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Qu’était la firma de Pedro et Antonio Lanusse, les amis de Jean-Baptiste Bioy, le grand-père paternel d’Adolfo Bioy Casares ?..

09août

« Qu’était la firma de Pedro et Antonio Lanusse, les amis de Jean-Baptiste Bioy, le grand-père paternel d’Adolfo Bioy Casares ?..« 

est la question que m’a soumis un de mes correspondants, en réponse à l’expédition-reprise d’un courriel d’explicitation en date du 6 septembre 2018 ;

que voici :

A propos des résidences des Bioy à Oloron rue Sablière au cours de la décennie 1830-1840,

je vous soumets ces divers faits : 
Antoine Bioy et Marie Anne Casamayou se sont mariés à Préchacq-Navarrenx le 23-9-1834.
Très peu de temps après, Antoine Bioy a fait le voyage d’Argentine, et a commencé à bâtir à Pardo ce qui deviendra « El Viejo Rincon », puis retourne en France.
Le 8-7-1835, naît à Oloron, maison Herrou rue de la Sablière leur premier enfant, Claire Elisabeth Bioy, qui décède 10 jours plus tard ; sa conception remonte à la fin septembre 1834, au moment de leur mariage.
Une ambiguïté existe pour savoir si Antoine Bioy est ensuite revenu ou pas en Argentine à Pardo ; les témoignages de son fils Adolfo et de son petit-fils Adolfito divergent sur ce point.
De même, je me suis efforcé de trouver de quoi dater la venue de Juan Bautista Bioy en Argentine : en 1854 ?
Il a fait la traversée en compagnie de Pierre Lanusse Larroudé, son grand ami (né à Préchacq Navarrenx le 2 mars 1839, et qui décédera à Buenos Aires le 6 novembre 1897) et d’un autre Lanusse (peut-être Antonio Calixto Lanusse Fernandez, né à Buenos Aires le 14-10-1846, et qui décédera à Buenos Aires le 1er août 1917 : Pedro y Antonio fonderont à Buenos Aires en 1872 la firme « Pedro y Antonio Lanusse » appelée à un bel avenir…).
Le 3-6-1836, naît à Oloron, maison Poey rue Sablière, le second enfant d’Antoine Bioy et Marie Anne Casamayou : Clotilde Marie Bioy, future épouse Lezla ; sa conception remonte à la fin août 1835 : Antoine Bioy est donc de retour à ce moment à Oloron.
Le séjour en Argentine d’Antoine Bioy s’est déroulé entre l’automne 1834 et l’été 1835.
Or, un des frères aînés d’Antoine Bioy, Jean Baptiste Bioy, né à Oloron le 10 octobre 1808 (et qui décèdera à Oloron, maison Piarrou, rue de l’Hospice, le 6 juin 1846) épouse à Oloron le 26 mars 1840 Marie Lamicq (née à Oloron le 14 février 1812, et qui décèdera à Oloron le 6 mars 1879 ; ils n’auront pas d’enfant).
Le 5 juin 1852, Marie Lamicq, veuve Bioy, se remarie avec Pierre Mirande (dit David ; né à Cardesse le le 19 mai 1811). Ils auront un fils Jules Mirande (Oloron, 29 novembre 1853 – Oloron, 6 avril 1919, qui aura une descendance : Douat, Faure). Je n’en ai pas découvert davantage sur la parenté et les filiations de ce Pierre Mirande, dit David.
Ce Pierre Mirande a-t-il des liens avec les Mirande de Castetnau-Camblong
qui font partie des ascendants de Louise Domecq (née à Jasses le 15 avril 1844), future épouse de Juan Beautista Bioy Casamayou (dit parfois Poey dans certaines biographies argentines, et né lui, à Oloron le 6 août 1838) ? Je l’ignore…
Idem pour les liens entre certains Casamayou et certains Poey (de Gurs)…
Parmi les ascendants de Marie Lamicq (1812-1879),
on trouve côté paternel, Lamicq,
des Domecq : Anne Domecq (1761-1826), Jean Domecq (1733-1888),
et des Casemayou : l’épouse de ce Jean Domecq est Marie Casamayou, fille de Vincent Casamayou ;
alors que côté maternel, Bellocq,
on trouve des Herrou : Marie Herrou (Aren, 1750 – Oloron, 8 mars 1823), Jean Herrou (Aren, 1729 – Aren, 1789)
et des Mirande : l’épouse de ce Jean Herrou est Marie Bordelongue (Aren, 1726 – Aren, 1790), fille de Marie Mirande.
Voilà où j’en suis ce matin, 6 septembre 2018
Francis  

Voici donc ma réponse d’aujourd’hui à la demande de ce correspondant à propos de le firme « Pedro & Antonio Lanusse« …

L’entreprise « Pedro & Antonio Lanusse S. A. » a été fondée en 1872, à Buenos Aires.

A départ, en 1872, il s’agit d’un commerce de vente et exportation de produits comestibles.
Puis l’entreprise s’est considérablement diversifiée…
 
Pedro Lanusse Larroudé (Préchacq-Navarrenx, 2-3-1839 – Buenos-Aires, 6-11-1897)
et Antonio Lanusse Fernandez (Buenos-Aires, 10-10-1846 – Buenos Aires, 1-8-1917) sont cousins germains,
fils de 2 frères Lanusse Mouras :
Pierre Lanusse Mouras (Préchacq-Navarrenx, 26-2-1808 – Préchacq-Navarrenx, 16-3-1883)
et Jean-Philippe Lanusse Mouras (Préchacq-Navarrenx, 15-10-1811 – Buenos-Aires, 10-9-1870).
 
C’est en 1854 que Jean-Baptiste Bioy (Oloron, 6-10-1838 – 1919) _ il est âgé de 16 ans _ s’embarque pour l’Argentine avec Pierre Lanusse Larroudé _ âgé de 15 ans _ et un frère («  un hermano » _ à moins qu’il ne s’agisse plutôt là de son cousin argentin Antonio Lanusse Fernandez, né le 10-10-1846, à Buenos Aires, et qui serait venu rendre visite à ses grands-parents paternels béarnais Lanusse, à Préchacq-Navarrenx… _ de ce dernier, prénommé Antoine, indique Adolfo Bioy Casares en un entretien publié en 2012 par Maria Saenz Quesada, dans un livre intitulé « Los Estancieros ».
Quant au père d’Adolfito Bioy Casares, Adolfo Bioy Domecq (Pardo, 27-7-1882 – Buenos Aires, 26-8-1962)), il indique _ mais pas assez clairement ! _ à la page 185 du chapitre XXIII de ses Mémoires « Antes del 900 » le lien de parenté qui liait son père Jean-Baptiste Bioy et Pierre Lanusse : « la abuela o bisabuela de mi padre era una Lanusse »…
Et à propos de l’arrivée en Argentine de son grand-père paternel Jean-Baptiste Bioy,
Adolfito Bioy Casares dit que son « abuelo trabajo un tiempo en la casa de comercio de Udaondo » (des Lanusse, dans la banlieue de Buenos Aires)…
Ajoutant aussitôt : « Y antes de 1860, compro el terreno (de Pardo) que habia arrendado (en 1832) su padre (Antoine Bioy). Y se caso con una Domecq » (Louise, née à Jasses, le 15-1-1844)…
 
Voilà quelques pistes à creuser…

Le plaisir de la recherche est fait de ses quasi incessants rebondissements : il reste tant à découvrir…

Et les questions des autres relancent la recherche…

Ce lundi 9 août 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

En cherchant parmi mes anciens articles sur Bioy, celui-ci à propos des testaments de Bioy…

26juil

En cherchant parmi la collection de mes _ nombreux ! _ anciens articles consacrés à Bioy,

je suis tombé sur celui-ci, daté du 17 novembre 2018, intitulé  .

Le re-voici donc :

A propos de mon cousin Bioy : « su herencia : amores secretos y muertes en un juicio de película »

Ecrit le samedi 17 novembre 2018

A propos de mon cousin Adolfo Bioy Casares (1914 – 1999),

cet article-ci, paru dans Clarin le 15 septembre 2014, La herencia de Bioy: amores secretos y muertes en un juicio de películaà l’occasion des 100 ans de sa naissance,

est remarquablement bien documenté :

La herencia de Bioy : amores secretos y muertes en un juicio de película

Clima San Miguel de Tucumán
15/09/2014 – 9:08 am

La herencia de Bioy: amores secretos y muertes en un juicio de película



 “Siempre pensé que las bombas de tiempo debieran llamarse testamentos”, escribió Adolfo Bioy Casares, Premio Cervantes 1990, al recordar las esquirlas que dejó la herencia de su abuela. Pero la frase, recogida en Descanso de caminantes, una edición de sus diarios íntimos publicada en forma póstuma, resume como ninguna lo que pasó cuando apareció su propio testamento, pocos días después de su muerte, el 8 de marzo de 1999. En él, Bioy dejaba el 20 por ciento de sus bienes (que incluían un departamento en Cagnes-sur-Mer, Francia, donde el autor de La invención de Morel amaba pasar el verano), a Lidia Ramona Benítez, su enfermera.

El 80 por ciento restante debía dividirse en dos mitades : una para su hijo, Fabián Bioy Demaría, y la otra, entre sus tres nietos, hijos de Marta Bioy Ocampo. Una seguidilla inconcebible de muertes – la de la escritora Silvina Ocampo, su mujer, en 1993, luego de años con Alzheimer ; la de su hija Marta, víctima en 1994 de un accidente de tráfico ridículo y fatal ; la del mismo Bioy Casares en 1999 y finalmente, la de su hijo Fabián, en 2006, a los 42 años de edad – encadenó varios juicios sucesorios con un resultado insospechado. La carambola del destino quiso que los derechos de autor de dos de los escritores más espléndidos de la literatura argentina del siglo XX y gran parte del patrimonio en juego – valuado provisoriamente en 2007, con un dólar a $3,15, en poco más de 8,5 millones de pesos, según surge del expediente judicial, que consultamos – estén desde el pasado marzo en manos de la madre de Fabián, una de las amantes de Bioy, seductor tan aplicado como admitido.

Al conmemorarse mañana el centenario de su nacimiento, detenerse en los detalles nunca revelados de este folletín judicial de casi 15 años y más de 4.000 fojas es indagar no sólo en las reediciones y futuros libros de inéditos de ABC y de Silvina, sino también en el destino de uno de los tesoros más preciados de cualquier autor, su biblioteca : unos 20 mil tomos de enorme valor literario y económico, que la Universidad de Princeton quiso comprar y trasladar a los EE.UU. en 2000 (Ver en la pág. 44 “La biblioteca …”).

La saga refleja, además, los efectos de la inestabilidad política de nuestro país y sus cicatrices en un patrimonio familiar : el expediente registra cómo, desde 1999 las valuaciones de los bienes y demás cuentas involucradas en la sucesión sufrieron los vaivenes del país. Empezaron en tiempos de convertibilidad y luego fueron parcialmente pesificados, recalculados en diversas ocasiones y consumidos por gastos de mantenimiento, honorarios de abogados y peritos e inflación.

Las versiones difieren : allegados al escritor sostienen que su intención de beneficiar en el testamento a Benítez, la enfermera que lo asistió los últimos nueve años de su vida, era conocida y habría complicado la relación de Bioy con sus nietos, Florencio, Victoria y Lucila, huérfanos desde 1994, quienes a partir de la muerte de su madre, vivieron estos juicios sucesivos como un “trauma” que les llevaba la vida entera, según una fuente que pide reserva. Consultados por Clarín para este artículo, los jóvenes Bioy declinaron participar por tratarse de “un tema muy personal”. Pero declaraciones previas de Florencio, realizadas a Alejandra Rodríguez Ballester para la revista Ñ, traslucen el desgaste emocional de haber vivido “desde los 20 años en sucesión”.

Otras fuentes (entre ellas una entrevista con Fabián, el hijo de Bioy, publicada el 20 de marzo de 1999 en el diario madrileño ABC) indican que la familia se enteró de que Bioy Casares dejaba a la enfermera el quinto de su fortuna cuando Lidia reclamó judicialmente el inventario y la tasación de la biblioteca y demás bienes de los pisos 5to y 6to de Posadas 1650, donde Bioy y Silvina Ocampo vivieron gran parte de su matrimonio de 53 años. La propiedad – 697 metros cuadrados más terraza, situados en una de las mejores esquinas de Recoleta – se vendió por dos millones setenta y cinco mil dólares, en diciembre de 2000. Pero recién en junio de 2013 la justicia ordenó que parte de ese dinero se usara para pagar el grueso del legado. La enfermera cobró, en efectivo, 307.706 dólares, salvados de la pesificación por su carácter de depósito judicial (según resolución de abril de 2002).

No es la única sorpresa de un juicio sucesorio que bien valdría una serie de televisión y del que participaron decenas de abogados (algunos murieron y fueron reemplazados por sus herederos a la hora de trabajar o de cobrar), escribanos, administradores provisorios, peritos, tasadores y expertos varios. Hoy los derechos de autor de la obra de Adolfo Bioy Casares – valuados en diciembre de 2005 en poco más de un millón y medio de pesos – y la mitad de los de Silvina Ocampo – tasados en 258 mil – no están en manos de su familia. Pertenecen a Sara Josefina Demaría, madre y heredera de Fabián Bioy Demaría, el hijo extramatrimonial que Bioy Casares tuvo con ella en 1963. “Finita”, una bellísima mujer de alta sociedad por entonces casada con Eduardo Ayerza, con quien tuvo otros tres hijos, se separó cuando Fabián tenía 6. Al morir este en 2006, soltero y sin descendencia, lo heredó su madre.

La razón de los porcentajes asignados a Fina Demaría y a los nietos de Bioy tiene fundamentos legales. Reconocido por Bioy en 1998 (hasta entonces llevaba el apellido Ayerza), Fabián heredó de su padre bienes y derechos, entre ellos, la mitad del patrimonio de Silvina Ocampo que Bioy recibió a la muerte de ésta, en 1993. Durante el juicio sucesorio, además, Fabián inició otro contra sus sobrinos, para compensar valores por una porción de Rincón Viejo, un campo que el escritor había donado a su hija, Marta Bioy Ocampo (concebida con otra de sus amantes, María Teresa von der Lahr, y luego adoptada, amada y criada por Silvina como propia).

Rincón Viejo, en Pardo, provincia de Buenos Aires, es una propiedad de más valor literario que económico (más de siete millones y medio de pesos, según una tasación judicial provisoria de 2007). Allí, promediando los años 30, Bioy y Borges iniciaron su trabajo en colaboración escribiendo un folleto de yogur para La Martona, empresa de los Casares, la familia materna de Bioy (para otro artículo guardamos el análisis de la increíble amistad entre el donjuán irrefrenable y el tímido sin suerte). Este campo, especialmente querido por Bioy, fue también el sitio donde él y Silvina vivieron antes de casarse y donde él escribió algunas de sus obras esenciales, como la novela El sueño de los héroes (1954). Respetando el deseo del escritor, Rincón Viejo quedó en manos de la familia de Marta. Pero la Justicia reconoció a Fabián el derecho a ser compensado por su valor, de allí que la mayor parte del dinero obtenido por el piso de Posadas le correspondiera a él y, a su muerte, a su madre, Fina.

El campo es administrado por Florencio Basavilbaso Bioy, el nieto mayor del escritor. A él y a sus hermanas – Victoria y Lucila – corresponde la otra mitad de los bienes y derechos de autor de Silvina Ocampo, heredada por Marta. Y además, los derechos morales sobre las obras de sus abuelos. Explica un conocedor de la causa, quien pide anonimato: “Los derechos morales que apuntan a preservar la integridad de una obra y la buena imagen de un escritor, tras su muerte le corresponden más a su sangre que a cualquiera. A Fabián y a Marta, sus hijos, si hubieran vivido ; no estando ellos, a sus nietos.¿Podrían oponerse los nietos a editar o reeditar algunas obras que encontraran inconvenientes? “Tendrían voz en el tema, pero no creo que requieran hacerla oír nunca, porque es un trabajo que se hace con mucho conocimiento y respeto”, señala el experto. Este juego de equilibrios se relaciona con los inéditos de ambos autores en cuya edición y puesta en valor trabajan, desde hace años, los curadores Daniel Martino (de la obra de Bioy) y Ernesto Montequin (de la obra de Silvina Ocampo). El diario íntimo que Bioy llevó por medio siglo le fue donado por el propio Bioy a Martino, junto a quien trabajó los últimos años de su vida en la preparación del monumental Borges. “Los derechos de autor son de Fina Demaría, pero la decisión de qué se publica, cómo se publica y cuándo se publica corresponde a Martino”, precisa esta fuente. Hay además fotografías, una obra que Bioy desarrolló entre 1958 y 1971 y que recién empieza a ser valorada (recogida en Revista Ñ, el 30/8). Una selección integra la muestra “El lado de la luz, Bioy fotógrafo”, que se inaugura el 25 de este mes en el Centro Cultural San Martín.

La conservación y el destino de la biblioteca y papeles privados hallados en el piso de Posadas – que se asignaron en la partición por mitades a la Sra. Demaría y a los nietos de Bioy – mereció un incidente judicial aparte. “Nadie quiere hablar de valores”, afirma un allegado a los herederos. “En 2000 hubo una oferta de la Universidad de Princeton por la biblioteca, pero como todavía no se sabía a quién le iba a tocar y la valuación estaba pendiente, se desestimó.” La oferta de esa universidad llegó al juzgado por correo. En lo peor de su enfrentamiento con el ex marido de su hija Marta, Teresa Costantini ofreció comprarle la biblioteca a Bioy por un millón de dólares, con uso de ésta para Bioy. Recuerda Soledad Costantini, su hija: “Había tantos problemas en la familia por esos años, que mi madre juzgó con sensatez que no teníamos garantía de que podrían cumplir un trato así”. Pero no es la única. En una audiencia del 8 de abril del 2003, el expediente registra otra “propuesta de compra”, ésta de US$ 200 mil, tampoco aceptada. Entretanto, la Biblioteca Nacional está interesada, según dijeron.

Fuente : http://www.clarin.com/edicion-impresa/Amores-secretos-muertes-juicio-pelicula_0_1211878877.html

Ce samedi 17 novembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un passionnant article, en effet…

D’autres viendront…

Ce lundi 26 juillet 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un entretien de Silvia Baron Supervielle avec Adolfo Bioy Casares, à Paris, en 1991 ou 1992…

04déc

PROMENADE AVEC ADOLFO BIOY CASARES
 
L’auteur de L’Invention de Morel, l’arbitre du réel et de l’imaginaire, est de passage à Paris. Je vais le prendre à l’hôtel pour faire une promenade dans la ville qui lui est chère. Ses yeux transparents parcourent les façades, se fixent dans sa pensée à mesure que nos pas s’arrêtent, reprennent lentement au rythme du dialogue :
 
S.B.S. : _ Les deux derniers livres de vous qui ont été publiés en France, Une Poupée russe et Un Photographe à La Plata, bien qu’ils soient l’un un roman et l’autre un livre de nouvelles, ont l’air d’appartenir au même genre, n’est-ce pas ?
 
A.B. C. : _ C’est vrai. Mes romans sont plutôt de longues nouvelles. Pourtant, lorsque j’écris une nouvelle, mon texte se resserre au lieu de se ramifier. Le roman m’intimide, et parfois me décourage. Dans les nouvelles, je me sens chez moi. Le thème de Un Photographe à La Plata m’a suivi longtemps. Les lecteurs argentins ont été désarçonnés. Ils espéraient une fin heureuse. Par contre, en Espagne le livre a connu un grand succès. Des livres bien accueillis à Buenos Aires ne le sont pas en France ou en Allemagne. Il est curieux de constater qu’en franchissant la ligne imaginaire de la frontière, la langue et les esprits se transforment. Chaque peuple est différent.
 
S.B.S. : _ Chacune de vos nouvelles est différente aussi. A l’exception du protagoniste…
 
A.B.C. : _ Qui ne change pas, oui. Je me suis attaché à lui. C’est un esprit limité. Cela me plaît. J’aime ses manques, ses perplexités, ses craintes, ses indolences, ses échecs. Il s’accorde peut-être à mes histoires. Certains écrivains, comme Dickens, sont capables d’inventer des personnages à l’infini. Moi, j’invente les rôles secondaires, mais le héros reste toujours confortablement le même.
 
S.B.S. : _ Le héros reste toujours un homme.
 
A.B.C. : _ Je n’avais pas remarqué. Peut-être je ne suis pas digne d’écrire un livre où la femme est au centre. Il est plus aisé d’écrire péjorativement. De donner à l’histoire une fin triste et non heureuse. Mon héros se suicide souvent. Ma pensée est pessimiste et mon humeur optimiste. La vie est un passe-temps frivole avec une fin tragique. Dieu sait si j’aime les femmes. Ma vie n’aurait pas de sens sans les femmes. Ma littérature, il est vrai, ne leur rend pas justice.
 
S.B.S : _ Quelque chose les empêche d’avancer sur la scène…
 
A.B.C : _ Les situations sont provoquées par elles. Toujours l’amour pour une femme. L’intensité n’est pas facile. L’amour intense. Le personnage intense. En parlant des sœurs Brontë, de Charlotte je crois, George Moore disait qu’elles étaient intenses ; et il ajoute que l’intensité n’est pas une vertu importante dans la littérature, bien qu’elle soit rare. La littérature intense n’est pas prolixe.
 
S.B.S. : _ Par l’intrigue et par la construction, vos livres font penser à des romans policiers du cinéma en noir et blanc, où le banal est au service du fantastique.
 
A.B.C. : _ Je suis toujours un lecteur de romans policiers. Ils m’ont appris à construire mes livres. En plus, ils font partie de la poétique d’Horace. Le cinéma est une de mes passions. Stevenson disait que les récits doivent être doués d’images, de scènes vivantes, comme au théâtre. J’ai suivi son conseil. Si ce n’est que pour moi, les scènes se déroulent sur l’écran. Mes souvenirs ressemblent à des films. J’aimerais que la fin du monde me surprenne dans une salle de cinéma. Rien que d’y pénétrer, je ressens du bonheur. Mais je ne vais presque plus au cinéma. J’ai observé que mes contemporains ont pris l’habitude de mourir. Avant de les suivre, je voudrais écrire les trois romans et les quatorze nouvelles  que j’ai dans la tête.
 
S.B.S. : _ Avec des dialogues au premier plan ?
 
A.B.C. : _ Je ne sais pas, je ne sais pas… Avant, je n’écrivais pas avec autant de dialogues. Depuis, j’ai appris à m’en servir. Il me semble qu’ils relâchent la tension. La manière orale produit une détente qui, sans détourner l’attention du lecteur, rend la lecture plus agréable.
 
S.B.S. : _ Aimez-vous la littérature américaine autant que l’anglaise ?
 
A.B.C. : _ Non, je la connais mal. De Hemingway, Les Vertes collines d’Afrique. De Faulkner, les romans policiers. Des anglais, je relis Bothwell, Hume, George Moore, Conrad, et j’ai beaucoup lu Wells. Je me sens proche de la littérature italienne, mais les auteurs que je relis sont Stendhal, Voltaire, Benjamin Constant.
 
S.B.S. : _ Quels furent vos rapports avec Roger Caillois lorqu’il se trouvait en Argentine ?
 
A.B.C. : _ Je regrette : une antipathie partagée.
 
S.B.S. : _ Vous avez écrit des textes avec Borges, et vos œuvres ont des similitudes. Comment cet univers est-il né entre vous ? 
 
A.B.C. : _ Je suis un ami de Borges depuis 1932. Je n’exagère pas en disant qu’on se voyait quotidiennement. On ne se séparait de lui, Silvina et moi, que durant la période d’été. Parfois il venait aussi nous rejoindre à Mar del Plata. A Buenos Aires, il dînait à la maison pratiquement tous les soirs. Après le repas, on se racontait mutuellement des histoires. Sauf que je ne lui lisais pas ce que j’écrivais, et qu’il ne me lisait pas ses textes. Nous avions l’habitude de nous communiquer l’un à l’autre des anecdotes, des récits, les poèmes qui nous venaient à l’esprit, des sujets inventés par nous ou que nous avions lus, ainsi que les arguments des films qu’on voyait. Borges aimait aussi le cinéma. La vie et la conversation créèrent ce climat. La vie était trop courte pour parler de littérature comme nous le voulions, Silvina, Borges et moi. En plus, nous partagions des préférences. Dans ma jeunesse, j’étais partisan du tigre et ennemi du lion. J’étais pour la carré et contre le cercle. Nous avions toutes ces choses en commun avec Borges. C’était comme un jeu. Nous étions tous deux partisans des chiffres impairs et ennemis des chiffres pairs. On a partagé ces bêtises…
 
S.B.S. : _ Qui se sont échangées dans vos pages secrètes…
 
A.B.C. : _ A cause de cinquante ans d’amitié et de lectures ensemble.
 
S.B.S. : _ De lectures à haute voix ?
 
A.B.C. : _ On se lisait la première phrase, ou des chapitres, ou la première et la dernière page d’une suite de romans illustres. Nous lisions Voltaire à Borges. Nous commentions les lectures. La plupart du temps, nous écrivions en ajoutant de jour en jour des plaisanteries qui poussaient comme des plantes grimpantes.
 
S.B.S. : _ On dirait que vous avez fait, à l’écart de la vôtre, comme une œuvre conjointe.
 
A.B.C. : _ Peut-être. Les frères Goncourt aussi. Entre Borges et moi, il y eut une espèce de fraternité qui dura jusqu’à sa mort.
 
S.B.S. : _ Silvina Ocampo et Macedonio Fernández font égalementent partie de cette création collective ?
 
A.B.C. : _ Silvina est incorrigiblement originale, et son style est inimitable. Macedonio Fernández a été presque inventé par Borges… 
 
S.B.S. : _ Il se serait inspiré de son invention ?
 
A.B.C. : _ …comme un personnage de Buenos Aires. Mais son style est illisible. Je ne voudrais pas écrire comme lui.
 
S.B.S. : _ Etes-vous un écrivain argentin ? Vos personnages le sont à l’évidence, et quand vous les placez à Aix-les-Bains, comme dans Une Poupée russe, ils le sont étrangement davantage.
 
A.B.C. : _ Je suis un lecteur de toute la littérature, mais je crois que je suis un écrivain argentin. Ma prose est argentine. J’ai vécu à Buenos Aires toute ma vie ; et cette ville, ainsi que la province de Buenos Aires, m’a formé.
 
S.B.S. : _ Pourtant votre grand-père était né près de Pau…
 
A.B.C. : _ C’est pourquoi j’aime tant les villes, les villages de ce pays, la campagne, le pain français, l’eau minérale, la cuisine françaises ; et me promener, m’entretenir avec les gens, les commerçants du quartier. J’ai beaucoup d’amis en France, qui ne sont pas nécessairement des écrivains. Un de mes meilleurs amis fut Casau, le propriétaire du restaurant Chez Pierre, à Pau.
 
Silvia Baron Supervielle
Tel est le texte que Silvia avait promis de m’envoyer dès qu’elle le retrouverait dans ses archives
_ il n’avait pas été publié.
Cet entretien-promenade à Paris, entre Bioy _ alors de passage à Paris _ et Silvia Baron Supervielle _ qui réside à Paris _,
qui a possiblement eu lieu en 1991 ou 1992
_ voire 1993, 1994 ou 1995 ; Silvia n’a pas noté sa date en son texte ; et n’a pas non plus un souvenir immédiat de cette date.
Mais le texte mentionne un premier repère chronologique intéressant avec l’expression : « les deux derniers livres de vous qui ont été publiés en France, Une Poupée russe et Un Photographe à La Plata« … Or le livre suivant de Bioy à paraître en traduction française, après Une Poupée russe, paru le 1er janvier 1991, et Un Photographe à La Plata, paru le 1er juin 1991, est Un Champion fragile, paru en français le 24 août 1995. Nous disposons ainsi des deux bornes temporelles a quo et ad quem de cet entretien parisien entre Bioy et Silvia : il a eu lieu entre juin 1991 et août 1995…
Mais un second élément, et décisif, lui, pour mieux cerner (et réduire) le créneau de datation possible de cet entretien-promenade dans Paris entre Bioy et Silvia Baron Supervielle, est l’absence de la moindre référence aux deux terribles décès pour Bioy de son épouse et de sa fille : Silvina Ocampo est décédée le 14 décembre 1993, et Marta Bioy, le 4 janvier 1994 ; et il est humainement impossible que cette tristissime situation n’ait pas été si peu que ce soit mentionnée dans cet entretien entre les deux amis que sont Bioy et Silvia : c’est donc au plus tard dans le courant de l’année 1993 que cette rencontre parisienne ainsi narrée par Silvia, a pu avoir lieu ; et vraisemblablement en 1991 ou 1992… _,
doit faire partie de l’hommage à Bioy que Les Amis de Bioy Casares, dont je suis le président, comptent publier en hommage à cet immense écrivain argentin d’origine béarnaise _ d’Oloron-Sainte-Marie, où naquit son arrière grand-père Jean-Baptiste Bioy, le 6 août 1838 ; avant de gagner l’Argentine (Buenos Aires et Pardo) vers 1855…
Ce mercredi 4 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ce que nous apprennent les Mémoires d’Adolfo Bioy Domecq (1882 – 1962)

12déc

Adolfo Bioy Domecq (Pardo, 27-7-1882 – Buenos Aires (26-8-1062)

était cousin germain de mon grand-père béarnais

Paul Bioy (Oloron, 25-4-1878 – Bordeaux, 6-12-1954),

et le père d’Adolfo Bioy Casares (Buenos Aires, 15-9-1914 – Buenos Aires, 8-3-1999),

le grand écrivain argentin,

mari de Silvina Ocampo (Buenos Aires, 21-7-1903 – Buenos Aires, 14-12-1993),

et ami de toute une vie de Jorge Luis Borges (Buenos-Aires, 24-8-1899 – Genève, 14-6-1986).

M’intéressant aux itinéraires béarno-argentins de mes ancêtres Bioy,

depuis le début du XIXe siècle

_ la casa del Viejo Rincon à Pardo, fut élevée en 1835 par Antoine Bioy Croharé (Oloron, 7-12-1809 – Oloron, 5-8-1883) _,

je viens d’explorer le second volume des Mémoires d’Adolfo Bioy Domecq :

après Antes del 900 _ sur les installations des Bioy, Antoine Bioy Croharé en 1835, puis vingt ans plus tard son fils Jean-Baptiste Bioy Casamayou (dit Poey, dans les généalogies argentines) dans la Pampa au sud de Buenos Aires : à Pardo, d’abord, puis ailleurs aussi… _,

Anos de Mocedad,

qui porte sur les années d’études _ de Droit _ d’Adolfo Bioy Domecq,

à Buenos Aires

puis en Europe, principalement en Allemagne (Leipzig, Berlin, Munich…)

_ avec beaucoup de voyages de tourisme en Europe : Vienne, Venise, jusqu’à Istambul et Smyrne _

 

puis

_ « Finies les vacances« , lui déclare son père à son retour en Argentine en 1910 !

« Veintiocho anos de vacaciones ! Ya es tiempo que empieces a trabajar« , lit-on page 260… _

ses débuts de carrière politique, au gouvernement de son pays,

en 1910-1911.

A la dernière page de ce second volume de ses Mémoires, page 287,

le docteur Bioy se contente d’annoncer deux très importants faits à venir,

« uno de gran felicidad para mi,

otro de tremendo dolor,

que modificaron mi vida » ;

et on peut deviner qu’il s’agit

1) de son futur mariage avec Marta Ignacia Casares Lynch, le 10 ocobre 1913,

et

2) du suicide de son frère le plus proche _ de 32 mois plus âgé que lui _, Enrique Bioy Domecq, le 26 décembre 1917.

Page 115,

on apprend qu’Adolfo Bioy Domecq,

lors de son voyage en Béarn en avril 1905,

rencontra à Artix

son cousin

_ du côté de leurs mères, des soeurs Domecq de Jasses : Marcelline et Louise _

le notaire Henry Sempé (Navarrenx, 30-8-1968 – Artix, 23-9-1926) ;

et à Oloron

son oncle

_ d’Oloron, et frère de son père : Jean-Baptiste Bioy (Oloron, 6-8-1838 – Buenos Aires, )1919)  _

Xavier Bioy Casamayou (né à Oloron le 3-12-1842)

ainsi que son cousin _ fils du précédent _

Célestin Bioy Mondine (Oloron, 30-7-1875 – Hasparren, 2-11-1946).


A suivre :

je poursuis mes enquêtes…

Ce mercredi 12 décembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos de mon cousin Bioy : « su herencia : amores secretos y muertes en un juicio de película »

17nov

A propos de mon cousin Adolfo Bioy Casares (1914 – 1999),

cet article-ci, du 15 septembre 2014,

à l’occasion des 100 ans de sa naissance :

La herencia de Bioy : amores secretos y muertes en un juicio de película

Clima San Miguel de Tucumán
15/09/2014 – 9:08 am

La herencia de Bioy: amores secretos y muertes en un juicio de película



 “Siempre pensé que las bombas de tiempo debieran llamarse testamentos”, escribió Adolfo Bioy Casares, Premio Cervantes 1990, al recordar las esquirlas que dejó la herencia de su abuela. Pero la frase, recogida en Descanso de caminantes, una edición de sus diarios íntimos publicada en forma póstuma, resume como ninguna lo que pasó cuando apareció su propio testamento, pocos días después de su muerte, el 8 de marzo de 1999. En él, Bioy dejaba el 20 por ciento de sus bienes (que incluían un departamento en Cagnes-sur-Mer, Francia, donde el autor de La invención de Morel amaba pasar el verano), a Lidia Ramona Benítez, su enfermera.

El 80 por ciento restante debía dividirse en dos mitades : una para su hijo, Fabián Bioy Demaría, y la otra, entre sus tres nietos, hijos de Marta Bioy Ocampo. Una seguidilla inconcebible de muertes – la de la escritora Silvina Ocampo, su mujer, en 1993, luego de años con Alzheimer ; la de su hija Marta, víctima en 1994 de un accidente de tráfico ridículo y fatal ; la del mismo Bioy Casares en 1999 y finalmente, la de su hijo Fabián, en 2006, a los 42 años de edad – encadenó varios juicios sucesorios con un resultado insospechado. La carambola del destino quiso que los derechos de autor de dos de los escritores más espléndidos de la literatura argentina del siglo XX y gran parte del patrimonio en juego – valuado provisoriamente en 2007, con un dólar a $3,15, en poco más de 8,5 millones de pesos, según surge del expediente judicial, que consultamos – estén desde el pasado marzo en manos de la madre de Fabián, una de las amantes de Bioy, seductor tan aplicado como admitido.

Al conmemorarse mañana el centenario de su nacimiento, detenerse en los detalles nunca revelados de este folletín judicial de casi 15 años y más de 4.000 fojas es indagar no sólo en las reediciones y futuros libros de inéditos de ABC y de Silvina, sino también en el destino de uno de los tesoros más preciados de cualquier autor, su biblioteca : unos 20 mil tomos de enorme valor literario y económico, que la Universidad de Princeton quiso comprar y trasladar a los EE.UU. en 2000 (Ver en la pág. 44 La biblioteca …).

La saga refleja, además, los efectos de la inestabilidad política de nuestro país y sus cicatrices en un patrimonio familiar: el expediente registra cómo, desde 1999 las valuaciones de los bienes y demás cuentas involucradas en la sucesión sufrieron los vaivenes del país. Empezaron en tiempos de convertibilidad y luego fueron parcialmente pesificados, recalculados en diversas ocasiones y consumidos por gastos de mantenimiento, honorarios de abogados y peritos e inflación.

Las versiones difieren : allegados al escritor sostienen que su intención de beneficiar en el testamento a Benítez, la enfermera que lo asistió los últimos nueve años de su vida, era conocida y habría complicado la relación de Bioy con sus nietos, Florencio, Victoria y Lucila, huérfanos desde 1994, quienes a partir de la muerte de su madre, vivieron estos juicios sucesivos como un “trauma” que les llevaba la vida entera, según una fuente que pide reserva. Consultados por Clarín para este artículo, los jóvenes Bioy declinaron participar por tratarse de “un tema muy personal”. Pero declaraciones previas de Florencio, realizadas a Alejandra Rodríguez Ballester para la revista Ñ, traslucen el desgaste emocional de haber vivido “desde los 20 años en sucesión”.

Otras fuentes (entre ellas una entrevista con Fabián, el hijo de Bioy, publicada el 20 de marzo de 1999 en el diario madrileño ABC) indican que la familia se enteró de que Bioy Casares dejaba a la enfermera el quinto de su fortuna cuando Lidia reclamó judicialmente el inventario y la tasación de la biblioteca y demás bienes de los pisos 5to y 6to de Posadas 1650, donde Bioy y Silvina Ocampo vivieron gran parte de su matrimonio de 53 años. La propiedad – 697 metros cuadrados más terraza, situados en una de las mejores esquinas de Recoleta – se vendió por dos millones setenta y cinco mil dólares, en diciembre de 2000. Pero recién en junio de 2013 la justicia ordenó que parte de ese dinero se usara para pagar el grueso del legado. La enfermera cobró, en efectivo, 307.706 dólares, salvados de la pesificación por su carácter de depósito judicial (según resolución de abril de 2002).

No es la única sorpresa de un juicio sucesorio que bien valdría una serie de televisión y del que participaron decenas de abogados (algunos murieron y fueron reemplazados por sus herederos a la hora de trabajar o de cobrar), escribanos, administradores provisorios, peritos, tasadores y expertos varios. Hoy los derechos de autor de la obra de Adolfo Bioy Casares – valuados en diciembre de 2005 en poco más de un millón y medio de pesos – y la mitad de los de Silvina Ocampo – tasados en 258 mil – no están en manos de su familia. Pertenecen a Sara Josefina Demaría, madre y heredera de Fabián Bioy Demaría, el hijo extramatrimonial que Bioy Casares tuvo con ella en 1963. “Finita”, una bellísima mujer de alta sociedad por entonces casada con Eduardo Ayerza, con quien tuvo otros tres hijos, se separó cuando Fabián tenía 6. Al morir este en 2006, soltero y sin descendencia, lo heredó su madre.

La razón de los porcentajes asignados a Fina Demaría y a los nietos de Bioy tiene fundamentos legales. Reconocido por Bioy en 1998 (hasta entonces llevaba el apellido Ayerza), Fabián heredó de su padre bienes y derechos, entre ellos, la mitad del patrimonio de Silvina Ocampo que Bioy recibió a la muerte de ésta, en 1993. Durante el juicio sucesorio, además, Fabián inició otro contra sus sobrinos, para compensar valores por una porción de Rincón Viejo, un campo que el escritor había donado a su hija, Marta Bioy Ocampo (concebida con otra de sus amantes, María Teresa von der Lahr, y luego adoptada, amada y criada por Silvina como propia).

Rincón Viejo, en Pardo, provincia de Buenos Aires, es una propiedad de más valor literario que económico (más de siete millones y medio de pesos, según una tasación judicial provisoria de 2007). Allí, promediando los años 30, Bioy y Borges iniciaron su trabajo en colaboración escribiendo un folleto de yogur para La Martona, empresa de los Casares, la familia materna de Bioy (para otro artículo guardamos el análisis de la increíble amistad entre el donjuán irrefrenable y el tímido sin suerte). Este campo, especialmente querido por Bioy, fue también el sitio donde él y Silvina vivieron antes de casarse y donde él escribió algunas de sus obras esenciales, como la novela El sueño de los héroes (1954). Respetando el deseo del escritor, Rincón Viejo quedó en manos de la familia de Marta. Pero la Justicia reconoció a Fabián el derecho a ser compensado por su valor, de allí que la mayor parte del dinero obtenido por el piso de Posadas le correspondiera a él y, a su muerte, a su madre, Fina.

El campo es administrado por Florencio Basavilbaso Bioy, el nieto mayor del escritor. A él y a sus hermanas – Victoria y Lucila – corresponde la otra mitad de los bienes y derechos de autor de Silvina Ocampo, heredada por Marta. Y además, los derechos morales sobre las obras de sus abuelos. Explica un conocedor de la causa, quien pide anonimato: “Los derechos morales que apuntan a preservar la integridad de una obra y la buena imagen de un escritor, tras su muerte le corresponden más a su sangre que a cualquiera. A Fabián y a Marta, sus hijos, si hubieran vivido ; no estando ellos, a sus nietos.¿Podrían oponerse los nietos a editar o reeditar algunas obras que encontraran inconvenientes? “Tendrían voz en el tema, pero no creo que requieran hacerla oír nunca, porque es un trabajo que se hace con mucho conocimiento y respeto”, señala el experto. Este juego de equilibrios se relaciona con los inéditos de ambos autores en cuya edición y puesta en valor trabajan, desde hace años, los curadores Daniel Martino (de la obra de Bioy) y Ernesto Montequin (de la obra de Silvina Ocampo). El diario íntimo que Bioy llevó por medio siglo le fue donado por el propio Bioy a Martino, junto a quien trabajó los últimos años de su vida en la preparación del monumental Borges. “Los derechos de autor son de Fina Demaría, pero la decisión de qué se publica, cómo se publica y cuándo se publica corresponde a Martino”, precisa esta fuente. Hay además fotografías, una obra que Bioy desarrolló entre 1958 y 1971 y que recién empieza a ser valorada (recogida en Revista Ñ, el 30/8). Una selección integra la muestra El lado de la luz, Bioy fotógrafo, que se inaugura el 25 de este mes en el Centro Cultural San Martín.

La conservación y el destino de la biblioteca y papeles privados hallados en el piso de Posadas – que se asignaron en la partición por mitades a la Sra. Demaría y a los nietos de Bioy – mereció un incidente judicial aparte. “Nadie quiere hablar de valores”, afirma un allegado a los herederos. “En 2000 hubo una oferta de la Universidad de Princeton por la biblioteca, pero como todavía no se sabía a quién le iba a tocar y la valuación estaba pendiente, se desestimó.” La oferta de esa universidad llegó al juzgado por correo. En lo peor de su enfrentamiento con el ex marido de su hija Marta, Teresa Costantini ofreció comprarle la biblioteca a Bioy por un millón de dólares, con uso de ésta para Bioy. Recuerda Soledad Costantini, su hija: “Había tantos problemas en la familia por esos años, que mi madre juzgó con sensatez que no teníamos garantía de que podrían cumplir un trato así”. Pero no es la única. En una audiencia del 8 de abril del 2003, el expediente registra otra “propuesta de compra”, ésta de US$ 200 mil, tampoco aceptada. Entretanto, la Biblioteca Nacional está interesada, según dijeron.

 

Fuente : http://www.clarin.com/edicion-impresa/Amores-secretos-muertes-juicio-pelicula_0_1211878877.html

Ce samedi 17 novembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

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