La merveille absolue du CD « Franz Schubert – Leonid Desyatnikov » de Pavel Kolesnikov et Samson Tsoy, à quatre mains : un sommet d’interprétation, tout de naturel, de ces bouleversants chefs d’oeuvre schubertiens…

— Ecrit le vendredi 19 juillet 2024 dans la rubriqueBlogs, Musiques, Non classé”.

Oui,

le CD Harmonia Mundi  HMM 902716 « Franz Schubert – Leonid Desyatnikov » de Pavel Kolesnikov _ né à Novossibirsk le 25 février 1989 _ et Samson Tsoy _ né au Kazakhstan le 24 octobre 1988 _, à quatre mains _ « Praised for the “electrifying intimacy” of their playing (The Guardian), pianists Pavel Kolesnikov and Samson Tsoy have been performing as a duo since 2009 _ voilà ! _ in addition to their flourishing solo careers« , lit-on en présentation d’un concert ayant eu lieu le 13 février dernier, sur le site du Carnegie Hall ; et le 10 février précédent, un article du New-York Times intitulé « Two Pianists Make a Life Out of an Intimate Art Form« , déclarait aussi : « Pavel Kolesnikov and Samson Tsoy, partners onstage and off, began to play as a duo in school. Now, they are dedicating their careers to it«  ; mais surtout le site Interartists consacrant une notice au Duo « Kolesnikov Tsoy Ensemble«  (sic) nous apprend que « Pavel Kolesnikov and Samson Tsoy, partners onstage and off, began to play as a duo at the Moscow Conservatoire _ voilà !  They came to London in 2011 _ voilà !  _, to continue their studies at the Royal College of Music » et développe ce qu’a été à partir de là leur carrière internationale… _, est bien une merveille,

les splendides « Fantaisie en Fa mineur » D. 940, Op. 103, composée en 1828 et publiée posthume _ écoutez et regardez-les l’interpréter ici en concert il y a un an au Wigmore Hall à Londres (17′ 40) ; et écoutez les quatre mouvements 1 Allegro molto moderato (5′ 02), 2 Largo (2′ 53), 3 Scherzo. Allegro vivace (5′ 02) et 4 Finale. Allegro molto moderato (6′ 19), en l’interprétation de ce CD enregistré à Dobbiaco au mois de novembre 2023… _ et « Divertissement à la hongroise » D. 818, Op. 54, composée en 1824  _ écoutez-ici l’Andante (12’03), la Marcia. Andante con moto (3′ 13) et le divin Allegretto (12′ 51) : ce dernier mouvement d’après la « Mélodie hongroise« , Op. 53, pour piano seul… _, deux chefs d’œuvre absolus ! de Franz Schubert (Lichtental, 31 janvier 1797 – Vienne, 19 novembre 1828) comportant, intercalé entre eux, le « Trompe-l’œil«  _ sur une commande du Festival d’Aldeburgh pour les créateurs, Pavel Kolesnikov et Samson Tsoy ; un opus peu étrange, en son décalage un peu bousculant au sein du merveilleux programme schubertien, à la poésie rêveuse si magique, de ce CD, mais pourquoi pas ? Ce « Trompe-l’œil«  contemporain _ écoutez-ici (20′ 35) _ opère un décentrement de miroir déformant, de miroir courbe « de sorcière« , qui prolonge de façon un peu étonnante à nos oreilles et à notre goût le voyage déjà lui-même à surprises de ces si belles musiques rêveuses de Franz Schubert… _ de Leonid Desyatnikov _ compositeur russe contemporain, né à Kharkiv, en Ukraine, le 16 octobre 1955…

Car l’interprétation que donnent ici ces deux pianistes est non seulement absolument conforme à l’esprit de ces deux incomparables sommets schubertiens _ quelle stupéfiante musique ! _, mais tout simplement confondante de beauté…

Et je rejoins ici le commentaire de Jean-Charles Hoffelé, « Divertissement à la hongroise« , sur son blog Discophilia, en date du 26 juin dernier :


DIVERTISSEMENT À LA HONGROISE

Dans leurs échanges avec Camille de Rijck, Pavel Kolesnikov et Samson Tsoy rappellent que Chopin chérissait le _ schubertienDivertissement à la hongroise. L’auteur des Mazurkas était probablement sensible à sa lyrique diffuse, à ce presque-rien _ oui _ sur lequel Schubert brode autant d’agates que de mystères. La matière musicale en est mince, un thème un peu russe pour l’Andante, une Marche étrangissime, la Hongrie _ assez proche de Vienne _ s’invitera dans le Finale, que les pianistes jouent à deux temps, ce que, je crois bien, personne n’a fait avant eux, augmentant d’une dose de paprika supplémentaire ce petit motif obsessionnel _ voilà…

Sous leurs dix doigts si unis _ oui _, cet Allegretto devient magique _ absolument ! _, une écharpe de soie posée sur les cordes y invite des fantômes, puis des cartes de visite pliées font pour quelques secondes à la quasi coda résonner ce cymbalum _ voilà _ qui se cache à peine dans les portées de Schubert, vrai paysage sonore de poutza.

Le Divertissement aurait suffi pour faire le disque génial _ absolument ! _, une fois entendu il devient addictif _ oui, oui ! _, les quasi treize minutes tournent en boucle dans le lecteur CD de ma voiture depuis bientôt trois semaines _ et sur ma platine aussi… L’œuvre de Leonid Desyatnikov fait une mise en abime avant tout poétique, introduction parfaite à une Fantaisie en fa mineur crépusculaire _ d’une poésie moirée infinie… _ où deux aèdes semblent dialoguer devant des paysages irréels.

LE DISQUE DU JOUR

Franz Schubert (1797-1828)


Divertissement à la hongroise, D. 818
Fantaisie en fa mineur, D. 940


Leonid Desyatnikov (né en 1955)


Trompe-l’œil

Pavel Kolesnikov, piano
Samson Tsoy, piano

Un album du label harmonia mundi HMM902716

Photo à la une : les pianistes Pavel Kolesnikov et Samson Tsoy –
Photo : © Eva Vermandel

Simplement écouter, ré-écouter, et infiniment admirer…

La naturelle compagnie de Schubert aussi magiquement interprétée est telle une ruisselante lumineuse fine et presque transparente grâce divine…


Ce vendredi 19 juillet 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

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