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mar 14

Devenir soi

Entraînée par sa soeur aînée à l’exposition posthume de Louise Bourgeois autour d’Eugénie Grandet, Alice, 17 ans, est prise de malaise. Elle sort du musée, tremblante, suffocante, saisie tout à coup par l’idée que sa vie pourrait lui échapper, qu’elle pourrait, à l’instar du personnage de Balzac qui a fasciné la plasticienne tout au long de sa vie, passer à côté de l’existence, rester vide, seule, triste et sentir sa vie glisser entre ses doigts comme un filet d’eau glacée. Réconfortée par l’attentif et touchant Alphonse, livreur de fleurs occasionnel pour l’entreprise familiale, Alice se décide à affronter ses émotions et à essayer de faire avec le réel, notamment avec le sentiment d’abandon qui l’habite depuis que sa mère est partie, 8 ans plus tôt, laissant derrière elle un bouquet de lys et de roses offert par ses filles la veille…

Je ne suis pas Eugénie Grandet est un roman (ou plutôt une suite de trois récits) d’une extrême sensibilité où il est question d’émotions liées aux différentes formes d’attachement (amoureux, familial) mais aussi liées à l’art. Si c’est bien l’expo de Louise Bourgeois qui déclenche chez Alice une émotion qu’elle ne peut dominer dans l’instant, sa soeur et Max, son fiancé, donnent toute leur énergie à la création de la Cerisaie de Tchékhov, l’une comme costumière, l’autre comme metteur en scène.

Il y a là de la vie, de l’humour, de la tendresse, une grande énergie et au final l’envie de lire Eugénie Grandet, de découvrir Louise Bourgeois et ses textiles (entre autres), d’aller au théâtre voir la Cerisaie (ou lire simplement la pièce en attendant). Une envie de vivre, tout simplement…

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