Ecouter la merveille Louis Couperin

— Ecrit le jeudi 5 avril 2018 dans la rubriqueMusiques”.

Louis Couperin est un compositeur d’exception !

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Ce jeudi 5 avril 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

P. s : et voici que je découvre cette interview, sur l’excellent site de ResMusica, à cette même date d’aujourd’hui 5 avril,

mais sans nulle mention à ce miraculeux CD Hyperion CDA 68224 Louis Couperin :

ANNÉE BEETHOVEN POUR LE PIANISTE PAVEL KOLESNIKOV

6Pavel_Kolesnikov_Copyright_EVA_VERMANDELDepuis qu’il a été lauréat du Prix Honens en 2012, le pianiste Pavel Kolesnikov se produit dans le monde entier. Il entreprend ce mois-ci une tournée au Royaume-Uni et en Europe avec le Czech National Symphony Orchestra et les Flanders Symphony Orchestra.

« Dans mon travail, cependant, j’aime assez pouvoir m’affranchir de toutes mes certitudes. »

ResMusica : Vous entamez une tournée au Royaume-Uni. Votre répertoire se tourne essentiellement vers les concertos n° 4 et 5 de Beethoven. Pouvez-vous nous en dire davantage sur ce qui vous touche dans l’œuvre de ce compositeur ?

Pavel Kolesnikov : Pour moi, cette saison est l’année de Beethoven. Je vais jouer tous les concertos excepté le n° 2. J’ai aussi enregistré un CD pour le label Hyperion, qui est une exploration du caractère tempétueux et des colères de Beethoven dans ses premières compositions. Je pense que Beethoven est progressivement devenu une sorte de « vache sacrée » pour les musiciens. Chaque petit détail dans ses partitions dénote une autorité écrasante. Dans mon travail, cependant, j’aime assez pouvoir m’affranchir de toutes mes certitudes et je tente de voir et d’entendre les choses sous un angle nouveau, plus actuel, un peu comme si j’utilisais le système Stanislavski.

Les partitions de Beethoven offrent le plus grand défi pour un tel travail, pas seulement à cause de l’immense et puissante personnalité qui est derrière, mais pour de nombreuses autres raisons. J’éprouve cependant la plus grande des joies à ne finalement pas être guidé (pour résumer : « c’est ce que Beethoven voulait dire »), afin de découvrir ce que Beethoven veut me dire, à moi personnellement, mais aussi à mon public. C’est la manière de procéder la plus difficile, mais à mon sens, la plus complète et la plus passionnante.

RM : Vous avez sorti récemment un CD sur les Mazurkas de Chopin. Votre orientation est résolument tournée vers des compositeurs de la période romantique. Avez-vous pensé à rendre hommage à d’autres compositeurs emblématiques de cette période ?

PK : J’aime entrer en immersion dans le monde d’un compositeur, mais d’un autre côté je n’aime pas être isolé du reste. Cela ne me convient pas et je trouve plus gratifiant de travailler en liant une chose à une autre. De mon point de vue, c’est comme cela que l’on obtient une véritable vision pour une grande représentation. Donc, je peux ainsi travailler sur une œuvre et voir peu à peu où le fil me porte. En ce moment, chaque racine que je prends me porte littéralement vers Brahms. Je suis surpris car Brahms n’est pas vraiment un compositeur avec lequel je suis à l’aise mais c’est pourtant ce qui se passe. Je jouerai ses œuvres l’année prochaine. Parallèlement, je travaille sur un autre enregistrement de Chopin. Donc oui, en termes musicologiques, je joue actuellement beaucoup d’œuvres romantiques, mais je n’aime pas penser de cette manière. A mon sens, c’est une terrible simplification.

RM : Vous allez vous produire au Royaume-Uni. Quel lien entretenez-vous avec ce public ?

PK : Je me suis beaucoup produit au Royaume-Uni depuis que je suis venu étudier là-bas en 2011. J’ai également été l’un des New Generation Artists 2014-2016 de la BBC, ce qui m’a donné de merveilleuses chances de jouer devant le public britannique. Je suis déjà familier avec certaines des villes où je vais me produire. En 2016, j’ai fait une tournée avec l’Orchestre symphonique Tchaïkovski de la Radio de Moscou, sous la direction de Vladimir Fedoseiev.

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RM : Vous avez été lauréat du Prix Honens en 2012, ce qui a propulsé votre carrière. Pouvez-vous nous parler de ce concours ?

PK : Ma carrière a commencé lorsque j’ai gagné le Prix Honens au Canada. Je pense qu’à ce moment-là, en 2012, Honens était résolument le concours le plus avant-gardiste du monde. Depuis, le modèle de Honens qui ne ressemblait à aucun autre, a inspiré un changement remarquable dans la manière dont les concours sont menés dans le monde. Stephen McHolm, qui était le directeur du concours à ce moment-là, est un visionnaire bouillonnant. Il a créé à Calgary quelque chose de très spécial et puissant. Ce concours est vraiment un modèle. Il met le musicien, le participant au centre de la structure. Et c’est de cette seule façon qu’un concours de musique peut passer du simple divertissement à des objectifs plus nobles et sérieux.

RM : Durant votre enfance, vous avez appris le violon pendant une dizaine d’années. Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté par rapport à votre carrière actuelle ?

PK : J’ai en effet joué du violon pendant 10 ans. C’est difficile pour moi de dire si cela m’a aidé ou non, mais je pense probablement que oui. J’adore jouer avec des cordes, et j’ai d’ailleurs récemment formé un trio avec mes amis de longue date, la violoniste Elina Buksha et le violoncelliste français Aurélien Pascal. Cependant, j’ai toujours pris davantage de plaisir à travers le piano que le violon. Cela m’a donné l’opportunité de créer mon propre univers.

Crédits photographiques : © Eva Vermandel

Et encore cet article- ci, de Jean-Charles Hoffelé :

LA MÉLANCOLIE DANSE

Trois Suites de Louis Couperin, compositeur dont l’œuvre est déjà plutôt rare au disque sous les doigts des clavecinistes – Blandine Verlet y excelle – et plus rare encore chez les pianistes : Pierre Chalmeau en avait gravé chez Fondamenta un plein disque assez magnifique où les danses s’imaginaient en couleurs vives. Aujourd’hui, Pavel Kolesnikov lui répond de son toucher sensible, faisant chanter les esquisses de danses dans les splendeurs secrètes de son très beau Yamaha artistement réglé.

Son imagination discrète, son art de la confidence sotto voce s’allient parfaitement à la langue du grand Louis : son clavier est nu, et passe en clin d’œil du charme au tragique, le tout en estompe. Rien ne pèse dans cet art, qui semble idéalement apparié au toucher plein mais évocateur du jeune pianiste sibérien. Si ce n’est pas une rencontre ! Mais malgré ce ton réservé, lorsqu’il faut danser vraiment, les doigts claquent des talons et lancent le pas : écoutez seulement la Gavottede la Suite en ré, et les Canaries qui suivent. Soudain, c’est Rameau qui se profile, et rien d’étonnant à cela, la base de la syntaxe du Dijonnais a toujours été plus proche de celle de Louis que de celle de François.

Mais impossible de ne pas souligner que ce qui charme Kolesnikov et nous charme d’abord, c’est l’indicible mélancolie des chaconnes, la stèle ouvragée du Tombeau de Mr de Blanrocher où un luth s’évoque et avec lui presque un chanteur, c’est ce clavier qui songe les yeux ouverts dans les roideurs de ce Grand Siècle hivernal, poète sans mots dont les notes tourmentées cherchent et trouvent ici cette consolation, cette sérénité dans l’art consommé d’un si jeune homme.

LE DISQUE DU JOUR

 

 

 

 

 

 

 

Louis Couperin (1626-1661)
Suite en ré mineur
Allemande Grave en fa majeur
Chaconne en fa majeur
Chaconne ou Passacaille en sol mineur
Suite en sol mineur
Tombeau de Mr de Blancrocher
Suite en la majeur
Pavanne en fa dièse mineur

Pavel Kolesnikov, piano

Un album du label Hypérion CDA68224

 

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