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avr 20

Les lycéens écrivent aussi (7ème édition – billet n°26)

Billet portant sur Entre chiens et loups de Malorie Blackman

chiensA quoi ressemblerait une société moderne où la ségrégation raciale serait banalisée et où les rôles seraient inversés ? Où les primas, personnes à la peau noire, seraient riches, puissants et dominants ? Et où inversement, les nihils seraient opprimés et méprisés ? Où les conflits raciaux se règlent à coup d’explosifs et de meurtres ? Où le métissage est impensable ?

L’auteur Malorie Blackman a imaginé cette société dans son roman Entre chiens et loups. L’histoire est centrée sur ceux personnages, dont nous découvrons en alternance le point de vue. Nous suivons deux adolescents. Sephy Hadley, une prima fille de ministre, et Callum McGrégor, nihil fils d’un rebelle clandestin. Les deux protagonistes se connaissent depuis leur plus tendre enfance, alors que la mère de Callum était la gouvernante de la famille Hadley. Callum avait deux ans de plus que Sephy, il aidait donc sa mère à prendre soin d’elle et ils jouaient ensemble. L’histoire prend une autre tournure lorsque Meggie est renvoyée par Jasmine, la mère de Sephy, car elle n’a pas su la couvrir lorsqu’elle a eu une aventure avec un autre homme que son mari. Nait alors une haine réciproque entre elles. Sephy et Callum vont continuer à se voir, mais donc en cachette. Les années passent, et Callum fait partie des premiers nihils à intégrer le prestigieux collège d’Heatchcroft où est scolarisée Sephy. S’en suivent un bon nombre de péripéties, mêlant haine, terrorisme, mort, prison, famille, racisme mais aussi amour.

La connotation du mot « nihil » (qui désigne ici les personnes blanches) est négative, elle prend racine du mot « néant », ce qui montre le peu de considération qu’ont les prima pour eux. Quant aux au mot « prima », il peut signifier « premier », il indique le plus haut, le meilleur rang dans la société et donc leur supériorité. Certains nihils détournent de façon raciste cette appellation, pour la transformer en « primate » pour désigner les personnes de couleur de peau noire.

Ce roman est le premier d’une série de quatre tomes qui nous font réfléchir aux inégalités dans notre propre société. Les personnages sont recherchés et sonnent vrais. Les émotions y sont puissantes, bouleversent parfois le lecteur jusqu’aux larmes. Bien qu’Entre chiens et loups soit un livre tragique, il reste un livre rempli d’énergie et d’espoir, parfois teinté d’humour. On ne peut ressortir de cette lecture que plus mûr.

Héloïse Leleu seconde 2

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