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Aborder l’hyper-finesse du penser de François Noudelmann, avec trois vidéos d’entretiens de l’auteur, deux articles miens de 2009, ainsi qu’un échange de courriels avec François Noudelmann en date des 28 et 30 mars 2009…

21mai

En quelque sorte en avant-propos à l’article que je m’apprête à proposer de mes lectures _ j’en suis à la troisième ! _ plus qu’enthousiastes de « Les Enfants de Cadillac« , de François Noudelmann,

qui vient de reparaître en édition de poche _ soit le Folio n° 7228, achevé d’imprimer le 30 mars dernier, et en librairie le 4 mai dernier, la première édition était parue le 19 août 2021, et je ne l’avais pas vu passer !.. _,

avec ce résumé :

Les destins du grand-père et du père de l’auteur. Chaïm est né en 1891 dans une famille pauvre de Lituanie et s’engage dans l’armée française en 1914. Il est grièvement blessé et finit sa vie dans une institution psychiatrique à Cadillac, en Gironde. Albert, son fils, est prisonnier en Allemagne en 1939. Il s’évade et regagne la France en manquant de se faire arrêter plusieurs fois.

« Le silence qui recouvre l’histoire de cet homme-là vient moins de la honte d’avoir un ancêtre fou, suscitant la peur d’une tare héréditaire, que d’une profonde mauvaise conscience de l’avoir abandonné. »

En 1911, fuyant les persécutions contre les Juifs en Lituanie, Chaïm, le grand-père du narrateur, s’engage dans l’armée française dans l’espoir d’obtenir la nationalité. Blessé par une bombe chimique pendant la Grande Guerre, il passe vingt ans interné et meurt dans l’anonymat à l’hôpital psychiatrique de Cadillac, en Gironde. En 1940, Albert, le père du narrateur, est à son tour dénoncé comme Juif. Après la libération des camps, il rejoint la France à pied depuis la Pologne, au péril de sa vie.

À travers cette bouleversante épopée familiale, François Noudelmann nous emporte dans les tumultes des deux conflits mondiaux et rédime les « fous » abandonnés par la France.

je me propose de donner ici même en liens trois très riches et passionnantes vidéos d’entretiens, en date du 7 juillet 2020, intégrées toutes les trois en un article unique pour ABCpenser.com , sur une idée de Philippe Petitintitulé très justement « Qui êtes-vous, François Noudelmann ? – Ma vie a été une suite de rencontres« ,

que voici :

_ « Qui êtes-vous, François Noudelmann ? » (22’21)

_ « Écouter » (28′ 51)

_ « Affinité » (25′ 05)

Bien à tort qualifié de « roman » par l’éditeur _ rien de fictif, ni même de romanesque, ici... _« Les Enfants de Cadillac » est un pur chef d’œuvre d’humanité la plus vraie qui soit _ et en toute la vaste pluralité de ses gammes et feuilletage merveilleusement analysé de ses dimensions… _, comme il en est hélas bien peu.

Avec aussi, de ma part, un renvoi à deux articles que j’avais consacrés à François Noudelmann et son splendide « Le toucher des philosophes : Sartre, Nietzsche et Barthes au piano« ,

celui du 18 janvier 2009 intitulé « « ,

et celui du 5 avril 2009 intitulé «  » ;

ce dernier mentionnant aussi un échange de courriels entre François Noudelmann et moi-même, en date des 28 et 30 mars 2009, que j’ai grand plaisir à reproduire ici même :

En tout cas,
le petit mot amical de François Noudelmann
à mon envoi d’articles de mon blog « En cherchant bien«
m’a fait très plaisir.
Et c’est de lui que je retiens ce mot même d’ »énergie » :


De :      Titus Curiosus
Objet :     Écriture et musique
Date :     28 mars 2009 07:48:48 HNEC
À :       François Noudelmann

Au delà du plaisir de découvrir que votre « Toucher des philosophes  » vient de se voir récompensé
du « Grand Prix des Muses« 
_ déjà un bien beau nom ! _,
je me permets de vous adresser cet article « Rebander les ressorts de l’esprit (= ressourcer l’@-tention) à l’heure d’une avancée de la mélancolie : Jean Clair »
à propos du dernier volume du « Journal » de Jean Clair
« La Tourterelle et le chat-huant« ,


car une remarque de Jean Clair fait état de l’importance pour lui
de la musique
pour s’aider à « écrire plus juste« …
J’ai conclu mon article sur cette note (et le rappel de votre livre).


Bien à vous,
Titus Curiosus

Et la réponse de François Noudelmann :

De :       François Noudelmann
Objet :     Rép :Écriture et musique
Date :     30 mars 2009 08:41:55 HAEC
À :      Titus Curiosus

Merci beaucoup pour ces informations et vos textes. Quelle énergie vous avez, c’est impressionnant ! J’aimerais avoir le secret de ces “ressorts”…
Amicalement, François

Voilà qui fait bien plaisir… Les « bouteilles » (à la mer) atteignent parfois les rivages ;
et même les courriels leurs destinataires…
C’est (presque) à ne pas en revenir !..

Et encore avec cette courte vidéo (de 3’30) pour la Librairie Mollat de présentation par François Noudelmann lui-même, le 7 août 2021, de ces (ou ses) « Enfants de Cadillac« …

À suivre, donc…

Ce dimanche 21 mai 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Pour le troisième volet discographique du passionnant Bach « a violoncello piccolo » de Mario Brunello pour Arcana : le CD de la transcription des « Sei Suonate à cembalo certato è violoncelle piccolo solo », le CD Arcana A 490 : sereinement chantant, à la vénitienne…

26mar

Ce dimanche soir,

après mes articles «  » du jeudi 16 mars dernier, consacré au CD Arcana A 535 « Bach transcriptions » pour violoncelle piccolo (de concertos initialement pour clavecin, violon ou hautbois, et orchestre), qui vient de paraître en 2023,

et «  » d’hier samedi 15 mars 1023, consacré au merveilleux CD Arcana A 469 « Sonatas & Partitas for solo violoncello piccolo« , paru en 2019,

j’aborde donc le troisième _ à mon écoute ; mais chronologiquement le second en fait d’enregistrement : l’enregistrement date cette fois du 5 au 9 août 2020 : après celui d’octobre 2018 pour le premier volet de ce tryptique discographique pour Arcana ; et avant celui de juillet 2021, pour le troisième… _ volet de la trilogie de Mario Brunello sur violoncello piccolo de Mario Brunello pour le décidément excellent  label Arcana,

celui consacré au CD Arcana « Sei Suonate à cembalo certato è violoncelle piccolo solo« , où le violoncelle piccolo remplace le violon _ Mario Brunello (né à Castelfranco Veneto le 21 octobre 1960) étant en ces transcriptions-ci accompagné de Roberto Loreggian (né à Monselice le 28 avril 1967), au clavecin et à l’orgue positif, et de Francesco Galligioni (diplômé au Conservatoire Pollini de Padoue en 1986, et résidant à Padoue) au violoncelle et à la viole de gambe… _ paru en 2021.

Les second et troisièmes volets de ce tryptique discographique concernant tous deux des transcriptions _ de Sonates de violon avec clavecin (BWV 1014 à 1019), puis de Concertos (BWV 971, 972, 974, 1054, 1055 et 1056)… _ pour cet extraordinaire violoncello piccolo réalisé en 2017 par Filippo Fasser, si magnifiquement parlant et chantant dans les « Sonatas & Partitas » pour violoncelle seul BWV 1001 à 1006 du CD Arcana A 469 : une réussite absolue !

Une bien belle réalisation cette fois encore : à la _ splendide chantante sérénité _ vénitienne…

Cette Venise _ tranquille, réservée et secrète _ que j’ai arpentée avec tant de plaisir _ et ces Vénitiens que j’ai ainsi appris un peu à connaître au quotidien… _ lors de mon séjour pour le Colloque « Un musicien moderne né romantique : Lucien Durosoir (1878 – 1955) » qui s’est tenu au Palazzetto Bru-Zane en février 2011…

Ce dimanche 26 mars 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le très marquant talent, intense et passionné, « à la vénitienne », de Mario Brunello, au violoncelle piccolo : suite des écoutes de ses CDs…

25mar

Mon article du 16 mars dernier « « ,

à propos du merveilleux _ et tout simplement sidérant de beauté ! _ CD Arcana A 535 « Bach Transcriptions » de Mario Brunello, violoncelle piccolo, et lAccademia dell’Annunciata dirigée par Riccardo Doni,

résume assez bien le sentiment qui m’a très vivement incité, après l’écoute intégrale de ce CD, à rechercher à me procurer sans délai les précédents CDs Arcana (A 469, A 472 et A 490) de ce ce musicien magicien qu’est Mario Brunello…

 

Ainsi, ai-je pu tout de suite me procurer le double CD Arcana A 469 « Sonatas & Partitas for solo violoncello piccolo » : celui-ci était tout simplement présent et immédiatement disponible, bien caché, tapi qu’il était au fond des rayonnages, comme oublié de tous…

Et ai-je aussi immédiatement commandé les CDS A 472 « Sonar in ottava » Bach – Vivaldi_ avec l’ami merveilleux violoniste Giuliano Carmignola _, et A 490 « Sei Suonate à cembalo certato è violoncelle piccolo solo » de Bach, par Mario Brunello accompagné de Roberto Lorregian au clavecin et à l’orgue positif, et Francesco Galligioni, au violoncelle et à la viole de gambe _ et ce samedi est parvenu le double album A 490 « Sei Suonate à cembalo certato è violoncelle piccolo solo«  : j’en parlerai très bientôt donc .. ; mais pas encore l’album « Sonar in ottava«  : je rongerai donc pour celui-ci le frein de mon impatience…

Alors, qu’en est-il de ce double CD Arcana A 469 _ enregistré du 1er au 3, puis du 20 au 22 octobre 2028, à la Sala delle Reste de la Villa Parco Bolasco, à Castelfranco Veneto, et sur le violoncelle piccolo à 4 cordes de Filippo Fasser réalisé à Brescia en 2017, d’après un Antonio et Girolamo Amati (à Crémone, vers 1600 – 1610) _ de ce chef d’œuvre absolu que sont les « Sonatas & Partitas for solo violoncello piccolo » _ dont les diverses admirables interprétations discographiques qui ne manquent certes pas dans ma discothèque personnelle, aurait pu me dissuader de le rechercher… _ par Mario Brunello au violoncelle piccolo  à 4 cordes, du luthier Filippo Fasser (Brescia, 2017), d’après un Antonio et Girolamo Amati (Crémone, 1600-1610) ?..

Superbe ! Magnifique !

La voix, radieuse et merveilleusement tranquille, parle, au juste tempo.

Le plus humainement du monde.

Un double CD doucement méditatif _ automnal ? _ qui tient chaleureusement _ à la vénitienne : sans excès… _, et pour longtemps, compagnie…

Immense merci !

Ce samedi 25 mars 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Dacia Maraini, superbe et lumineuse médiatrice, par sa littérature vraie, de voix empêchées ou contraintes, pour l’ouverture de la 4e édition du « Printemps italien », au Château de Thouars, à Talence, ce samedi 18 mars 2023

18mar

Ce samedi 18 mars 2023,

de 18h 30 à 20h 30, au Château de Thouars à Talence, pour l’ouverture de la 4e édition du « Printemps italien » dans la métropole bordelaise,

et dans un  français impeccable,

Dacia Maraini _  née le 13 novembre 1936 à Fiesole _ a été lumineusement splendide. 

À propos de son œuvre _ dont « La Vie silencieuse de Marianna Ucria » et « Le Bateau pour Kôbé : journaux japonais de ma mère«  (celui-ci traduit en français par Nathalie Castagné) : deux récits particulièrement emblématiques de son « donner une voix«  à qui est privé, momentanément ou durablement, de la parole (ou de l’écoute) : Marianna, ainsi, était sourde et muette ; quant à la famille de Dacia au Japon, c’était quand celle-ci a été internée au Japon, pour son anti-fascisme, pour avoir refusé allégeance au régime de Salò… ; « Voix«  étant aussi, très significativement, le titre d’une œuvre importante, « Voci« , en 1994, de Dacia Maraini… _,

dont elle a dit _ et c’est là le fondement ferme et constant de la conception que Dacia Maraini assigne à sa littérature… _ que chacun de ses romans est comme une réponse un peu développée _ et c’est là un euphémisme : en bien plus qu’une année d’écriture… _ à un personnage _ ou « caractère« , a-t-elle dit : historique ou bien contemporain… _ qui frappe un instant à sa porte, toc-toc, se présente à elle, et finit par demander, d’abord à passer la nuit en quelque chambre, puis, au matin, prendre un bon petit-déjeuner, et finalement séjourner le temps qu’il faudra en sa compagnie _ d’écriture (pour elle, réceptrice de cette voix qui demande à être un peu et enfin écoutée) de l’histoire à narrer de son récit, qui appelait ainsi, très instamment, à être donné et transmis, par elle, Dacia, à être raconté, et partagé, et reçu vraiment, par le menu infiniment sensible, et ainsi enfin « parlant« , par le passage à l’écriture (et après la lecture) d’une vraie littérature (l’unique qui vaille ! le reste, de divertissement, n’étant rien que misérable et très vaine imposture…), de ses plus significatifs très humbles, mais vrais détails, par les lecteurs les découvrant au fil de ce récit ;

en une forme de « mission civique » pour la médiatrice-réceptrice de cette voix qui demandait à être enfin entendue, que se fait alors, en quelque sorte, l’écrivaine-médiatrice, elle-même humble porte-parole de cette humilité profonde de victimes sollicitant d’être un peu écoutées et enfin un peu entendues, et reçues, via cette littérature… _ ;

à propos des femmes _ surtout celles qui, telle sa mère, Topazia, dans l’épreuve, sont fortes ;

et, en réponse à une question mienne sur les écrivaines italiennes qui comptaient le plus pour elle, Dacia, celles qu’elle a qualifiées (telle fut en effet sa très forte expression) d’ « écrivaines-mères«   pour elle : Elsa Morante, Natalia Ginzburg, Lalla Romano, Goliarda Sapienza _,

et à propos de l’infiniment tendre douceur de son ami Pier-Paolo Pasolini _ dont elle a détaillé le récit de leurs voyages (sous la tente), avec aussi Alberto Moravia, dans les contrées les plus misérables d’Iran, Inde, Yemen, ou Afrique ; en marquant bien l’importance des détails les plus quotidiens, humbles, et même triviaux, à relever et figurer, en l’écriture, comme de très maigre et pauvre nourriture vitale partagée, telle une poignée de riz mêlée de cadavres de mouches, par exemple…

Le 3 mars 2022, a paru, aux Edizioni Neri Pozza, « Caro Pier Paolo« , de Dacia Maraini, à propos duquel voici la vidéo (d’une durée de 48′ 41) d’un entretien, le 16 novembre 2022, entre l’auteur, s’exprimant en un français magnifique, et Stefania Graziano-Glockner, la présidente du Festival « Le Printemps italien« … 

Une bien belle soirée.

Ce samedi 18 mars 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos de l’indispensable legs, toujours à inlassablement réactiver, de la lucidité d’imageance poïétique des chefs d’oeuvre majeurs des génies de la littérature mondiale _ ou la profonde vérité du « Ce qui demeure, les poètes le fondent », de Friedrich Hölderlin…

23fév

En apostille-ajout à mon article du 14 février dernier « « ,

ceci,

et un peu « retravaillé » encore, à la relecture devenant ré-écriture _ à la Montaigne en ses indispensables « Essais » _,

qui me paraît mériter, à lui seul, ce petit tiré-à-part-ci d’aujourd’hui :

mon « Lire ‘Liquidation’ d’Imre Kertész, ou ce qui dure d’Auschwitz« , achevé de rédiger le 13 janvier 2006, est enfin redevenu accessible, grâce à Nathalie Georges-Lambrichs _ qui a réussi à le « récupérer » sur une ancienne sauvegarde sienne, qu’elle est, non sans difficulté (elle n’en avait plus le souvenir…), parvenue à réactiver : ouf ! immense merci à elle ! _, tel que j’ai, sur ce blog même, mis en ligne en mon article du 8 novembre 2022 : « « ,

où ce très long texte mien _ plus long, mais c’était absolument nécessaire, que le texte de Kertész, dont il est n’est qu’une modeste, mais exigeante, lecture-commentaire, et un patient déchiffrage… _ de lecture-commentaire-déchiffrage du « Liquidation » de Kertész,

est miraculeusement redevenu effectivement accessible _ il n’a finalement pas été « liquidé« , ouf !, réduit au pur néant, lui, par l’accident de mon précédent ordinateur (soudainement un jour kaput !) où je le conservais sans sauvegarde aucune… _ à de patientissimes lectures !!!  ;

ce très très grand texte de Kertész qu’est ce chef d’œuvre étourdissant _ en son époustouflante complexité archi-enchevêtrée d’écriture par lui, l’auteur, mais aussi de lecture, par nous, ses lecteurs : pour ne pas nous y perdre, il nous faut, à nous lecteurs, très sérieusement nous y accrocher ; et c’est ce très patient effort-là que s’efforce de retranscrire, avec jubilation aussi et surtout, mon texte de lecture-commentaire-patient déchiffrage… _, de « Liquidation« , se re-révélant hélas ces jours de maintenant plus prémonitoire que jamais _ « Ce qui dure d’Auschwitz » avais-je, et à mon tour comme prémonitoirement, sous-titré ce modeste mien « Lire ‘Liquidation’« , qui, et cela à mon vif étonnement (!), résiste fort bien à la relecture, 17 ans après sa rédaction, achevée le 13 janvier 2006 !.. _ avec le présent retour de l’incroyable barbarie déchaînée sur ces décidément malmenées _ Boutcha, Irpin, Marioupol, Bakhmout, etc. _ terres d’Ukraine ;

relire ici, du très grand historien américain Timothy Snyder, pour commencer, son indispensable lucidissime « Terres de sang : l’Europe entre Hitler et Staline » (et désormais Poutine !)

_ et relire aussi, éventuellement et superfétatoirement, mes articles de commentaire, celui très détaillé, du 26 juillet 2012 « « , et celui, synthétique et rétrospectif, lui, du 4 mars 2022 « « , sur ce magistral travail de l’historien Timothy Snyder en ce magnifique et plus que jamais indispensable « Terres de sang : l’Europe entre Hitler et Staline« …

Et où nous mesurons aussi _ et c’est à cela que je veux bien sûr en venir ici _, tout ce que nous pouvons devoir, voilà !, par nos lectures, à la lucidité de poïesis la plus fine et la plus juste sur le réel des plus géniaux écrivains,

tel, en cette occurrence-ci, un Kertész…

Oui, voilà bien ce qu’apporte l’imageance des plus grands génies visionnaires _ et je repense ici à ce qu’en présente ce dialogue essentiel et fondamental de Platon, à propos de la puissance propre du poétique, qu’est son petit Ion _, écrivains et artistes ;

et il nous est plus que jamais indispensable, à nous les lecteurs de ce qui demeure encore de ces génies, de venir toujours et à nouveau, et génération après génération, les lire, et revenir, de nouveau, de nouveau, et génération après génération, il me faut le redire, venir et revenir encore les lire et les relire, et les méditer, tant sont puissamment destructrices les forces d’effacement, de dénégation négationniste, ainsi, d’abord, que d’oubli !, à inlassablement combattre et renverser…

Car, de ces génies visionnaires,

les regards, via _ et c’est bien cela seul qui vraiment porte et transporte jusqu’à nous, d’abord inattentifs, et oublieux que nous sommes, de l’essentiel  _, leurs plus que jamais vivantes_ à dimension temporelle d’éternité, mais oui ! puisque d’éternité il n’y a réellement que dans le temps de vies humaines (mortelles, c’est là un pléonasme) : toute vie (sexuée du moins) passe, et est promise à passer un jour définitivement, et il appartient donc à chacun, individu de passage, d’apprendre le plus vite possible, tant qu’il est temps, à saisir au vol ce que vient très furtivement et très brièvement offrir et mettre à notre portée le généreux et très malicieux (et tranchant aussi !) Kairos… _ parlantes et vibrantes voix _ oui, les voix ! je dis bien les voix : qu’il nous appartient, à nous les lecteurs, d’apprendre à percevoir, recevoir, écouter, et alors clairement enfin entendre, en leurs ténus et fragiles souffles-respirations, ainsi qu’intonations et accents, même : ce qui est le propre du seul, mais puissant en ses effets, poïétique, du moins quand ces effets du poïétique sont effectivement bien reçus et intégrés par la conscience la plus lucide du lecteur à son intelligence actuelle des situations… _ précieusement maintenues ainsi activement parlantes, déposées qu’elles sont, pour ce moment du moins où elles subsistent et durent un peu pour nous, en livres, et en livres accessibles à la lecture, ainsi que, et surtout, à la pensée-méditation à venir du lecteur, dans les rythmes souples et colorés de ces phrases _ surtout , car c’est leur allure et leur rythme singuliers qui importent !_, lignes, pages de ces livres-là, nous demeurent donc ces regards via les voix, plus que jamais présents, ces extra-lucides regards-là visionnaires, via les voix parlantes et vibrantes de vie, il me faut le souligner, en l’éclat de la beauté, oui, de la beauté, de ces œuvres et chefs d’œuvre, qu’à nous, leurs potentiels _ en voie de devenir d’un peu plus effectifs, si possible… _ lecteurs, ils ont su, tel un infiniment précieux legs, nous laisser à venir méditer _ en dialoguant un minimum avec eux _ ; charge à nous de les écouter et les entendre, ces voix, et accéder, par leur écoute musicale, à ces regards perspicaces et vifs-là.

La vraie lecture étant un réel et très effectif _ wirklich, dit Hegel… _ dialogue :

un entretien actif _ de muses : à la François Couperin... _ des deux côtés, auteur et lecteur ainsi en dialogue _ les muses en dialogue, donc ; encore à la François Couperin… Et on peut comprendre ainsi, au passage, ce qui me rend aujourd’hui particulièrement impatient de la publication, le 6 juin prochain, aux Éditions du Canoë (de Colette Lambrichs), de l’ « Ut musica, ut poïesis«  du cher Michel Deguy ; comme pour continuer avec lui la conversation entamée à la Station Ausone le 9 mars 2017, autour de son vibrant « La Vie subite« … _, et entre lecteur et auteur, quand survient le miracle de cette grâce, voilà, de s’entendre vraiment l’un l’autre.

Immense merci donc à eux tous, ces plus grands des auteurs !!!

Pour l’imageance poïétique de leurs vibrantes musicales voix, toujours vivantes et parlantes, en acte _ quand leur puissance est ainsi un peu richement activée _, pour nous, quand nous lisons vraiment leurs grands livres…

Lire et lier, relire et relier, étant consubstantiels.

Ce jeudi 23 février 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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