Le concert de la Castafiore organisé à Bordeaux le 1er avril 2000, à l’initiative des « Pélicans noirs » et de Thierry Fouquet directeur du Grand Théâtre de Bordeaux, par Numa Sadoul a suscité une grande curiosité et réuni un public enthousiaste et fin connaisseur qui a rempli l’Opéra de Bordeaux. C’était, incontestablement, l’événement le plus important de la fin du millénaire. D’ailleurs la chaîne Mezzo a diffusé le concert en direct depuis le Grand Théâtre de Bordeaux mettant en vedette Michèle Lagrange dans le rôle de la Castafiore. Le même concert a ensuite été rediffusé par France 3.
Nous nous rappelons avec émotions des moments suivants :
- l’arrivée du roi Muskar XII à l’aéroport de Bordeaux –Mérignac où flottait, parmi les autres pavillons, le drapeau royal de la Syldavie,
- l’hymne Syldave interprété par les chœurs et l’orchestre National de Bordeaux Aquitaine, avec un texte de Michel Pierre,
- et la prestation convaincante de Michèle Lagrange et d’un Capitaine Haddock chantant Le soleil a rendez-vous avec la lune.
Ce soir-là le 1er avril -mais c’était un hasard – la Castafiore se produisait au Grand Théâtre de Bordeaux devant Sa Majesté Muskar XII, Roi de Syldavie, en uniforme de gala, tenant le fameux sceptre royal d’Ottokar IV… La diva fut parfaite, les figurants plus tintinesques que nature, et, lorsque retentit enfin l’air des Bijoux du Faust de Gounod – « Ah ! je ris… » -, le triomphe fut grandiose.
Dans la loge officielle, M. le Maire et Madame manifestèrent un contentement de bon aloi que partageaient visiblement ses invités d’honneur : Fanny, la veuve d’Hergé, et son mari anglais, Nick Rodwell, ainsi que Michel Serres, philosophe, académicien et grand ami du créateur de Tintin.
A noter également au même moment, deux expositions. L’une, à la salle capitulaire Mably, était consacrée au « Monde de Tintin » à travers les personnages dessinés, leurs terrains d’aventures et les objets du mythe. L’autre, au Musée d’Aquitaine, évoquait les relations d’Hergé avec l’Art majuscule. « Hergé et l’Alph-art » révèle le rôle quasi médiumnique du dessinateur de Tintin dans l’éperdu questionnement de l’art contemporain.
Jean-Claude Sire
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