Archives du mois de février 2018

Dans la série des Grands Entretiens de France-Musique : passion et probité sereines d’Alain Planès

28fév

Les entretiens, tout spécialement, me séduisent, quand ils sont magnifiquement conduits, et, plus encore, que la personne écoutée, parle vraiment _ en vérité ! _, et est passionnante.

Parmi les grands modérateurs d’artistes, qui ont marqué les ondes, à la radio ou à la télévision : Claude Maupomé, Jacques Chancel, Denise Glaser.

Savoir provoquer en douceur la confidence confiante, et savoir écouter, en le faisant advenir, le détail le plus précis et révélateur du récit d’un créateur ou d’un interprète abordant quelques arcanes de sa recherche _ et c’est là un art très subtil que de savoir parler et savoir écouter… _,

apporte alors beaucoup à l’auditeur attentif sur le meilleur de l’aventure humaine en sa singularité en quelque sorte artisanale, prise sous l’angle du métier.


Depuis lundi dernier, 26 février,

Jean-Baptiste Urbain, tous les jours de cette semaine-ci, à 13 heures, sur France-Musique

s’entretient _ presque 30 minutes _  avec le pianiste _ ou claviériste _ Alain Planès. Et c’est absolument passionnant !

De passion et probité sereines.

Voici donc des liens aux podcasts de ces 5 précieuses émissions :

1° « Comme tout surdoué, j’ai souffert étant enfant« .

2° « Dans l’Indiana, j’ai découvert la liberté : je me suis retrouvé face à moi« 

3° « Le rôle de l’interprète, c’est de faire découvrir la musique aux gens. Il faut avoir de l’audace« 

4° « Debussy est un génie inouï. C’est une musique d’une si grande profondeur« 

5° « Mirò est le peintre le plus musical qui existe. Sa peinture, c’est du contrepoint« 

A écouter, et méditer…

Ce mercredi 28 février 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

 

Par volonté et par hasard : l’intéressant et assez significatif récit de parcours de Karol Beffa, aux Editions de la Sorbonne

27fév

Ce _ 15 du _ mois de février 2018, paraît aux Éditions de la Sorbonne _ dont s’occupent Marie Brunet et Pierre Singaravélou _, et dans la collection « Itinéraires » _ dont ce récit constitue le numéro 11 ; la collection a été inaugurée en 2010 par le très remarquable livre de l’excellent Patrick Boucheron Faire profession d’historien _, un très intéressant en même temps qu’assez significatifd’un parcours professionnel brillantissime (de réussite) _ ouvrage du _ d’abord, ou principalement _ compositeur Karol Beffa _ né le 27 octobre 1973, à Paris _, très précisément intitulé Par volonté et par hasard _ Théorie et pratique de la création musicale

dont voici un résumé :

« Le compositeur et pianiste franco-suisse _ avec, par son père Richard Zuber (venu en France en 1967), des racines polonaises galiciennes _ revient sur son parcours _ le mot est plus beau que celui de « carrière«  ; et a, aussi et surtout, un tout autre sens !.. _ et livre ses réflexions autour de la composition, de la théorie, de la recherche et de la création musicales. Il expose sa conception de la musique, établissant des liens naturels _ comment l’entendre ? Y-a-t-il rien de naturel dans les activités et œuvres de la culture ? ce mot de « naturel« , ici, me gêne un peu ; mais Karol Beffa évoque ici ses propres impulsions, puissantes, à ainsi « lier« , « relier« , « passer à quelque chose d’autre », « épanouir« , « faire éclater et se répandre ce qui est encore refermé sur soi-même« , « voyager dans de l’ailleurs« , « passer quelque limite » ou « franchir quelque frontière«  _ entre la composition, la pratique, l’improvisation et la transmission. »

ainsi que la Quatrième de couverture :

« En même temps que je commençais à m’imaginer _ on peut en fixer la date (et le lieu) : en 1996-97, lors de son séjour à la Hochschule der Künste, à Berlin _ en compositeur, je décidais de devenir musicologue » _ c’est là une auto-citation : la phrase ouvre, page 27, le chapitre intitulé « Composition« . Jamais je n’aurais pensé _ du fait précisément des diverses étapes extrêmement ouvertes de ce parcours _ qu’il soit possible de dissocier _ séparer (et calfeutrer) par des parois strictement étanches _ composition et théorie musicale, recherche et création _ Karol Beffa a cette forme (fécondissime !) d’esprit d’interconnexions dynamiques là, qui reste hélas assez étrangère à la plupart des Français. Inversement, il m’était difficile d’imaginer devenir un compositeur qui ne soit pas aussi _ en même temps _ un praticien, c’est-à-dire un transmetteur _ fondamentalement passeur _ : instrumentiste, mais aussi accompagnateur, improvisateur et, bien entendu, enseignant _ voilà ! Mon parcours _ voici à nouveau ce mot décidément important (et plus beau que celui, socio-économique, de « carrière« ) _ ne s’est pas présenté à moi comme un effort pour affranchir, puis concilier des disciplines ou des domaines dont le cloisonnement _ voilà _ m’étouffait. Je l’ai vécu intimement comme le déploiement naturel _ encore ! selon quels types d’évidences ? personnelles puissantes, il faut y insister !.. _, logique et nécessaire _ en quoi donc ? et comment ? et pour qui ? pour lui ! _ d’une conception personnelle _ dans quelle mesure ? en tout cas, caractéristique de son idiosyncrasie ! _ de la musique, élaborée dans un va-et-vient incessant et fécond _ voilà !!! _ entre la solitude _ heureuse ? douloureuse ? les deux mêlés : il commence de s’en expliquer en son chapitre terminal « Créativité« , aux pages 149 à 155 ; et c’est à la fois crucial et fondamental ! _ du chercheur ou du compositeur, et le partage avec les publics académiques ou mélomanes, ainsi qu’avec les autres arts, en particulier la littérature et le cinéma » _ avec allers-retours incessants.

Tout cela me rend Karol Beffa extrêmement sympathique, alors que je suis aussi, en même temps, un peu irrité, quand il m’arrive, à l’occasion, de l’entendre un peu trop se plaindre, à mon goût, des affres qu’il dit subir du travail de composition-création !!! Et il l’écrit ici, à nouveau, avec la plus grande sincérité !

Que ne reconnait-il pas davantage, aussi, combien il est (ne serait-ce que socio-économiquement ; même si ce n’est certes pas tout !) privilégié de pouvoir se livrer aussi librement à de telles activités ludiques, dans de telles conditions (aisées et souvent luxueuses) de réalisation, et avec autant d’interlocuteurs-complices musiciens, et autres, de pareille haute qualité !!! Ce ton plaintif m’a, par deux fois _ à Saint-Emilion, puis lors de mon entretien avec lui, à la Station Ausone _, irrité…

Mais, après tout, peut-être est-ce là son tempérament ; ou le fruit de son histoire personnelle… Il n’est peut-être pas machiavélien comme j’ai pu me l’imaginer parfois.
Il continue, en tout cas, de beaucoup m’intéresser…

Karol Beffa m’intéresse donc à la fois comme compositeur et créateur _ entre autres de ses passionnantes riches activités tous azimuts _,

et comme personne singulière _ avec ses mystères : c’est un homme très discret, voire secret ;

et il se trouve que je suis personnellement curieux des parcours singuliers des personnes ; tout spécialement, pour ce qui le concerne, lui, en particulier quant à ses filiations polonaises galiciennes, proches des miennes…

Cf mon article du 1er juin 2016 :

»

ainsi que le podcast de mon entretien avec lui à la Station Ausone, le 11 octobre 2016,

en ouverture de la saison 2016-2017 de la Société de Philosophie de Bordeaux _ dont je suis vice-président _,

à propos notamment, de son très remarquable et passionnant, déjà, Comment parler de musique ?

Viennent aussi de paraître, tout récemment _ le 9 mars 2017 _ en format papier, ses magnifiques Leçons au collège de France : Parler, composer, jouer : sept leçons sur la musique, aux Éditions du Seuil ;

ainsi que _ le 18 janvier dernier _ Diabolus in opéra : composer avec la voix, aux Éditions Alma.

Dans sa riche et très intéressante bibliographie,

il faut relever, bien sûr, ce tout à fait passionnant livre à deux, avec son ami Cédric Villani : Les Coulisses de la création _ paru le 4 novembre 2015 aux Éditions Flammarion…

Ce mardi 27 février 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un saisissant CD Liszt par Jorge Bolet en concert à Berlin

26fév

Audite nous offre ce mois de février 2018 un nouveau saisissant _ et merveilleux ! _ CD Liszt/Rias volume II (Audite 97.738) par Jorge Bolet

enregistré en concert à Berlin _ avec le Radio-Symphonie-Orchester Berlin, dirigé, en 1971, par Lawrence Foster, et, en 1982, par Edo de Waart _,

après le triple album Jorge Bolet/Rias volume I _ Liszt/Chopin/Debussy/Moszkowski/Saint-Saëns/Godowsky/Schumann _, en soliste (Audite 21.438).

Ce nouvel album, à nouveau en concert à Berlin, est un pur miracle

d’élégance

et de somptueuse clarté de jeu :

le 30 novembre 1971, pour l’enregistrement du concerto n° 1 de Liszt, sous la direction de Lawrence Foster,

Jorge Bolet (La Havane, 15-11-1914 – Mountain View (Californie), 16-10-1990) a 57 ans ;

et le 19 décembre 1982, pour l’enregistrement du concerto n° 2 de Liszt, sous la direction de Edo de Waart,

Jorge Bolet a 68 ans :

un jeune homme !

Racé,

d’une suprême élégance,

plus encore que de virtuosité digitale et d’âme…

Quel chic !

Quel charme !

C’est confondant !

Un CD archi-recommandé !!!

Ce lundi 26 février, Titus Curiosus – Francis Lippa

Une merveilleuse surprise (et découverte !) : le CD « Joseph Haydn per il cembalo solo » de Pierre Gallon, à L’Encelade

25fév

Quelle étonnante et magnifique découverte que ce CD Joseph Haydn « Per il cembalo solo » de Pierre Gallon,

sur un clavecin Jonte Knif de 2004 d’après des modèles allemands du milieu du XVIIIe siècle,

que nous propose le décidément excellent label L’Encelade : le CD ECL 1701.

C’est un Haydn stupéfiant de jeunesse et d’alacrité que Pierre Gallon nous donne merveilleusement à percevoir et goûter,

ce Haydn (1732 – 1809) que l’on connaît certes facétieux,

mais pas jamais à ce point de virtuosité joyeuse, en héritier du Baroque bondissant finissant _ que fut le Sturm und Drang.

Les pièces pour clavier interprétées ont été composées de 1765 à 1781.

Ce dimanche 25 février, Titus Curiosus – Fancis Lippa

Découvrir l’ultime livre de Paolo Barbaro : Les Deux Saisons…

24fév

En décembre dernier (2017), les Éditions de la revue Conférence publient un inédit de Paolo Barbaro (1922-2014),

l’auteur du merveilleux Petit Guide sentimental de Venise (paru aux Éditions du Seuil le 10 mai 2003, et toujours disponible) _ en italien Venezia, la citta ritrovata… ; le livre a été traduit en français par Nathalie Castagné _, de loin le meilleur livre pour découvrir vraiment Venise ! :

Les Deux saisons.

Quand au mois de février 2011,

participant _ pour deux contributions : Une Poétique musicale au tamis de la guerre : le sas de 1919 _ la singularité Durosoir & La Poésie inspiratrice de l’œuvre musical de Lucien Durosoir : Romantiques, Parnassiens, Symbolistes, Modernes _, au Palazzetto Bru-Zane, au colloque de musicologie Un Compositeur moderne né romantique : Lucien Durosoir (1878 – 1955),

je logeais au Palazzo Marcello, devenu l’Hôtel Al Sole,

j’ignorais que je me trouvais tout tout près du domicile vénitien de celui qui signait ses livres Paolo Barbaro, cet auteur que j’adorais,

qui m’initiait merveilleusement à l’intimité de Venise et ses secrets…

Paolo Barbaro est décédé le 27 juin 2014, à Venise. J’aurais pu _ ou dû _ lui rendre visite.

Un an après mon séjour vénitien, en février 2011,

j’ai consacré une série de 5 articles de mon blog _ le 26 août, le 4 septembre, le 31 octobre, le 23 décembre et le 30 décembre 2012 _ à mon arpentage passionné des calli de la cité des Doges :

»

»

»

»

»

et je ne manque pas d’y célébrer Paolo Barbaro !

M’apprêtant seulement à lire ce livre,

afin de le présenter comme le livre le mérite,

je me contente pour le moment de citer ici le bel article que lui consacre Linda Lê : La Ville qui n’existe presque plus,

sur le site En attendant Nadeau :

La ville qui n’existe presque plus

En exergue à son essai Si Venise meurt, l’archéologue et historien de l’art Salvatore Settis a placé cette citation extraite des carnets de notes d’André Chastel : « On ne conquiert pas Venise. On ne l’invente pas. Elle a son dieu sur les campaniles. Son démon partout. »


Paolo Barbaro, Les deux saisons. Trad. de l’italien par Christophe Carraud. Éditions de la revue Conférence, 247 p.


Paolo Barbaro, Les deux saisons

Et le démon de Venise, qu’il se confonde désormais dans l’esprit de certains Vénitiens avec le touriste, ou qu’il prenne l’aspect d’une modernité synonyme d’uniformité, risque bien d’avoir raison du « murmure d’eaux et de voix sur le flanc de basilique » qui faisait, d’après André Chastel, la beauté de la ville. D’aucuns voudraient continuer à croire que la beauté sauve le monde ; or la beauté ne sauve rien, pas même la Sérénissime, car le peuple de Venise, prédit Salvatore Settis, est menacé de disparaître, non pas, rappelle-t-il, « par la main d’un ennemi sans pitié ni sous les coups d’un conquérant », mais parce que l’oubli de soi lui aura été fatal.

Dans son Journal à deux, qui date de 1987 et donne à lire les confidences de Dario le géomètre et celles de sœur Adriana, la supérieure d’un couvent de Padoue, Paolo Barbaro laisse deviner à quel point il est fasciné par ce qui décline, ce qui est sur le point de périr, d’être englouti. Préférant traquer autour de lui ce qui se situe dans les marges, il a un regard qui s’attache moins aux splendeurs qu’aux tanières solitaires. Tout comme il avoue volontiers un intérêt certain pour les rejetés, les égarés, il n’est attiré que par les fissures, les coins d’ombre, les paysages désolés. Il doit à sa formation d’ingénieur de n’être pas resté toute sa vie en Vénétie, sa terre natale, mais d’avoir élargi son horizon en travaillant en Afrique ou en Iran, même s’il est toujours revenu à Venise pour écrire, non pas uniquement des récits ou des romans, mais aussi des essais sur la construction des barrages.

Paolo Barbaro, Les deux saisons

Parfois effaré par la transformation de Venise, « ville de l’imaginaire », ville-œuvre d’art, en Luna Park où des armadas de jeunes travaillent pour le tourisme et traitent avec une grossière désinvolture les visiteurs pressés d’une ville dont les habitants les plus clairvoyants déplorent qu’elle soit devenue la ville de l’exode (les Vénitiens s’exilant loin du centre, se sauvant dans les marges), la ville de l’abandon, la ville de la dégradation continuelle, la ville du retour au Moyen Âge, la « ville qui n’existe plus », Paolo Barbaro ne rallie toutefois pas le chœur des prophètes du pire : en témoignent au moins deux de ses livres, Lunaisons vénitiennes, paru en 1990, et Petit guide sentimental de Venise, publié huit ans plus tard. Venise y est décrite comme la ville la plus étrange et la plus belle, la plus artificielle et la plus naturelle, la plus parcourue et piétinée, la plus visitée et inconnue… « Elle est rêve, mais elle est encore ville, si seulement nous nous réveillons un peu. »

Des palais aux usines de Marghera, de l’île de San Michele, l’île cimetière, lumineuse et obscure, au nœud coulant que forment les ruelles de la cité, des hérons aux tableaux d’Arcimboldo, de Sant’Ariano, l’île refuge des exilés, à la Scuola dei Morti, où l’on étudiait les Offices des morts, des îles disparues au dédale des canaux, en déambulant çà et là, Paolo Barbaro nous dévoile ce qu’il nomme son image de la ville intériorisée, et reste convaincu qu’en comparaison des métropoles, des « innombrables fourmilières de la Terre », semblables à d’étranges lieux de folie, Venise reste vivable. Ou alors, se demande-t-il, n’est-ce pas dans la Cité des Doges qu’est la folie ? Quoi qu’il en soit, chacun s’y promène avec une part du labyrinthe qu’il porte en soi et se persuade que Venise « résiste parce qu’elle est ce qu’elle est : un cas de beauté, un paysage mental, presque insupportable durant ces jours difficiles ».

Paolo Barbaro, Les deux saisons

Livre posthume, paru en 2016, deux ans après la mort de son auteur, Les deux saisons est une de ces œuvres à double face qui évoquent l’arrière-saison d’un amour et celle d’une vie, avec une délicatesse infinie. Dans ces pages, le magnifique guide vénitien qu’est Paolo Barbaro dans ses autres textes se fait élégiaque, racontant mezza voce la fin d’une liaison : Dario, un assureur habitant Trieste avec sa femme et ses deux enfants, rencontre Bruna, une Vénitienne, sur un pont de pierre blanche, le pont Tordu ou le pont des Voiles _ il ponte storto, dans le sestiere de San Polo, près de Sant’Aponal . Commence alors une idylle entre l’« assureur sensible » et Bruna l’esseulée, qui attend la visite de ce dernier un jour par semaine, à 16h 54. Jusqu’à cet après-midi où Bruna annonce son intention de quitter Venise pour Milan, où son amant pourra toujours, lui dit-elle, lui rendre visite : « Je t’attends » est son antienne. Elle n’en disparaît pas moins. La première partie du diptyque se termine ainsi, rien n’est résolu ni scellé, tout reste en suspens, comme si rien à Venise ne pouvait se dénouer. Dans le deuxième tableau du diptyque, « Journal d’hiver », rien non plus ne se dénoue vraiment, quoique celui qui tient ces carnets ne trouve son bonheur qu’en écrivant. Il note presque uniquement des détails insignifiants, mais sa manière de se mettre à l’écoute du monde et du silence de Venise, quand le promeneur s’éloigne du centre et de la piazza San Marco, rend ces fragments pareils à des poèmes en prose où l’on peut, entre autres merveilles, contempler « l’arbre muet », « haut d’une vingtaine de mètres, vert sombre, fuselé, compact », et qui reste immobile, élancé, replié sur lui-même, sans bruit.

Paolo Barbaro n’a rien d’un oiseau de mauvais augure, il possède ce don, précieux entre tous : il s’en tient à l’essentiel avec la légèreté de qui ne s’appesantit jamais. De lui et de ses doubles, qui ont quelquefois l’air de fantômes au gai savoir, nous pourrions dire ce que lui-même dit d’Arcimboldo : « L’artiste, ironique et intellectuel, humoral et enchanteur, déplace et confirme, attire et détourne nos incertitudes mouvantes ».

Linda Lê

Ce samedi 24 février 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur