De l’identité (composite et ouverte) selon Claudio Magris

— Ecrit le jeudi 30 avril 2009 dans la rubriqueHistoire, Littératures, Philo, Villes et paysages”.

Un tout à fait intéressant article dans « El Pais » de ce jeudi 30 avril,

à l’occasion d’une conférence à Barcelone de Claudio Magris,

un de nos écrivains contemporains européens majeurs _ de lui, lire en priorité, le merveilleux « Microcosmes » ; ainsi que « Trieste, une identité de frontières » (avec Angelo Ara ; l’original, italien _ « Trieste. Un’ identità di frontiera » _, est paru en 1982) _,

lors d’un colloque sur le thème de « l’impureté« …

« Claudio Magris se asoma a la impureza »

 El escritor reflexiona sobre la vertiente ambigua y relativa de la vida moderna

J. M. MARTÍ FONT – Barcelona – 30/04/2009

« No tenemos una sola identidad _ mais plusieurs ; ou une multiple, et complexe, et en mouvement plus ou moins permanent… Podemos tener una identidad nacional, una identidad ética _ que no es menos importante _, una identidad cultural y muchas otras. Yo estoy seguramente mucho más cerca de un liberal de Uruguay que de un fascista italiano, por ejemplo. ¿ Por qué ser italiano o catalán _ une identité « de nationalité«  : Magris s’exprimant ici et ce jour-là à Barcelone, en Catalogne, si soucieuse de sa « nationalité » (« catalane«  ! cf Enric Prat de la Riba : « La Nacionalitat catalana« , en 1906…) face à la « nationalité » (même si pas encore la « raza » : de franquiste mémoire !.. le film « Raza«  fut réalisé, en 1942, sur la base d’un scénario du Caudillo lui-même, derrière le pseudonyme de « Jaime de Andrade« …) ; face à la « nationalité » « espagnole » _ debe ser más importante que ser creyente o no creyente ? Si alguien me dice que es creyente voy a saber algunas cosas sobre su identidad mucho más reveladoras _ ôter des voiles des « signes » : soit le critère « intéressant » de l’herméneute décrypteur ; quel qu’il soit : et pas nécessairement, ni seulement, un « écrivain » _ que si me dice que es español.« 

« Hay una nefasta tendencia a identificar el futuro con la eternidad«  _ figée : « tel qu’en lui-même l’éternité le change« -rait, une fois pour toutes (= apocalyptiquement !)…

El escritor Claudio Magris (Trieste, 1939) ha estado en Barcelona para clausurar el ciclo de conferencias que, bajo el título « Impurezas« , ha llevado a cabo el Centro de Cultura Contemporánea (CCCB) a lo largo de los últimos meses. « La impureza« , asegura, « es asumir que la vida tiene este lado ambiguo, relativo, donde precisamente hay que buscar lo puro, que no se encuentra en el interior _ trop pauvre, trop sec, trop inerte et fermé _ de un sistema puro. »

El escritor italiano habló sobre los mitos y sobre el monólogo « Así que usted comprenderá »  (Anagrama)

_ « Vous comprendrez donc« , en traduction en français, par Jean et Marie Noëlle Pastureau, aux Éditions Gallimard, le 30 octobre 2008 (cf aussi mon article du 29 décembre 2008 : « A propos de Claudio Magris : petites divergences avec Pierre Assouline _ sur son blog “la république des livres” «  ; et, plus encore, l’article du 1er janvier 2009 : « Le bonheur de venir de lire “Vous comprendrez donc”, de Claudio Magris« …) _,

revisión del de Orfeo y Eurídice, donde es ella _ cf, de son épouse, Marisa Madieri (1938-1996) le magnifique « Vert d’eau » : paru en traduction française aux Éditions « L’Esprit des péninsules » en janvier 2002 _ la que habla desde el más allá y explica _ oui, pages 54 et 55 de son adresse au « Président«  des Enfers : « je l’aurais détruit » ; « et moi je disparaissais à sa vue, heureuse parce que je le voyais retourné déchiré mais fort vers la vie, ignorant du néant, capable encore de redevenir serein, peut-être même heureux. Et maintenant, en effet, chez lui, chez nous, il dort tranquillement. un peu fatigué, bien sûr, mais… » ; page 55… _ por qué no quiere volver a ver a su amado.

« Los mitos son también impuros » _ c’est-à-dire « mêlés« 

Magris, cuyo relato « Danubio » (Anagrama) _ « Danube« , paru en traduction française (par Jean et Marie-Noëlle Pastureau), le 1er janvier 1988, aux Editions Gallimard _ sirvió a muchos europeos _ dont, probablement, notre cher Pierre Assouline ; cf l’article de son blog « la république des livres » : « Claudio Magris n’en sort pas« , le 13 décembre 2008 _ para descubrir la mitteleuropa articulada en torno al Imperio Austrohúngaro, que había quedado semioculta detrás del telón de acero con la división de Europa posterior a la II Guerra Mundial, contempla ahora con la perspectiva que da el paso de 20 años lo sucedido en ese espacio _ mitteleuropéen (marqué par les Habsbourg : cf « Le Mythe et l’Empire » de ce même Claudio Magris, en 1991 pour la traduction en français…) _ al que, como trentino _ ou plutôt triestin : Trieste et Trente faisant deux !.. _, pertenece de pleno derecho _ celui de la riche (et longue) Histoire ; et ses « droits«  sont, en effet, puissants : ils ne s’effacent pas, « pour toujours« , d’un simple coup de chiffon sur ardoise-magique, d’un décisif trait de plume (plus paraphes de chacun des divers signataires), en un « traité« , fût-il dit, le plus solennellement du monde (après « guerre mondiale » !..), « de paix« 

« Tuve la gran suerte de poder viajar por la Europa del Este durante cuatro años _ d’enquête sur le (très vaste) terrain-territoire _ durante un periodo de relativa tranquilidad, entre 1982 y 1986 _ en son travail de préparation pour « Danube » : l’édition italienne de « Danubio » parut effectivement l’année 1986 chez Garzanti _ ; si no hubiera sido así, en 1989 [cuando se produjo el derrumbe del bloque soviético] no hubiera podido descender a los diferentes estratos de la historia, descubrir cosas, en si mismas poco importantes _ des « détails » !.. _, pero reveladoras. Esta experiencia fue clave _ oui ! _ para poder comprender lo que pasó después _ en cette Europe centrale et orientale qui a accentué encore ses propensions à la « balkanisation«  _, porque cuando se viven _ dans trop de précipitation _ estos grandes acontecimientos históricos es fácil quedarse sólo en la superficie »  _ l’ennemi de qui veut vraiment, en effet, « pouvoir comprendre » ce qui survient

Reconoce que se esperaba un cierto resurgimiento de los _ vieux _ nacionalismos, de la tendencia a cerrarse _ se recroqueviller _ sobre las pequeñas _ voire micro _ identidades, y lamenta que, hasta cierto punto, « se ha perdido la sensación de la pertenencia a un mundo común : la mitteleuropa ». « Hay dos memorias« , apunta, « la que se sitúa en la continuidad ; y aquella obsesionada con el pasado, obligada a presentar la factura _ revancharde _ de todos los agravios padecidos en el pasado, empeñada en un victimismo competitivo consistente en poder esgrimir más víctimas que el vecino.« 

La omnipresente crisis _ ouverte, « en grand« , ce récent automne 2008 _ la afronta con escepticismo. « Hay, ciertamente, una gran preocupación, pero reconozco que yo mismo no sé aún, como mucha gente, si la crisis en la que estamos metidos no es más que una vanguardia de la _ plus grave encore : catastrophique ; sur ce concept, cf Jean-Pierre Dupuy ; par exemple, « Pour un catastrophisme éclairé _ quand l’impossible est certain«  _ que llegará más tarde ; o si ha sido exagerada tal vez por razones políticas _ par les uns, ou les autres _ para sacar provecho _ plein de partialité, malhonnête… Las sociedades reaccionan de dos maneras : el pánico o la solidaridad. » _ « le socialisme ou la barbarie« , a pu dire, en son temps, un Cornelius Castoriadis, autre (assez !) « grand européen«  : né à Istamboul, lui ; un lieu encore plus crucial (que Trieste) de notre « vieille Europe« … De Cornelius Castoriadis, lire en priorité : « L’Institution imaginaire de la société« 

Pero la quiebra _ soit une « rupture«  _ del modelo, asegura, no le ha sorprendido. « Siempre he creído que hay una nefasta tendencia a identificar el futuro con la eternidad, con la única posibilidad, con los últimos días _ d’Apocalypse ! _ de la Historia. A finales de la década de 1920 se creía que el capitalismo estaba a punto de ser destruido. Y no era cierto. Hasta hace un año se creía _ depuis l’heure des imprécations de Thatcher et Reagan _ que el capitalismo anglosajón, que no es el mismo que la tradición _ continentale (par exemple, le « modèle rhénan« )  _ europea, era la única posibilidad y el punto de llegada de la Historia _ cf, par exemple, de Francis Fukuyama : « La Fin de l’Histoire et le dernier homme«  Es ridículo.« 

Pero Magris teme que no haya nadie sentado al volante _ ou de pilote dans l’avion _, o que los que están en la sala de control no fijen su atención en la carretera. « Vivimos en un sistema tan autoreferencial _ avec un « réel » oh combien étroit ! en conséquence… _, en el que la clase política está de tal manera enfrascada en la tarea de autorepresentarse _ avec, en contrepoint, « L’Invisibilité sociale«  de ceux qui ne sont pas si peu que ce soit, eux (= les « autres« …),  « regardés« , faute d’être si peu que ce soit « entendus » (ni encore moins, forcément, « écoutés« ), comme nous en avertit Guillaume Le Blanc dans son très beau dernier livre, paraissant ces jours-ci aux PUF… _, que ya no le queda tiempo _ une affaire essentielle , cette « prise de temps » (et d’« égards« … : le contraire du « mépris » : pour connaître et comprendre…)… _ para atender a lo que sucede fuera. Como habla todo el rato de la crisis, no tiene tiempo de estudiarla _ un requisit capital pour toute vraie (et « honnête«  !) « recherche » !.. Claro que, como decía Chesterton, los que escriben los artículos de fondo son siempre los conservadores porque juzgan un hecho de hoy con la mentalidad de ayer.« 


Titus Curiosus, ce 30 avril 2009

Commentaires récents

Posté par collignon
Le 5 mai 2009

Tout est si parfaitement dit dans ce texte. Il me semblait à la fois que la crise était artificielle, et profonde à un point insoupçonné par nos « élites » autoproclamées. Artificielle, parce que les commentateurs et les transmetteurs d’information (le fameux Journal de 20 h, point culminant de la journée pour moi, sans que j’en sois autrement devenu taré, parce que j’insulte le présentateur) insistent sur ce qui est secondaire, les pertes des banques (rappelons qu’il s’agit de pertes… virtuelles), et refusent de raisonner autrement qu’en termes d’hier ou d’avant-hier : l’influence de tel ou tel parti, de tel ou tel homme. Il semble que les journalistes lambda se préoccupent déjà de l’élection de 2012 : bientôt on leur demandera de « prévoir », ils seront aussi sollicités et (rapidement j’espère) déconsidérés et ridiculisés que les Mme Soleil et autres Carmen Tessier. Péguy (toujours lui)parle aussi de ventre fécond, mais c’est de celui de l’Histoire, dont nul ne peut prévoir la folle et inépuisable imagination.
Et d’autre part, le manque de culture historique soigneusement entretenu par l’Education Nationale devenue une véritable entreprise de propagande (Franco et les colonels grecs avaient supprimé l’histoire contemporaine ET la philosophie des programmes) (pour le latin, en Espagne, c’est fait) empêche les abrutis qui veulent nous gouverner de voir plus loin que le mur où ils foncent. Non, je ne le vois pas monolithique du tout, notre avenir. Je vois… je vois dans ma boule de cristal de terribles secousses (cf. Malevil, le film, avec le Gigantesque Trintignant, c’est dans un tunnel après une explosion nucléaire.) Mais nos paramécies parlementaires en sont encore à attendre « une baisse du pétrole » pour « relancer la croissance » – quelle croissance, bande d’aveugles ? Les gens, les plus crétins, les plus méprisés, ont compris d’eux-mêmes que la croissance, c’était fini. Que le Ve siècle après Jésus-Christ est devant nous. Cela dit, le prophète va se restaurer, il entend déjà le bruit de la friture (pas sur la ligne, dans la poêle)…

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