L’ « Incendire – Qu’est-ce qu’on emporte ? » d’Hélène Cixous : le sublime livre de l’été de l’incendie de la Forêt de l’Eden à La Teste de Buch livre sa saisissante moisson particulière…

— Ecrit le vendredi 24 novembre 2023 dans la rubriqueBlogs, Histoire, Littératures”.

Avec « L’ Incendire – Qu’est-ce qu’on emporte ? » du terrible été de feu 2022, en Gironde,

Hélène Cixous nous livre ce que vient de lui livrer son grand « Livre » de l’été précédent,

cette fois celui de l’Incendie de la toute proche _ de sa chère maison d’écriture estivale annuelle (les mois de juillet et août) aux Abatilles, à Arcachon… _ Forêt de l’Eden, à La Teste de Buch :

 

une sublime moisson bien particulière, en résonance formidablement tragique avec les fuites éperdues récurrentes, comme par vagues se renouvelant, des siens, tout spécialement les Jonas d’Osnabrück (et Dresde, etc.), ou autres Cixous…

Alger, 1942, depuis l’abrogation du décret Crémieux, les Juifs, dont le père _ Georges Jonas Cixous _ de l’écrivaine, ont perdu la nationalité française et leur emploi. A l’été 2022, la ville d’Arcachon, où H. Cixous a ses habitudes _ chaque mois de juillet et août _, est frappée _ en fait, la toute proche forêt de l’Eden sur le territoire de la commune immédiatment voisine de La-Teste-de-Buch… _ par de terribles incendies. Entremêlant les époques et les lieux _ ainsi que la récurrence de devoir, dans l’affolement, très précipitamment fuir… _, elle questionne _ sublimement ! en son écriture à nulle autre pareille… _ ce qui importe lorsqu’il faut fuir, quelles que soient les circonstances _ affolantes _ de la fuite.

Avec cet échantillon-ci de son style sans égal _ cf aussi, parmi cent autres exemples de mon absolue admiration, mon article immédiatement précédent consacré à l’œuvre Cixous sur ce blog « En cherchant bien« , à propos de son « MDEILMM _ Parole de taupe » de l’année dernière, un article en date du 18 novembre 2022 : «  » ; dont je retiens du titre ce significatif « de passage«  ; même si la précipitation affolante du de toute urgence fuir le feu, accélère considérablement le rythme et l’allure de ce nouveau brutal « passage«  pour échapper, cette fois-ci donc, au feu ;

cf aussi la vidéo de mon entretien avec Hélène Cixous autour de son époustouflant « 1938 _ nuits » (et la fuite éperdue d’Allemagne de sa grand-mère Omi, à la suite de l’épouvante absolue de la Nuit de Cristal, osant enfin quitter Dresde et tâchant de rejoindre on ne sait trop comment sa fille Ève à Oran…), à la Station Ausone, le 23 mai 2019 : un sommet !.. _, absolument admirable de souffle,

choisi en quatrième de couverture de ce livre-ci :

Incendire

Qu’est-ce qu’on emporte ?

« Dans la nuit de cendres noires qui se substitue à la nuit étoilée, des messages alarmés circulent en chancelant dans la suie douloureuse. Les SMS se réveillent SOS : « Vous aussi, est-ce que vous avez cette odeur de cramé dehors ? Maintenant elle entre ! » Ici, dans le Sud-Ouest, où la mère forêt se tord en vomissant ses hurlements de fumées colossales, on utilise le mot « cramé ». Je n’avais encore jamais senti cette odeur crématoire. Tous les animaux ont pris la fuite. « Vous aussi vous entendez ces galops, ces froissements ces fouissements ces millions de halètements ? » Il n’y a plus de musique. Cette atrophie des mots, cette langue coupée, c’est ce qui rend ma peur folle. Je cherche les chats. Pas de chats, je fuis, je me fuis. Je compte sept jours et je sors. Les arbres ont fini. Le jardin est occupé par des troncs qui charbonnent : des crayons géants et qui pleurent. »

Admirable, vous-dis-je !

« Nobélisable« ,

avançais-je timidement déjà en ouverture de cet entretien magnifique du 23 mai 2019…

Ce vendredi 24 novembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

L'envoie de commentaire est désactivé

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur