Pour se repérer un peu dans le récent très riche coffret Birgit Nilsson de 31 CDs de Sony
Afin de se repérer
un peu
dans le récent très riche coffret Birgit Nilsson _ the great live recordings de 31 CDs de Sony,
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ce fort bienvenu article de Resmusica, hier,
sous la plume de Pierre Degott :
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BIRGIT NILSSON EN LIVE, 25 ANS DE SOMMETS LYRIQUES EN UN COFFRET
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Sony Classical
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« Birgit Nilsson : the great live recordings ».
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Béla Bartók (1881-1945) : Le Château de Barbe-Bleue ;
Richard Wagner (1813-1883) : Lohengrin, Tristan et Isolde (trois versions), extraits de La Walkyrie, Siegfried, Le Crépuscule des dieux et Tristan et Isolde ;
Giacomo Puccini (1858-1924) : Turandot ;
Richard Strauss (1864-1949) : Salomé, Elektra (deux versions), La Femme sans ombre.
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Birgit Nilsson, soprano.
De multiples solistes dont Théo Adam, Régine Crespin, Dietrich Fischer-Dieskau, Jess Thomas, Leonie Rysanek, Astrid Varnay, Jon Vickers, Wolfgang Windgassen, etc.
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Orchestre symphonique de la radio suédoise, directions : Ferenc Fricsay et Sergiu Celibidache ;
orchestre du festival de Bayreuth, direction : Hans Knappertsbusch, Eugene Jochum, Wolfgang Sawallisch et Otmar Suitner ;
orchestre du Metropolitan Opera, direction : Leopold Stokowski, Karl Böhm, Herbert von Karajan ;
orchestre du Wiener Staatsoper, direction : Karl Böhm ;
orchestre symphonique de la RAI de Rome, direction : Leonard Bernstein ;
orchestre national de l’O.R.T.F., direction : Karl Böhm ;
orchestre de l’Opéra d’État de Bavière, direction : Wolfgang Sawallisch ;
orchestre philharmonique royal de Stockholm, direction :Stig Rybrant ;
orchestre de l’Opéra de Sydney, direction : Charles Mackerras.
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31 CD. Sony Classical. 88985392322.
Enregistré de 1953 à 1976.
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Notice de présentation trilingue (anglais, allemand et français)
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Birgit Nilsson a enchanté la scène lyrique internationale pendant près de trente-cinq ans. Cette compilation de ses plus beaux enregistrements sur le vif _ voilà _ était la meilleure façon de célébrer _ oui _ le centième anniversaire de la naissance de l’immense soprano wagnérienne.
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Ce sont presque vingt-cinq de la carrière de Birgit Nilsson qui sont documentés dans ce formidable coffret, lequel propose des enregistrements sur le vif peu connus de la grande soprano dramatique. Des années de jeunesse suédoises, Sony aura retenu une intéressante version chantée en allemand du Château de Barbe-Bleue de Bartók, qui annonce déjà tout le potentiel d’une voix à la solidité et la fiabilité hors du commun. Les débuts à Bayreuth, qui remontent à l’été 1954 après que Birgit eut fêté ses trente-six ans, permettent de faire entendre une juvénile mais déjà héroïque Elsa de Lohengrin, flanquée des formidables Astrid Varnay, Hermann Uhde et Wolfgang Windgassen ; on reconnaîtra dans le rôle anecdotique du Héraut le tout jeune Dietrich Fischer-Dieskau, partenaire qui sera également une génération ans plus tard un émouvant Barak de La Femme sans ombre. La première Isolde de 1957, dans laquelle la grande Birgit presque quadragénaire était entourée des trois Wolfgang wagnériens de l’époque – Windgassen en Tristan, Sawallisch à la baguette et Wagner à la mise en scène – marque les débuts glorieux de la soprano suédoise dans un rôle où nous la retrouverons à Vienne en 1967 face à l’élégant Jess Thomas, puis à Orange en 1973 aux côtés du Tristan véritablement halluciné de l’immense Jon Vickers. La comparaison des trois versions atteste à la fois la maîtrise absolue des moyens, mais également l’accroissement de l’implication dramatique _ oui _ dans un rôle dont Nilsson était la seule véritable titulaire dans les années 1960 et 1970. On gardera néanmoins une petite préférence pour la célèbre version de Bayreuth de 1966, disponible ailleurs, qui bénéficie également de la direction de Böhm mais qui permet en outre d’entendre l’extraordinaire Brangäne de Christa Ludwig, à l’époque où la grande mezzo rêvait de s’illustrer dans le rôle-titre de l’opéra. Des incarnations de Nilsson en Brünhild, Sony permet d’entendre trois scènes finales du Crépuscule des dieux, enregistrées à près de vingt ans d’intervalle, ainsi que la fin du troisième acte de Siegfried. Pour ce rôle emblématique de la carrière de Nilsson, la pièce de résistance est fournie par la remarquable Walkyrie du Met, dans laquelle Rudolf Bing avait imposé à Karajan une Brünhild dont le chef allemand ne voulait guère ; Régine Crespin, qui avait triomphé dans le rôle à Salzbourg peu de temps avant, retrouve donc à New York la Sieglinde chère à son cœur. De la propre Sieglinde de Nilsson, le coffret propose de larges extraits enregistrés à Bayreuth en 1957 – quelques jours après la première Isolde – face au Siegmund encore ténor de Ramón Vinay. Des rôles straussiens de Nilsson, Elektra fut sans doute le plus mémorable, la perversité adolescente de Salomé ne convenant guère aux grandes sopranos wagnériennes, Gwyneth Jones et Leonie Rysanek incluses. Avec la teinturière de La Femme sans ombre, Nilsson trouva en fin de carrière un nouveau rôle entièrement à sa mesure, autant sur le plan dramatique que vocal.
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Si le coffret ne privilégie pas le versant italien, non négligeable, de la carrière de Birgit Nilsson, ce dernier est néanmoins représenté par ce qui fut pour la grande soprano, avec Isolde et Brünhild, le rôle des rôles : la Turandot de Puccini. De toutes les versions disponibles sur le marché, Sony a choisi celle dirigée par Léopold Stokowski qui propose en prime le partenaire attitré de l’époque, Franco Corelli, juste après ses propres débuts retentissants au Met. À leurs côtés la délicieuse et délicate Liu d’Anna Moffo, elle aussi presque débutante. Soirée de rêve, magnifiée par un orchestre incandescent !
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Si le live a souvent le défaut de mettre à nu les faiblesses des chanteurs, cela est tout le contraire pour Birgit Nilsson, à qui le studio d’enregistrement inspirait souvent une certaine froideur. Sur le vif, la vaillance légendaire de ce pur airain n’est à aucun moment prise en défaut, et si la robustesse de la quinte aiguë laisse l’auditeur pantois, ce dernier se laissera également envelopper par la richesse des nobles phrasés inspirés à la cantatrice par l’urgence et la magie de la représentation _ voilà. Nilsson était l’une des rares sopranos de l’époque à tenir, sans s’époumoner dans les aigus, la tessiture relativement grave de la Léonore de Fidelio. Les fureurs d’Elektra, les émois de Brünhild devant la naïve candeur de Siegmund, le fléchissement de Turandot au troisième de l’opéra face aux ardeurs de Calaf sont autant de moments d’exception qui marqueront à jamais la mémoire de tout amateur d’opéra qui se respecte.
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L’environnement musical est de surcroit de la première qualité de bout en bout, et avec des chefs comme Karajan, Böhm, Jochum, Sawallisch et d’autres, l’auditeur sera à la fête tout au long de cet indispensable coffret. Sans doute en raison de la moindre qualité de son orchestre, Leonard Bernstein n’atteint pas dans Fidelio les sommets qu’il allait atteindre à l’Opéra de Vienne quelques années plus tard. Jochum, en revanche, est suprême dans Lohengrin, et Karajan nous gratifie, avec Crespin, Vickers et Martti Talvela, d’un des plus beaux troisièmes actes de La Walkyrie. Et quand les autres partenaires s’appellent Rysanek, Windgassen, Resnik, Theo Adam, on savoure son bonheur. Un quart de siècle de sommets lyriques en un seul coffret, cela ne se refuse pas _ en effet !
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On ne peut que regretter l’absence,
ces vingt dernières années-ci,
de guides discographiques sérieux et complets _ je veux dire, bien sûr, assez exhaustifs… _,
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pour aider un peu _ à les parcourir, lire, chercher, fouiller un peu en profondeur et derrière les fagots, au calme chez eux _ les mélomanes curieux et passionnés
à un peu _ mieux _ se repérer
de manière à la fois analytique
_ assez précise et fouillée _
et synthétique
_ à titre de quelque chose comme un premier débrousaillage qui soit à la fois relativement fiable ainsi que presque complet…
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Ce mardi 20 novembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa