Posts Tagged ‘tourisme

Art et tourisme à Aix _ la « mise en tourisme » des sites cézanniens (2)

02sept

Et maintenant, le récit de ma seconde visite aux sites de « création » cézanniens à Aix : celle de l’atelier du chemin des Lauves ;

en commençant par ce que je découvre sur le seuil de ce « dernier atelier » de Paul Cézanne ;
ce qui peut se voir dans le jardin ;
ainsi que ce que recèle
, ce mois de juillet-ci, le petit appentis adjacent au bâtiment _ sur deux niveaux _ de l’atelier (« de Cézanne ») lui-même…

avant la découverte de l’atelier en tant que tel,
à la très grande verrière ouverte sur le ciel…

En effet, la « réservation »
_ prise, le matin, à l’Office de Tourisme de la Rotonde _
prévoit que la visite
_ de l’atelier proprement dit, qui occupe, à l’exception de l’arrivée de l’escalier, tout l’étage _
commencera à 13h 30 :
les visiteurs _ il est 13h 20 _ patientent donc sur la petite terrasse bien ombragée devant l’entrée,
qui, assis sur des chaises devant quelques tables de jardin _ en train de « rédiger » quelques cartes postales, ou de se restaurer d’un sandwich ou de fruits _,
qui, assis sur la petite murette surplombant la partie (très arborée) du jardin qui s’étend en contrebas, vers le canal du Verdon qui longe _ toujours _
la propriété, un peu plus bas…
A l’ombre, les visiteurs récupèrent un peu de leur montée de la colline sous le soleil…

Juste devant la porte d’entrée du rez-de-chaussée du (petit) bâtiment,
se balance _ à la légère brise _ un panneau de plexiglas avec l’inscription :
« L’art m’emmerde » « Érik Satie« …
Tiens, tiens !!!

Je découvre alors qu’à l’appentis attenant, sur la gauche, au bâtiment de l’atelier lui-même,
« se tient » une exposition Ben
_ dont se reconnaît le graphisme
qui lui sert, en effet, de marque d’identification _ ou d’ersatz de « logo » ;
et ça marche, la preuve !.. Esse est percipi… _ visibilité, audibilité : le B-A BA de la « com » (audio-visuelle)…

Et, en parcourant la terrasse et ses environs immédiats,
je découvre bientôt d’autres panneaux en plexiglas se balançant légèrement, eux aussi, à la  brise,
dont celui-ci, toujours signé « Érik Satie » : « Si je rate, tant pis !.. C’est que j’avais rien dans le ventre !..«  (sic)…

Cela m’évoque le mot de Beckett, « tout frais » rapporté
_ juste d’hier, en mon petit voyage marseillais _,
en son atelier _ lui aussi !!! _, par Patrick Sainton _ me présentant son travail pictural personnel :
« Rater mieux« …

Une formule (oxymorique) autrement élégante
_ que celle de Satie (et de Ben Vautier…) _,
chez ce virtuose (Samuel Beckett) des formules elliptiques :
« Bon qu’à çà… »
avait été, en effet, sa fulgurante _ mémorable _ réponse
à l’enquête de Jean-François Fogel et Daniel Rondeau
pour un « supplément » _ qui a fait date _ au quotidien Libération :
« Pourquoi écrivez-vous ?« , en 1985…

Bref, « le style, c’est l’homme même« , retient-on de Buffon : celui de Ben,
et celui de Satie,
est assurément distinct
de celui de Beckett
et de Patrick Sainton ;
ainsi, à mon appréciation, que de celui de
Cézanne…

Bref, je préfère, à titre d' »exposition-animation » complémentaire à la visite _ attractive à Aix : un must ! _ de l’atelier de Cézanne, les pièces sculpturales de Jean Amado
réunies ici encore, dans le jardin de l' »Atelier Cézanne », comme à l’entrée de la bastide du « Jas de Bouffan »,
en un « Parcours d’Art » (selon une « idée » d’Alain Paire) :
« La Bogue« , « Le Manège« , « La Mama« , « Le Gardien« , « Le Château d’ocre« , « Vaugeisha« …

bref, je préfère les sereines _ et idiosyncrasiques _ pièces (de sculpture) de Jean Amado à ces provocations _ « conceptuelles » » ? _ de potache
de l’initiative du sieur Benjamin Vautier,
afin de « casser »
ce que pourrait avoir d' »hagiographique »
un « pélerinage » (« culturel » !), cézannien,
ici,
comme il put y avoir un « pélerinage wagnérien »
à Bayreuth _ cf Albert Lavignac : « Le Voyage artistique à Bayreuth« , publié en 1897 à la Librairie Delagrave…

A 13h30, les visiteurs gravissent le petit escalier conduisant à l’atelier proprement dit
occupant
presque tout l’étage.

L’atelier _ « un lieu de vérité« , intitule superbement Bruno Ely sa première très riche contribution (pages 26 à 41) _ est constitué d’une vaste pièce _ « de 8 mètres de long, 7 mètres de large et son plafond sur corniche se trouve à 4,50 mètres de haut » (page 36) _ aux murs « gris clair«  _ selon Marcel Provence ; ou « un gris neutre, indique Gerstle Mack » (toujours page 36) _
qu’inonde de lumière (et de ciel _ et du vert de l’olivette « presque de plain-pied » ; surtout depuis que les oliviers ont pris de l’ampleur : « certes taillée et entretenue, mais qui ne pouvait qu’avoir une incidence sur la lumière« ) une immense verrière _ de « 5 mètres de long sur 3 mètres de haut » (toujours page 36) _ ;
avec, à l’extrémité « droite de celle-ci« , une très haute fente : « une fente verticale, protégée par un portillon blindé, ménagée dans l’épaisseur du mur, permettait de passer les toiles de grands formats comme les « Grandes Baigneuses »… » (page 36) _ cf aussi l’article de Joseph J. Rishel « Verrière et fente à l’Atelier« , pages 70 à 73 de ce même album (du centenaire : 1902-2002) « Atelier Cézanne« , édité par la Société Paul Cézanne et Actes-Sud, en 2002 _ ;

fente
destinée
, donc, à laisser passer au dehors les toiles de très grand format
_ « monumentales« 
: 127,2 x 196,1 cm pour la toile de la National Gallery de Londres, par exemple _ qu’étaient les différentes « Grandes Baigneuses » de Cézanne :
« trois peintures tardives ont nécessité un tel aménagement pour leur permettre entrée et sortie de l’atelier sans qu’il fut nécessaire de les détacher de leur châssis et de les rouler » (page 72) ;

et qui « se trouvent respectivement maintenant à Philadelphie (NR 857),
à la collection Barnes de Marion (NR 856), Pennsylvanie ;
et à la National Gallery de Londres (NR 855)
 » : trois sommets de l’œuvre cézannien…


Joseph J. Rishel en conclut :
« Voilà au moins une référence datée (septembre 1902
_ achèvement de la construction de l’atelier du chemin des Lauves)
permettant d’attester qu’en s’installant à l’atelier des Lauves, le peintre planifiait les grandes œuvres
que dorénavant nous connaissons.
Peut-être avait-il déjà engagé un tel travail :
ne pouvant le poursuivre nulle part

_ pas à l’atelier, plus exigü, de la rue Boulegon _,
il envisagea l’atelier _ du chemin des Lauves _ avec cette fente pour un projet monumental. »

Quant à Philip Conisbee,
au chapitre « L’Atelier des Lauves »
du si beau _ et indispensable à tout « cézannien » ! _ « Cézanne en Provence« 
(livre _ publié par la RMN _
et expo : à la National Gallery de Washington, du 29 janvier au 9 mai ; et au Musée Granet d’Aix-en-Provence, du 9 juin au 17 septembre) de 2006 _
réalisé par Philip Conisbee et Denis Coutagne,

il précise et résume magnifiquement ainsi _ page 259 _ le développement _ pages 252 à 259 _ qu’il vient de consacrer à ces « Grandes Baigneuses » :

« « Les Grandes Baigneuses » sont les plus importantes œuvres provençales de Cézanne,
en raison des souvenirs, des émotions et des désirs qu’elles impliquent

_ voilà qui,
sans entrer dans quelque chose comme des implications (et arcanes) psychanalytiques,
mériterait certainement un commentaire (et une recherche) plus fouillé(s)… _,

peintes comme elles l’ont été dans l’atelier spécialement construit pour elles sur son sol natal.

Elles furent ce dont il rêvait,
une fusion harmonieuse d’un désir érotique incarné dans les figures humaines d’imagination
_ et non d’après modèles (nus) vivants… _ peintes de façon luxuriante
et placées dans un paysage présent et senti

_ dans une lumière doublement radieuse ! si je puis me permettre d’ajouter…

Ces peintures pleines de lumière
_ c’est même un euphémisme ; la lumière venant aussi de l’artiste lui-même, et pas seulement du ciel d’Aix ! _,
montrent comment Cézanne assimilait les leçons apprises alors
_ c’est-à-dire tout au long d' »une vie » (de soixante-trois ans en 1902),
elle aussi (telle la vie de Granet), cher Denis Coutagne,
« une vie pour la peinture« … _ ;

comment Cézanne assimilait les leçons apprises alors
d’après nature

_ le point est, lui aussi, crucial ! _,
par exemple durant ses visites au bord de l’Arc,
où il saisit l’éclat d’un reflet lumineux dans une aquarelle telle que
« Le Pont des Trois Sautets » (cat. 130 _ page 276 de l’album : dépourvue de personnages ; ni baigneuses, ni baigneurs…),
pour l’adapter à une rayonnante aquarelle représentant des nus jouant,
« Baigneurs sous un pont » (cat. 131 _ page 277, en vis-à-vis : le titre étant, alors, « Baigneuses sous un pont« ).

L’impression ouverte et aérée des « Grandes Baigneuses » de Philadelphie (fig. 13) _ poursuit Philip Conibee page 259 _,
avec son
_ = du tableau _ lumineux ciel bleu pâle,
doit sans doute beaucoup aussi

_ et voilà le point qui concerne notre atelier,
sa (grande) verrière et sa (haute) fente ! _

à la possibilité qu’avait le peintre de le _ = ce tableau ! _ faire entrer et sortir de l’atelier,
au point qu’on pourrait dire qu’elle
_ = cette œuvre-ci _ réconcilie parfaitement ses activités _ = de l’artiste peignant _ dans l’atelier avec celles _ toujours peignant _ de plein air,

son imagination et son expérience
_ « expérience » tout uniment d’homme et d’artiste, si intimement mêlés et tissés, l’homme et l’artiste, en cette vie si riche d’attention (« æsthétique », dirais-je, un peu pléonastiquement),
par les œuvres, par les pinceaux s’exerçant par « application » des touches de couleur sur la toile _ ;

son imagination et son expérience _ donc _ de la lumière dans la nature«  (page 259).

Pénétrer ainsi dans l’atelier « gris » _ cf Vincent Bioulès « L’Atelier gris de Cézanne » _
permettant _ au visiteur de l’atelier du chemin des Lauves _ de s’en rendre (si peu que ce soit) compte, d’une irremplaçable _ et mémorable, du moins je le suppose _ façon…

Tel me paraît être ici le « véritable » enjeu _ en un tel « lieu de vérité« , pour reprendre le si juste titre donné à la première (des pages 26 à 41) de ses trois contributions par Bruno Ely… _ d’un juste regard æsthétique, pour qui passe en un tel site…


Alors, comment s’est déroulée cette seconde _ après celle du « Jas de Bouffan » : la chronologie cézannienne étant même respectée _ ;
cette seconde « visite » ?

Au lieu du diaporama passionnant (et accompagné d’une très belle musique) de Gianfranco Iannuzzi,
et des interventions vivantes de la guide-conférencière Christiane,
deux jeunes filles
_ qui « surveillent » aussi ce lieu, dans lequel Marcel Provence a « religieusement  » « conservé » ce qui demeurait là de Cézanne
(après le décès de celui-ci, le 23 octobre 1906
et l’achat, en 1921, de l’atelier qui lui fut cédé par le fils unique du peintre, Jean-Pierre Cézanne ;
et une fois récupéré par la famille le plus précieux des œuvres et des objets personnels de Paul Cézanne) ;

quand, en 1921, Marcel Provence obtint de « veiller » _ sa vie durant (1892 – 1951) : ce qui fera trente ans _ au souvenir de ce génie aixois, si mal reconnu jusque là par les concitoyens de sa ville ;

deux sympathiques jeunes filles, donc, proposent de « répondre » à vos éventuelles questions,
en vous laissant le soin de regarder vous-même

tout seul

le bric-à-brac conservé et/ou accumulé ici,
qui peut vous « parler » de ce que « faisait » (= « créait ») ici même le peintre ;

pour peu que vous vous penchiez sur lui, ce bric-à-brac d’objets divers, et l’interrogiez  _ sinon, il demeure(ra) muet…

De fait, les amoureux de Cézanne « re-connaîtront » maint ustensile peint par le « maître »,
à commencer par le petit « Amour » de plâtre qui a pu être dit « de Puget« 
_ ce géant baroque marseillais (Pierre Puget : 1620 – 1694
cf l‘expo rétrospective de Marseille, au Centre de la Vieille Charité et au Musée des Beaux-Arts, en 1994-1995 : « Pierre Puget, peintre, sculpteur, architecte _ 1620-1694« , publié à la RMN) _ ;

« l’Amour en plâtre plusieurs fois peint par Cézanne, particulièrement vers 1895« ,
précise à propos de cet « Amour » Bruno Ely, page 106,
en sa seconde remarquable contribution, elle aussi, « L’Atelier au temps de Marcel Provence » (pages 78 à 117 de l' »Atelier Cézanne« )
_ cf par exemple « L’Amour en plâtre » (conservé à Londres, au Courtauld Institute), page 107,
ou « L’Amour en plâtre » (conservé au Nationalmuseum de Stockholm), NR 782, page 140 de l’album de l’expo de 2006, « Cézanne en Provence« …

« ce plâtre d’après Duquesnoy avait été attribué à Pierre Puget _ précise encore Bruno Ely, page 106 _ dont Gasquet fait dire à Cézanne : « il y a du mistral _ plutôt, me semble-t-il qu’avec une majuscule : « Mistral » !.. _ dans Puget »… » Et « le moulage de l’atelier est signé « François » _ le prénom de Duquesnoy (1597-1643) _ sur le socle » (toujours page 106 de l' »Atelier Cézanne« ).

Il n’empêche…
le regard se perd un peu
dans ce vénérable bric-à-bac cézannien _ peu ou prou _ ;

faute d’assez de « focalisation »
de notre part de « regardeur »-spectateur ;
pas assez « actif » ici
;

alors que nous aidaient à le devenir _ « regardeur-spectateur » en acte (et « en actes » ; les deux …) _
et le brillant, détaillé et judicieux diaporama (de Gianfranco Iannuzzi),
et les échanges vivants avec la guide conférencière (Christiane)
effectuant, par sa parole mobilisée, un riche mouvement de va-et-vient
entre les éléments physiquement présents du site
(du « Jas de Bouffan »)
et les œuvres de Cézanne élaborées ici même, en leur temps
;
dont la guide-conférencière recherchait, manuellement,
en tournant les pages de son cahier d’œuvres du maître ;
et nous montrait alors, les images

à regarder d’autant mieux…

Artisanalement,
et au rebours d’un produit « tout-fait » _ « packaged » _ se « déroulant » mécaniquement…

Il ne faut pas que tout soit trop « fini » _ cf le mot de Flaubert : « la bêtise, c’est de conclure » ;

et l’Art, nous en préserve, mieux que bien des « savoirs » trop _ faussement _ certains (= « arrêtés »), eux…


L’important, pour le voyageur-visiteur _ qui y passe, « itérativement », un minimum de temps _ est de passer
de la passivité consumériste
(mécanique _ comme sur des roulettes ou des tapis roulants : ce qu’offrent les technologies « automatisées » d’aujourd’hui ; quand il suffit de se brancher sur le disque ou le film, qui se déroule au rythme pré-programmé, c’est-à-dire sans nous…) ;
à l’activité (de son esprit, sollicité, et mobilisé, lui) ;

afin de (re-)prendre en quelque sorte, à son tour, le chemin
de l’œil _ face au motif _
et de la main _ face à la toile _
de l’artiste créant…


Comme ac-compagnant, alors, au présent de son « at-tention »

_ et si possible « intensive », « intensément » _

le « génie » _ tâtonnant _ du créateur que, lui-même, plus ou moins fébrilement, alors « cherchait »
en sa gestique
(assez cahotante et risquée :
Cézanne est connu pour avoir lacéré des toiles : à Bibémus, par exemple…) ;


cela nous renvoyant, encore une fois, à nouveau,
aux problématiques æsthétiques
de « L’Acte esthétique » selon Baldine Saint-Girons ;
et de l' »Homo spectator« selon Marie-José Mondzain…

Après ces deux _ petites _ analyses d' »impressions »
de deux visites de sites de création cézanniennes à Aix
, ce 21 juillet-ci, en l’occurrence,

il me reste à mener
_ en un 3ème et dernier volet de cet article _
une réflexion (de conclusion) un peu plus synthétique
et générale _ voire universelle _
sur Art et Tourisme
aujourd’hui…

Et qui pourrait « intéresser » les villes
_ dont Bordeaux et Marseille
(« avec » le pays d’Aix ;
ainsi que Toulouse et Lyon) _
encore en lice
pour le « label » de « capitale européenne de la culture » en 2013


Titus Curiosus, ce 2 septembre 2008

Art et tourisme à Aix _ la « mise en tourisme » des sites cézanniens (1)

31août

Sur la « mise en tourisme« 
_ une expression sous la plume de Michel Fraisset, en 2002
(in « Aujourd’hui l’Atelier Cézanne…« ,
dans la partie intitulée « Témoignages » de l’album « Atelier Cézanne« , édité par Actes-Sud et la Société Paul Cézanne,
à la page 176) _
des sites cézanniens d’Aix (et du pays d’Aix)…

Ou,
à partir de mon séjour _ riche de rencontres et découvertes ! _ à Aix-en-Provence du 19 au 23 juillet dernier,
un commentaire des formules de Michel Fraisset _ « Directeur de l’Atelier Cézanne, Adjoint de Direction, Responsable de la Communication » de l’Office de Tourisme d’Aix-en Provence _
précédant immédiatement l’intitulé (en cet article, sien) « La mise en tourisme de l’Atelier de Cézanne » ;
formules que voici :

« En 1969, l’Université cède à la Ville l’Atelier _ de Cézanne sur le chemin des Lauves _, qui devient « Musée Municipal Contrôlé » en 1979.
En 1997, une nouvelle étape est franchie. Par délibération du Conseil Municipal en date du 30 septembre 1997, la Municipalité confie la gestion de l’Atelier Cézanne à l’Office de Tourisme.
Crainte pour les uns, défi pour les autres… Tourisme et Culture allaient-ils faire bon ménage ?
 »

D’abord,
et en « avant-propos », en quelque sorte _ le lecteur un peu patient ne devrait pas trop, je l’espère, en pâtir ! _,
le cadre et le contexte de mon séjour de « découverte » d’Aix, en ce mois de juillet.

Je venais à Aix « rencontrer » (et « faire la connaissance » de visu de) Michèle Cohen, la directrice de la Galerie La NonMaison
_ NonMaison sise 22 rue Pavillon à Aix-en-Provence,
au sud-est de la cité intra muros _ si je puis dire, maintenant que ces « murs » sont « tombés » _, non loin de l’église Saint-Jean-de-Malte et du Musée Granet
(au quartier Mazarin ;
le bâtiment du Musée est contigu à l’église, dont il constituait une « dépendance » conventuelle) _ ;

Michèle que je ne « connaissais » jusqu’ici que par l’écrit (d’échanges de courriels)
et par la voix (de coups de téléphone)…

et par l’intermédiaire de (= grâce à) notre ami commun, Bernard Plossu
auquel j’envoie régulièrement ce que j’écris _ et qu’il peut lire entre deux « voyages », expéditions, marches, photographiques ;

et lequel a d’enthousiasmants projets (d’expositions photographiques : forcément !..)
avec Michèle,
en plus de l’expo « Bernard Plossu – Patrick Sainton : Ateliers parallèles »
qui s’est tenue du 12 janvier au 29 mars 2008 à la NonMaison… ;

Michèle m’ayant proposé d’intervenir en son cycle de conférences « voir ou entendre »
sur le sujet de la « rencontre »
,
sur lequel, « sujet », j’ai écrit un _ long _ essai, qu’elle a lu : « Cinéma de la rencontre : à la ferraraise« ,
ayant pour sous-titre « Ou un jeu de halo et focales sur fond de brouillard(s) : à la Antonioni » ;

je devais venir « donner cette conférence » _ « le NonArt du rencontrer » _ à Aix le 22 juillet ; mais Michèle a préféré reporter la rencontre _ avec les fidèles passionnés de La NonMaison _ à l’automne ;

et j’ai souhaité venir à Aix en juillet,
avançant même mon voyage (du 21) au 19 juillet, de façon à pouvoir _ aussi _ accompagner Michèle à la cérémonie de commémoration du dimanche 20 juillet au Camp des Milles ;

afin de « rencontrer » Michèle _ avec sa très rare qualité d’attention (« artistique ») _ autrement (et « mieux »)
que par courriel et coups de fil téléphoniques
, donc.


Bref,
séjournant à Aix
(avec passages aussi par Marseille, La Ciotat (ainsi que les Milles),
« à côté de » ce qu’avait _ déjà copieusement : et ce sera fastueux… _ prévu Michèle
_ à la Non-Maison,

à Marseille (merveilleux déjeuner aux Goudes, avec François Cervantès

_ lui-même merveilleux pilote d’une découverte panoramique de Marseille, depuis l’Estaque
jusqu’à l’île « des Singes » (l’île Maire, au cap Croisette),

en passant par le Vieux-Port, le Quai des Belges, la Criée,
un court (et remarquablement « parlant » :
tout, ou, en tout cas, beaucoup
est là !!!)
arrêt panoramique sur la baie _ somptueuse :
on comprend les Phéaciens d’avoir élu ce site d' »installation »-là !!! _
pour jeter un coup d’oeil au
_ remarquable : sur les « villages » dont se compose en fait Marseille _
Vallon des Auffes ;

Endoumes _ la villa de Roland Petit devant le Château d’If et les îles du Frioul _,
Le Prado, Bonneveine, La Pointe-Rouge, La Madrague-de-Monredon
_ tous noms qui ne vont pas tarder à me parler
(à partir de Granet,
par exemple celui de Jean-Antoine Constantin, son maître si décisif pour (toute) « une vie pour la peinture« , selon la si juste expression choisie par Denis Coutagne pour titre de son si beau livre ;
puis Cézanne lui-même) _ ;

Bref,
séjournant à Aix (avec passages aussi par Marseille, La Ciotat (ainsi que les Milles),
à côté de ce qu’avait prévu Michèle
_ à la Non-Maison,
à Marseille,

à La Ciotat,
au quai de gare à proximité immédiate _ deux cent mètres à peine, à pied, du camp (de transit vers Drancy, puis Auschwitz) _
au village des Milles,

je n’avais _ n’ayant nulle personne de ma famille
ou de mes connaissances
à « rencontrer » à Aix ou dans la région _
nulle contrainte d’obligation ;
et disposais donc, « royalement »,
de l’entière plénitude et souveraineté de mon temps
_ un temps de disponibilité à l’altérité


des choses, des lieux :
la ville d’Aix, d’abord et principalement
_ comme si j’avais rendez-vous, aussi (en plus de Michèle), avec elle : la ville !

afin d’en saisir, un peu, « quelque chose » : de son « génie »
singulier,
de ses « humeurs »,
de son idiosyncrasie,
de sa lumière
sur la couleur de ses crépis, de ses ombres dans les rues, ruelles,
ou sur l’ample esplanade de promenade _ à platanes _ du beau cours Mirabeau ;
ou sur les nombreuses et diverses et variées places et placettes de la cité des Comtes de Provence

_ et du « bon roi » René (1409-1480, fils de Louis II, duc d’Anjou, devenu éphémère roi de Naples, de 1435 à 1442, mais qui se préférait, Comte de Provence

_ à la mort de son frère aîné, le duc Louis III d’Anjou, en 1434 _,

dans sa bonne ville d’Aix, où « le bon roi » René mourut, le 10 juillet 1480) ;

ainsi que,
en matière de « disponibilité à l’altérité »,
une « disponibilité » à l' »altérité » de « rencontres avec »
des personnes

_ une ville étant aussi, et sans doute d’abord, « faite » _ « tissée » _ des « humeurs, aspects, allures, démarches _ en marchant, déambulant _ de ses habitants ;

et je vais en faire, de ces « rencontres » de « personnes » :
Madame Dominique Johner _ professeur d’Histoire de l’Art _, à la NonMaison, dès mon arrivée, le vendredi soir à 19h
(qui va nous parler _ Michèle est là _ de l’oeuvre de Jean Amado _ exposée en divers lieux d’Aix ;

Alain Paire _ qui est l’inspirateur et l’organisateur de ce « Parcours » de découverte de l’œuvre de Jean Amado _ 1922-1995) _ en sa librairie-galerie de la rue du Puits-Neuf ;

Christiane, la guide-conférencière « animant »,
de sa culture vivante et de ses photos d’œuvres de Cézanne,
la visite du « Jas de Bouffan »
_ principalement le « bassin » au lion et au dauphin
et l' »allée aux marronniers » de derrière le « Jas » _ ; et qui m’indique et la brasserie du Roi René : et le brasserie Léopold (qui me donneront pleine satisfaction) ;

Michel Fraisset,
quand j’allais rencontrer au sous-sol du remarquable Office de Tourisme,
2 Place du Général de Gaulle,
autrement dit, sur la très belle Place de la Rotonde, et sa vaste fontaine chantante,
au débouché spectaculaire du Cours Mirabeau ;

quand j’allais rencontrer,
grâce à l’amabilité-serviabilité des hôtesses de l’Office,
la responsable de la communication, Madame Bernadette Marchand :
je désirais indiquer (en mon futur article sur ma visite à Aix)
les auteurs de la très réussie animation vidéo (= diaporama) du Grand-Salon du « Jas de Bouffan » :
Gianfranco Ianuzzi, en l’occurrence, vais-je apprendre ; mais je n’avais pas eu le temps de le « saisir », au générique final du diaporama… ;

je reprends l’élan de ma phrase :

bref, je disposais « royalement »
de l’entière plénitude et souveraineté de l’organisation de mon temps de séjour à Aix
;

mon unique « projet », avais-je signalé à Michèle,
concernait une visite à l’expo Granet _ le Musée Granet ayant son jour de fermeture le lundi,
et ouvrant ses portes à 11 heures :
nous avions donc décidé d’aller en parcourir ensemble les galeries,
Michèle, moi-même
ainsi que Bernard Plossu si, toutefois, Bernard était rentré à temps de Spilimbergo (dans le Frioul, près d’Udine)
où il recevait un prestigieux prix de photographie italien
_ ce qui ne se fera pas ; à cause d’un retard de train quelque part sur le trajet de retour de cette Vénétie Julienne,
entre Trieste et Venise, au pied des Dolomites :

ma (longue) passion (et début de « connaissance » « un peu approfondie »…) de Rome _ ainsi que je l’annonçais en mon article d’ouverture de ce blog _ « le carnet d’un curieux » _, ainsi que ma lecture (rapidissime, elle, alors _ la veille de venir à Aix ! _, du « François-Marius Granet 1775-1849_ Une Vie pour la peinture » de Denis Coutagne, avec, notamment le brillant et, plus encore que brillant, très judicieux « avant-propos » _ ou plutôt « Préface » _ de Marc Fumaroli, m’offrant comme une un peu pertinente « introduction » à une visite « attentive intensive » de cette très riche _ sur trois niveaux de galeries _ exposition rétrospective de celui qui s’est accompli, en « artiste » (de paysages), à Rome, les vingt-sept années qu’il l’a, en long et en large _ comme seulement il convient ! _, « arpentée », ses carnets à croquis en permanence à disposition _ ainsi que le magnifique portrait de 1809, par Ingres _ nous le donne à regarder (ou « imaginer« ) : « Sous son bras, Granet tient un portfolio à son nom« , souligne Philip Conisbee, page 124 du  livre, « et l’on peut ici imaginer qu’il transporte quelques uns de ses croquis romains » _ ;

les ving-sept années que Granet, donc, l’a « arpentée », cette « belle Rome« , ainsi qu’il la nomme encore en 1830 dans une lettre à Ingres : « Il est bien vrai que je suis dans cette belle Rome où nous avons passé les plus beaux jours de notre vie » _ toujours page 124 de ce même, irremplaçable, livre de Denis Coutagne ;

(cf mon article « François-Marius Granet, admirable tremblement du temps, Aix, Paris, Rome« )…

Donc,
je disposais de mon lundi à Aix.


Ici commence le récit de ma découverte de quelques sites cézanniens
et du sujet de mon article : « Art et tourisme à Aix _ la « mise en tourisme » des sites cézanniens » ;
ce qui précède jusqu’ici

n’en constituant que le « pré-ambule » ;

« pré-ambule » à cette « ambulation », _ pedibus _
entre l’Office de tourisme,

le « Jas de Bouffan » _ la visite commentée (par Christiane) débutait à 11 heures _,

l’atelier (dit « Atelier de Cézanne » ; ou « Atelier Cézanne« ) du chemin des Lauves (visite à 13h30) ;

et quelques regards rapides sur quelques autres lieux cézanniens,

tel, par exemple son dernier domicile (à partir de l’automne 1999, après la vente du « Jas de Bouffan ») _ et lieu de son dernier souffle, le 23 octobre 1906, officiellement constaté à 7 heures du matin _ de la rue Boulegon, au numéro 23 de cette rue (dans laquelle se trouve aussi la banque qu’avait créée son père, transférée là en 1856 : au numéro 13…

L’excellent fascicule « Sur les pas de Cézanne » conçu, mis au point et diffusé par l’Office de Tourisme d’Aix-en-Provence, dénombre 34 lieux cézanniens à Aix _ avec plan détaillé (et commentaires efficaces de quelques lignes pour chacun de ces lieux)… Connaître le chiffre de diffusion quotidien, de ce fascicule serait à coup sûr, édifiant ; et selon les diverses langues de cette diffusion : ainsi ai-je remarqué, lors de mes divers passages à l’Office _ le premier des deux hôtels où j’ai logé (excellemment, les deux fois) étant, s’agissant de l’Hôtel de France, situé rue Espariat, tout proche ; l’autre était l’Hôtel Cardinal, à portée de voix, lui, et du Musée Granet, et de Saint-Jean de Malte, rue Cardinal… ;

ainsi ai-je remarqué _ ainsi que dans ces deux hôtels _, la proportion importante de visiteurs japonais ; n’hésitant pas à poursuivre plus avant _ par exemple, en remontant au pic du soleil _ vers les 14h 30 _ le chemin des Lauves (et le chemin de la Marguerite), vers la colline d’Entremont, à rechercher _ de leur regard, à leur tour _ les perspectives qui furent celles de Cézanne « peignant » son motif  _ « sacré » _ de la Sainte-Victoire…


Pour la visite des carrières de Bibémus, je m’y étais pris trop tard : si le départ (en bus : du parking des « 3 Bons Dieux« , assez éloigné lui-même du centre-ville d’Aix) avait bien lieu à 9h 45, il aurait fallu venir chercher la « réservation » bien plus tôt qu’aux alentours de 9h 15, 9h 30 à l’Office de Tourisme de la Rotonde ; et surtout se rendre pour cette heure-là à ces « 3 Bons Dieux« -là… : ce sera donc pour une autre fois…

Alors maintenant, mes « observations » sur ces deux visites _ et leur « organisation » par l’Office de Tourisme d’Aix-en-Provence _ au « Jas de Bouffan » _ route de Galice _ et à l' »Atelier Cézanne » _ du chemin des Lauves (désormais « Avenue Paul Cézanne« , au numéro 9)…

Je prends donc une réservation pour le « Jas de Bouffan » à 11 heures ; et une pour l' »Atelier Cézanne »  à 13 heures 30 ; et me mets en route vers la route de Galice, d’un bon pas…

Si le « Jas de Bouffan » se trouvait aux temps des Cézanne père et fils en rase campagne,
le lieu, avec sa ferme et de ses vergers, sur la route de Galice,
s’est trouvé bientôt « rattrapé »
par l’urbanisation galopante

depuis les 1899 de la vente de la propriété par Paul Cézanne et ses sœurs,
après le décès de leur mère (le 25 octobre 1897, à son domicile du 30 Cours Mirabeau),
après celui de leur banquier de père, mort à son domicile du « Jas de Bouffan », le 23 octobre 1886, lui…

Si Paul Cézanne a accepté de se défaire de ce lieu où il disposait d’un grand et bel atelier
:
avec une haute verrière, dépassant sur le toit ; bien que supprimée par les nouveaux propriétaires :
son aménagement sous les combles rompait l’ordonnancement tout classique du bâtiment
_ sur la gauche, quand on se trouve face à la (grande et belle) bâtisse XVIIIème, par l’allée (récente) plantée de peupliers ;

néanmoins, disposant de trois quart d’heure de patience,
après avoir eu tout le loisir de contempler de près les trois œuvres monumentales de Jean Amado disposées ici,
en une étape d’un « Parcours d’art Jean Amado » (qui s’achève ce dimanche 31 août même, je m’en avise…) :
« Le Doute et la pierre« , au milieu de l’étendue de gazon  que bordent les peupliers ;
et, juste devant l’entrée de la bastide :
« Les Degrés vertigineux »
et « Le Passage » _,

j’avais bien perçu une « anomalie » dans la frise (élégante) bordant le toit ;
« anomalie » qu’une photo ancienne
donnant à contempler l’état de la haute verrière (débordant sur le toit, donc…) de l’atelier de l’artiste,
m’a, plus tard, confirmée ;

si Paul Cézanne a accepté, en 1899, de se défaire de ce lieu où il disposait d’un si grand et bel atelier,
ce fut sans doute un peu plus que pour complaire à sa plus jeune sœur, Rose, et à son beau-frère, Maxime Conil _ qui avait besoin de « liquidités »…

Sans doute, Paul Cézanne a-t-il eu, aussi, des « raisons » de peinture _ et de choix de « motif », nous « souffle » Christiane : il avait peut-être « épuisé » les « vues » depuis le « Jas de Bouffan »,
et depuis Bellevue et Montbriand _ propriétés présentes ou anciennes (revendues) de sa sœur Rose et de son beau-frère Conil _
de (ou « sur ») la Sainte-Victoire,
qu’il cherche à peindre désormais « de plus près »
;

c’est probablement là une des raisons de l’achat par Paul Cézanne
d’une propriété sur le chemin des Lauves
,
puis de la construction sur ce lieu-là d’un atelier _ à immense verrière ! et à l’horizontale aussi, cette fois, et pas seulement en hauteur ! _,
proche de collines _ au-dessus d’Aix _ avec un angle de vue plus large et plus rapproché, à la fois, de (ou « sur ») la Sainte-Victoire ;

comme de ses « installations » à « Chateau-Noir » _ qu’il ne parviendra pas, toutefois, en dépit de son insistance, à se faire céder (par ses propriétaires : il n’en sera jamais qu’un partiel locataire…) _ ,
et dans les carrières de Bibémus,
auprès, parmi, dedans, au sein
des veines géologiques
d’où surgit le très imposant motif auquel l’artiste a décidé de « donner »

_ s’y glissant dedans (« dans les plis« , dirait un Henri Michaux) _

toutes ses dernières forces
afin de « s’y confronter » ; « l’affronter »
; « titanesquement », avec sa palette ; avec son chevalet ; et avec ses toiles _ comme nous l’a confié la passionnante guide-conférencière Christiane, peu après.

A 11 heures, les visiteurs, trois couples ainsi que moi-même,
sommes introduits dans le grand salon _ désaffecté du temps même des Cézanne, déjà… _,
que le père avait accepté de « laisser » à son fils (qui s’obstinait à la peinture !) comme un « premier atelier » ici ;
et que Paul Cézanne avait « décoré » de diverses peintures au mur,
depuis dispersées par les propriétaires, une à une, depuis 1899…

Nous sommes alors conviés à regarder un spendide diaporama (d’à peu près vingt minutes _ de Gianfranco Iannuzzi, selon le renseignement fourni par Bernadette Marchand en son bureau de l’Office de Tourisme ; bureau dans lequel je rencontrerai aussi Michel Fraisset…) ;

diaporama qui projette sur les murs _ et en musique (qui leur convient !) _
non seulement les images colorées des œuvres qui y furent déposées, en leur temps, par le jeune Cézanne ; mais d’autres, ensuite, avec toute l’évolution de sa palette, et de ses styles…

Soit une très belle instructive initiation au génie artistique, en un de ses ateliers, même, du maître aixois…

Puis, Christiane, la guide-conférencière, nous conduit à ce qui demeure accessible encore de la propriété du « Jas de Bouffan »

_ les anciens propriétaires, depuis, ayant conservé, sans la céder à la Ville, la propriété des bâtiments annexes (dits « la ferme« ) ; et une autoroute péri-urbaine
a « rogné » une partie des vergers ; et manifeste son incessant « bourdonnement » (de moteurs), là où ne régnaient, naguère, que les cigales et les oiseaux…

Mais nos déplacements autour du « Bassin » (rectangulaire), orné d’un lion et d’un dauphin,
puis dans ce qui demeure _ après tempêtes et vieillissement (et mort) des arbres de « l’allée des Marronniers » _ cézannienne, elle _ à la différence de l’allée, à l’entrée, des peupliers _ ;
sont éclairés par les images des œuvres éblouissantes de Cézanne que Christiane
nous montre
, en les recherchant, manuellement, artisanalement, l’une après l’autre, en tournant les pages, dans son recueil-classeur de photos des œuvres de Cézanne,
à la fois en les commentant, ainsi que leur histoire ;
et en nous invitant à les comparer avec ce que l’état de la végétation
_ et celui des constructions à l’alentour _
nous laisse(ent) apercevoir aujourd’hui…

C’est vivant, et passionnant ! Nous sommes comme conviés sur « les sentiers » mêmes « de la création » _ selon ce beau (et combien justifié !) titre que Gaëtan Picon avait donné à la collection qu’il avait créée aux Éditions Skira _ ;

d’autant que la guide-conférencière se fait une joie d’éclairer en un détail compétent les questions qui naissent alors en nos esprits…

La visite du « Jas de Bouffan » cézannien,
tel qu’il est nous est accessible _ sans meubles ; passablement délabré ;
nous fait ainsi nous ap-procher _ par le travail de l’esprit _ du travail cézannien
tel qu’il put être à l’œuvre ici…

Et la conjoncture qui fait que nous ne sommes, ce matin du 21 juillet à 11 heures, que sept visiteurs au « Jas de Bouffan »

ajoute aussi à l’impression d’être un « invité »
autorisé (par le maître
_ qui en était peu prodigue ; même à l’égard de ses nièces…) à contempler _ en silence _ quelque chose du travail se faisant _ something like « a work in progress » _ de l’artiste…

Un moment intense (et privilégié), donc…

La visite-conférence achevée,

et conversant un moment avec la conférencière, aux alentours de midi,

celle-ci me donne le nom de deux brasseries aixoises, qu’elle estime « recommandables » :
j’ai l’intention de déjeuner rapidement, si possible d’une agréable salade,
avant de gagner pour 13 h 30, à pied, l' »atelier » du chemin des Lauves…

J’ai la chance de prendre un autobus au vol, qui me dépose à la fontaine de la Rotonde,
d’où je gagne, rapidement, à l’autre bout du cours Mirabeau, l’excellente brasserie du « Roi René » _ et une excellente salade, en effet, et servie très rapidement ;

si bien que je « remonte » bientôt _ « plein nord » _ vers le haut de la ville _ la place de l’Hôtel-de-Ville, puis la cathédrale Saint-Sauveur,
pour gravir, passé sur la gauche l’ancien hôpital _ qui existait déjà du temps de Cézanne _, le chemin des Lauves _ l' »Avenue Paul Cézanne » _ sous le soleil ;

et me trouver à 13 heures 20 sur le seuil du « dernier atelier » de Paul Cézanne…

La suite _ la visite de l' »Atelier Cézanne » ; et une réflexion de synthèse sur « Art et tourisme _ à Aix, et ailleurs » :

à venir en un second volet…

Titus Curiosus, ce 31 août 2008

Parcours d’art à Aix (préambule)

06août

A partir de la visite _ le 21 juillet dernier _ de deux site cézanniens : le Jas de Bouffan et l’Atelier du chemin des Lauves, à Aix-en-Provence,
une petite réflexion sur le rapport entre « tourisme » et « acte esthétique »
_ toujours à partir des analyses si remarquables et de Marie-José Mondzain (dans « Homo spectator« ) et Baldine Saint-Girons (dans « L’Acte esthétique« ), ainsi que les pistes ouvertes par Yves Michaud (passim, et notamment « L’Art à l’état gazeux : essai sur le triomphe de l’esthétique« )…

Je peux entrer dans ce propos _ en ce « préambule« , et au sens littéral (d’avant « dé-ambulation« ) à ce qui sera ensuite l’article proprement dit _, qui me trotte dans la tête depuis ma double visite (au Jas de Bouffan et à l’atelier des Lauves _ Lauves : quel beau mot !) ce 21 juillet,
par ces échanges de mails alertes
avec Bernard Plossu
et avec Alain Paire :

De : Titus Curiosus
Objet :     Un passionnant échange hier avec Alain Paire, sur l’idée de « Parcours dans la ville » !
Date :     1 août 2008 08:44:31 HAEC
À : Bernard Plossu

Hier, un échange de mails passionnant avec Alain Paire.

Le voici, tel quel.

Je vais rédiger plusieurs articles sur Aix _
et le premier sur le rapport entre « expérience esthétique » et « tourisme »
(autour du travail de Michel Fraisset
;
mais aussi de Marianne Bourges ;
et d’Alain Paire, donc)…

Je commence à avoir un petit réseau aixois…
et cela par la vraiment « merveilleuse » _ ainsi que tu l’appelles si justement !!! _ Michèle…
Elle me classe, elle, dans la catégorie des « passeurs » :
wow, comme tu dis si bien !…

Bref, je me régale ;
et suis assez impatient de revenir à Aix cet automne…

J’espère bien, aussi,
assister à une représentation à la Friche

_ à Marseille _

de « Dernier quatuor d’un homme sourd »
(aux Editions Lemeac, en 1985) du non moins merveilleux François Cervantès…
La séance de répétition des acteurs
avec les musiciens _ dont l’altiste Alain Trésallet _
à laquelle je me suis un peu « mêlé »
a été assez formidable.

François est passionnant, lui aussi.
Il me semble que  nous nous connaissons de toute éternité.

Et c’est aussi grâce à toi, tout cet « enchaînement » d' »évidences »…

Titus

De : Titus Curiosus
Objet :     Rép : Site RUE 89 MARSEILLE / ARTICLE ANDRE MASSON ET LE THEATRE/ exposition sur le Cours Mirabeau.
Date :     31 juillet 2008 08:30:16 HAEC
À : Alain Paire

Merci beaucoup de votre envoi (« http://www.galerie-alain-paire.com »), qui prolonge magnifiquement
et notre petite conversation aixoise (mardi 22 juillet),
et ma méditation en cours à propos de mon (trop court) séjour à Aix.

D’abord, bravo pour ces articles, qui nous font pénétrer avec élégance et justesse dans la foisonnante vie artistique aixoise.

Les photos du studio Ely (http://www.rue89.com/marseille/festival-daix-en-provence-soixante-ans-de-souvenirs) sont belles et infiniment parlantes ;
et votre texte passionnant (autour de Lilly Pastré, puis le témoignage d’Edmonde Charles-Roux) :
la vie de l' »atelier de musique » (= le festival) qui s’improvise alors (Mozart, Rosbaud, Rosenthal, avec Gabriel Dussurgé) est éminemment éloquente..
Et la grâce fut simplement au rendez-vous : d’être ainsi désirée (par de vrais « amateurs« , et leur passion constructive), elle a daigné venir…

cantatrices-aix.jpg

La retenir, la faire revenir, est ensuite le désir permanent (et plus ou moins fluctuant) des successeurs des initiateurs.
Et qui dépend de la qualité des désirs de ces successeurs…

20080703milhaud.jpg

Faire durer (une « institution », comme une relation : une amitié, un amour) n’est pas forcément toujours facile ; détruire l’est combien davantage !
Ainsi Bordeaux a « tué » son « Mai musical » (ainsi que son « Sigma« ) : est-ce stupide !!! Faute d’assez d’amour (ou pas d’amour du tout !) de quelques décideurs-financeurs…

Je suis passé devant le pavillon Vendôme, mais n’y suis pas entré : si j’avais « su » qu’y était visible pareille expo, j’y serais accouru…
Ici, on peut regretter un défaut de « manifestation », d' »affichage » ; ou d’attention de ma part…
Vous le réparez (un peu) par votre article ;
le catalogue édité par Actes-Sud (« Festival d’Aix 1948-2008 » _ entretien d’Edmonde Charles-Roux avec Laure Adler, textes de Bruno Ely, Bernard Foccroulle et Bruno Roger aux éditions Actes-Sud) étant, lui, disponible ; je me le procurerai…

L’article sur Masson (http://www.rue89.com/marseille/la-merveilleuse-fureur-du-peintre-andre-masson-au-service-du-theatre) est aussi très intéressant.
J’ai pénétré dans l’espace du Conseil Général, cours Mirabeau, le nom de Masson (bien « affiché », lui, sur la porte) me « parlant » plus que positivement…
Personnellement, je ne suis pas « fanatique » du surréalisme ;
et j’ai été plus « intéressé » que séduit par ce
(plutôt de la documentation que des œuvres valant par elles-mêmes, m’a-t-il alors semblé)
qui y était exposé : je manquais donc d’empathie minimale…
Tant pis pour moi… Même si Masson peut être merveilleux, je l’ai déjà expérimenté.

La rencontre, pour « réussir », requiert aussi la qualité du désir du regardeur _ pour reprendre le mot de Michèle Cohen…
Toute critique doit _ élémentairement _ en avoir conscience.

L’article Amado (http://www.rue89.com/marseille/quand-le-sculpteur-jean-amado-rencontre-paul-cezanne) m’a beaucoup intéressé ; de même que son œuvre, qui m’a séduit.

vaisseau-amado2.jpg

Je trouve assez stupide le commentaire (laconique) du blogueur (amateur de Rodin : comme si aimer Rodin excluait d’aimer Amado !)
qui n’a pas envie de « toucher » ces sculptures (de Jean Amado : les « voir » lui suffisant) :
il est bien évidemment hors jeu… Tant pis pour lui.
A-t-il vraiment, alors, quelque chose de consistant à « dire » ? Pourquoi proclamer alors n’importe quelle opinion ?..
Mesure-t-il sa « responsabilité » à l’égard et de l’artiste, et de ceux qui se mobilisent pour son œuvre ?
Notre époque souffre (et passablement, hélas) de l’opinionite
Même si Jean-Paul Michel me rassure (un peu) en m’affirmant qu’il en a toujours été ainsi,
et que les 1500, ou 2000, personnes qui, bon an, mal an, « regardent » (et « écoutent » ; et « lisent« ) vraiment _ parce qu’ils, ou elles, « aiment » _,
finissent par l’emporter
(dans ce qui se sédimente peu à peu _ en dépit des doctrinaires hors (notre) sujet (du moins), tel Bourdieu, dans « La distinction _ critique sociale du jugement » ; pour une analyse sociologique plus fine, lire Nathalie Heinich : « La sociologie à l’épreuve de l’art. Entretien avec Julien Ténédos« , 2 t., Aux lieux d’être, 2006 et 2007 _ ; dans ce qui finit par se sédimenter, donc, comme « goût » davantage _ objectivement, et non sociologiquement _ « légitime« ) au regard un peu mieux distancé de la postérité,

contre la foule majoritaire et massive des aveugles et sourds (non pertinents _ cf la parabole du tableau de Breughel _ jusqu’à la fosse où ils s’en-traînent, à basculer, chuter, les uns les autres) :
en attendant, il faut se coltiner ce
(= la purée de pois, le brouillard du brouillage)
qu’entraîne aussi le règne des « parasites »
_ qui tiennent le haut du pavé (et médiatique) au présent…

Je consacrerai un article sur mon blog à Jean Amado,
pour lequel vous vous mobilisez, cher Alain Paire :
une découverte importante assurément pour moi.

Quant à l’article (http://www.rue89.com/marseille/quand-ben-s-enferme-dans-le-cabanon-de-cezanne) sur la « verrue » Ben
« OCCUPANT »

_ qu’on y mette les connotations qu’on voudra _
l’appentis adjacent au pavillon du chemin des Lauves,
il apporte de l’eau à mon moulin,
et je vous en remercie…

D’abord, j’y reçois un complément aux réponses déjà obtenues : qui est donc responsable de pareille « verrue » en ce lieu ?
Pas seulement Michel Fraisset _ comme il m’a été indiqué à l’Atelier Cézanne _
où je m’en étonnais : à partir de l’inscription _ sur plexiglass _ « L’art m’emmerde » (signée Erik Satie) placée à la porte même de l’Atelier !!! ; et plus loin, dans le jardin, toujours d’Erik Satie : « Si je rate, tant pis, c’est que j’avais rien dans le ventre… »

(à comparer, j’ai pu le dire le lendemain à Michel Fraisset, avec le mot de Samuel Beckett que m’avait donné, la veille, en son atelier, à Marseille, Patrick Sainton : « rater mieux » ! ) _ ;

mais aussi Andréa Ferrol…
Je conserve pourtant un souvenir attendri de l’interprète généreuse de Marco Ferreri (dans « La Grande Bouffe » en 1973)…
Nos goûts nous jugent, avant qu’ils ne jugent leurs objets : ne pas trop le perdre de vue…

Ensuite, pourquoi imposer à Cézanne
_ si jaloux des conditions de sérénité de sa création ici ! _
la proximité d’individus que Cézanne ne « passionne » pas (sic) ?
Et qui « raisonnent » (ou « résonnent » ?) en terme de « slogans » (sic)
et selon le critère du « novateur » réduit à ce qu’en retient le public _ l’audimat (= TF1 !!!)…
Même si « Ben se pose _ sic _ en communicateur ainsi qu’en philosophe égotiste
plutôt qu’en artiste
 » _ on est rassuré !
Pour Ben, « Poulbot, tu comprends, dans le monde entier, il est plus célèbre que la Sainte-Victoire !« …
Voilà où mène le cancer des « communiquants » et de la communication
(= la pub, le marketing, l’empire de la vénalité _ soumise au « divin marché« , comme le qualifie Dany-Robert Dufour)…

J’ai terminé hier la lecture de l’album « Atelier Cézanne«  _ quelle richesse ! (par les contributions de James Lord _ est-il assez « honoré » à Aix ? j’ose le souhaiter ! _, Philippe Cézanne, Bruno Ely, Marianne Bourges, Michel Fraisset) _ paru en 2002 (et édité par Actes-Sud) ;
et vais rédiger maintenant un article sur l’articulation (= « rencontre » !) entre l' »émotion esthétique » (cf « L’Acte esthétique« ) et le tourisme…

Je trouve le travail de Michel Fraisset à l’Office de Tourisme d’Aix très intéressant
Notamment la piste de « Parcours » de découverte d’œuvres et de lieux (et leur « tissage », en fonction du « génie du lieu« )…
Et après tout, chacun a « droit » à quelques erreurs (Ben dans l’appentis de Cézanne, comme le loup dans la bergerie)…
Vouloir « animer » l’espace de création de Cézanne en faisant appel à des créateurs contemporains, pourquoi pas ! magnifique levain :

les artistes ont besoin, en effet, qu’on les expose…
Mais pas n’importe qui, n’importe quoi, n’importe où…
car il y a aussi des impostures en art ;
et Ben en est une, à mes yeux du moins…

Mon article portera d’ailleurs sur la différence _ ressentie _ de la visite du Jas de Bouffan
(magnifique, par une guide-conférencière remarquable : Christiane ;
et avec une vidéo de très grande qualité _ de Gian-Franco Ianuzzi _, qui nous porte _ vraiment _ à la rencontre de l’œuvre de Cézanne) ;
et la visite de l' »Atelier Cézanne«  _ un raccourci (anglo-saxon ?) peut-être discutable _
sans présentation autre que rudimentaire (de jeunes filles qui ne sont pas guides-conférencières : débrouillez-vous à regarder (tout seuls) !..).
Aller « à la rencontre » d’une œuvre comporte des conditions _ de désir (et amour), notamment…

Et il me semble que Marianne Bourges s’y montrait assez sensible…

Bref, de quoi réfléchir _ et mettre en place
Si la « satisfaction du public » est un critère (de « client« ) _ dixit Michel Fraisset page 178 de l’album « Atelier Cézanne » de 2002 _,
j’exprimerai mon point de vue sur mon blog
D’autant plus que je partage pleinement _ et c’est un euphémisme _ l’objectif de faire découvrir par un parcours actif
(et de la marche !)

Les pavés « Cézanne » sur le sol d’Aix pour guider les pas de la découverte de ses sites

sont aussi une magnifique idée…

Je suis une fois de plus trop long.

Merci en tout cas de votre envoi.

Titus Curiosus

Et aussi :
De : Titus Curiosus
Objet :     Marianne Bourges (+ blog « En cherchant bien » sur mollat.com)
Date :     31 juillet 2008 09:44:43 HAEC
À : Alain Paire

Encore une question, cher Alain Paire :
l’article de Marianne Bourges m’a beaucoup (et c’est un euphémisme) intéressé _ toujours en cet album « Atelier Cézanne » de 2002 :
pourrais-je la joindre ?
Aix bénéficie-t-il toujours de sa présence ?

Page 172 de son article dans l’album « Atelier Cézanne » de 2002,
Marianne Bourges écrit à propos du « déplacement » des œuvres « demeurées sur place » à l’Atelier :
« leur déplacement a entraîné quelque peu un certain infléchissement du sens premier de l’appellation très spécifique de Musée contrôlé (sic)
qui était attaché à leur présence :
l’Atelier de Cézanne
(re-sic) est devenu chose à office de tourisme »

Page 176 du même album « Atelier Cézanne » en 2002, Michel Fraisset donne cette information-ci :
« Par délibération du Conseil Municipal en date du 30 avril 1997, la Municipalité confie la gestion de l’Atelier Cézanne _ le « de » ayant disparu… _
à l’Office de Tourisme » _ avec deux majuscules : à « Office » et à « Tourisme ».
Et il commente :
« Crainte pour les uns, défi pour les autres. Tourisme et Culture _ avec majuscules équivalentes (qu’en dirait Michel Deguy ? si justement sourcilleux, à propos du « culturel » :

cf, par exemple, les pages 209 et 210 de « Au jugé« , aux Editions Galilée en octobre 2004 ;

et aussi sa brillantissime conférence _ un grand moment ! _ le 15 février dernier dans les salons Albert-Mollat de la librairie Mollat à Bordeaux, à l’invitation de Jean-Pierre Moussaron) _
Tourisme et Culture, donc, allaient-ils faire bon ménage ?« .
Et Michel Fraisset intitule la phase suivante de son article (ou « rapport d’activité ») : « La mise en tourisme de l’Atelier de Cézanne » (le « de » ayant ré-apparu…). On appréciera l’expression de cet en-tête de chapitre ; j’y reviendrai.

L’argumentaire de l’article (précédé de l’annonce « Les Faits » _ tel en un « Rapport« , donc) étant fort intéressant,
et détaillé en chapitres : « La Communication« , « L’Animation« , « La Commercialisation » et « La Gestion« .

Et j’ai pu constater l’excellente efficacité de cet Office de Tourisme :
reçu par Bernadette Marchand,
j’ai pu bavarder un peu avec Michel Fraisset…
Et nous avons parlé rapidement (et avec assez d’humour) de l’expo Ben…
Michel Fraisset est très sympathique

Bien à vous

Titus Curiosus

Ps : avez-vous jeté un oeil sur mon blog sur mollat.com ?
« Attraverso Milano » et « Probité et liberté de l’artiste »
concernent l’ami Bernard Plossu…

Et voici sa réponse (à ces deux mails) :
De : Alain Paire
Objet :    Expositions Jean AMADO, Jean-Pierre BLANCHE et Anne-Marie JACCOTTET. Aux archives départementales, exposition « André Masson/ Georges Duby / Aix en Provence 1948/ 1968″.
Date :     31 juillet 2008 17:19:21 HAEC
À : Titus Curiosus

Cher ami, vos réactions sont salubres.
Oui, Michel Fraisset est un créatif de très bonne compagnie.
Mais je réclame pour moi le brevet d’invention du « Parcours dans la ville« ,
c’est un projet déposé par mes soins
dont il s’inspire remarquablement.

Ben n’a pas seulement des défauts,
j’avais peut-être encore plus de prévention contre lui avant de converser avec lui,
il n’a pas besoin d’avocat pour défendre sa cause.

Marianne Bourges est un personnage insolite, elle vient souvent converser en ma galerie, et on peut lui écrire.

J’attends les nouvelles aixoises et ciotadiennes de votre blog-mollat que j’ai déja plusieurs fois parcouru
Cordialement, alain paire

Voilà.

Passionnant, non ?

Titus

Réponse de Bernard :

De : Bernard Plossu
Objet :     Rép : Un passionnant échange hier avec Alain Paire, sur l’idée de « Parcours dan…
Date :     1 août 2008 17:19:53 HAEC
À : Titus Curiosus

wow , pas – sion – nant  !
comment tu fais ?
t’es pas crevé par la chaleur ?  moi si ….
plo

Et encore cet échange-ci :

De : Titus Curiosus
Objet :     Rép : comment tu fais ?
Date :     1 août 2008 18:30:18 HAEC
À : Bernard Plossu

J’aime « écrire », quand je suis bien concentré…

Ecrire à quelqu’un m’aide aussi beaucoup.
surtout avec des correspondants eux-mêmes passionnés.

En ce moment,
j’écoute diverses versions du dernier quatuor (opus 135) de Beethoven : passionnant aussi…
_ par les Vegh et par les Budapest, surtout : les deux sont prodigieux de sensibilité ;
les Berg m’ont moins touché (trop « léché », ou lisse, en surface) ;
de même que les Hungarian (bien trop rapides : on dirait qu’ils déchiffrent ; ou/et expédient…) ;
mais je ne connais pas (encore) la version des Prazak…

Quelle légèreté dans la gravité en cette œuvre finale ; quelle politesse _ devant l’abyme _ pour y venir danser et chanter aimablement au bord…

J’ai essayé de joindre Marianne Bourges à Aix ; mais elle est en vacances,
m’a très gentiment répondu une dame qui peut être sa mère, en prenant note avec grand soin de mon appel…

J’ai du pain sur la planche, avec ces articles ; il faut que je sois bien concentré ;
souvent le matin à 5 heures…

Quand j’aurais rédigé mon article,
je l’enverrai à Michel Fraisset
avant de le publier.
Je l’ai trouvé fort sympathique ;
et d’abord très efficace _ sur le terrain _ à Aix…

L’Office de Tourisme tourne à plein. Et les Japonais grimpent allègrement _ au propre comme au figuré _ vers Entremont pour appréhender de visu proprio le regard de Cézanne (d’un peu plus haut que le dit « Portail des Peintres« ) sur la Sainte-Victoire… Heureusement, voici une fontaine (et ombragée) sur le chemin de la Marguerite, face à la sainte montagne… Je m’y abreuve deux fois : à l’aller et au retour…

Titus

Voilà pour cette sorte de « préambule » à l’article.

Titus Curiosus, le 3 août

Photographies « Cantatrices » et « Darius Milhaud » © Studio Ely ; et « Le doute et la pierre au Jas de Bouffan » © Alain Paire

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur