Ma lecture réjouissante des « Sept stades de la philosophie » (2011), de Pascal Chabot : une très riche et judicieuse, et très sagace méditation excellemment détaillée sur ce qu’est très concrètement, pour lui mais aussi pour nous, philosopher…
C’est avec un réel plaisir, et même un peu de surprises _ au pluriel _, mais oui _ même ayant pas mal appris de sa personnalité de fond, éminemment positive, en les échanges successifs que j’ai pu avoir lors de nos successives rencontres : il est toujours ouvert, dynamique et inventif _, que, de Pascal Chabot philosophe (né en 1973), j’ai beaucoup appris de cet opus d’il y a onze ans déjà, « Les sept stades de la philosophie« , sur ce que constituait pour lui _ mais aussi pour nous et pour moi _, on ne peut plus concrètement, et en détails tout à faits passionnants, l’acte, ainsi que les diverses « opérations » _ la dynamique est ici tout à fait essentielle ! _, de ce qu’est philosopher, en particulier au XXIe siècle.
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Une excellente quatrième de couverture, annonçait déjà, et très justement, ce qui suit :
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« Pourquoi la philosophie ? Que chercher _ un peu précisément _ dans cette discipline ? Quel impact _ très concret _ peut-elle avoir _ on ne peut plus effectivement _ sur l’existence _ bien concrète et au fil de toute une vie _ de celles et ceux qui la pratiquent ?
Ce livre enlevé et ciselé _ oui _, original _ mais oui ! _ et éclairant _ on ne saurait mieux dire _, prend le parti d’affirmer que la philosophie a des fonctions précises _ en effet _ qui traversent son histoire _ depuis les Grecs fondateurs et jusqu’à aujourd’ui et demain… _ et nourrissent ses désirs _ et c’est tout à fait décisif : désirs qui demeurent les nôtres, pour peu que nous soyons vraiment humains… Élucider, libérer, se connaître, transmettre, prospecter, transformer et réjouir : telles sont les sept opérations philosophiques majeures _ voilà _, les sept stades de ces étranges jeux où s’affrontent et se révèlent _ vraiment _ la vie et la théorie« .
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Le seul point qui peut-être, du moins à mes yeux, me paraît avoir vieilli en cet opus de 2011, concerne ses remarques, à l’approche de la conclusion du livre, même si Pascal Chabot les tempère beaucoup, et même les abandonne in fine très volontiers, à propos de ce qu’il nomme « les visions » de certains grands philosophes _ son tout dernier chapitre (pages 133 à 141) s’intitulant, et sans la moindre ambiguïté, « Au-delà des visions« … _ : Henry James, Hegel, Bergson, Simondon, Husserl, Sartre, Descartes, Pascal, Schopenhauer, Nietzsche ;
lui-même ne manquant pas de s’exclure _ et nous exclure, nous aussi, désormais, en ce XXIe siècle _ de cet un peu étrange trait « visionnaire« , issu de son opinion de quelques uns de ceux qu’il nomme « de grands philosophes » :
« Ce n’est pas d’unification dont nous avons _ maintenant, en ce début de XXIe siècle _ besoin. C’est de relations, de ponts, de connexions » _ quasi deleuziennes, dirais-je… _, lisons-nous ainsi à la page 140…
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Pascal Chabot privilégiant alors, quant à son propre modus operandi du philosopher, le « non finito » ; ce que confirmera du reste la suite si judicieuse et éminemment concrète de son œuvre, dès son magistral « Global burn-out« , en 2013, et jusqu’à son passionnant et ultra-nécessaire « Avoir le temps _ essai de chronosophie« , en 2021…
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Nul doute que notre entretien _ ouvert et amical _ à venir le mardi 22 novembre prochain à la Station Ausone, à Bordeaux, pour la session 2022-2023 de notre Société de Philosophie de Bordeaux, à propos d’un regard panoramique porté sur l’entier parcours, opus après opus, de son propre et singulier philosopher _ c’est le choix que j’ai désiré voir accompli pour un tel entretien impromptu et ouvert _, sera tout à fait enrichissant…
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Ce mercredi 7 septembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa