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nov 20

La loi Bradbury

la brigade de l’oeilEncore un article sur Guillaume Guéraud ? Et oui ! L’addiction dont nous sommes victimes ne demande qu’à se répandre… Et parce que nous sommes toujours sous le charme de Sans la télé, nous faisons une (première) petite piqûre de rappel avec La brigade de l’oeil, véritable hommage au 7ème art et  au très célèbre Farenheit 451 de RayBradbury.

 

Rush Island, 2037. Imaginez une île très urbanisée, où l’on habite le quartier Buzzati, où l’on flâne Rue Tolstoï et où l’on rencontre ses amis pour un dernier verre au « Rouge et le noir« . La dictature du livre et de l’écrit, instaurée par la glaçante et fascinante impératrice Harmony fait respecter la loi par ses fameuses « brigades de l’œil », milices zélées qui parcourent la ville en tout sens pour traquer les résistants en possession des ultimes images ayant échappé à la grande destruction. Tout possesseur d’une ou plusieurs images les verra brûler sous ses yeux, dernière vision avant que ses rétines ne soient irrémédiablement détruites par les hommes de la brigade.

Telle est la punition pour avoir oser défier la loi Bradbury, qui interdit toute image, sous quelque forme que ce soit. Alors que des milliers de citoyens aveugles marchent dans les rues et que la résistance s’organise, des rumeurs circulent au sujet de bobines de films miraculeusement préservées…

Guillaume Guéraud réussit un vrai coup de maître : un roman palpitant qui dit le choix – le devoir ? – qu’ont les hommes de résister, toujours, à la tyrannie, l’enchantement que l’amour amène dans la vie d’un être et la force qu’elle lui insuffle, et l’amour pour cette lanterne magique, porteuse de tous les désirs des hommes depuis plus d’un siècle et que Guéraud ne doit certainement pas considérer comme le septième art mais bien comme le premier tant la passion qu’il lui voue est ardente.
Dans sa très émouvante autobiographie Sans la télé, Guillaume Guéraud comment le goût des salles obscures avait très tôt nourri sa vie. La brigade de l’oeil  est l’illustration parfaite de cette passion , servie par une écriture d’une très grande puissance d’évocation, un sens de la narration, du rythme digne des plus grands monteurs de cinéma. Les images qu’il ose sont éblouissantes de poésie, saisissantes de vie et d’émotion, leur violence tout autant maîtrisée qu’assumée. Gorgé de références cinéphiliques -une « play-liste » prestigieuse et éclectique qui parcourt tout l’oeuvre de Guillaume Guéraud comme autant de clins d’oeil -, ce roman d’anticipation parle révolte, liberté, amour du cinéma et amour… tout court.

Il faut lire Guillaume Guéraud comme il écrit, dans l’urgence, la nécessité, que l’on soit adolescent ou adulte. Signalons que La brigade de l’oeil est éditée désormais aussi en format poche, dans une collection dite « pour adultes ».

Alors, Guillaume Guéraud, trop jeune pour le Nobel ?…

 

 

2 commentaires

  1. sally

    J’apprends que le grand Guillaume sera chez Mollat mercredi 24 à 18h !!!!!!!! Je cours, je vole…. J’y serai !!!!!!!!!! Faites passer le message : c’est génial !!!!!!!!!
    Sally

  2. laurence

    … c’était génial, une fois de plus Guillaume Guéraud nous a enchanté, avec ses mots, son humour, sa gentillesse le tout mené de main de maître par Véronique, qui sait tant nous faire partager son plaisir de lire et partager ses lectures…

    Guillaume, tu reviens quand tu veux… déjà rendez vous à l’escale du livre en 2011 !

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