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fév 04

Le poids d’une arme

Revolver va ravir les amateurs de Jack London. Dans son tout dernier roman, Marcus Sedgwick nous donne à lire un roman d’aventures, un vrai de vrai, sur fond de ruée vers l’or, de grand froid, de trahison et de réflexion sur la violence.

A Giron, au nord de la Suède, Sig regarde impuissant le corps de son père, mort de froid, posé sur la table de la modeste cabane  isolée au milieu de « l’immensité et la froideur déserte du grand Nord ». Sa belle-mère et sa jeune soeur sont parties  chercher de l’aide et Sig laisse vagabonder ses pensées, obsédantes; Pourquoi son père a t-il pris pour rentrer de la ville le chemin le plus court, traversant ainsi le lac gelé à une période de l’année où la glace pouvait rompre à tout instant ? Quelle urgence avait-il à rentrer ? Ce jour-là, Sig avait eu hâte lui aussi de retrouver son père, à tel point qu’il était parti à sa rencontre sur la glace, et c’est de loin qu’il avait vu cette anomalie sur le lac : le traîneau, les chiens, près d’une masse inerte et sombre.

Alors que Sig remue dans sa mémoire des souvenirs, des moments passés avec son père, comme ces moments graves où il lui avait expliqué comment fonctionnait ce vieux Colt , gardé dans un écrin, un homme s’encadre dans l’ouverture de la porte. Plus qu’un homme,c’est un véritable géant, inquiétant, vite menaçant. Cet homme vient chercher sa part, celle que lui aurait volée le père de Sig, 10 ans plus tôt, à l’autre bout du monde, en Alaska, dans une petite ville batie lors d’une ruée vers l’or…

Revolver est un roman qui piège son lecteur. Par une ambiance d’abord, un décor, une époque (celle du tournant du XXème siècle), où la notion même de survie se pose au quotidien pour les gens les plus ordinaires. La violence est là, palpable : celle de la nature comme celle des hommes. Et c’est bien autour de ce thème central que se construit ce roman, où les différents protagonistes vont s’éclairer au fil des allers- retours entre passé et présent.

Et au centre des pensées de Sig, ce fameux revolver, seul espoir pour lui de se sortir vivant de ce face-à-face. Une arme que son père lui a montrée un jour en lui disant : « Un pistolet n’est pas une arme. C’est une réponse. Une réponse que la vie te jette à la figure quand il n’y a personne d’autre pour te venir en aide. » Sig va enfin comprendre les propos de son père…

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