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juin 29

L’Arche de Sam

Sam Taylor a choisi de vivre avec sa famille dans nos montagne pyrénéennes : serait-ce qu’il craint une brusque et irréversible montée des eaux qui sacrifierait son Angleterre natale pour épargner les hautes prairies de Bigorre ? Son dernier roman traduit en français au Seuil, et qui fait suite à l’épatant Amnésique que nous avions ardemment conseillé à nos lecteurs est une fable déluvienne de haute volée, brillante variation sur l’humanité dernière, celle qui a résisté quand tout a été balayé. La figure de Noë est ici incarnée par un petit prophète obsédé par l’idée qu’on vienne envahir son nouvel Eden qu’il protège avec rage, proche de ses enfants qui racontent eux aussi cette odyssée devenue étouffante, prisonniers d’un tyran qu’il faut aimer, privés d’une mère dont la disparition n’est pas expliquée. Une île au bout du monde est un livre aussi glaçant que son auteur est chaleureux ; c’est un roman qui happe et tétanise, tempêtueux et inquiétant, un roman de fin du monde qui ne joue pas les cordes de l’Apocalypse. De passage à Bordeaux Sam Taylor a fait un tour dans nos murs, une visite qui lui a valu d’être aussitôt convié à se placer devant notre fond noir pour nous raconter, dans la langue de Molière, quelques aspects de son oeuvre. Un grand merci pour sa performance et qu’on se le dise : Sam Taylor est un auteur dont on n’a pas fini d’entendre parler !

 

 

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