Et maintenant, l’identification de la date et du lieu du décès de la « Tante Bibi » des lettres de Maurice Ravel à son amie luzienne Marie Gaudin
Mon récent passage _ mercredi 23 et vendredi 25 octobre derniers _ aux services d’État-civil des mairies de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure,
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m’a permis de débrouiller un certain nombre d’incertitudes _ c’est-à-dire ignorances _
voire carrément erreurs
concernant les parentés-cousinages
ainsi que divers liens amicaux
de Maurice Ravel en son pays basque de naissance (le 7 mars 1875 à Ciboure).
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À commencer par la date et le lieu du décès de la mystérieuse « Tante Bibi«
_ Bernardine Bibal,
née à Saint-Jean-de-Luz le 22 août 1855 (cf mon article du 12 juillet dernier : Et encore : la date de naissance de « Tante Bibi », le 22 août 1855),
est décédée le 28 février 1943, à Saint-Jean-de-Luz, « en son domicile« , dit l’acte de décès, au 5 Place du Maréchal Foch ;
je note que l’année suivante, sera domicilié à cette même adresse du 5 Place Maréchal Foch le neveu de Bernardine Bibal, François-Ignace Bibal (né à Saint-Jean-de-Luz, le 17 septembre 1878, fils aîné de Pascal Bibal et son épouse Dorotea Iburuzqueta, et peintre éminent ; dont une rue de Saint-Jean-de-Luz, dans le quartier d’Urdazuri porte le nom), lors de son décès « en son domicile« , indique là aussi l’acte de décès, le 26 mai 1944 ;
et encore décèdera à cette même adresse du 5 Place Maréchal Foch la veuve du peintre, Marie-Augustine (dite Rose) Porterie, le 11 décembre 1962 ; elle était née à Auch le 22 mars 1874
(et en 1917 François-Ignace Bibal séjourna à Auch, comme en témoigne son livret militaire : le 7 juillet 1917, François-Ignace Bibal habite 7 rue de Colmar à Auch).
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Et cela alors que Bernardine Bibal semble avoir vécu longtemps auprès de sa sœur aînée, Annette Bibal-Gaudin :
_ d’abord au 41 rue Gambetta ;
_ puis, à partir du mois de juillet 1924 (comparer le courrier de Maurice Ravel à Annie Courteault du 21 juin 1924 adressé 41 rue Gambetta (page 970 de la Correspondance publiée par Manuel Cornejo aux Éditions Le Passeur) à son courrier du 5 août 1924 à Marie Gaudin, dans lequel est mentionné pour la première fois le nom de la Villa « Mirenchu« ), à la Villa Mirentxu (rue du Midi, qui deviendra la rue du 17 Pluviose (au n° 14 : c’est là qu’est indiqué se situer le domicile de Marie Gaudin lors de son décès le 8 décembre 1976) ; ou encore Place Ramiro Arrué (n°14 : là est indiqué se situer le domicile de Jane Gaudin-Courteault lors de son décès le 28 mars 1978) ; et lors de son décès le 21 août 1994, c’est au n°14 du 17 rue Pluviose qu’est domiciliée Annie Courteault, épouse d’Edouard Vidal, fille de Jane Gaudin-Courteault et petite-fille d’Annette Bibal Gaudin… _
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cette mystérieuse « Tante Bibi » des lettres de Maurice Ravel (1875 – 1937) à son amie luzienne Marie Gaudin (1879 – 1976),
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qu’un biographe _ de Ravel _ un peu trop désinvolte
et pas assez scrupuleux sur la fiabilité de ses sources
_ qu’il lui aurait fallu aller vérifier ou infirmer afin d’assurer la scientificité de sa production éditoriale ! _
a hélas confondue
_ au long de la durée du XXe siècle qu’a vécue Maurice Ravel, jusqu’au 28 décembre 1937 ;
cf les lettres du 20 octobre 1921, 15 août 1930 et 3 janvier 1933 (aux pages 764, 1250 et 1300 de la Correspondance de Maurice Ravel _
avec la « chère Tante Gachucha« de Maurice Ravel
_ sans se donner la peine d’aller rien vérifier de ses affirmations ;
sans s’interroger jamais, pour commencer, sur la date de naissance (le 15 mai 1824 à Ciboure, 118 rue Pocalette)
et, pour finir, sur la date de décès (le 17 décembre 1902, à Saint-Jean-de-Luz, au domicile des Gaudin, 41 rue Gambetta)
de la chère Gachucha Billac, la grand-tante du compositeur…
Ces dates-là étaient pourtant bien importantes pour préciser les moments où Maurice Ravel a pu retrouver à Saint-Jean-de-Luz sa « chère tante Gachuch« …
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En allant m’enquérir au service d’État-Civil de la mairie de Saint-Jean-de-Luz,
de tout ce qui avait été noté
des naissances, mariages et décès en cette cité entre le 1er janvier 1901 et aujourd’hui,
pour les divers membres de la famille Bibal-Gaudin _ les chers amis luziens de Maurice Ravel _ qui m’intéressaient,
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j’ai pu
non seulement découvrir la date et le lieu du décès de cette étrange « Tante Bibi« , Bernardine Bibal,
le 28 février 1943, à Saint-Jean-de-Luz, « en son domicile« (sic) du 5 Place du Maréchal Foch,
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mais aussi identifier la date et le lieu de décès
_ le 26 mai 1944, et « en son domicile » (sic), lui aussi, 5 Place du Maréchal Foch, à Saint-Jean-de-Luz ;
et non pas à Ainhoa, comme l’indiquent la plupart des notices biographiques (ridiculement étiques : une étrangeté !) du peintre François-Ignace Bibal _
de son neveu, le peintre François-Ignace Bibal (Saint-Jean-de-Luz, 17 septembre 1878 – Saint-Jean-de Luz, 26 mai 1944),
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le fils aîné de son frère _ peintre lui aussi ; cf les images de son œuvre en mon article du 27 mars 2019 : En poursuivant mes recherches sur les parentés cibouriennes, via sa mère, de Maurice Ravel…), Pascal Bibal
_ Pascal Bibal est né à Saint-Jean-de-Luz le 17 juin 1847 ; et j’ignore encore la date et le lieu de son décès : entre 1895 et 1901 ; et probablement pas à Saint-Jean-de-Luz (nul acte de décès de lui ne figurant dans les archives de la mairie de Saint-Jean-de-Luz) _,
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auteur aussi
_ très probablement : par le style ; mais ce jeudi 14 novembre, après réception (à 15 h 11) d’un courriel du commisaire-priseur de Saint-Jean-de-Luz, Arnaud Lelièvre, curieux d’en apprendre un peu plus sur l’histoire des peintres Bibal, j’obtiens au bout du fil (à 15 h 26) son épouse, Caroline Lelièvre-Cabarrouy, qui me précise que sur la toile de l’Apprenti-boucher (vendue aux enchères le 3 août dernier), en bas à droite de la toile, au-dessous de la signature Bibal (sans prénom), figure l’inscription « 8 – 95 « , suivie, encore en dessous, des lettres « S.J.D.L. » (pour Saint-Jean-de-Luz)… _
de ceci,
L’Apprenti-boucher,
peint à Saint-Jean-de-Luz, au mois d’août 1895 :
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et de ceci,
un portrait de son ami peintre (de Zarautz) Sabino Iceta Amezti (Zarautz, 31 décembre 1876 – Zarautz, 21 août 1918) :
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Ce double passage au service d’État-Civil de la mairie de Saint-Jean-de-Luz
m’a aussi permis d’identifier la date de décès de la la mère d’Annette Bibal, Victoire Dupous.
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Victoire Dupous :
née à Saint-Jean-de-Luz le 9 juin 1822 _ Rue Saint-Jean n° 4 _
(fille de Baptiste Dupous, boulanger, né à Urrugne-Béhobie le 26 juin 1800 et décédé à Saint-Jean-de-Luz _ Grand Rue n° 41 _ le 12 avril 1865, et de Françoise Benoît, fille de boulanger, née à Saint-Jean-de-Luz le 2 octobre 1786, et décédée à Saint-Jean-de-Luz _ Grand Rue n° 20 _ le 13 septembre 1855 _ Baptiste Dupous et Françoise Benoît se sont mariés à Saint-Jean-de-Luz le 17 septembre 1821 _),
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épouse à Saint-Jean-de-Luz, le 16 avril 1843, de Pierre Bibal, maître au cabotage (Saint-Jean-de-Luz, 5 septembre 1806 – Saint-Jean-de-Luz, 12 septembre 1855 _ Pierre Bibal est né rue Saint-Jacques n° 24 ; et décédé Grand Rue n° 20 _),
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et mère de 9 enfants Bibal en onze ans (entre février 1844 et août 1855 _ et tous nés Grand Rue n° 21 _) :
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Jean-Baptiste (Saint-Jean-de-Luz, 7 février 1844 – Rochefort, 18 février 1871),
Annette (Saint-Jean-de-Luz, 28 avril 1845 – Saint-Jean-de-Luz, 20 novembre 1936),
Marie (Saint-Jean-de-Luz, 12 juin 1847 – Saint-Jean-de-Luz, 13 mars 1849),
Pascal (Saint-Jean-de-Luz, 12 juin 1847 – j’ignore encore à ce jour la date (et le lieu) de son décès : entre 1896 et 1901),
Léon-Pierre (Saint-Jean-de-Luz, 1er mars 1849 – Saint-Jean-de-Luz, 28 avril 1884),
Justine (Saint-Jean-de-Luz, 13 septembre 1850 – Saint-Jean-de-Luz, 31 mars 1854),
Marie (Saint-Jean-de-Luz, 19 mai 1852 – Saint-Jean-de-Luz, 13 mars 1855),
Marie-Martine-Eliza (Saint-Jean-de-Luz, 11 novembre 1853 – Saint-Jean-de-Luz, 14 octobre 1870)
et Bernardine (Saint-Jean-de-Luz, 22 août 1855 – Saint-Jean-de-Luz, 28 février 1943) ;
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Victoire Dupous décède en son domicile luzien du 41 rue Gambetta le 16 juin 1903.
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Ces découvertes me permettent d’apporter des précisions
quant aux personnes que désigne Maurice Ravel
en les formules de conclusion de deux lettres à son amie luzienne Jane Gaudin,
en date du 2 août 1901 (page 78 de la Correspondance éditée par Manuel Cornejo)
et 16 octobre 1902 (page 82) :
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« Veuillez, ma chère Jane, présenter mes respects et mes remerciements à Mademoiselle votre tante _ il s’agit donc ici de Bernardine Bibal, sœur de la mère de Jane, Annette Bibal-Gaudin, et la benjamine des enfants Bibal nés de Pierre Bibal et Victoire Dupous _ et me croire votre bien affectueusement dévoué Maurice Ravel « ,
pour la lettre du 2 août 1901 ;
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« Donnez-moi bientôt de vos nouvelles, ma chère Jane, et en attendant, mes souvenirs affectueux à tous
(comprenez dans ce tous la famille de votre tante _ Dorotea Iburuzqueta, veuve de Pascal Bibal, ainsi que ses enfants Paquito (François-Ignace), Marie, Elise, Grégoire et Pepe (Joseph) Bibal… _
et les Hiriart _ Dominique Hiriart (cousin, via sa mère Marie Etcheverry n°1 et sa grand-mère Marie Delouart n°2) au second degré de Marie Delouart, la mère de Maurice Ravel) et son épouse Marie Dimatz, ainsi que Marie Hiriart, la sœur cadette de Magdelaine Hiriart :
le 28 septembre 1901, le frère aîné de Jane, Pascal Gaudin, venait en effet d’épouser Magdeleine Hiriart, la fille aînée de Dominique Hiriart et son épouse Marie Dimatz ;
Magdelaine Hiriart, celle que Maurice Ravel nomme « ma chère cousine« , en sa lettre du 8 octobre 1910 (in Correspondance, page 246) ;
cf mon article du 26 mai 2019 : La confirmation officielle du cousinage luzien de Maurice Ravel avec les Hiriart-Gaudin (et les deux Marie Etcheverry)… _,
sans oublier Mme Bibal _ il s’agit ici de la grand-mère maternelle de Jane, Victoire Dupous (qui décèdera deux ans plus tard, le 16 juin 1903), veuve depuis le 12 septembre 1855 de Pierre Bibal… _
et ma chère tante Gachuch » _ cette dernière décèdera deux mois et un jour plus tard : le 17 décembre 1902 _,
pour la lettre du 16 octobre 1902.
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Bien plus tard,
la formule finale du courrier du 20 octobre 1921 de Maurice Ravel à son amie Marie Gaudin, est la suivante :
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« Je vous embrasse toutes les trois _ Marie Gaudin, Annette Bibal-Gaudin, sa mère, et Annie Courteault, sa nièce _ ainsi que la tante Bibi si elle s’y prête »,
page 764 de la Correspondance.
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Le 15 août 1930, Maurice Ravel écrit :
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« Qui est-ce qui sera en noir au concert ? Bibi (pas le Bibi femelle _ Bernardine Bibal _, bien sûr… et encore !) »,
page 1250.
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Et le 3 janvier 1933,
pour la dernière mention connue à ce jour de l’expression « Tante Bibi » sous la plume de Ravel,
et à l’occasion des souhaits de Nouvel An,
ceci :
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« Je vous souhaite, à Madame Gaudin _ Annette Bibal-Gaudin _, à vous _ Marie _ et à Bibi _ Bernardine Bibal _ toutes sortes de prospérités« ,
page 1300.
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Avec patience, détermination, méthode, et un minimum de chance,
la recherche,
pas à pas,
et par multiplicité de connexions opportunes,
progresse !
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Ce lundi 28 octobre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa