Archives du mois de septembre 2015

Le lumineux travail d’éclairage de Bénédicte Vergez-Chaignon dans « Les secrets de Vichy »

30sept

C’est avec une très profonde et vraie joie

que je me réjouis de m’entretenir mardi 13 octobre prochain, au 91 de la rue Porte-Dijeaux, à Bordeaux, à 18 heures, et sur ma proposition, avec l’excellent historienne Bénédicte Vergez-Chaignon

_ auteur, notamment, du très remarquable, et essentiel même, Les Vychisto-Résistants _ de 1940 à nos jours, et l’année dernière, d’un passionnant Pétain, entre autres très éclairants travaux _

à propos de son tout récent Les Secrets de Vichy, aux Éditions Perrin….

Installé, comme leurre et comme aide, dans les bagages des Occupants nazis vainqueurs d’un très efficacement mené blitzkrieg de quelques semaines seulement (en mai et juin 1940),

le régime de l’État français, du Maréchal Pétain,

qui s’empresse, dès le 12 juillet 1940, et dans la salle de théâtre du casino de Vichy, de faire supprimer le régime de la République,

de cette République proprement assommée par le coup de massue de cette si étrange défaite _ pour reprendre l’expression, quasiment sur le champ, de Marc Bloch _, et de le faire remplacer, sous des formes s’efforçant de se draper le mieux possible des apparences de la stricte légalité, par un nouveau régime _ auto-proclamé l’État français _ qui n’est rien moins qu’une dictature, le maréchal Pétain s’octroyant à lui-même rien moins que la totalité des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ;

le nouveau régime s’installe donc tant bien que mal, au sein de la zone non-occupée _ que lui laissent benoîtement le soin et la charge d’administrer les vainqueurs _, dans une station balnéaire d’été, Vichy, qui offre au moins l’abondance de ses hôtels (et casinos, et salles de spectacle) : pour un provisoire qui va durer bien au-delà de l’automne et de l’hiver de 1940, quand la plupart de ses chambres d’hôtel de station balnéaire sont dépourvues de moyens de de chauffage…

Or, cet État français va se montrer on ne peut plus sourcilleusement jaloux de sauver le plus et le mieux possible la moindre des apparences _ et tout le decorum (politique et diplomatique), se voulant imposant, qui va avec _, de ce que l’Occupant paraît lui concéder officiellement de souveraineté,

suite à l’imposition unilatérale des termes très brutaux de l’Armistice, donné à signer, le fusil sur la tempe, à Rethondes…

Car cette apparence de souveraineté officielle est rien moins que sa première raison d’être _ celle qui fonde son pouvoir de fait _,

et qui va se trouver au fur et à mesure de l’évolution de la guerre _ en particulier après l’occupation de la zone dite jusqu’alors non-occupée, le 11 novembre 1942 _ de plus en plus rongée par l’évidence de son irréalité de fait !

Ce que le général de Gaulle s’efforçait de démontrer et faire comprendre dès le 18 juin 1940,

mais si difficilement, longtemps,

et aux Français de France _ et de l’Empire français, et réfugiés dans le monde entier : à Londres, à New-York, et ailleurs… _,

et aux Alliés, et au reste du monde…

….

Remarquons bien quun secret n’est pas un mystère :

un secret est forgé, soutenu, entretenu de manière à être, d’abord, le moins possible perçu (ni même, d’abord, soupçonné) en sa réalité même de secret ourdi et gardé,

afin de ne pas être, ensuite, percé, révélé, mis au jour, et ainsi dénoncé.

Et le régime (non démocratique, ô combien !) de Vichy

va ainsi cultiver à plaisir l’art très subtil _ et si pernicieusement maléfique _ des faux-semblants, double-jeux, demi-mensonges et mensonges les plus cyniquement éhontés…

Là résidait aussi le leurre, immédiatement, puis longtemps assez efficace, du Maréchal Pétain lui-même,

à la tête de cet État français, et de sa pseudo souveraineté de façade, vis-à-vis de l’Occupant nazi,

mais vis-à-vis aussi du monde entier, dans le jeu diplomatique ;

au-delà du rôle très effectif que le maréchal Pétain avait à jouer en France et dans l’Empire français auprès des Français eux-mêmes…

C’est le travail patient et précis d’analyse des archives _ longtemps difficilement accessibles, et dispersées, pour ce qui concerne les archives publiques ; d’autre part, beaucoup d’archives privées dorment encore (dans des malles) chez des particuliers, qui finiront peut-être à la poubelle, lors de nettoyages de caves ou de greniers… _, qui permet d’éventer peu à peu le brouillard dont ont su s’envelopper, longtemps après les événements, ces secrets de Vichy, aidés par tous ceux qui encore aujourd’hui y tiennent encore tant…

Et ce sont quelques uns de ces secrets d’État que, avec le recul du temps, et le travail patient et très précis sur les archives, se voient ici éclaircis par la sagacité patiente et méthodique, et proprement lumineuse, de la chercheuse passionnante qu’est l’historienne Bénédicte Vergez-Chaignon, en ce très riche et passionnant Les Secrets de Vichy...

Titus Curiosus, ce mercredi 30 septembre 2015

P.s. :

voici un lien utile permettant d’écouter le podcast de cet entretien (de 59′) du 13 octobre dernier.

De plus, le lien au livre de Bénédicte Vergez-Chaignon, Les Secrets de Vichy, permet d’accéder commodément aux divers liens au podcast de cet entretien du 13 octobre : cf la case « A écouter dans« .

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