« Notre mère aussi était sorcière. Simplement, elle le cachait mieux. » En deux courtes phrases, nous sommes déjà au cœur du sujet de Sœurs sorcières. Cate, Maura et Tess, trois sœurs orphelines de mère ont depuis longtemps conscience de leurs pouvoirs même si elles n’en mesurent pas toute l’étendue. Dans la très puritaine Nouvelle –Angleterre de ce début du XXème siècle, dirigée par les Frères, religieux aussi froids qu’impitoyables, pas question de prendre le moindre risque et de laisser deviner à qui que ce soit ce dont elles sont capables. Les filles sont élevées pour être avant tout des épouses aussi soumises qu’incultes à moins qu’elles ne choisissent de rejoindre la communauté des Sœurs.
Cate, l’aînée des trois sœurs a promis à leur mère qu’elle veillerait à jamais sur ses cadettes et vit dans la terreur que quelqu’un, un jour, puisse les séparer ou leur faire du mal. Alertée par une étrange lettre qui évoque une prophétie mystérieuse, Cate se met à la recherche du journal intime de sa mère qui, s’il lui donne quelques clefs pour mieux affronter son destin, l’angoisse aussi terriblement : les prédictions de la sibylle qui y sont révélées semblent la désigner comme une sorcière si puissante qu’elle aurait entre ses mains le pouvoir de changer le monde.
Cate est un personnage extrêmement attachant, désorientée par les décisions lourdes de conséquences qui lui incombent. D’autant plus désorientée d’ailleurs que deux prétendants s’offrent à elle : Paul, l’ami d’enfance revenu au village, auréolé de son expérience à New London et Finn, engagé par le père de Cate comme jardinier, si charmant, si complice, si séduisant même si tout les sépare…
Vous l’aurez compris, Sœurs sorcières est de ces romans qui se lisent comme on se délecte d’une gourmandise ! Pour tous les amateurs de romance et de magie, ce premier roman de Jessica Spotswood tient ses promesses et la fin du premier volume va nous faire attendre la suite sur des charbons aussi ardents que le bûcher !