tantôt opératique (le Hostes Averni ornementé dans le da capo), tantôt introvertie. En privilégiant « les grands arcs d’expression plutôt que se limiter au détail », le contreténor s’offre une vocalisation ample et un souffle contrôlé, que ce soit dans le trait ciselé ou les phrases étirées. Pour faire bonne mesure, le CD est complété par deux brefs concertos de Vivaldi, que Van den Branden rencontra en toute modestie dans les ruelles de la cité sérénissime : les archets de l’ensemble Muffatti abordent ces intermèdes avec une palette moelleuse, tout à l’image d’une prestation vocale très léchée.

Le Salve Regina, mais pas que. Cette anthologie toute vouée au Care Sassone s’entend comme un tribut à la période italienne de Haendel (1706-1710) mais aussi plus largement comme « une transposition musicale des mille et une facettes de la psychologie humaine » et une valorisation d’un art sans pareil « de la mélodie dédiée à la voix », nous dit la notice signée de Marc Maréchal. Introduite par un concert instrumental emprunté à la Bibliothèque d’Uppsala (un assemblage tiré d’un anthem et d’un Masque), et guidé par l’inspiration au long cours du Millenium Orchestra qui semblerait prêt à avaler un opéra, le récital aligne l’antienne mariale, un extrait de l’oratorio Il Trionfo del tempo, et ce Gloria de paternité douteuse avant son authentification par le professeur Joachim Marx. On y apprécie les vocalises agiles de Julie Roset (Quoniam tu solus sanctus, où Leonardo García Alarcón ronge le frein), tandis que le Salve Regina montre une voix studieuse, blême et sans couleur, au galbe tendu et pour tout dire peu flatteur, rétif à la tendresse du sujet.

Ce timbre monochrome s’assouplit et s’enrichit néanmoins dans le chant de louange Praise the Lord with cheerful voice agrémenté de l’éloquente harpe de Marie Bournisien. Quand Esther fut représenté au King’s Theatre en 1732, le compositeur était déjà retourné en Italie : c’est certainement là, parti recruter des solistes pour la scène londonienne, qu’il rédigea son Silete Venti, pièce principale de ce CD (une petite demi-heure). Après la Symphonia enfiévrée par l’orchestre, on peut apprécier la saine ventilation et le registre lumineux de la soprano, qui exploite sa voix comme un ductile instrument, presque indifférent au texte. Au-delà du brio, l’italianisme ne s’accommoderait-il d’une expression moins droite, qui ne semble là que pour poser des notes, si maitrisées soient-elles jusque dans les cimes (la conclusion du Dulcis amor Jesu) ? Dommage que l’ensemble de ce motet ne soit à l’image du « Surgent venti », où Julie Roset semble enfin prête à fendre l’armure pour ces vents qui se lèvent.

Ramée = Son : 8,5 – Livret : 8,5 – Répertoire : 9 – Interprétation : 9

Ricercar = Son : 8,5 – Livret : 8,5 – Répertoire : 9 – Interprétation : 7

Christophe Steyne

 

Une merveille de CD…

 Ce mardi 6 juin 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un superbe CD « Legacy » de Christian-Pierre La Marca au violoncelle, avec Julien Chauvin dirigeant son excellent Concert de la Loge, afin de rendre un bien bel hommage à ce qu’a légué, sur son propre violoncelle Nicolo Porpora (1686 -1768), à Joseph Haydn (1732 – 1809, et qui fut son élève à Vienne), surtout, mais aussi Gluck (1714 – 1787) et Mozart (1756 – 1791), soit un pan à beaucoup mieux explorer de l’histoire de la musique au XVIIIe siècle : la postérité autrichienne de Nicola Porpora…

02juin

C’est un magnifique CD, à la rayonnant musicalité, que ce CD « Legacy«  _ le CD Naïve V 7259 paru en 2022 _, que j’ai d’abord eu la chance d’entendre au vol, le jeudi 25 mai dernier, sur mon auto-radio, et sur France-Musique, avec une passionnante présentation de Christian-Pierre La Marca, violoncelliste, et qui tout aussitôt m’a incité à venir me procurer ce CD…

Bien caché, il a fallu le rechercher un peu partout, pour le dénicher au milieu du rayon Haydn de mon disquaire préféré : un exemplaire de ce CD somnolait encore, parmi d’autres CDs de Concertos pour violoncelle, de Joseph Haydn… Ouf !


Une première écoute en magasin des œuvres et extraits d’œuvres _ et c’est alors très frustrant ! _ présents sur ce CD, ne tarda pas de confirmer ce que j’avais pressenti et ressenti au vol, dans l’habitacle de ma voiture : un CD proprement lumineux !!!

Mais, déjà, j’apprécie beaucoup, et Julien Chauvin et son Concert de La Loge, et Christian-Pierre La Marca !

D’autre part,

le titre donné à ce CD, « Legacy« , met fort à propos l’accent sur la très intéressante postérité autrichienne de Nicola Porpora (Naples, 10 août 1686 – Naples, 3 mars 1768 _ lequel, lors des années qu’il avait passées à Vienne, entre 1752 et 1758, a précisément eu le tout jeune Joseph Haydn (Rohrau/Leitha, 31 mars 1732 – Vienne, 31 mai 1809) comme élève et assistant ; et c’est le grand Métastase (Rome, 3 janvier 1698 – Vienne, 1er avril 1782), qui résidait au troisième étage d’une maison dont la princesse Maria-Octavia Esterhazy (18 juillet 1698 – Vienne, 22 avril 1762) occupait le premier étage…, dans laquelle le jeune Joseph Haydn logeait alors dans une mansarde, qui avait présenté le jeune musicien à son ami Porpora…

Notons aussi, au passage, que peu après, en 1758, Joseph Haydn trouva un premier engagement comme directeur de la musique auprès du comte Karl-Joseph von Morzin (1717 – 1783), cousin du dédicataire du fameux recueil « Il cimento dell’armonia e dell’inventione« , où figurent les célébrissimes « Quatre saisons«  , d’Antonio Vivaldi  (Venise, 4 mars 1678 – Vienne, 28 juillet 1741),

avant de signer, le 1er mai 1761, le contrat qui allait le lier pour très longtemps à la famille Esterhazy : Paul-Anton (Eisenstadt, 22 avril 1711 – Vienne, 18 mars 1762) et Nicolas Esterhazy (Vienne, 18 décembre 1714 – Vienne, 28 septembre 1790), étant les fils de la princesse Esterhazy qui avait été la voisine de Joseph Haydn en cette maison  qui côtoyait l’église Saint-Michel, sur le Kohlmarkt, la Michaelerhaus… _), et tout particulièrement à son violoncelle…

Les Concertos n° 1 en ut majeur _ Hob.viiB:1 _ et n°2 en ré majeur _ Hob.viiB:2 _ de Joseph Haydn _ d’une durée respective ici de 25′ 33 pour le premier et de 24′ 23 pour le second _ sont idéalement interprétés, avec l’élan, la vie, l’humour aussi, qui sont la marque de ce magnifique et si riche compositeur… 

Et l’apport du fragment de la Sinfonia concertante en la majeur _ Kv 320e Anh 104 _  constitue un autre incontestable atout de ce CD original…

Mais il me faut bien avouer la frustration de ne disposer ici que du seul _ merveilleux ! _ Largo _ d’une durée de 3’23 sur les 72′ de ce CD… _ du Concerto pour violoncelle et orchestre en sol majeur de Niccolo Porpora, afin de mesurer ce que Porpora a pu léguer _ à Haydn, à Hasse, Gluck, Mozart et d’autres encore.. _ de son art de composer _ d’une manière aussi sublimement chantante ! _ pour le violoncelle…

Christian-Pierre La Marca et Julien Chauvin auraient dû proposer _ et réussir à faire accepter _ au producteur Naïve le format d’un double CD justifiant vraiment ce titre de « Legacy » de Nicola Porpora (1686 – 1768) dans l’art concertant du violoncelle à ses suivants !

À charge pour Christian-Pierre La Marca et Julien Chauvin de nous donner maintenant un second CD de ce « Legacy » de Nicola Porpora pour le violoncelle…

En attendant,

regarder et écouter, et apprécier, la vidéo de 4′ 46 de la lumineuse et très intelligente présentation de ce superbe CD « Legacy » par Christian-Pierre La Marca et Julien Chauvin.

Ce vendredi 2 juin 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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