Archives du mois de décembre 2019

Ré-écouter au CD la grandissime voix de Dmitri Hvorostosky : une compilation de live avec l’Orchestre de l’Opéra de Vienne

31déc

Dmitri Hvorostovsky,

baryton magnifique,

né le 16 octobre 1962 à Krasnoïarsk,

nous a quittés _ si tôt _ le 22 novembre 2017, à Londres.

Or voici qu’Orfeo publie

une magnifique compilation d’enregistrements live,

soit le CD Orfeo C 966 181 B,

tous avec l’Orchestre de l’Opéra de Vienne,

saisis entre mai 1994 et novembre 1916,

avec différents chefs :

Placido Domingo, dans Les Puritains, de Bellini ; Simone Young, dans Le Barbier de Séville, de Rossini ; Seiji Ozawa, dans La Dame de Pique, de Tchaikovsky ; Vjekoslav Sutej, dans Don Carlo, de Verdi ; Michael Güttler, dans Rigoletto, de Verdi ; Kirill Petrenko, dans Eugène Onéguine, de Tchaikovsky ; Marco Armiliato, dans Simon Boccanegra, de Verdi ; Speranza Scappuci, dans La Traviata, de Verdi ; et Jesus Lopez Cobos, dans Un Bal Masqué, de Verdi.

Soient de purs moments d’éternité.

Voici ce que,

le 27 décembre dernier

Jean-Charles Hoffelé, en son blog Discophilia,

en disait,

en un très bel article d’hommage

intitulé Baryton absolu :


BARYTON ABSOLU


Le public de l’Opéra de Vienne l’adulait, faisait un triomphe à son Posa, à son Rigoletto, il y aura chanté plus qu’ailleurs le répertoire italien, baryton Verdi qu’il était de ligne, de timbre, de souffle comme chez nous l’est aujourd’hui Ludovic Tézier. Et évidemment, il fut à Vienne l’Onegin et le Yeletsky absolus.


De tout cela, le disque nous aura plus ou moins bien entretenu, mais les captations en scène que dévoile aujourd’hui l’Opéra de Vienne augmentent considérablement des rôles connus que le théâtre vivant _ enregistré live _ transfigure : Dmitri Hvorostovsky était en représentation un athlète de physique, de voix, donnait à ses personnages une incarnation subtile _ voilà _, une présence ensorcelante _ et là est toute la magie du grand art ! _, l’entendre dans l’élan _ oui _ de l’action revient à se souvenir de cette emprise _ oui _ qu’il avait sur vous dès qu’il paraissait et même avant d’avoir proférer le moindre son : cet œil _ de braise _ , ces épaules, ce maintien _ puissants _ reparaissent dans la nature même de sa voix _ voilà le miracle de la présence charnelle de telles (très rares) voix.


Tout ici rayonne _ oui _ de cette sombre splendeur _ oui _, mais une incarnation subjugue _ entre toutes _, tardive pourtant : le 4 juin 2016, Dmitri Hvorovstovsky reprenait son Simon Boccanegra étrenné sur la même scène quatre années plus tôt : la grande scène du Conseil à l’Acte I (« Plebe, Patrizi Poppolo ») qui le montre dans un entourage si relevé – l’Amelia de Barbara Frittoli, le Gabriele de Francesco Meli, le Fiesco de Ferruccio Furnaletto, plaide pour qu’Orfeo édite la représentation au complet.


LE DISQUE DU JOUR


Vincenzo Bellini (1801-1835)
Ah! Per sempre io ti perdei(extrait de “I puritani”)
Gioacchino Rossini
(1792-1868)
All’idea di quel metallo(extrait de “Il barbiere di Siviglia”)
Piotr Ilyitch Tchaikovski(1840-1893)
Ya vas lyublyu(extrait de “La Dame de Pique, Op. 68, TH 10”)
Vi mnye pisali … Kogda bi zhizn domashnim krugom
(extrait de “Eugène Onéguine, Op. 24, TH 5”)
Giuseppe Verdi (1813-1901)
Alzati … Eri tu che macchiavi(extrait de “Un Ballo in Maschera”)
Pari siamo !(extrait de “Rigoletto”)
Plebe ! Patrizi ! Popolo !(extrait de “Simon Boccanegra”)
Pura siccome un angelo(extrait de “La Traviata”)
Signora ! Per vostra maestà(extrait de “Don Carlo”)…

Dmitri Hvorostovsky, baryton


avec :
Patrizia Ciofi, Barbara Frittoli, Violeta Urmana, Marina Rebeka, Olga Guryakova, sopranos
Francesco Meli, Michael Schade, Ramón Vargas, ténors
Ferruccio Furlanetto, basse

Orchester und Chor der Wiener Staatsoper
Marco Armiliato, Plácido Domingo, Jesús López Cobos,
Seiji Ozawa, Kirill Petrenko, Simone Young, direction

Un album du label Orfeo C966181B

Photo à la une : le baryton Dmitri Hvorostovsky – Photo : © Pavel Vaan & Leonid Semenyuk


Le CD conserve
et nous transmet pour toujours
l’éclat de ces transfigurés moments de lumière-là…
Merci ! 

 

Ce mardi 31 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

La vogue, vers 1715, en Allemagne, des Suites pour orchestre, autour de Telemann et des cousins Bach

30déc

Le CD Orchestral Suites

de Johann Bernhard Bach (Erfurt, 1676 – Eisenach, 1749)

_ le CD Audite 97770 _,

par le Thüringer Bach Collegium,

vient excellemment rappeler à mon meilleur souvenir

ma prédilection

pour le genre _ tellement plaisant ! _ des Suites pour orchestre (à la française)

qui s’est développé vers 1715 en Allemagne,

autour de Georg Philipp Telemann (Magdebourg, 1681 – Hambourg 1767),

et de plusieurs membres de la famille Bach _ dont, bien sûr (mais pas seulement lui) ! Johann Sebastian (Eisenach, 1685 – Leipzig, 1750) _

ainsi que de quelques autres,

tels Johann Friedrich Fasch (Buttelstädt, 1688 – Zerbst, 1758)

ou Christoph Graupner (Kirchberg, 1683 – Darmstadt, 1760) :

toute une génération d’amis

_ souvent parrains, aussi, des enfants des collègues…

Johan Sebastian étant un cousin Bach au second degré de Johann Bernhard…

Un tissu d’échanges (musicaux) à explorer d’un peu près…

Ce lundi 30 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un admirable « Samson » de Haendel par John Butt et son Dunedin Consort : un événement discographique !

29déc

Quelques précédentes productions du Dunedin Consort

et de son chef John Butt

ont attiré _ et retenu _ mon attention

_ une Passion selon Saint-Matthieu de Bach, et un Requiem de Mozart, tout spécialement (chez Linn Records).

Et voici que vient de paraître un Samson de Haendel _ un coffret de 3 CDs Linn CKD 599.

Une œuvre qui connut,

après sa première à Londres le 18 février 1743 _ au Théâtre de Covent Garden _

un très notable durable succès :

« It was Handel’s most frequently performed dramatic oratorio  during the rest of eighteenth century » _ rien moins ! _,

apprenons-nous à la page 16 du livret _ sous la plume de Ruth Smith _ de cette superbe production…

Deux raisons à cela :

d’une part la renommée persistante du poème sur lequel est bâti cet oratorio, Samson Agonistes (publié en 1671), de John Milton (1608 – 1674) ;

et d’autre part, la très grande qualité musicale de la partition de ce Samson de Haendel (1685 – 1759).

Pour conforter le plaisir pris à ces 3 heures 25 de musique,

voici deux articles confirmant ma propre appréciation de cette réalisation discographique

de très haut niveau ;

l’un emprunté à Stéphane Degott sur le site de Res Musica,

est un article intitulé Un des plus beaux oratorios de Haendel en CD :

et l’autre sur le site de MusicWeb International à propos de ce coffret Samson de Linn. 

Les voici :

Un des plus beaux oratorios de Haendel en CD

George Frideric HANDEL (1685-1759)
Samson (1743 version)
Samson – Joshua Ellicott (tenor)
Micah – Jess Dandy (alto)
Manoa – Matthew Brook (bass)
Harapha – Vitali Rozynko (bass)
Dalila – Sophie Bevan (soprano)
Israelite/Philistine/Messeger – Hugo Hymas (tenor)
Virgin/Israelite Woman/Philistine Woman – Mary Bevan (soprano)
Virgin/Philistine Woman – Fflur Wyn (soprano)
Tiffin Boys’ Choir
Dunedin Consort/John Butt (harpsichord)
rec. 2018, St Jude-on-the-Hill, Hampstead Garden Suburb, London
LINN CKD599 [3 CDs: 204:14]

Handel wrote Samson around the same time as Messiah _ c’est à relever ! _, and in his day it was probably his most popular oratorio _ voilà. I suspect the reason why we don’t hear it so much now is its sheer scale and length. What better method to experience it, then, than through this wonderful new Dunedin Consort recording, which brings it so life _ oui _ so vividly that you’ll want to return to it again and again?

In fact, a recording suits Samson for other reasons too. The text is an adaptation of Milton’s verse drama Samson Agonistes, which Milton designed for private reading, not for performance _ oui. The drama is essentially static and reflective _ voilà _, encouraging the reader to conceive events in his mind’s eye, so the action mostly takes place off stage _ voilà _ and is commented on by the characters. Act 1 opens, for example, with Samson already blinded and imprisoned, and the climactic destruction of the temple takes place offstage to the accompaniment of some brilliantly busy string writing. The whole “action” consists of monologues and dialogues between characters who don’t do much more than discuss _ voilà _ their states of mind.

Handel, therefore, creates an “opera of the mind.” An oratorio is that already, of course, but a recording even more so, and this one gives so much to not just enjoy but revel in. For one thing, the sound is top notch. Linn’s engineers have done a superb job of capturing everything with a wonderful sense of clarity _ oui _ and space, and their choice of venue is perfect for balancing the intimacy of the solos with the brilliance of the choruses without ever losing the colouristic detail _ oui _ of the orchestral playing.

Behind it all sits director John Butt, who has thought the work through from top to bottom, as he explains in a scholarly but accessible booklet note. He has given great consideration to which version to perform and how ; and while I’m open to correction on this, it would seem that this version is the most encyclopaedic _ oui _ to have been put on disc so far. Unsurprisingly, Butt has given huge thought to the size of the forces used, and his conclusions are most interesting when it comes to the choruses. He finds evidence for two different sorts of chorus to be used : the smaller involves basically the soloists plus an extra alto, while the larger involves more forces and the addition of several boys. Typically, Butt has recorded both, and you can download both from the Linn website _ je ne sais pas trop comment… The CD features only the larger chorus but, in a very generous move, if you buy the CD then you get a voucher _ ??? je n’en ai pas trouvé trace en mon exemplaire.. _ which will allow you to download for free the version with the smaller chorus.

Whichever you choose, you’ll find a Dunedin Chorus on top form. In his most bravura style _ et les chœurs sont fondamentaux dans les oratorios de Haendel _, Handel hits his audience with a Philistine chorus in praise of Dagon at the very beginning of the piece, and it sounds fantastic here, the chorus relishing every syllable and bouncing brilliantly off the trumpets and drums that blaze out of the orchestra. They are brilliantly subtle elsewhere, too, effectively bringing out the counterpoint of choruses like O first created beam or, especially, Then shall they know. The combative chorus (Israelites vs Philistines) that ends Act 2 is a thriller, and the blaze of glory that brings down the curtain after Let the Bright Seraphim is a fantastic way to end.

Having listened to both versions, I really appreciate the benefits of the smaller chorus : they sound great, and there’s something lovely about hearing these expert singers more “up close” in harmony. For sheer dramatic power, so important in this work, my own taste tended to prefer the full chorus over the smaller one, but it’s lovely that, buying the CD, you can have both, thus avoiding the agony of choice.

The orchestral picture is equally superb _ oui. Violins are light and bouncy, by turns delicate and fresh. Winds chatter convincingly and, particularly in the opening Sinfonia, horns add a welcome touch of grandeur. They aren’t used often but, when they are, the trumpets and drums make a fantastic impact, nowhere more so than in the electrically exciting final bars. Butt himself on the harpsichord underpins everything with great authority but also a twinkle in his eye, never forgetting that this is meant to be a drama, and in his hands it is never less than compelling.

It’s hard to imagine a better team of soloists, either, not least because most (if not all) of them are regular Dunedin collaborators. In the title role, Joshua Ellicott’s tenor voice is full of dramatic impulse _ oui _, inhabiting the damaged hero’s character brilliantly _ absolument ! Son incarnation de Samson est d’une intense puissance. There is, for example, a strain of pain running through Torments, alas which works very well, and even in the recitatives you get the sense of a wounded lion looking back over his achievements from a place of agony, nowhere more so than in the interactions with Dalila. Total eclipse is deeply poignant _ quelle merveille d’interprétation ! quel chef d’œuvre ! _ , the high climax on “stars” sounding like a stab wound, but Why does the God of Israel sleep buzzes with a palpable uplift in energy. Just as the sun is sung with beautiful tenderness, and what a brilliantly original move of Handel’s for the hero to exit on such a delicately understated aria. Hugo Hymas’ lighter tenor stands in effective contrast to Ellicott’s, and he uses the flexible agility of his tenor to magnificent effect, leaping all over the coloratura in Loud as the thunder’s awful voice and enlivening the runs of God our our fathers with great beauty. He’s equally convincing in the swagger of To song and dance we give the day, and he delivers the news of the temple’s destruction with keen dramatic sense.

Sophie Bevan brings seductive allure to the role of Dalila, with a particularly sultry colour to the middle of the voice, making her protestations of contrition sound utterly unconvincing ! Her sister, Mary Bevan, uses her voice to fantastic effect, sounding alluring and sensual in Ye Men of Gaza, and using the sultry bottom of her voice every bit as effectively as the gleaming top in seductive moments like With plaintive notes or, sensationally, Let the bright seraphim. Fflur Wyn is lighter and brilliantly agile. She has a real sit-up-and-notice quality to her voice that really helps in Then free from sorrow and, particularly, the recriminations of It is not virtue. Jess Dandy’s authoritative mezzo brings great substance to the role of Micah, an Israelite woman who consoles Samson, nowhere more effectively than in her brief but fantastically long-breathed arioso Then long eternity. There is great beauty in her prayer Return, O God of Hosts ! and her lament for the dead Samson is beautifully sustained.

Matthew Brook radiates authority as Manoa, Samson’s father, singing with both poignancy and great clarity in the long runs of Thy glorious deeds, and he comes into his own in the oratorio’s final section with his music of meditation as he reflects on his son’s role in bringing down the Philistines. With a completely different bass voice, I really liked the touch of try-your-chance insolence to the Harapha of Vitali Rozynko, reinforcing the drama and underlining the sense of this work as an opera of the mind that works through sound alone.

In short, this is superb _ oui ! _, the best Handel oratorio I’ve heard in years _ rien moins ! voilà ! Its individual components are all first rate, but the cumulative whole is even more effective than the sum of its parts when you consider the packaging, the scholarship and the overall impact. The excellent historical notes from Ruth Smith only seal the deal.

Simon Thompson

Une réalisation haendelienne on ne peut plus marquante, par conséquent,

pour cet admirable chef d’œuvre qu’est Samson.

Avec une mention toute spéciale, aussi,

pour le magnifique ténor qu’est Joshua Ellicott (Samson),

et, notamment, son interprétation du sublime air Total eclipse ! (Acte 1, scène 2 ; plage 16 du CD 1)…

Ce dimanche 29 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ronald Brautigam, idéal et sublimissime dans les 5 Concertos pour piano et orchestre de Beethoven : un album double de Bis

28déc

En avant-première de l’année Beethoven qui vient

_ soit l’anniversaire des 250 ans de sa naissance à Bonn le 15 ou 16 décembre 1770 _,

un sublime double CD Bis _ Bis 2274 _ des 5 Concertos pour piano et orchestre de Beethoven

par le merveilleux Ronald Brautigam

sur deux superbes pianofortes

et avec Die Kölner Akademie dirigée par Michael Alexander Willens.

Ronald Brautigam est un pianiste selon mon cœur :

la vie même,

en sa dynamique bondissante, et dans la plus grande justesse…

Que l’on écoute la collection de CDs de ses Mozart ;

ainsi que de ses Haydn,

sur ses parfaits pianofortes…

Et que l’on compare ceci

aux interprétations des autres…

A propos de l’intégrale des Sonates pour piano de Beethoven,

Classical-music.com ,

le website officiel du BBC Music Magazine,

sous le titre Five of the best Beethoven sonata cycles,

à la date du 7 octobre dernier,

et sous la signature de Freya Parr,

propose son palmares des interprètes,

que voici :

Five of the best Beethoven sonata cycles

We name some of the finest examples of Beethoven’s piano sonatas on disc

Five of the best Beethoven sonata cycles

Artur Schnabel

Warner Classics 9029597507

Recorded between 1932 and 1938, this first-ever recording of the complete sonatas has remained _ oui _ a classic account.

 

 

Wilhelm Kempff

DG 477 7958

The German pianist recorded the cycle several times ; DG’s remastered stereo version was released in 2008 _ une référence, bien sûr .

 

 

Friedrich Gulda

Orfeo C808109L

The Austrian pianist made three recordings of Beethoven’s sonatas. This is the first _ la plus renommée, en effet, et la moins bien distribuée aussi _, recorded for Austrian radio.

 

 

Ronald Brautigam

BIS BIS2000

Dutch keyboardist Ronald Brautigam’s fortepiano recordings of the Beethoven sonatas for BIS made between 2004 and 2010 are now gathered together in one box. Brautigam plays on Paul McNulty’s replicas of original instruments dating from 1788 to 1819.

 

 

Stephen Kovacevich

Warner 9029586922

Kovacevich gets to the heart of Beethoven’s sonatas with playing that teeters on the edge of sanity, roars with ferocious power and frequently moves the listener to tears. The finest to date _ c’est aussi mon avis.

Ce second enregistrement par Ronald Brautigam

des Concertos pour piano et orchestre de Beethoven

_ et sur pianoforte(s) _

est rien moins _ prise de sons superlative aidant ! _que

sublimissime ! :

il vous transporte au plus haut de ces œuvres,

et vous y maintient tout durant le déroulé de la plus merveilleuse finesse de détail (et de lignes)

de ces 2 CDs…


Ce samedi 28 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Pour célébrer Ravel, décédé il y a 82 ans ce 27 décembre

27déc

En manière de célébration de l’anniversaire des 82 ans du décès de Maurice Ravel,

le 27 décembre 1937 à Paris,

écoute de 2 CDs ravéliens :

_ les 2 Concertos pour piano et orchestre (de 1929-30 et 1931)

par François Dumont

et l’Orchestre National de Lyon, dirigé par Leonard Slatkin ;

ainsi que Tzigane pour violon et orchestre

_ soit le CD Naxos 8.573572 _ ;

et le CD Ravel voyageur

_ soit le CD Mirare MIR 416 _

par les sœurs Nathalia (piano) et Maria Milstein (violon),

comportant

la Sonate pour violon et piano n°1, dite posthume ;

Cinq Mélodies Populaires Grecques (en un arrangement pour violon et piano de Maria Milstein) ;

Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré ;

la Sonate pour violon et piano n°2 ;

Kaddish (en un arrangement pour violon et piano de Lucien Garban) ;

Tzigane ;

et Pièce en forme de Habanera.

Le 30 octobre 2019 dernier,

sur son site Discophilia,

Jean-Charles Hoffelé a consacré un article

intitulé Le jour et la nuit

au CD Naxos des 2 Concertos pour piano et orchestre de François Dumont et Leonars Slatin.

LE JOUR ET LA NUIT


Brillant, le Concerto en sol ? Du Mozart oui ! François Dumont le joue avec une simplicité déconcertante, sans les effets et le motorisme que tant y mettent, éclairant les mouvements extrêmes sans les brusquer, chantant avec une pudeur qui est bien le secret de Ravel, et ce sens de demi-caractère préfèrant l’allusion à l’appui.


Leonard Slatkin lui fait un orchestre fauve de couleurs, et félin de rythmes, quelque chose de très souple où tout peut chanter : même le grand récitatif de l’Allegramente, avec ses ponctuations jazzies, s’octroient des parts de rêve. L’Adagio est un modèle, intemporel et tendre, avec cette ligne de chant qui se réalise dans le più piano, et comme cette sonorité de clavier est belle, profonde, modelée, si pleine, si mélodieuse.


La sonorité naturellement ombrée de Dumont s’accorde avec les teintes de ténèbres du Concerto pour la main gauche auquel il refuse tout expressionisme, le jouant implacable et quasi-classique, dans la battue presque froide de Slatkin : c’est dans cette simplicité fluide que l’essence sinistre de l’œuvre prend tout son sens, et le contraste avec les cadences étoilées, aux sonorités magiques, où le pianiste crée un autre univers, est d’autant plus saisissant.


Doublé impeccable qu’assaisonne entre les deux opus un Tzigane abrasé par l’archet virulent de Jennifer Gilbert, et qui me donne envie de réécouter tout le piano de Ravel comme François Dumont l’avait enregistré voici quelques années (Piano Classics).


LE DISQUE DU JOUR


Maurice Ravel (1875-1937)


Concerto pour piano et orchestre en sol majeur,
M. 83

Concerto pour piano et orchestre en ré majeur,
M. 82 « Concerto pour la main gauche »

Tzigane, M. 76 (version pour orchestre)

François Dumont, piano
Jennifer Gilbert, violon
Orchestre National de Lyon
Leonard Slatkin, direction

Un album du label Naxos 8.573572

Photo à la une : le pianiste français François Dumont – Photo : © Jean-Baptiste Millot


Et hier, 26 décembre,
sur ce même site Discophilia,
le même Jean-Charles Hoffelé
a consacré sa chronique quotidienne 
au CD Ravel Voyageur des sœurs Maria et Nathalia Milstein :
……

 


LE VIOLON DE RAVEL


Outre qu’elles soient belles comme des Modigliani, Maria et Nathalia Milstein ont un autre charme peut-être plus décisif encore : elles s’adonnent à leur tropisme Ravel.


Voici deux ans, la pianiste des deux sœurs, Nathalia, mettait en regard les rares Pièces, Op. 12 d’un tout jeune Prokofiev alors étudiant au Conservatoire et Le Tombeau de Couperin de Maurice Ravel : passerelle entre ces deux cahiers qui sont d’abord deux suites dans l’esprit des suites françaises de clavier ou de viole, l’évocation stylisée du Siècle d’Or des clavecinistes. Son Tombeau, beau et simple comme une épitaphe, avait les vertus d’un haïku : la netteté et la suggestion.


Revoici son piano clair et évident, transformé en orchestre : il faut entendre comment elle tend le discours de la Sonate des années vingt, permettant au violon de sa sœur de s’envoler puis d’aller gronder l’orage qui s’en va dans les ultimes pages de l’Allegretto.

En plus des deux sonates, l’album violon-piano contient Tzigane joué avec une franchise, une pureté, une absence justement de gitanerie, ainsi que des arrangements, précieux comme le KaddishLucien Garban enrubanne dans l’archet les mots d’une prière, ou réjouissant lorsque Maria Milstein s’approprie les Mélodies populaires grecques, y chantant avec quelques éclats, faisant paraître des personnages. Quelle beauté d’intonation et de caractère dans cet archet, quelle plénitude dans ce violon, un Bergonzi de 1750 d’une profondeur assez vertigineuse.

Magnifique album qui ne veut plus quitter ma platine, il a raison !


LE DISQUE DU JOUR

Sergei Prokofiev (1891-1953)


Sonate pour piano No. 4,
Op. 29

10 Pièces, Op. 12
Toccata, Op. 11


Maurice Ravel (1875-1937)


Le Tombeau de Couperin,
M. 68

Nathalia Milstein, piano


Un album du label Mirare MIR350

Maurice Ravel


Sonate pour violon et piano No. 1, M. 12
Cinq mélodies populaires grecques (arr. pour violon et piano : Maria Milstein)
Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré, M. 74
Sonate pour violon et piano No. 2, M. 77
Kaddisch, extrait des
« 2 Mélodies hébraïques, M.A 22 » (arr. pour violon et piano : Lucien Garban)

Vocalise-Étude en forme de habanera, M. 51
Tzigane, M. 76

Maria Milstein, violon
Nathalia Milstein, piano


Un album du label Mirare MIR416

Photo à la une : la pianiste Nathalia Milstein – Photo : © DR

Ce vendredi 27 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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