La justesse de l’immanentisme du décentrement et de l’élévation d’Etienne Bimbenet en son passionnant Complexe des trois singes _ essai sur l’animalité humaine
03fév
Simplement,
ce _ court, pour une fois (urgence obligeait) _ très amical échange de courriels avec Etienne Bimbenet à propos de son très riche et lucidissime Complexe des trois singes _ essai sur l’animalité humaine (paru le 5 octobre dernier aux Éditions du Seuil),
le 28 janvier dernier :
…
mon envoi, à 8 h 50,
intitulé Pour te féliciter et te remercier de la justesse de ton immanentisme du décentrement et de l’élévation :
…
…
Cher Etienne,
…
bousculé que je suis par mes diverses activités et urgences,
…
j’achève à l’instant de lire, dans ton très précis et passionnant Complexe des trois singes,
ton Pour un anthropocentrisme élargi (soit ce qui constitue ta deuxième partie, pages 209 à 331) ;
avec ton chapitre 1, ou Introduction (Un zoocentrisme, pages 9 à 36)
et ta conclusion (pages 333 à 340)…
…
Je tâcherai de lire un peu plus tard les trois chapitres (Un naturalisme, Un moralisme, Une antimétaphysique)
de ta première partie, Un nouveau fétiche (pages 37 à 208) _ sur lesquels, pour parer au plus pressé, j’ai hélas pour le moment fait l’impasse…
…
Eh bien, j’applaudis à la magnifique justesse de tes raisonnements comme à la parfaite probité de ta démarche (en permanence réflexive),
dont je me sens, très humblement, parfaitement solidaire.
…
En un immanentisme du décentrement et de l’élévation, par minuscules mais très efficients degrés, d’un humanisme hyper-lucide
et en permanence auto-critique,
et en ferme et radicale opposition, en ses paris que je partage (!), aux divers cynismes égocentrés et strictement utilitaristes
qui tiennent maintenant le haut du pavé et écrasent le paysage idéologique…
…
Sois assuré, cher Etienne, de ma solide amitié,
si besoin était de m’en ré-assurer en te lisant, livre après livre, ainsi,
…
Francis
et peut-être à jeudi prochain, si jamais tu es _ mais probablement pas… _ à Bordeaux pour la conférence de Jocelyn Benoist
…
Et la réponse d’Etienne, le même jour à 11 h 37 :
…
…
Merci mon cher Francis pour ce gentil mail. Tu es le lecteur idéal, sincère, honnête et juste ! Celui que tout un chacun rêverait d’avoir !
Avec toute mon amitié,
Etienne
…
…
Ce livre riche et passionnant
…
dont voici la quatrième de couverture :
« Quelque chose a changé dans notre rapport aux animaux. La « cause animale » est à l’ordre du jour, et le vivant humain est désormais plus essentiellement animal qu’humain. Cela s’appelle un zoo-centrisme : au centre de notre humanité, l’animalité. En apparence, nous avons tout à gagner à cette nouvelle image de l’homme. Elle nous vient de la biologie de l’évolution, qui nous a situés, quelque part dans l’ordre des primates, en bonne compagnie avec nos cousins les grands singes. Elle est aussi un appel à réformer et à moraliser nos relations avec les animaux que nous exploitons : on respecte d’autant mieux qui nous ressemble. Enfin l’animalité humaine fait de nous des esprits forts, qui ont su en finir avec les dualismes et les grands partages métaphysiques d’antan. Bref : c’est à tous égards une pensée progressiste, car ouverte à la science, généreuse envers les animaux, et philosophiquement éclairée. Il se pourrait pourtant que ces raisons d’en finir avec la différence homme-animal ne soient qu’un ensemble de pensées bancales qui, entre oubli des sciences humaines, réduction de la vie humaine à sa seule vulnérabilité et déni de ce que nous vivons en première personne, composent finalement le portrait idéologique d’un progressisme stérile. Pouvons-nous échapper au « complexe des trois singes », ces trois façons de méconnaître ce que nous vivons et faisons comme vivants humains ? Et pouvons-nous imaginer un progressisme de vérité conscient de tout ce que nous devons aux animaux sans pour autant renier ce que nous sommes ? »
…
est, en effet, un modèle de probité de la recherche la plus ouverte et pointue _ et la mieux actualisée _, de l’analyse la plus fine et détaillée, et de la réflexion la mieux critique et auto-critique permanente, qui soient
en philosophie de l’anthropologie.
…
Une entreprise et un chantier plus qu’indispensables…
Et qui poursuit l’enquête qu’ont marquée les deux ouvrages précédents d’Etienne,
que sont L’Animal que je ne suis plus (paru le 6 octobre 2011, dans la collection Folio-Essais aux Éditions Gallimard)
et L’Invention du réalisme (paru le 6 mars 2015, aux Éditions du Cerf) ;
ouvrage pour lequel j’avais reçu Etienne pour notre Société de Philosophie de Bordeaux, dans les salons Albert Mollat, le 6 décembre 2016 ;
et dont voici un lien au podcast.
…
…
Notre Société de Philosophie de Bordeaux recevra, pour ce nouveau livre important qu’est ce Complexe des trois singes _ essai sur l’animalité humaine, Etienne Bimbenet mardi 13 février prochain à 18 heures à la Station Ausone,
8 rue de la Vieille-Tour.
…
…
Ce samedi 3 février 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa