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Le double miroir en actes de l’écrire de l’autrice, Hélène Cixous, et du lire de son lecteur, en le saisissant « Incendire – Qu’est-ce qu’on emporte ? » : personnes et personnages, Littérature et Histoire, et le génie Cixous…

27nov

Conformément à ma méthode de lecture suivie d’une œuvre vraiment très riche ou un tant soit peu complexe, voire inépuisable de celle qu’entre toutes je préfère : à la Montaigne, si l’on veut… _, mais oui !, d’un auteur,

j’aime m’attacher à rechercher au moins quelques tenants sinon quelques aboutissants qui ? comment ? quand ? où ? _ un peu masqués ou très peu exposés d’une œuvre de vraie littérature, telle qu’ici le magnifique « Incendire – Qu’est-ce qu’on emporte ? » cf mon article tout ébloui d’hier : «  »  _ de la chère Hélène Cixous…

Et, par exemple, obtenir le maximum de précisions sur certains des personnages au passage à peine cités, ou à peine évoqués, de ses récits issus ou bien de sa propre mémoire, ou bien des mémoires rapportées  au second degré, donc _, de certains de ses interlocuteurs, souvent de prédilection, comme l’a été toute sa vie durant sa chère mère Ève Cixous, née Klein _ Strasbourg, 10 avril 1910 – Paris, 1er juillet 2013  _ ; ou maintenant, les mémoires ou suggestions d’interlocuteurs plutôt témoins qui se comprennent et se déchiffrent à la seconde, à la moindre inflexion de la voix, du regard, ou du geste… _ un peu secondaires assez discrets et plutôt peu sollicités cette fois… _ de son récit, sa fille Anne-Emmanuelle _ et son fils Pierre-François _ qu’on suppose avoir été au moins un peu présents, ce mois de juillet 2022, en sa maison d’écriture, en une Allée discrète des Abatilles, au fin fond un peu caché d’Arcachon, sous et parmi les pins, aux alentours de l’épisode hallucinant, survenu à partir du 12 juillet 2022 cf les inquiétudes que j’exprimais en mon article du 15 juillet 2022 : « « , dans lequel j’évoquais bien sûr la chère Hélène en sa maison d’écriture, toute proche, aux Abatilles… _, de l’incendie de la forêt voisine et très proche de l’Eden, sur le territoire de la commune de La Teste-de-Buch…

L’imageance _ puisque tel est le concept que j’ai forgé à partir des travaux lucidissimes de mon amie Marie-José Mondzain _ de l’écrire-créer d’Hélène Cixous a quelque chose d’infini-inépuisable où elle est en capacité d’infiniment puiser : du moins « tant qu’il y aura de l’encre et du papier » et un souffle de vie vraiment consciente, comme chez Montaigne, Proust, et tous les vrais artistes fondamentalement créateurs _ cf aussi le beau concept d’ « artisticité » que met, en ses enchaînement de ré-emplois, d’un artiste à un autre, en un bel et très fécond exercice d’analyse l’ami Bernard Sève en son tout récent « Les Matériaux de l’art »
Avec parmi les conditions ultra-pragmatiques d’Hélène à son écritoire, comme pour Montaigne la chère librairie de sa chère tour de Montaigne, sa discrète _ parmi et sous les pins, et à portée des souffles de l’Océan _ maison estivale d’écriture des Abatilles, où elle se met en capacité, durant deux mois d’été (juillet et août) de se faire ultra-attentive à l’absolument exclusive réception des _ et interlocution avec les _ plus infimes vibrations signifiantes des voix de ses plus chers interlocuteurs lointains ou disparus, telle, au premier rang desquels fantômes de disparus _ mais c’est là la très simple et très évidente continuation des vifs échanges ultra-intenses et explosifs de toute leur vie entre le 5 juin 1937, à Oran, de la naissance d’Hélène, et le 1er juillet 2013, à Paris, du dernier soupir d’Ève _, sa chère mère voyageuse Ève (Strasbourg, 10 avril 1910 – Paris, 1er juillet 2013), son interlocutrice préférée, son plus cher « contre », pour reprendre l’expression de Giono en son beau et fort « Les Âmes fortes »…
Ève Klein épouse Cixous, le maillon principal et nodal, avec sa propre mère Rosie _ Omi, sa grand-mère maternelle, pour Hélène _ Jonas épouse Klein (Osnabrück, 23 avril 1882 – Paris, 2 août 1977) mais assez peu loquace, elle : « Omi n’a pas narré », lit-on à la page 128 d’ « Osnabrück », paru aux Éditions des femmes, en 1999 ; cependant, quelques lignes plus loin, page 129, on peut lire aussi ceci, crucial : « Omi aimait faire rouler les noms des siens sur sa langue ils nétaient pas ses éloignés sinon par les distances, ils lhabitaient présents et je les ai moi-même entendu nommer vivants par la voix de ma grand-mère, ils étaient dans sa chair elle faisait lappel et ils répondaient, ceux qui étaient morts dans les camps aussi, elle leur donnait encore sa chair pour demeurer. Andreas Jenny Paula Moritz Hete Salo Zophi Michael Benjamin Ensuite commença le conte. Et ce nest plus du tout la même histoire ni les mêmes personnages. Ceux dOmi étaient différents les uns plus intérieurs, plus chéris plus chauds plus sanguins parfois ils avaient des humeurs, des chagrins et jusquau désespoir. Ceux d’Omi encore vivant delle après leur mort. Les mêmes racontés par ma mère, Oncles racontés, tantes rattrapées sur le pas de la porte. Ceux de ma mère pareils jeunes gais entreprenants raisonnablement. A les suivre on voit bien les goûts personnels de lauteur, sa mentalité et sa morale »…  _aux ou avec _ les Jonas d’Osnabrück, en l’occurence les 9 _ et non pas 8 comme indiqué ailleurs plusieurs fois enfants d’Abraham Jonas (Borken, 18 août 1833 – Osnabrück, 7 mai 1915) et son épouse Hélène Meyer (?, 17 mai 1845 – Osnabrück, 21 octobre 1925), installés à Osnabrück en 1881, semble-t-il :
à Osnabrück, «  les Jonas se sont installés en 1881. (..) C’étaient des gens qui avaient 9 enfants _ voilà ! _ et le goût de l’entreprise »,
lit-on ainsi à la page 95 de « Défions l’augure ».
Soit, entre ce 9 et ce 8, une difficulté de cohérence _ qui interpelle le lecteur un peu attentif que je suis _ de l’Œuvre-Cixous envisagée comme un tout, étant donné qu’ailleurs, en ses récits _ de littérature, et pas d’histoire documentaire : Hélène est évidemment ultra-sensible à cette distinction… _, Hélène Cixous le plus souvent n’en dénombre que 8 de ces 9 (selon « Défions l’augure ») enfants Jonas :
_ Andreas Jonas, époux d’Else Cohn (Borken, 5 février 1869 – Theresienstadt, 6 ou 9 juin 1942),
_ Jenny Jonas, épouse de Meyer Seehoff (Borken, 10 décembre 1870 – Hambourg, 17 avril ),
_ Paula Jonas, épouse d’Oskar Löwenstein (Borken, 5 janvier 1874 – New-York, 18 mai 1950),
_ Hedwig-Hete Jonas, épouse de Max Stern (probablement Borken, 20 octobre 1875 – ?),
_ Moritz Jonas, époux de Selma Frank (?? – peut-être Johannesburg, ?),
_ Zalomon Jonas, époux d’Helen x (Osnabrück, 1880 – ??),
_ Rosi Jonas, épouse de Michael Klein (Osnabrück, 23 avril 1882 – Paris, 2 août 1977),
_ Benjamin Jonas (Osnabrück, ? – Cincinnati, 1901)… _,
8 ou 9 de ces enfants d’Abraham Jonas et son épouse Helen Meyer ;
et dont les diverses listes de prénoms parfois énoncés au passage dans tel ou tel opus d’Hélène Cixous, aussi varient, en fonction de la mémoire un peu fluctuante que  l’autrice prête au personnage surtout de sa chère mère Ève, telle, du moins, qu’Hélène-l’autrice la fait parler-raconter en les divers récits que régulièrement, année après année, saison d’été après saison d’été passée exclusivement à écrire à Arcachon, lui livre « le Livre » dont elle écoute et suit très fidèlement la dictée, en sa chère maison d’écriture des Abatilles, à propos de ses divers oncles et tantes Jonas
à la notable différence (pour quelles raisons ?) de la généalogie détaillée des Klein qu’Hélène Cixous offre sous le titre de « Family Tree Klein from Tyrnau (Slovakia) » aux pages 193-194 de l’ « Hélène Cixous, Photos de Racines », paru aux Éditions des femmes en 1994 ;
et alors que bien peu de mentions dans les récits-Livres d’Hélène Cixous concernent cette branche familiale maternelle, elle aussi, des Klein, de Trnava, en Slovaquie …et puis Strasbourg ;
sinon quelques mentions discrètes par Hélène Cixous de cousins et cousines issus de ces Klein (de Strasbourg) contemporains d’Hélène ;
à ne pas confondre avec ses cousins issus, eux, de Cixous (d’Algérie)…
Et le lecteur immanquablement soucieux de repérage et orientation que je suis (et demeurerai !), est très indéfectiblement curieux d’apprendre et comprendre qui, de fait, se trouve bien être factuellement, et non pas fictivement, qui.

C’est passionnant aussi de peu à peu, lecture d’opus après lecture d’opus, déchiffrer et comprendre les soubassements factuels historiques bel et bien advenus, et souvent tragiquement

même si le génie comique d’Hélène Cixous est proprement désopilant ! Cf mes articles de novembre 2022 à propos de « MDEILMM : parole de taupe«  ;

par exemple, celui du 16 novembre : « « , pour le titre duquel j’emploie effectivement l’adjectif « désopilant »... ;

ou celui du 17 : « «  ;

ou encore celui du 18 : ‘«  _

des récits de cette sublime littérature-là d’Hélène Cixous,

dont non seulement chaque page, chaque ligne, mais même chaque mot, y compris chaque page, chaque ligne et même chaque mot qui sont interrompus-coupés ! mais jamais arbitraiement (à la Oulipo, ou à la Surréaliste !), mais toujours selon une profonde vraie nécessité de l’écrire ! _,

sont des enchantements de totale surprise, mais oui !, et absolument admirative…

Nobelisable, ai-je déjà dit et si les titres, bien sûr, valent quelque chose de vrai et d’honnête, ce qui est loin d’être toujours vraiment le cas… _,

en ouverture de mon entretien avec Hélène à propos de son merveilleux « 1938 _ nuits« , le 23 mai 2019, à la Station Ausone, comme cela s’entend au tout début de la miraculeuse vidéo

Ce samedi 25 novembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Aborder l’hyper-finesse du penser de François Noudelmann, avec trois vidéos d’entretiens de l’auteur, deux articles miens de 2009, ainsi qu’un échange de courriels avec François Noudelmann en date des 28 et 30 mars 2009…

21mai

En quelque sorte en avant-propos à l’article que je m’apprête à proposer de mes lectures _ j’en suis à la troisième ! _ plus qu’enthousiastes de « Les Enfants de Cadillac« , de François Noudelmann,

qui vient de reparaître en édition de poche _ soit le Folio n° 7228, achevé d’imprimer le 30 mars dernier, et en librairie le 4 mai dernier, la première édition était parue le 19 août 2021, et je ne l’avais pas vu passer !.. _,

avec ce résumé :

Les destins du grand-père et du père de l’auteur. Chaïm est né en 1891 dans une famille pauvre de Lituanie et s’engage dans l’armée française en 1914. Il est grièvement blessé et finit sa vie dans une institution psychiatrique à Cadillac, en Gironde. Albert, son fils, est prisonnier en Allemagne en 1939. Il s’évade et regagne la France en manquant de se faire arrêter plusieurs fois.

« Le silence qui recouvre l’histoire de cet homme-là vient moins de la honte d’avoir un ancêtre fou, suscitant la peur d’une tare héréditaire, que d’une profonde mauvaise conscience de l’avoir abandonné. »

En 1911, fuyant les persécutions contre les Juifs en Lituanie, Chaïm, le grand-père du narrateur, s’engage dans l’armée française dans l’espoir d’obtenir la nationalité. Blessé par une bombe chimique pendant la Grande Guerre, il passe vingt ans interné et meurt dans l’anonymat à l’hôpital psychiatrique de Cadillac, en Gironde. En 1940, Albert, le père du narrateur, est à son tour dénoncé comme Juif. Après la libération des camps, il rejoint la France à pied depuis la Pologne, au péril de sa vie.

À travers cette bouleversante épopée familiale, François Noudelmann nous emporte dans les tumultes des deux conflits mondiaux et rédime les « fous » abandonnés par la France.

je me propose de donner ici même en liens trois très riches et passionnantes vidéos d’entretiens, en date du 7 juillet 2020, intégrées toutes les trois en un article unique pour ABCpenser.com , sur une idée de Philippe Petitintitulé très justement « Qui êtes-vous, François Noudelmann ? – Ma vie a été une suite de rencontres« ,

que voici :

_ « Qui êtes-vous, François Noudelmann ? » (22’21)

_ « Écouter » (28′ 51)

_ « Affinité » (25′ 05)

Bien à tort qualifié de « roman » par l’éditeur _ rien de fictif, ni même de romanesque, ici... _« Les Enfants de Cadillac » est un pur chef d’œuvre d’humanité la plus vraie qui soit _ et en toute la vaste pluralité de ses gammes et feuilletage merveilleusement analysé de ses dimensions… _, comme il en est hélas bien peu.

Avec aussi, de ma part, un renvoi à deux articles que j’avais consacrés à François Noudelmann et son splendide « Le toucher des philosophes : Sartre, Nietzsche et Barthes au piano« ,

celui du 18 janvier 2009 intitulé « « ,

et celui du 5 avril 2009 intitulé «  » ;

ce dernier mentionnant aussi un échange de courriels entre François Noudelmann et moi-même, en date des 28 et 30 mars 2009, que j’ai grand plaisir à reproduire ici même :

En tout cas,
le petit mot amical de François Noudelmann
à mon envoi d’articles de mon blog « En cherchant bien«
m’a fait très plaisir.
Et c’est de lui que je retiens ce mot même d’ »énergie » :


De :      Titus Curiosus
Objet :     Écriture et musique
Date :     28 mars 2009 07:48:48 HNEC
À :       François Noudelmann

Au delà du plaisir de découvrir que votre « Toucher des philosophes  » vient de se voir récompensé
du « Grand Prix des Muses« 
_ déjà un bien beau nom ! _,
je me permets de vous adresser cet article « Rebander les ressorts de l’esprit (= ressourcer l’@-tention) à l’heure d’une avancée de la mélancolie : Jean Clair »
à propos du dernier volume du « Journal » de Jean Clair
« La Tourterelle et le chat-huant« ,


car une remarque de Jean Clair fait état de l’importance pour lui
de la musique
pour s’aider à « écrire plus juste« …
J’ai conclu mon article sur cette note (et le rappel de votre livre).


Bien à vous,
Titus Curiosus

Et la réponse de François Noudelmann :

De :       François Noudelmann
Objet :     Rép :Écriture et musique
Date :     30 mars 2009 08:41:55 HAEC
À :      Titus Curiosus

Merci beaucoup pour ces informations et vos textes. Quelle énergie vous avez, c’est impressionnant ! J’aimerais avoir le secret de ces “ressorts”…
Amicalement, François

Voilà qui fait bien plaisir… Les « bouteilles » (à la mer) atteignent parfois les rivages ;
et même les courriels leurs destinataires…
C’est (presque) à ne pas en revenir !..

Et encore avec cette courte vidéo (de 3’30) pour la Librairie Mollat de présentation par François Noudelmann lui-même, le 7 août 2021, de ces (ou ses) « Enfants de Cadillac« …

À suivre, donc…

Ce dimanche 21 mai 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Pour le troisième volet discographique du passionnant Bach « a violoncello piccolo » de Mario Brunello pour Arcana : le CD de la transcription des « Sei Suonate à cembalo certato è violoncelle piccolo solo », le CD Arcana A 490 : sereinement chantant, à la vénitienne…

26mar

Ce dimanche soir,

après mes articles «  » du jeudi 16 mars dernier, consacré au CD Arcana A 535 « Bach transcriptions » pour violoncelle piccolo (de concertos initialement pour clavecin, violon ou hautbois, et orchestre), qui vient de paraître en 2023,

et «  » d’hier samedi 15 mars 1023, consacré au merveilleux CD Arcana A 469 « Sonatas & Partitas for solo violoncello piccolo« , paru en 2019,

j’aborde donc le troisième _ à mon écoute ; mais chronologiquement le second en fait d’enregistrement : l’enregistrement date cette fois du 5 au 9 août 2020 : après celui d’octobre 2018 pour le premier volet de ce tryptique discographique pour Arcana ; et avant celui de juillet 2021, pour le troisième… _ volet de la trilogie de Mario Brunello sur violoncello piccolo de Mario Brunello pour le décidément excellent  label Arcana,

celui consacré au CD Arcana « Sei Suonate à cembalo certato è violoncelle piccolo solo« , où le violoncelle piccolo remplace le violon _ Mario Brunello (né à Castelfranco Veneto le 21 octobre 1960) étant en ces transcriptions-ci accompagné de Roberto Loreggian (né à Monselice le 28 avril 1967), au clavecin et à l’orgue positif, et de Francesco Galligioni (diplômé au Conservatoire Pollini de Padoue en 1986, et résidant à Padoue) au violoncelle et à la viole de gambe… _ paru en 2021.

Les second et troisièmes volets de ce tryptique discographique concernant tous deux des transcriptions _ de Sonates de violon avec clavecin (BWV 1014 à 1019), puis de Concertos (BWV 971, 972, 974, 1054, 1055 et 1056)… _ pour cet extraordinaire violoncello piccolo réalisé en 2017 par Filippo Fasser, si magnifiquement parlant et chantant dans les « Sonatas & Partitas » pour violoncelle seul BWV 1001 à 1006 du CD Arcana A 469 : une réussite absolue !

Une bien belle réalisation cette fois encore : à la _ splendide chantante sérénité _ vénitienne…

Cette Venise _ tranquille, réservée et secrète _ que j’ai arpentée avec tant de plaisir _ et ces Vénitiens que j’ai ainsi appris un peu à connaître au quotidien… _ lors de mon séjour pour le Colloque « Un musicien moderne né romantique : Lucien Durosoir (1878 – 1955) » qui s’est tenu au Palazzetto Bru-Zane en février 2011…

Ce dimanche 26 mars 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le très marquant talent, intense et passionné, « à la vénitienne », de Mario Brunello, au violoncelle piccolo : suite des écoutes de ses CDs…

25mar

Mon article du 16 mars dernier « « ,

à propos du merveilleux _ et tout simplement sidérant de beauté ! _ CD Arcana A 535 « Bach Transcriptions » de Mario Brunello, violoncelle piccolo, et lAccademia dell’Annunciata dirigée par Riccardo Doni,

résume assez bien le sentiment qui m’a très vivement incité, après l’écoute intégrale de ce CD, à rechercher à me procurer sans délai les précédents CDs Arcana (A 469, A 472 et A 490) de ce ce musicien magicien qu’est Mario Brunello…

 

Ainsi, ai-je pu tout de suite me procurer le double CD Arcana A 469 « Sonatas & Partitas for solo violoncello piccolo » : celui-ci était tout simplement présent et immédiatement disponible, bien caché, tapi qu’il était au fond des rayonnages, comme oublié de tous…

Et ai-je aussi immédiatement commandé les CDS A 472 « Sonar in ottava » Bach – Vivaldi_ avec l’ami merveilleux violoniste Giuliano Carmignola _, et A 490 « Sei Suonate à cembalo certato è violoncelle piccolo solo » de Bach, par Mario Brunello accompagné de Roberto Lorregian au clavecin et à l’orgue positif, et Francesco Galligioni, au violoncelle et à la viole de gambe _ et ce samedi est parvenu le double album A 490 « Sei Suonate à cembalo certato è violoncelle piccolo solo«  : j’en parlerai très bientôt donc .. ; mais pas encore l’album « Sonar in ottava«  : je rongerai donc pour celui-ci le frein de mon impatience…

Alors, qu’en est-il de ce double CD Arcana A 469 _ enregistré du 1er au 3, puis du 20 au 22 octobre 2028, à la Sala delle Reste de la Villa Parco Bolasco, à Castelfranco Veneto, et sur le violoncelle piccolo à 4 cordes de Filippo Fasser réalisé à Brescia en 2017, d’après un Antonio et Girolamo Amati (à Crémone, vers 1600 – 1610) _ de ce chef d’œuvre absolu que sont les « Sonatas & Partitas for solo violoncello piccolo » _ dont les diverses admirables interprétations discographiques qui ne manquent certes pas dans ma discothèque personnelle, aurait pu me dissuader de le rechercher… _ par Mario Brunello au violoncelle piccolo  à 4 cordes, du luthier Filippo Fasser (Brescia, 2017), d’après un Antonio et Girolamo Amati (Crémone, 1600-1610) ?..

Superbe ! Magnifique !

La voix, radieuse et merveilleusement tranquille, parle, au juste tempo.

Le plus humainement du monde.

Un double CD doucement méditatif _ automnal ? _ qui tient chaleureusement _ à la vénitienne : sans excès… _, et pour longtemps, compagnie…

Immense merci !

Ce samedi 25 mars 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Dacia Maraini, superbe et lumineuse médiatrice, par sa littérature vraie, de voix empêchées ou contraintes, pour l’ouverture de la 4e édition du « Printemps italien », au Château de Thouars, à Talence, ce samedi 18 mars 2023

18mar

Ce samedi 18 mars 2023,

de 18h 30 à 20h 30, au Château de Thouars à Talence, pour l’ouverture de la 4e édition du « Printemps italien » dans la métropole bordelaise,

et dans un  français impeccable,

Dacia Maraini _  née le 13 novembre 1936 à Fiesole _ a été lumineusement splendide. 

À propos de son œuvre _ dont « La Vie silencieuse de Marianna Ucria » et « Le Bateau pour Kôbé : journaux japonais de ma mère«  (celui-ci traduit en français par Nathalie Castagné) : deux récits particulièrement emblématiques de son « donner une voix«  à qui est privé, momentanément ou durablement, de la parole (ou de l’écoute) : Marianna, ainsi, était sourde et muette ; quant à la famille de Dacia au Japon, c’était quand celle-ci a été internée au Japon, pour son anti-fascisme, pour avoir refusé allégeance au régime de Salò… ; « Voix«  étant aussi, très significativement, le titre d’une œuvre importante, « Voci« , en 1994, de Dacia Maraini… _,

dont elle a dit _ et c’est là le fondement ferme et constant de la conception que Dacia Maraini assigne à sa littérature… _ que chacun de ses romans est comme une réponse un peu développée _ et c’est là un euphémisme : en bien plus qu’une année d’écriture… _ à un personnage _ ou « caractère« , a-t-elle dit : historique ou bien contemporain… _ qui frappe un instant à sa porte, toc-toc, se présente à elle, et finit par demander, d’abord à passer la nuit en quelque chambre, puis, au matin, prendre un bon petit-déjeuner, et finalement séjourner le temps qu’il faudra en sa compagnie _ d’écriture (pour elle, réceptrice de cette voix qui demande à être un peu et enfin écoutée) de l’histoire à narrer de son récit, qui appelait ainsi, très instamment, à être donné et transmis, par elle, Dacia, à être raconté, et partagé, et reçu vraiment, par le menu infiniment sensible, et ainsi enfin « parlant« , par le passage à l’écriture (et après la lecture) d’une vraie littérature (l’unique qui vaille ! le reste, de divertissement, n’étant rien que misérable et très vaine imposture…), de ses plus significatifs très humbles, mais vrais détails, par les lecteurs les découvrant au fil de ce récit ;

en une forme de « mission civique » pour la médiatrice-réceptrice de cette voix qui demandait à être enfin entendue, que se fait alors, en quelque sorte, l’écrivaine-médiatrice, elle-même humble porte-parole de cette humilité profonde de victimes sollicitant d’être un peu écoutées et enfin un peu entendues, et reçues, via cette littérature… _ ;

à propos des femmes _ surtout celles qui, telle sa mère, Topazia, dans l’épreuve, sont fortes ;

et, en réponse à une question mienne sur les écrivaines italiennes qui comptaient le plus pour elle, Dacia, celles qu’elle a qualifiées (telle fut en effet sa très forte expression) d’ « écrivaines-mères«   pour elle : Elsa Morante, Natalia Ginzburg, Lalla Romano, Goliarda Sapienza _,

et à propos de l’infiniment tendre douceur de son ami Pier-Paolo Pasolini _ dont elle a détaillé le récit de leurs voyages (sous la tente), avec aussi Alberto Moravia, dans les contrées les plus misérables d’Iran, Inde, Yemen, ou Afrique ; en marquant bien l’importance des détails les plus quotidiens, humbles, et même triviaux, à relever et figurer, en l’écriture, comme de très maigre et pauvre nourriture vitale partagée, telle une poignée de riz mêlée de cadavres de mouches, par exemple…

Le 3 mars 2022, a paru, aux Edizioni Neri Pozza, « Caro Pier Paolo« , de Dacia Maraini, à propos duquel voici la vidéo (d’une durée de 48′ 41) d’un entretien, le 16 novembre 2022, entre l’auteur, s’exprimant en un français magnifique, et Stefania Graziano-Glockner, la présidente du Festival « Le Printemps italien« … 

Une bien belle soirée.

Ce samedi 18 mars 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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