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Et pour prolonger l’enchantement Babayan, fondre de bonheur en l’écoutant interpréter, en 1992, un confondant tendrissime « Gaspard de la nuit », absolument dépouillé du moindre maniérisme et hystérisation ; soit la perfection même du très pudique en son expression jeu ravélien…

16sept

Et pour prolonger l’enchantement Babayan _ cf mon article d’hier « «  _,

fondre absolument de plaisir _ que dis-je ? fondre de bonheur ! _ en l’écoutant interpréter, en 1992, un confondant tendrissime « Gaspard de la nuit » en un sublimissime podcast de 23′ 46 _ de toute urgence l’écouter ici ! _, absolument dépouillé du moindre maniérisme et hystérisation : soit la perfection même, comme jamais, de l’infiniment pudique en son expression jeu ravélien…

Quel artiste !

Et c’est Ravel en personne qui vient, sous les doigts de Sergei Babayan sur ce piano, nous parler ici…

 

En 1992, Sergei Babayan, né le 1er janvier 1961 à Gyumri, en Arménie, avait tout juste 31 ans…

Quelle intelligence supérieure, déjà, de cette œuvre si exigeante pourtant _ et si souvent hystérisée par les interprètes… _ qu’est « Gaspard de la nuit« …

C’est bouleversant : écoutez et ré-écoutez encore ici

Ravel est bien là tout entier présent…

Admiration !!!

Et encore _ en quelque sorte en bonus _ écoutez ici le podcast (de 12′ 05) de Sergei Babayan interprétant, toujours  en 1992, « La Valse » de Maurice Ravel _ un  poil trop retenu, ici, cependant, peut-être, du moins à mon goût ; et donc un cran au-dessous de son bouleversant de tendresse pudique « Gaspard de la nuit«  ; mais vous pourrez en juger par vous-même…

Comment de tels enregistrements de Sergei Babayan _ ici au sein du CD « Ravel, Liszt, Prokofiev » du label Connoisseur Society 41 95 paru en 1993, et demeuré confidentiel… _ ont-ils pu demeurer jusqu’ici aussi …confidentiels ?!?

Et dire que, pour ma part, il m’a fallu attendre, au mois de juin dernier, le choc du sublimissime CD Deutsche Grammophon « Rachmaninoff for two« , avec Daniil Trifonov _ cf l’enthousiasme dithyrambique de mon article «  » du 15 juin dernier _, pour découvrir enfin l’existence, à l’oreille, de ce prodigieux passeur de musique au piano qu’est ce génial Sergei Babayan…

Qui ne fait donc pas _ ou du moins pas assez… _ son travail de partage de ses émotions musicales ?…

Ce lundi 16 septembre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

Le plus qu’admirable art de dire (et chanter) de Julian Prégardien, avec l’admirable art de l’accompagner au piano de Kristian Bezuidenhout, en un admirable très marquant CD Harmonia Mundi « Die schöne Müllerin » de Franz Schubert…

27août

Ne manquent certes pas d’innombrables interprétations au CD de « Die schöne Müllerin » de Franz Schubert D. 795 ;

et je n’énumérerai pas, pour commencer ici, celles de ma  discothèque personnelle…

Mais il me faut absolument insister, d’entrée, sur le niveau de choc d’admiration éprouvé dès la première écoute de cet extraordinaire CD Harmonia Mundi HMM 902739, par la grâce de Julian Prégardien, ténor, et Kristian Bezuidenhout à un fortepiano de Christoph Kern, de 2019, d’après un Conrad Graf, à Vienne, en 1825, en un enregistrement réalisé à Stuttgart en novembre 2023…

A-t-on déjà joui d’un tel degré de perfection de l’art du dire et du chanter, et du jouer, dont font ici preuve et Julian Prégardien et Kristian Bezuidenhout ?..

Je ne peux donc qu’abonder pleinement dans ce qu’en commente en son article de Discophilia le cher Jean-Charles Hoffelé en son article de vendredi 23 août dernier « Aède« ,

que voici :

AÈDE

Julian Prégardien le sait bien, le narrateur-acteur de La Belle meunière _ de Franz Schubert, D. 795, sur un poème de Whilhelm Müller… _ est un poète, qualité qui le destine plus encore aux ténors qu’aux barytons, Aksel Schiøtz, Ernst Haefliger, Fritz Wunderlich l’ont prouvé chacun dans leurs nuances. Celles du nouveau venu sont emportées par cet élan _ oui _ que le timbre, toujours juvénile _ Julian Prégardien est né à Francfort le 12 juillet 1984 _, autorise : la passion le brûle, la désillusion le détruira, tant de drame qui font le mot égal de la note _ voilà, voilà ! _, et la note elle-même soumise à un espressivo qui pimente le texte, dans le soutien exact et lui aussi très orné de la belle copie d’un Graf que touche _ admirablement, lui de mêmeKristian Bezuidenhout _ né, lui, en 1979, en Afrique du Sud _ avec cet alliage de brio et de sensible _ oui _ qu’il mettait déjà à ses autres Schubert pour Mark Padmore.

Voyage fascinant, et qui renouvelle _ vraiment, en effet ! _ une œuvre courue, écoutez seulement le récit _ sublimissime, oui _ de Morgengrüss _ à défaut, regardez ici la vidéo (de 0′ 58) de cet extrait de « Der Neugierige« , à la plage 6 du CD… _, cet art de faire entendre différemment, plus encore par une volonté artistique que par le simple recours aux ossias.

Troublant au possible, comme le sera son Possente spirto où il ose la même intensité, le même espressivo, mais d’un chant à revers des virtuosités voyantes d’un Nigel Rogers. La prière au bord des Enfers se déploie à la lisière de l’espoir et de la fureur, cette fureur qu’il aura laissé exploser dans un Tu sei morta d’anthologie. Musique de mort, quel contraste avec son ivresse encore si proche qui lui faisait oser un Vi ricorda o bosch’ombrosi d’une folle insolence.

De Schubert à Monteverdi, il n’y aurait donc qu’un pas pour cette voix dont l’art est tout espressivo ? Cela pourra sembler vertigineux à certains, mais offre un portrait du poète monteverdien saisissant, rappelant l’audace mêlant chant noble et douleur humaine qu’y avait osé Eric Tappy, posant alors un modèle inaltéré.

Autour de Julian Prégardien, Stéphane Fuget dresse plus que des décors : la narration est dans son orchestre sombre, intense, qui, atteint au sublime pour les Enfers, et ose toutes les fantaisies des deux premiers actes. Il sait marier les fêtes madrigalesques des bergers à leurs lamentations, encorbelle les amours d’Orfeo et Euridice avec des myriades de timbres subtils, détaille les débats des Enfers (la Proserpine de Marie Perbost proche du sublime, mais tous font un quatrième acte exceptionnel), conduit à l’élévation finale dans cette alliance de la douleur et de la consolation qu’apaise le dialogue déchirant entre le père (Cyril Auvity, quel Apollon) et le fils.

Gravure magique, portée par une équipe de chant qui magnifie le second volume de cette trilogie Monteverdi de première force. Que nous réservera L’incoronazione di Poppea ? En attendant, je vais reprendre leur version d’Il ritorno d’Ulisse in patria.

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LE DISQUE DU JOUR

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Franz Schubert (1797-1828)


Die schöne Müllerin, D. 795

Julian Prégardien, ténor
Kristian Bezuidenhout,
pianoforte
Un album du label harmonia mundi HMM902739

Claudio Monteverdi (1567-1643)


L’Orfeo,
SV 318

Julian Prégardien, ténor (Orfeo)
Gwendoline Blondeel,
soprano (La Musica, Euridice)
Marie Perbost, soprano (Ninfa, Proserpina)
Eva Zaïcik, mezzo-soprano (Messaggiera, Speranza)
Cyril Auvity, ténor (Apollo, Eco, Un pastore, Un spirito)
Luc Bertin-Hugault, baryton-basse (Plutone, Un pastore, Un spirito)
Luidi De Donato, basse (Caronte, Un spirito)
Vlad Crosman, baryton (Un pastore, Un spirito)
Paul Figuier, contre-ténor (Un pastore)

Les Epopées (Chœur & Orchestre)
Stéphane Fuget, direction


Un album du label Château de Versailles Spectacles CVS103

Photo à la une : le ténor Julian Prégardien – Photo : © DR

Tout simplement admirable !

Ce mardi 27 août 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’adorable récital de Lieder avec orchestre « Im Arm der Liebe » de Juliane Banse, en un CD BR Klassik paru en 2017 : Joseph Marx, Walter Braunfels, Erich-Wolfgang Korngold, Hans Pfitzner…

26août

Découvert une fois encore, en cherchant bien, parmi la malle au trésor des CDs soldés cet été 2024 par mon disquaire préféré,

c’est un absolument adorable récital de Lieder avec orchestre titré « Im Arm der Liebe » de la soprano Juliane Banse, avec le Münchner Rundfunkorchester placé sous la direction de Sebastian Weigle, que le CD BR Klassik 900322 « Im Arm der Liebe » paru en 2017 _ enregistré à Munich les 26 et 27 mars et du 10 au 12 décembre 2015 _ nous offre à découvrir,

avec des Lieder rares et jusqu’ici très peu enregistrés des compositeurs Joseph Marx (Graz, 11 mai 1882 – Graz, 3 septembre 1964), Walter Braunfels (Francfort, 19 décembre 1882 – Cologne, 19 mars 1954), Erich-Wolfgang Korngold (Brünn, 29 mai 1897 – 29 novembre 1957), Hans Pfitzner (Moscou, 5 mai 1869 – Salzbourg, 22 mai 1949)…

Sur ce délicieux et très délectable CD « Im Arm der Liebe » _ écoutez-en ici le podcast…paru, donc, en 2017,

j’ai pu dénicher un bel et très juste article, intitulé « Im Abendrot« , en date du 5 février 2018, sous la plume de l’avisé Jean-Charles Hoffelé, sur son toujours excellent blog Artamag – Discophilia :

IM ABENDROT

Marx, Korngold, Pfitzner, Braunfels : ce disque qui embaume _ voilà ! _ serait-il un manifeste ? Juliane Banse y dore de son soprano miellé _ oui, oui… _ le chant postromantique allemand _ voilà… _, ouvrant l’album par le grand rêve éveillé des Lieder und Gesänge de Joseph Marx, avec son orchestre éperdu, aux teintes d’automne _ oui. Si ce n’est pas entré d’emblée au cœur de cette veine dont l’acmé fut les Vier letzte Lieder de Richard Strauss qui étrangement manquent ici : le minutage assez court (52 minutes) les aurait pourtant autorisés _ certes.

..;

C’est le seul bémol que je peux porter, mais Juliane Banse et Sebastian Weigle auront certainement voulu en rester au rare, au quasi inédit au disque _ voilà ! _, exhumant les Chants chinois de Braunfels, à l’orchestre si évocateur, à l’univers de petite comédie des _ éminemment délicieux !Einfache Lieder d’un Korngold encore gamin (et qui sait son Richard Strauss).

Cinq Lieder de Pfitzner concluent ce voyage d’émotion, plus sombres, plus secrets, véritable fin d’automne _ oui _ où peuvent se lire déjà les orages de l’hiver. Venus mater fut assez célèbre, mais les autres plus guère courus depuis le temps où la Radio du Reich les donnait à Michael Raucheisen et à ses chanteurs. Magiques _ oui ! _ surtout incarnés comme cela _ absolument ! _, avec cet art des mots à fleur de lèvre _ oui _, dans cet orchestre profond comme la nuit _ oui, oui. Disque d’une sombre magie _ en effet… _ dont il est impossible de se déprendre _ et c’est aussi mon cas.

LE DISQUE DU JOUR

Im arm der Liebe

Joseph Marx (1882-1964)


Lieder und Gesänge (6 extraits : No. 2, Waldseligkeit ; No. 24, Und gestern hat er mir Rosen gebracht ; No. 17, Marienlied ; No. 3, Der bescheidene Schäfer ; No. 9, Selige Nacht ; No. 22 Sommerlied)
Italienisches Liederbuch (extrait : No. 2 Ständchen)


Walter Braunfels (1882-1954)


Drei Chinesische Gesänge, Op. 19


Erich Wolfgang Korngold (1897-1957)


6 einfache Lieder, Op. 9 (4 extraits : No. 1, Schneeglöckchen ; No. 3, Das Ständchen, No. 4, Liebesbriefchen ; No. 6, Sommer)


Hans Pfitzner (1869-1949)


Venus mater, Op. 11 No. 4
Trauerstille, Op. 26 No. 4
Gretel, Op. 11 No. 5
Untreu und Trost, Op. 26 No. 4
Nachts, Op. 26 No. 2

Juliane Banse, soprano
Münchner Rundfunk Orchester
Sebastian Weigle, direction

Un album du label BR-Klassik 900322

Photo à la une : Julian Banse, au Theater an der Wien, dans une représentation de « Das Tagebuch der Anne Frank », de G. Frid – Photo : © Herwig Prammer

C’est principalement le nom d’Erich-Wolfgang Korngold, mais aussi celui de Juliane Banse, qui m’ont conduit à enrichir ma discothèque personnelle de ce merveilleux récital de 54′ 40…

Bravissimo, Madame…

Ce lundi 26 août 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le superbe CD « Czech Songs » de Magdalena Kozena (et Sir Simon Rattle) : un enthousiasme discographique partagé aussi sur le site du magazine Crescendo…

15août

Avec un peu de retard sur mes articles enthousiastes «  « ,

« « 

et « « 

des 25 juin, puis 2 et 3 juillet derniers,

voici que ce jeudi 15 août sous la plume de Pierre-Jean Tribot le très attentif magazine belge Crescendo consacre un justissime article de célébration au merveilleux CD Pentatone 5187 077 « Czech Songs« , par Magdalena Kozena et son époux Simon Rattle,

intitulé, lui, « Chansons tchèques avec Magdalena Kozena« , que voici :

Chansons tchèques avec Magdalena Kožená

LE 15 AOÛT 2024 par Pierre Jean Tribot

Czech Songs.

Bohuslav Martinů (1890-1959) : Nipponari, H.68 “Japanese Folk Songs” ; Songs on One Page, H.294 (orchestration de Jiří Teml) ;

Antonín Dvořák (1841-1904) : Evening Songs, Op.3 (orchestration partielle de Jiří Gemrot), Songs, op.2 ;

Hans Krása (1899-1944) : Four Orchestral Songs, Op.1 ;

Gideon Klein (1919-1945) : Lullaby. (orchestration de iří Gemrot).

Magdalena Kožená, mezzo-soprano ; Czech Philharmonic, Sir Simon Rattle.

2022 et 2023.

Livret en anglais.

Texte chanté en tchèque, traduction en anglais.

61’20’’.

Pentatone PTC 5187 077.

La mezzo-soprano Magdalena Kožená poursuit son compagnonnage musical avec son cher Sir Simon Rattle. Les deux artistes nous offrent un album magistral _ pas moins ! _ autour du thème de la mélodie tchèque pour mezzo et orchestre avec des œuvres _ bien trop _ rares _ en la discographie…

Ce voyage musical débute avec Bohuslav Martinů qui, comme le dit un éminent confrère, est sans doute le plus injustement sous-estimé _ oh que oui ! _ des grands compositeurs du XXe siècle. Composées en 1912, les  : Nipponari sont le fruit de la vague du japonisme qui parcourt alors l’Europe. Si on pense naturellement à Paris, comme capitale de cette frénésie artistique, l’Europe centrale ne fut pas une périphérie et connut un japonisme assez vif. Dans ce cycle de sept partitions d’un vingtaine de minutes, Bohuslav Martinů  compose un japon rêvé mais à la fois poétique et sensible. Le trait de composition est d’une extrême finesse _ un trait (assez français) de ce compositeur ! _, soutenant les lignes mélodiques portées par la voix de la mezzo soliste. Chacun des morceaux est relativement court, créant cet effet de haïku minimaux. On tient un véritable chef d’œuvre _ oui ! _ dont on s’étonne qu’il ne soit pas plus souvent  au programme des concerts.  Les Chansons sur une page sont un cycle composé en pleine Seconde guerre mondiale sur des mélodies populaires de Moravie. C’est encore une forme de l’économie magnifiée par la beauté harmonique d’un compositeur alors en exil. Composé à la base pour chant et piano, le cycle est ici orchestré par le compositeur tchèque Jiří Teml.

Il est bien sûr impossible d’envisager un récital de mélodies tchèques sans interpréter  Antonín Dvořák dont la facilité mélodique est toujours extraordinaire _ c’est vrai. Le compositeur de la Symphonie du Nouveau monde est ici représenté par ses Chants du soir et ses Mélodies, Op.2. C’est du grand Dvořák avec cette plasticité magistrale de la voix _ oui _ qui fusionnent avec un accompagnement orchestral évocateur des paysages de Bohèmes tantôt ombrageux, tantôt gorgés de lumières.

Le disque se clôture avec deux partitions de génies musicaux fauchés par la barbarie nazie Hans Krása et Gideon Klein.  Composés en 1920 et créées en 1921 à Prague sous la direction de Zemlinsky, les 4 chansons orchestrales sont un véritable chef d’œuvre _ oui _ témoignant du génie d’un compositeur moderniste qui se situe dans un univers à la fois post-mahlérien par la noirceur du propos et les contrastes, mais pas si éloigné des expérimentations de l”école de Vienne avec un ton narratif récité sans oublier un travail d’un grand raffinement harmonique _ en effet. En conclusion, le court Lullaby de Gideon Klein, composé alors que le musicien était interné au camp de concentration de Terezin en 1943. Initialement composé pour chant et piano, cette partition est ici orchestrée par iří Gemrot est une berceuse à la fois belle et triste d’un artiste dont la création était le seul refuse devant l’horreur.

Tout au long de ce programme Magdalena Kožená est exceptionnelle _ absolument ! Son timbre rayonnant et clair s’adapte tant à la limpidité presque translucide de Martinů et à la luxuriance de  Dvořák. L’artiste cerne idéalement le tragique de Krása  et Klein, avec le talent d’une diseuse dans le premier et d’une amplitude émotionnelle dans le second.  Tchèque de naissance, la mezzo-soprano vit chacun de ces morceaux comme personne _ c’est parfaitement juste. Sir Simon Rattle est un accompagnateur passionné et attentif à ne jamais couvrir sa soliste. Les pupitres de la philharmonie tchèque à la beauté plastique renversante _ oui _ , sublimée par une prise de son de démonstration comme de coutume _ en effet _ avec Pentatone.

Son : 10    Notice : 10    Répertoire : 10    Interprétation : 10

Pierre-Jean Tribot

Un enthousiasme discographique ainsi fort bien partagé.

Ce jeudi 15 août 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Et à nouveau à propos de l’excellent et encore bien trop méconnu Alexandre Tansman (1897 – 1986) et l’emballant CD « Tansman cosmopolite » du Novi Piano Duo, pour le label Dux…

13août

Et à nouveau à propos de l’excellent et encore bien trop méconnu Aleksander Tansman (Lodz, 11 juin 1897 – Paris, 15 novembre 1986),

et comme en confirmation de mon article du 17 mai 2024 « « 

_ dans lequel je citais le parfait article très justement enthousiaste « L’enfant terrible » de Jean-Charles Hoffelé, en date du 13 mai précédent : c’est lui qui m’avait appris l’existence de cet emballant et épatantissime CD Dux 1969 « Tansman cosmopolite«  _,

voici ce mardi 13 août 2024, ce bon article-ci de Jean Lacroix « Deux pianos pour le cosmopolitisme d’Alexandtre Tansman » sur le site de Crescendo Magazine :

Deux pianos pour le cosmopolitisme d’Alexandre Tansman

LE 13 AOÛT 2024 par Jean Lacroix

Alexandre Tansman (1897-1986) :

Le Train de nuit ; La Grande Ville ; Fantaisie sur les valses de Johann Strauss ; Trois Fugues ; Introduction et Fugue. Duo Novi. 2023.

Notice en polonais et en anglais.

54.20.

Dux 1969.

Le label Dux avait déjà proposé un programme consacré à des pages pour deux pianos d’Alexandre Tansman en 2021. Centré sur de grandes cités pianistiques, témoignages de la carrière internationale de ce compositeur polonais qui a vécu en France où il est devenu, dans les années 1920, un ami du Groupe des Six, et s’est produit, en sa qualité d’excellent pianiste, en Europe, aux Etats-Unis, en Asie et au Moyen-Orient, Il était confié au Duo Baayon. Nous renvoyons le lecteur à notre article du 13 juillet 2022 pour de plus amples détails biographiques. Rappelons que né dans une famille juive à Łodz, où il a étudié ainsi qu’à Varsovie, Tansman a été un inlassable voyageur et a laissé un catalogue de plus de trois cents œuvres. Il s’exila à Hollywood pour échapper au régime nazi et revint en France en 1946 pour s’y fixer définitivement. C’est à l’intention de son épouse Colette, fille du compositeur et contre-amiral Jean Cras, trop tôt disparue (en 1953, âgée de 44 ans), qu’il a écrit la plupart de ses partitions pour duo de pianos.

Le présent programme débute par une page très imagée de 1951, intitulée Le Train de nuit, dont le contenu s’inspire sans doute de souvenirs ferroviaires que Tansman a engrangés au cours de ses nombreux déplacements _ de par le monde entier. Destiné à un ballet du danseur et chorégraphe allemand Kurt Jooss (1901-1979), ce parcours léger _ mais absolument emballant ! _, d’un peu moins de dix-huit minutes, se compose de plusieurs micro-sections diversifiées et animées, dont on apprécie l’originalité ; elles évoquent notamment les rythmes du voyage, modérés ou pleins de vitalité. Celle-ci se retrouve, agrémentée d’effets de jazz _ oui _, après la découverte de Gershwin _ oui, oui _, dans La Grande Ville, qui date de 1935, et est à l’origine un ballet en trois tableaux, destiné lui aussi à Kurt Jooss. Tansman en a transcrit trois courts moments pour deux pianos ; il y rappelle les dangers que représente pour la jeunesse une cité comme New York, dans une atmosphère emballante _ voilà le qualificatif décisif ! _, typique du jazz américain, charleston y compris.

Tansman était épris de Vienne et de son atmosphère particulière. En 1961, après le décès de son épouse, il écrit une Fantaisie sur les valses de Strauss, haute en couleurs et en sensations dansantes. On y reconnaît, entre autres thèmes, celui de la Valse de l’empereur, le tout dans une atmosphère narrative élégante et de bon goût, sans négliger _ en effet _ un humour simple et léger. Les Trois Fugues de 1942 sont de brefs morceaux où apparaissent quelques dissonances, entre expressivité, discours lyrique et virtuosité. L’Introduction et Fugue de 1938 complètent l’affiche, la première pièce, assez grandiose, s’inspire du monumentalisme de Busoni, la seconde se développe à partir d’un thème doux pour progresser jusqu’à l’apogée.

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Le Duo Novi, fondé en 2018, s’est formé à partir de l’Académie de musique de Cracovie, où Anna Wielgus-Nowak et Grzegorz Nowak ont tous deux étudié. Ces partenaires ont signé en 2022 un premier album consacré au compositeur polonais Roman Maciejewski (1910-1998), déjà pour le label Dux. Le présent album recoupe une partie du programme de 2021 du Duo Baayon : on y retrouve La Grande Ville et la Fantaisie sur des Valses de Strauss. Tout autant que ses compatriotes, le Duo Novi défend ces pages alertes et divertissantes avec entrain, les passages imprégnés de jazz étant particulièrement bienvenus _ oui ! Le choix de l’une ou l’autre version se fera, à qualité égale, en fonction du reste du programme.

Comme c’était déjà le cas pour le Duo Baayon, le label Dux ne propose ici qu’un minutage qui dépasse à peine les cinquante minutes. C’est vraiment peu. D’autres pages pour deux pianos de Tansman auraient été _ certes… _  les bienvenues.

Son : 8,5  Notice : 8  Répertoire : 9  Interprétation : 9

Jean Lacroix

Alexandre Tasman,

un compositeur qui assurément vaut le voyage de notre écoute !

Ce mardi 13 août 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

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