Archives du mois de juillet 2023

Pénétrer plus avant dans la passionnante entreprise, par Benjamin Appl et James Baillieu, de leur CD « Forbidden Fruit »

31juil

Dans la continuité de mes deux précédents articles,

celui de l’accroche : « « ,

et celui de l’exploration « « ,

je désire, ce soir, faire-part d’une remarquable présentation, en date du 23 juin dernier, par Beniamin Appl et James Baillieu, de leur projet (et réalisation) du CD « Forbidden Fruit«  _ le CD Alpha 912, enregistré à Lugano du 27 au 30 juillet 2020, et publié le 23 juin 2023 _,

en un passionnant podcast, d’une durée de 22′ 51, enregistré, précisément, le 23 juin dernier, par et pour « Grammophon Classical Music« ,

consistant en un entretien à distance, et par ZOOM,

entre d’une part le journaliste de Grammophon James Jolly _ se trouvant, lui, je suppose à Londres _ 

et d’autre part, Beniamin Appl, en Suisse, et James Bailleul, quelque part au Royaume-Uni…

À écouter bien attentivement et traduire _ au fil des échanges,

on apprendra bien de passionnants détails de cette aventure discographique originale assez singulière,

au résultat musical si jouissif…

Benjamin Appl et James Baillieu : deux artistes de très grande qualité et exigence,

à suivre très attentivement désormais…

Ce lundi 31 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

La remarquable singularité du programme, et la parfaite réalisation musicale, du passionnant CD « Forbidden Fruit » de Benjamin Appl et James Baillieu

30juil

Dans la suite annoncée de mon article d’hier 29 juillet 2023 « « 

que j’avais consacré à la formidable interprétation de la mélodie « À Chloris » de Reynaldo Hahn sur les 10 premiers vers des Stances de Théophile de Viau _ qui en comportent 100 _,

je porte mon attention ce jour, dimanche 30 juillet, sur la magnifique unité dans la diversité du programme de 28 pièces musicales de ce « Forbidden Fruit«  _ le CD Alpha 912 _,

tel qu’il a été très finement composé par Benjamin Appl.

Et qui se comprend fort bien,

à considérer et prendre en compte comment l’image et symbole de la Pomme (Apple), comme séduisant très tentant fruit défendu et proscrit du jardin d’Éden, a pu solliciter l’imageance fertile de celui, Benjamin Appl, qui s’est avec délices laissé aller à composer le beau, sensuel, jouissif, mais parfois aussi amer ou carrément vénéneux et mortifère, et ainsi terriblement _ subtilement _ ambivalent _ Freud est donc ici présent, sous-jacent… _, programme de ce passionnant musical CD « Forbidden Fruit« , autour des variations toujours complexes et à jamais incertaines du désir,

à partir de tels jeux de tourbillons entés à la lettre même de son nom de famille, Appl…

Et que Benjamin Appl vient excellemment expliciter en son très beau texte de présentation, aux pages 20 à 23 du livret du CD,

avec l’exergue suivant, extrait des « Amours » d’Ovide (III, 4, v.17) : « Nous convoitons toujours ce qui nous est défendu et désirons ce qu’on nous refuse« . 

Des 28 pièces musicales de ce programme _ toutes ici accessibles à l’écoute par un clic _,

6 d’entre elles _ d’un compositeur anonyme anglais : « I will Give my Love an Apple » ; d’Ivor Gurney (1890 – 1937) : « The Apple Orchard«  ; de Roger Quilter (1877 – 1953) : « Now Sleeps the Crimson petal » ; de Leonello Casucci (1885 – 1975) : « Just a gigolo«  ; d’Edvard Grieg (1843 – 1907) : « To a Devil«  ; et de Jake Heggie (1961) : « Snake«  _ sont chantées en anglais 

6 d’entre elles _ de Kurt Weil (1900 – 1950) : « Youkali«  ; de Francis Poulenc (1899 – 1963) : « L’Offrande« , « Couplet bachique«  et « Le Serpent«  ; de Reynaldo Hahn (1874 – 1947) : « À Chloris«  ; et de Claude Debussy (1862 – 1918) : « La Chevelure«  _ sont chantées en français (+ 2 fois l’instrumental « In paradisium« , tiré du Requiem de Gabriel Fauré (1845 – 1924), en un arrangement pour le piano de James Baillieu : d’abord à la plage 2 ; puis à la plage 40 du CD)

et 14 d’entre elles _ de Hugo Wolf (1860 – 1903) : « Ganymed« , « An die Geliebte«  et « Und willst du deinen Liebsten sterben sehen«  ; de Richard Strauss (1864 – 1949) : « Das Rosenband«  ; d’Arnold Schönberg (1874 – 1951) : « Arie aus dem Spiegel von Arcadien : Seit ich so viele Weiber sah«  ; de Robert Schumann (1810 – 1856) : « Lorelei« , « Frühlingsfahrt«  et « Wer nie  sein Brot mit Tränen ass«  ; de Fanny Mendelssohn-Hensel (1805 – 1847) : « Die Nonne«  ; de Lothar Brühne (1900 – 1958) : « Kann den Liebe Sünde sein«  ; de Franz Schubert (1797 – 1828) : « Heidenröslein«  et « Gretchen am Spinnrade«  ; de Hanns Eisler (1898 – 1962) : « Die Ballade vom Paragraphen 218«  ; et de Gustav Mahler (1860 – 1911) : « Urlicht«  _ sont chantées en allemand.

Et cela, en une diction et une intelligence des textes superlatives : stupéfiantes !

Voilà.

Je remarque aussi l’article _ une fois encore très juste en son appréciation… _ de Jean-Charles Hoffelé, intitulé « Arcadie multiple« , paru sur le site Discophilia, avant-hier 28 juillet 2023…

ARCADIE MULTIPLE

Un simple song _ I will Give my Love an Apple, d’un compositeur anonyme _ sans accompagnement _ de piano _ ouvre l’album _ à la plage 1. Lui répond _ à la plage 4 _ une pièce pour piano seul _ ici Jean-Charles Hoffelé fait erreur : cette pièce, délicieuse, est bel et bien chantée ! _ d’Ivor Gurney, The Apple Orchard où s’évoque illico _ à la plage 2 _ l’In paradisum hypnotique du Requiem de Fauré que James Baillieu fera résonner dans la scripture de l’auteur _ Gabriel Fauré _ des Barcarolles à la coda _ à la plage 40 de l’album. La boucle se referme _ à la plage 41 et dernière, il y sura encore le « Urlicht » de Gustav Malher… _ sur un disque d’esthète _ oui _ qui ne m’étonne pas de Benjamin Appl. Il glisse son baryton caméléon de l’Arcadie érotique du Ganymed d’Hugo Wolf _ à la plage 6, sur des vers de Goethe… _ aux pamoisons exotiques sur fond de rumba rêveuse du Youkali de Kurt Weill _ à la plage 7.

Se prendrait-il pour Lotte Lenya ? Il a le talent, les audaces, le charme juste dosé d’un peu d’amer _ oui _, et n’hésite pas à prendre chez les dames Gretchen am Spinnrade _ à la plage 35 _ mais aussi _ l’hyper-sensuelle, sur un texte archi-brûlant de Pierre Louÿs, extrait des « Chansons de Bilitis« La Chevelure de Debussy, cultivant non l’ambigüité mais l’ambivalence _ oui ! _ : cette voix peut tout dans le champ clos et pourtant infini des « chansons », y compris À ChlorisReynaldo Hahn célèbre son antiquité digne de Poussin. Sublime simplement _ voilà ! _ et jusque dans Just a Gigolo, clin d’œil à la périphérie qu’autorise le charme nostalgique _ assez fréquenté, en effet, ici… Benjamin Appl dit aussi _ lui-même, en forme d’énoncés de titres de chapitres _ de brèves phrases, didascalies volées aux partitions ou simples appréciations qui font le voyage fluide.

Ecoutez les couplets bachiques de Poulenc, avec leur goût d’anis, et comparez son Serpent au Snake de Jack Heggie. Des ponts imaginaires se tendent _ voilà ! _ au-dessus de l’Atlantique, mais le disque s’ancre _ surtout, en effet _ dans le romantisme de Schubert, et de Schumann, dans le rare Die Nonne de Fanny Hensel, dans les crépuscules de Strauss ou du premier Schönberg que couronne l’Urlicht de Gustav Mahler.

LE DISQUE DU JOUR

Forbidden Fruit

Œuvres de Ivor Gurney, Hugo Wolf, Kurt Weill, Francis Poulenc, Reynaldo Hahn, Richard Strauss, Roger Quilter, Claude Debussy, Arnold Schönberg, Leonello Casucci, Edvard Grieg, Robert Schumann, Fanny Hensel, Lothar Brühne, Jack Heggie, Franz Schubert, Hanns Eisler, Gustav Mahler, Gabriel Fauré

Benjamin Appl, baryton
James Baillieu, piano

Un album du label Alpha Classics 912

Photo à la une : le baryton Benjamin Appl – Photo : © Manuel Outumuro

J’ajoute ici cette très intéressante chronique aussi,

publiée sur le site Operaramblings en date du 12 mai 2023 :

Forbidden Fruit

ALPHA COVERITUNES.inddForbidden Fruit is a CD by baritone Benjamin Appl and Pianist James Baillieu due for release on June 23rd.  It’s a sort of themed recital dealing with the Garden of Eden and the Fall _ telle en est donc la thématique qui en fait l’unité. It starts with the English traditional song “I Will Give My Love an Apple” and finishes with “Urlicht” from Mahler’s setting of text from Das Knaben Wunderhorn.  In between there are about 25 songs _ yes indeed _, some solo piano and quotes from the Bible which take us on a journey from all kinds of temptation, through consequences, to (maybe) some kind of redemption.  In all there’s 69 minutes of music.It’s musically varied with songs in English, French and German ranging from well known Lieder and Chansons to cabaret and other genres _ oui.  Appl is excellent _ absolument !!! _ in all three languages with exceptional diction _ oui ! Quelle aisance ! _ and sense of text _ magnifique d’intelligence.  He’s also stylistically versatile _ en effet : voilà pour sa diversité…  Those who have seen him live will not be surprised that his Schubert, Debussy and Quilter songs sound like a most excellent Liederabend but he can also find something darker and edgier for Eisler, Weill, Brühne and Heggie _ oui.  I particularly liked the his grim take on the Eisler setting of Brecht’s “Die Ballade vom Paragraphen 218”.  It’s a very fine performance by Appl with sensitive contributions _ il faut aussi le souligner ! _ from Baillieu.

The sound quality is excellent and very natural _ oui.  It was recorded in high resolution (96kHz/24bit)  in the Auditorio Stelo Molo RSI in Lugano in July 2020 and is being released as a standard resolution CD or as Hi-res and standard res FLAC and MP3.  I listened to the hi-res version.  There’s a digital booklet with lots of useful information and full texts in it too.

Highly recommended.

Catalogue number: Alpha Classics ALPHA912

Ainsi que ceci, de très pertinent encore,

placé en commentaire d’une vidéo consacrée à ce CD :

« Temptation, prohibition, good, evil… ‘how relevant are these in today’s world?’ asks Benjamin Appl. With the complicity of pianist James Baillieu, we are taken on a musical arc from simple folk songs through to the great song composers such as Schubert, Schumann and Wolf, along the way visiting the French masters Debussy and Poulenc, exploring ‘new objectivity’ with Weill and Eisler and enjoying compositions by Casucci, Heggie and others. The metaphor of forbidden fruit gives Benjamin and James a wide range of possible interpretations. Whilst some of the song settings centre on sensuality, others focus on socially immoral topics such as incest or sensitive subjects such as abortion. The German baritone embodies each of these stories with a passion and dramatic sense that makes this album a kaleidoscopic and astonishing journey through time and space« .

Une rareté discographique, donc, que ce très singulier CD « Forbidden Fruit« ,

qui vaut mille fois le détour d’un minimum de curiosité de la part des mélomanes !!!

Bravissimo !

tant pour la composition très originale, fine et variée, du programme,

que pour la rare performance musicale idéalement expressive,

tant du chanteur, Benjamin Appl, que de son compère pianiste, James Baillieuplus que parfaits tous les deux dans la justesse et pertinente beauté des émotions qu’ils nous offrent ainsi à partager !!!

Ce dimanche 30 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

La perfection superlative de l’ « A Chloris » de Reynaldo Hahn par Benjamin Appl en le très original programme de son CD « Forbidden Fruit », avec son compère pianiste James Baillieu _ ou atteindre l’acmé de sérénité du plaisir…

29juil

Qu’on commence par écouter _ en boucle si nécessaire… _ la plage 11, d’une durée de 3’10, de l’assez extraordinaire CD « Forbidden Fruit » du baryton allemand Benjamin Appl _ Ratisbonne, 26 juin 1982 _ et de son compère pianiste James Baillieu _ Afrique-du-Sud, mars 1982 _,

le très original CD Alpha 912, enregistré à Lugano du 27 au 30 juillet 2020, et paru seulement _ du fait de sa marquante a priori peu commerciale singularité ?!? _ le 23 juin 2023 ;

soit une interprétation plus que parfaite

_ entre bien d’autres enregistrées d’excellente qualité ; cf par exemple mon article du 23 mai 2020 : « « ,

dans lequel je donnais à écouter deux interprétations très réussies de la sublime « À Chloris » de Reynaldo Hahn (Caracas, 9 août 1874 – Paris, 28 janvier 1945), sur un poème de Théophile de Viau (Clairac, 1590 – Paris, 25 septembre 1626 ; le poète avait été condamné à mort pour libertinage…) ;

un poème lui-même sublimissime (on découvrira l’entièreté de 100 vers des Stances « À Cloris«  aux pages 64 à 67 du passionnant « Après m’avoir tant fait mourir Œuvres choisies«  de Théophile de Viau, paru en 2002 en la collection Poésie-Gallimard… ; le poème datant de 1621)

S’il est vrai, Chloris, que tu m’aimes,
Mais j’entends, que tu m’aimes bien.
Je ne crois point que les rois mêmes
Aient un bonheur pareil au mien.
Que la mort serait importune
De venir changer ma fortune
Pour la félicité des cieux !
Tout ce qu’on dit de l’ambroisie
Ne touche point ma fantaisie
Au prix des grâces de tes yeux.

_ une interprétation, assez étonnante, par Philippe Jarrousky, en sa voix pour une fois non pas de haute-contre, mais de ténor, en son très réussi CD « Opium«  (Virgin Classics 50999 216621 2 6, un CD sorti en 2009) ;

_ et une autre, celle-ci, par Véronique Gens, en son très réussi, lui aussi, CD « Néère«  (Alpha 215, un CD sorti en 2015) ;

en un article que je concluais par ces mots « Reynaldo Hahn sait être prodigieusement simplement délicieux«  _

soit une interprétation plus que parfaite de ce chef d’œuvre insurpassable de la mélodie française qu’est le si délicatement fondant « À Chloris » du cher Reynaldo Hahn

Quelle diction française ! et au service de quel chant ! à un tel degré admirables !

Quel art superlatif de si merveilleusement incarner ce qu’il chante _ en français comme en anglais, et, bien sûr, en allemand ; et cela en des genres aussi divers, voire carrément opposés, aux antipodes les uns des autres, tels que la mélodie, le lied ou la chanson canaille de cabaret !… _ possède ainsi ce décidément prodigieux interprète chanteur-diseur qu’est Benjamin Appl, avec la complicité radieuse, elle aussi _ attentivissime ! _, du magique piano de James Baillieu…

Quelle enchanteresse incarnation, donc, ici,

lumineuse de douce, légère, méditative, claire, et tendre gravité _ à fondre on ne peut plus sereinement d’infiniment délicat plaisir : la « grâce«  même ainsi attrapée et restituée… _de ce sublimissime « À Chloris« … 

Et demain,

après pareille toute simple mise en bouche auditive enchanteresse,

je reviendrai me pencher, cette fois en détails, sur l’originalité remarquable de ce véritable bijou discographique assurément singulier (!) _ ce qui permet probablement de comprendre (mais pas justifier !) la longueur du délai (de trois années !) écoulé entre l’enregistrement, en juillet 2020, et la parution de ce  CD, en juin 2023 : lors de leur enregistrement de juillet 2020, à Lugano, Benjamin Appl et James Baillieu avaient tous les deux 38 ans… _ qu’est tout ce CD « Forbbiden Fruit » _ Alpha 912 _, de Benjamin Appl et son compère pianiste, excellentissime lui aussi, James Baillieu…

Ce samedi 29 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Admirer le CD « Beauteous Softness » du contreténor Tim Mead, autour du génie musical de Henry Purcell (1659 – 1695)…

28juil

L’excellent contreténor anglais Tim Mead (Chelmsford, Sussex, 1981) vient de nous proposer un délicatissime superbe CD « Beauteous Softness«  _ cf cette vidéo de 5′ 23 _ pour le très remarquable label Pentatone,

soit le CD Pentatone PTC 5187 047,

avec l’ensemble La Nuova Musica, placé sous la direction, et avec l’orgue, de David Bates…

À propos du talent d’interprète de Tim Mead,

 

jeter un coup d’œil à mes précédents articles du 23 janvier 2023 « « 

et du 6 octobre 2018 « « , déjà, cette fois-là, à propos du so delightful Henry Purcell,

au génie inégalé…

Ce vendredi 28 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Et, avec trois mois de retard, une très juste célébration un peu tardive du sublime double album Schubert de Lars Vogt avec Tanja et Christian Tetzlaff…

27juil

Presque trois mois après mon propre article du 20 avril 2023 « « ,

ce n’est que ce mercredi 26 juillet 2023 qu’en un très bel _ et juste ! _ article intitulé « Arcadie« , Jean-Charles Hoffelé, sur son excellent site Discophilia, vient enfin rendre grâce au paradis disparu de la musique de Schubert telle qu’interprétée en état de grâce, sublime, par Lars Vogt et Tanja et Christian Terzlaff,

en leur absolument mémorable double album Ondine ODE 1394-2D « Schubert – Piano Trios – Notturno – Rondo – Arpeggione Sonata« …

Voici donc cet article si justement intitulé « Arcadie » :

ARCADIE

Reijo Kiilunen, le patron d’Ondine, n’a pas hésité un instant : lâché d’abord _ que Lars Vogt était… _ pour ses enregistrements en soliste par EMI, puis pour les échos de son festival de musique de chambre _ Spannungen _ par Electrola, il aura offert à Lars Vogt plus qu’un label, une amitié _ c’est capital _ qui aura permis à son art d’augmenter sa pureté stylistique _ épurée _comme sa dimension lyrique _ déployée. Qu’il enregistre ce qu’il souhaite, seul, avec orchestre, avec ses amis Tetzlaff, et quand il le voudrait _ le grand luxe, dont il a usé à la perfection des diverses facettes de son très grand art d’interprète probe et splendide…

La moisson fut belle _ et c’est là un euphémisme… _, de Bach à Chopin, de Schubert à Brahms, mais si tôt _ = précocément ! _ achevée qu’on est déjà rendu à des publications posthumes _ Lars Vogt est décédé le 5 septembre 2022 _, justement aujourd’hui Schubert, demain Mozart pour deux concertos avec son Orchestre de chambre de Paris _ et nous attendons ces derniers avec pas mal d’impatience…

Légers, fusants, pur charme _ oui _, les deux Trios de Schubert ne laissent pas un millimètre au pathos _ en effet… _, d’un dessin admirablement classique _ oui _, une épure où se consume un jeu pianistique immatériel, quasi mendelssohnien _ comme c’est juste ! _ (le Finale sur les pointes et en estompe du Premier !) et où les archets chantent et flûtent _ voilà. Le Deuxième qu’on croit plus sombre sera tout aussi solaire _ oui _, d’une lumière peut-être plus affirmée encore, le Notturno lui-même, suspension d’un chant ténu au-dessus des eaux, est nacré d’un rayon de lune.

Sublime _ voilà !!! _, tout comme le dialogue très libre, au caractère improvisé _ mais oui _, de l’Arpeggione où l’archet _ amical, fraternel _ de Tanja Tezlaff se fond dans ce piano de chanteur _ voilà. Admirable album _ absolument : un trésor !!! _ qui ne disait en rien adieu, pour mieux nous serrer le cœur _ je parlais, pour ma part, de « tendresse » et de « vie« 

LE DISQUE DU JOUR

Franz Schubert (1797-1828)


Trio pour piano, violon et violoncelle No. 1 en si bémol majeur, D. 898
Notturno pour piano, violon et violoncelle en mi bémol majeur, D. 897
Rondeau brillant pour violon et piano en si mineur, D. 895
Trio pour piano, violon et violoncelle No. 2 en mi bémol majeur, D. 929
Sonate pour arpeggione et piano en la mineur, D. 821

……

Christian Tetzlaff, violon
Tanja Tetzlaff, violoncelle
Lars Vogt, piano

Un album de 2 CD du label Ondine ODE 11394-2D


Photo à la une : de gauche à droite, la violoncelliste Tanja Tetzlaff, le pianiste Lars Vogt et le violoniste Christian Tetzlaff – Photo : © Giorgia Bertazzi

Une pure merveille !

Ce jeudi 27 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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