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S’orienter dans l’oeuvre (et la déjà bien vaste discographie) de musique religieuse du bon Georg-Philipp Telemann (1681 – 1767)…

05août

Dans la continuité de mon article d’hier 4 août 2024 « « ,

et afin de m’orienter un peu mieux dans l’œuvre de musique très abondant que nous a légué le bon Georg-Philipp Telemann (1681 – 1767) : plus de 3600 œuvres répertoriées au catalogue TWV, sur ses 6000 composées,

ainsi qu’en sa très riche aussi discographie _ ma discothèque personnelle comporte environ 250 CDs Telemann… _,

il m’a bien fallu impérativement mettre un minimum d’ordre dans le fouillis des CDs Telemann de mes rayonnages, thésaurisés au fil des années,

afin de faire un point un peu clair sur le volet à la fois compositionnel et discographique de mes CDs Telemann…

Or il se trouve que ma préférence musicale personnelle, assez conforme en cela au génie idiosyncratique disons hédoniste de Telemann lui-même, me portant prioritairement à sa très festive musique profane, à ses très jouissives musiques disons de table, ou de plein air, voire d’intimité joyeuse _ ses délicieusement parfaits « Quatuors parisiens« , sa délectable et infiniment jouissive « Musique de table« , au tout premier chef… _, davantage qu’à sa musique religieuse _ dont l’intensité intérieure tragique n’atteint pas vraiment celle des « Passions«  de son ami Johann-Sebastian Bach : le tragique n’est probablement pas le fort de Georg-Philipp Telemann… _,

il se trouve que le volet discographique religieux de ma collection de CDs Telemann comporte tout de même plus d’une soixantaine de CDs…

Quelles œuvres _ et quelles interprétations au disque _ de ce volet religieux de Telemann m’ont donc le plus intensément marqué ?

Probablement et surtout la brillante et puissante « Die Donnerode » de 1756 (TWV 6:3) _ ici dans l’interprétation de Hermann Max, en son CD Capriccio 10 556, enregistrée à Wuppertal du 27 avril au 7 mai 1990 ; admirez-la en cette vidéo (d’une durée de 42′ 24) _ ;

ainsi que le « Die Tageszeiten » de 1757 (TWV 20:39) _ dans l’interprétation à nouveau de Hermann Max, dans le CD Capriccio 10 319, enregistrés à Wuppertal du 15 au 26 avril 1989… _ ;

et aussi  particulièrement « Der Tag des Gerichts » de 1762 (TWV 6:8) _ dans l’interprétation ici de Nikolaus Harnoncourt, en le double CD Teldec 9031.77621.2, enregistré à Vienne au mois de mars 1966 ; écoutez ces 2 podcasts 1 (d’une durée de 62′ 54) et 2 (d’une durée de 58′ 40)…

Et je me permets de reprendre simplement ici la très juste présentation-résumé de Wikipédia :


Son œuvre est répertoriée dans le « Telemann-Werke-Verzeichnis » (TWV). Telemann aurait, selon L’Histoire de la musique de Bernard Wodon, édité chez Larousse, composé plus de 6 000 œuvres, mais un peu plus de 3 600 semblent avoir été répertoriées. Il est un des compositeurs les plus productifs _ voilà _ de l’histoire de la musique. Telemann était à l’affût de toutes les nouveautés _ oui ! _, et sa musique est beaucoup plus séduisante que savante – au contraire de J.-S. Bach qui était de ses amis – mais on est obligé d’imaginer qu’il pensait notamment à lui lorsqu’il parlait de ses collègues « qui contrepointent à tire-larigot ».

Pour autant, son art est rarement faible, et souvent plus savant qu’il n’y paraît ; sa « facilité » reflète surtout la souplesse _ voilà _ du génie du musicien, qui lui a permis de pratiquer tous les styles et de s’adapter sans effort aux évolutions de son temps. Car, au fond, Telemann est « un compositeur-caméléon ». Aucun compositeur allemand de cette époque n’a écrit dans un style « à la française » aussi parfait _ que lui. Mais ses concertos sont absolument et complètement italiens : impossible d’imaginer que le même homme ait écrit la suite Les Plaisirs et tel concerto pour trois violons. Mieux encore : français et Régence en 1720, ses œuvres relèvent en 1760 d’un style prémozartien. Polyphoniste à vingt-cinq ans, il abandonne le contrepoint à mesure qu’il vieillit, et que le style galant s’impose en Europe. On découvre alors en lui un don mélodique qu’on ne soupçonnait pas, d’une délicatesse et d’un charme merveilleux _ tout cela est parfaitement juste…

Telemann est le premier compositeur à obtenir la propriété intellectuelle de son œuvre, à une époque où les œuvres sont généralement considérées comme propriété des mécènes ; il tire d’importants profits grâce à ses travaux publiés pour la vente _ mais oui _ : plus de 600 suites pour orchestre, sinfonias, concertos, sonates, duos, trios, quatuors, sérénades, de la musique pour clavecin et orgue ; plus de 40 opéras et de nombreux intermezzi ; au moins 1 700 cantates d’églises, 15 messes, 22 psaumes, plus de 40 passions, 6 oratorios, et des motets à 8 voix ; des cantates profanes, des odes, des canons, des chants, etc.

Ayant accompli parfaitement la fusion _ oui _ des styles italien, français et allemand avec le style galant, Telemann est le principal représentant du préclassicisme en musique, et ses dernières œuvres, alors qu’il était octogénaire, sont tournées vers l’avenir.

 

Il est donc judicieux de s’intéresser aussi, et prendre plaisir, à la musique religieuse de Georg-Philipp Telemann,

celle surtout des années postérieures au décès, en 1750, de son vieil ami Bach : une autre époque de la musique s’est en effet alors ouverte ;

une musique bien différente, en effet, de celle de Johann-Sebastian Bach, et pas assez connue jusqu’ici _  du moins en France, semble-t-il…

Ce lundi 5 août 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : la bonne humeur égale de l’ami Telemann, et la vivante compagnie de sa Musique de table, en 4 généreux CDs

04avr

Ce samedi très ensoleillé de début avril,

je reviens à l’excellente compagnie _ à la fois paisible et tonique : vivante ! _

de l’ami Telemann :

il n’est certes pas du genre à se pousser du col _ jamais ! _,

et sait très amicalement _ humainement ! _ varier les plaisirs musicaux qu’il nous donne.

Telemann a ainsi quelque chose de l’ami Jean de La Fontaine… 

J’ai donc opté aujourd’hui pour son recueil de plus de 4 heures de musique

_ Telemann est aussi un généreux ! _,

en 3 « Productions« , de musique de table,

Tafelmusik,

publié, en souscription, à Hambourg en 1733

_ et 206 personnes souscrivirent, parmi lesquelles, à Dresde, Pantaleon Hebenstreit et Johann Georg Pisendel, à Berlin, Johann Joachim Quantz, à Paris, Michel Blavet, et à Londres Händel _ :

chacune de ces « Productions » comportant

_ je cite in extenso le titre de la publication originale _

« une Ouverture avec la Suite à 7 instruments,

un Quatuor,

un Concert à 7,

un Trio,

un Solo,

et une Conclusion à 7,

et dont les instruments se diversifient par tout ;

composée par George Philipp Telemann,

Maître de Chapelle de L. A. S. le Duc de Saxe-Eisenach, et le Margrave de Bayreuth ;

Directeur de la Musique à Hambourg« .

Et j’alterne à l’écoute deux interprétations

de ma discothèque,

toutes deux publiées _ je le note _ en 1989 :

le quadruple album _ Teldec 8.35670 244 688-2 _ du Concentus Musicus Wien,

sous la direction de Nikolaus Harnoncourt,

et le quadruple album _ Archiv 427619-2 _ du Musica Antiqua Köln,

sous la direction de Reinhard Goebel.

Et je regrette au passage que l’excellent ensemble Florilegium

ne nous ait pas encore gratifiés d’une intégrale de cette Tafelmusik !

Telemann est un ami de la meilleure compagnie _ la plus humaine… _ qui soit :

d’humeur égale et toujours bienveillante ;

en une œuvre constamment vivante, ouverte et variée.

Ce vaste _ et ordonné _ recueil

modestement intitulé « Musique de table« 

est d’un constant régal,

en sa variété superbement accomplie

de « goûts réunis« …

Ce samedi 4 avril 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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