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Le monument Durosoir à Belus, par Aitor de Mendizabal

09mai

L’édition d’hier mercredi 8 mai de Sud-Ouest Sud des Landes

a témoigné de l’inauguration, dimanche 5 mai, à 11 heures,

du monument élevé, tout à côté de la mairie de Belus, et face aux Pyrénées,

à Lucien Durosoir, compositeur (1878 – 1955),

par le sculpteur plasticien Aitor de Mendizabal…

Un monument pour un musicien engagé


A LA UNE, LANDES, BÉLUS

Publié le 08/05/2019 à 3h51 par Maïté Labeyriotte.


Un monument pour un musicien engagé

Un monument pour un musicien engagé


Les intervenants de la matinée devant le monument Durosoir.

PHOTO M. L.


Dimanche, a eu lieu la rencontre sublime de deux talents. L’un, Lucien Durosoir, fut un violoniste de renommée internationale, avant de devenir compositeur. Il s’installa à Bélus _ en 1926 _, où il mourut en 1955. L’autre, Aitor de Mendizabal, est un artiste peintre et sculpteur espagnol reconnu dans le monde entier. Il vécut quelque temps à Bélus avant de rejoindre son cher Pays basque _ Arcangues, ce n’est pas loin _, récemment.
On doit à Luc Durosoir, le fils du compositeur, et à Georgie, son épouse, d’avoir remis en lumière les œuvres de Lucien Durosoir et d’avoir proposé, avec l’association Megep (Musiciens entre guerre et paix), d’ériger un monument pour rappeler l’engagement du musicien pour la mémoire des soldats de la Grande Guerre, mais aussi pour la paix. Pour cela, ils ont fait appel à Aitor, artiste qui partage ces mêmes valeurs.

On a donc procédé, dimanche, à l’inauguration de ce monument symbolique, en présence du député Boris Vallaud et de Pierre Ducarre, président de la Communauté de communes d’Orthe et Arrigans. Daniel Dufau, le maire _ de Bélus _, s’est félicité de l’adhésion de la municipalité à ce projet, le monument étant implanté sur un terrain communal, entre le tilleul, arbre de la liberté planté en 1989, et les plants de vigne en hommage à François Baco _ longtemps instituteur à Bélus.
Rachel Durquéty, vice-présidente en charge de la culture au Conseil départemental – représentant Xavier Fortinon, président – mais surtout Bélusienne attachée à son village, s’est exprimée « avec une émotion particulière et encore plus d’humilité que d’habitude, en ce moment particulier qui se joue dans un petit village de moins de 700 habitants. » Elle a souligné l’importance de l’art dans notre époque et le choix du Département de « sanctuariser » le budget consacré à la culture et au patrimoine.
Enfin, le Megep avait confié à trois invités le soin de raconter les parcours de ces deux talents honorés ce jour-là. Alain Faber, président de l’association Mémoires du Mont-Valérien, a situé sa rencontre (posthume) avec Lucien Durosoir et son œuvre à travers son compatriote havrais, André Caplet, qui appartenait au groupe de musiciens Le Quintet du général, pendant la Grande Guerre.


Liens franco-espagnols


Son Excellence Alvaro Alabart, consul général d’Espagne à Bayonne, a salué son compatriote Aitor _ de Mendizabal _ et a retracé sa carrière, son « voyage à l’Italie de la Renaissance », à l’instar des grands artistes de l’histoire, où il s’est formé à l’École de Rome, à Carrare. Dès 1979, il gagne, à Saint-Sébastien, le prix des Jeunes sculpteurs et, en 2007, engagé aux côtés de son peuple, il remporte le prix de la Ville de Saint-Sébastien pour son monument en hommage aux victimes du terrorisme.
Alvaro Alabart a consacré une partie de son intervention aux liens qui unissent la France et l’Espagne, avec plus de 11 millions de touristes français chaque année en Espagne et plus de 3 millions d’hispanophones dans le système scolaire français.


Le mot de la fin est revenu à Benoît Duteurtre, écrivain et spécialiste musical (tenant aussi une rubrique sur France Musique _ l’excellente émission hebdomadaire de 90′, le samedi matin, de 11 heures à 12 h 30, consacrée à la chanson française et l’opérette _) qui a fait partager sa connaissance de la musique de l’époque de Lucien Durosoir, rappelant _ au passage _ ses liens avec le monde musical allemand d’avant-guerre _ avant 1914. Il rappela aussi que Lucien Durosoir ne fit pas jouer ses œuvres _ en partie _ inspirées par sa période de guerre _ effectuée dans les tranchées _ et que l’on doit à son fils _ Luc Durosoir ; et à sa belle-fille, Georgie Durosoir _ de les avoir sorties de l’ombre. Une affirmation gravée sur le monument, avec ces mots de Saint-Exupéry : « Mais n’espère rien de l’homme s’il travaille pour sa propre vie et non pour son éternité ».

Cette cérémonie d’hommage à Bélus

a été accompagnée par la publication d’un très beau livre _ aux Éditions FRAction _,

La Chaîne de création Lucien Durosoir – Aitor de Mendizabal 1919 – 2019

et du premier CD d’œuvres symphoniques de Lucien Durosoir,

Dejanira, soit le CD Cascavelle VEL-1568.

Cf mes deux articles : 

et

Ce jeudi 9 mai 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Lire « L’Aventure d’une oreille : la découverte du « continent Durosoir » », dans le bel album d’hommage à Lucien Durosoir et Aitor de Mendizabal

08mai

Maintenant que vient de paraître

le très bel _ et riche _ album

La Chaîne de création Lucien Durosoir – Aitor de Mendizabal 1919 – 2019

aux Éditions FRAction,

y est accessible,

aux pages 64 à 69,

l’article que je viens de consacrer à ma découverte enthousiaste, au printemps 2008, 

du CD Alpha 125  des Quatuors à cordes de Lucien Durosoir.

Cf mon article du 4 juillet 2008 :

Voici cet article récapitulatif daté du 6 janvier 2019 : 

L’Aventure d’une oreille : la découverte du « continent Durosoir »

Durosoir. Lucien Durosoir.

Quand m’est parvenu, en 2005, le CD Alpha 105 de Musique et violon de Lucien Durosoir, par Geneviève Laurenceau et Lorène de Ratuld,
le nom de Durosoir déjà me parlait : j’avais contacté la musicologue Georgie Durosoir, en 1994, au moment de mes travaux de recherche à propos de « Jean de La Fontaine et la musique », puisque, conseiller artistique de La Simphonie du Marais et Hugo Reyne, je travaillais à la préparation d’un programme de concert _ pour l’année 1995 du Tricentenaire du décès du poète _  et de disque (paru chez EMI au printemps 1996), et procédais, le premier depuis 1920 environ, à de telles recherches, et découvertes : telle, ce qui demeurait de musique (et chant) d’un petit opéra dont le livret était de Jean de La Fontaine, et la musique de Marc-Antoine Charpentier, Les Amours d’Acis et Galatée, donné en 1678 à Paris _ comme je le retrouvais _ ; sans que quiconque depuis cette époque ait pensé à réunir les noms du librettiste et du compositeur, pour une œuvre musicale disparue _ suite à un vol à la Bibliothèque Nationale, au XIXe siècle _ des manuscrits de musique personnels conservés de Charpentier ; et un livret dont La Fontaine affirmait, en en publiant le début, qu’il n’avait été ni achevé, ni mis en musique !
Mais mon grand choc musical survint _ et l’aventure de mon oreille de mélomane passionné se déclencha _ début juillet 2008, dès ma toute première écoute d’un second CD Alpha consacré au compositeur Lucien Durosoir : le CD Alpha 125 de ses trois Quatuors à cordes (de 1920, 1922 et 1924).
Dès cette première écoute, subjuguante, j’eus la sensation d’aborder et toucher ici un immense continent, vierge et luxuriant, succulemment puissant.
Et j’en fis part tout aussitôt à mon ami le producteur des disques Alpha, Jean-Paul Combet ; en le priant de bien vouloir communiquer l’article de mon blog à Georgie Durosoir. Une amitié profonde et fidèle en naquit avec Luc et Georgie Durosoir, fortifiée par les approfondissements ultérieurs de mon écoute de presque tout l’œuvre de Lucien Durosoir, au disque _ au fur et à mesure des enregistrements _ et aussi au concert.
Ainsi voici un extrait de l’article de mon blog En cherchant bien Musique d’après la guerre, que je consacrais à la découverte de ce CD _ et de cette musique _ des 3 Quatuors à cordes de Lucien Durosoir, le 4 juillet 2008 :
« Les trois Quatuors à cordes de Lucien Durosoir constituent, sous la forme d’un CD interprété, et avec quelle intensité, par le Quatuor Diotima (CD Alpha 125), une sorte d’urgence musicale rare pour qui ne craint pas de se laisser toucher et emporter profond et fort par la beauté somptueuse et « d’absolue nécessité » de la musique ; urgence musicale, donc, et d’abord d’écoute, pour nous « amateurs » de musique, que je me fais un devoir de signaler ici en priorité : d’un CD qui nous fait rien moins qu’accéder _ ou accoster, mais (de même qu’existent, cousines des « bouteilles à la mer« , des « bouteilles à la terre » et des « bouteilles aux cendres »celles d’un Yitskhok Katzenelson, au Camp de Vittel, et celles d’un Zalman Gradowski, à Auschwitz) ; accoster, donc, mais on ne peut plus terriennement _ à « tout un continent musical » _ rien moins !oublié, négligé  inédit au disque, comme au concert, comme en éditions en partitions ! et dans tous les sens du terme : proprement inouï !). ».
Et ces sensations de toucher et explorer un immense continent (musical) se renouvelèrent lors de la sortie des deux CDs suivants : le CD Alpha 164, Jouvence, en août 2010 ; et le CD Alpha 175, Le Balcon, en janvier 2011, ainsi qu’en témoignent à nouveau les articles de mon blog :
_ Le Continent Durosoir :
« C’est le tissu complexe, chatoyant de la diaprure tout en souplesse de ses richesses et finesses multiples, des grandes pièces que sont la Fantaisie Jouvence (de 20’55, en 1921) et le Quintette pour piano et cordes (de 24’35, en 1925)et la force et la vie _ et l’humour aussi : il a quelque chose du rire de Voltaire ! de leur flux, et de leurs impulsions et rebonds, qui ravissent et emportent la jubilation de l’auditeur, par la richesse et la densité, toujours élégante et sans lourdeur, jamais, de ces œuvres si vivantes ! » ;
_ puis Les Beautés inouïes du continent Durosoir :
« À l’écriture _ cf mon (tout premier) article du 4 juillet 2008 : Musique d’après la guerre _ de ma première écoute _ complètement subjuguée par l’intensité et retentissement si bouleversant du sentiment de beauté éprouvé !!! _ du CD Alpha 125 _ Lucien Durosoir : Quatuors à cordes  _,

l’expression de « continent » _ pour désigner cette musique qui se découvrait alors combien splendidement ! m’était venue d’elle-même à l’esprit, tant elle me paraissait à même de rendre (un peu) compte de la force : d’une évidence subjuguante, en sa puissance renversante à la fois de vérité, et de beauté sublime (j’ose ici l’oxymore !) : une rencontre de ressenti musical éprouvé somptueux, appelée, sans nul doute, à des « suites« : celles d’autres découvertes encore, et renouvelées, d’œuvres se surpassant les unes les autres ; des « suites« de sidération de beauté comme promises, en des promesses virtuelles qui seraient immanquablement tenues (et c’est le cas !) : par la générosité créatrice comme à profusion (et parfaitement fiable en sa force ! voilà ce qui est désormais parfaitement avéré ! avec Jouvence, in le CD Alpha 164) et maintenant Le Balcon, in le CD Alpha 175) du compositeur Lucien Durosoir, en son œuvrer, juste (mais impeccablement !) déposé sur le papier et laissé « au tiroir«  (ou, plutôt,  « dans une armoire« : cf ce qu’en a dit son ami Paul Loyonnet, en ses Mémoires : Lucien Durosoir « avait la plus entière confiance dans sa musique, et m’écrivit qu’il mettait, à l’instar de Bach, ses œuvres dans une armoire, et qu’on la découvrirait plus tard« …) : comme en certitude tranquille d’être, quelque jour, posthume même (et probablement …), sonorement enfin « joué« ; Lucien Durosoir (1878-1955) n’avait pas l’impatience, et tout particulièrement après ce à quoi il avait survécu lors de la Grande Guerre !, de la reconnaissance mondaine ! encore moins immédiate, ni rapide ! : la plénitude des œuvres parfaitement achevées (par ses soins purement musicaux : quel luxe !), suffisant à le combler !.Durosoir, donc, en son œuvrer, « tient«  mille fois plus qu’il n’a pu paraître, à son insu même, bien sûr !« promettre«  !.. Quel prodige !) ;

 l’expression de « continent« , donc, m’était très spontanément venue à l’esprit, tant elle me paraissait à même de rendre (un peu) compte de la force de puissance et intensité de mon sentiment d’ »aborder » une formidable terra incognita (de musique : inouïe !) à dimension d’immensité profuse (= tout un univers !) :

pas un petit « territoire« , pas quelque « canton » adjacent et adventice, ni quelque nouvelle « province » vaguement subalterne, voire anecdotique _ si j’osais pareils qualificatifs inadéquats _ à gentiment abouter au « massif » bien en place de la musique française, ou de la musique du XXème siècle ou/et les deux _ ni même quelque « pays« , de plus notables dimensions ; non ! rien moins qu’un « continent » ! une Australie (mais d’ici ! : simplement inouïeet inimaginée de nous !..) immense ! et cela, au sein, donc, de la plus _ et meilleure _ « musique française« , qui soit ; et de la plus _ et meilleure _ « musique du XXème siècle« , qui soit ! aussi… Rien moins ! Mais qui d’un coup venait  « dépayser«  tout le reste… Charge à tous les « rencontreurs » par ces CDs, déjà ; ou par les concerts donnés de ces œuvres… de ces musiques de Lucien Durosoir, d’y « faire« , chacun, peu à peu _ mais ça vient ! CD après CD ! Concert après concert… _ « son oreille » : encore toute bousculée de ce qui s’y découvrait,  et ayant à « reprendre tous (ou enfin presque…) ses esprits«,  s’ébrouant de la surprise un peu affolante du « dépaysement » de l’inouï de telles « expériences » d’audition d’œuvres : et si merveilleusement idiosyncrasiques, et à un tel degré confondant ! _ de finition, « dominées« … 

De fait, audition de CD après audition de CD _ et en les renouvelant ! _il faut bien convenir, maintenant, après le CD Jouvence et avec ce CD Le Balcon, écrivais-je en janvier 2011, que les œuvres de Lucien Durosoir que nous « rencontrons« _ soient, 28 à ce jour, réparties en 4 CDs, alors ne sont, et aucune _ pas la moindre, même ! certes pas, ni jamais _ interchangeables, ou « équivalentes« mais se révèlent, à notre écoute, encore, à nouveau, et chaque fois, et pour chacune d’elles, en leur « unicité« , singulières _ quelle puissance de surprise ainsi renouvelée ! _toutes :  tout aussi surprenantes et subjuguantes !

De cela, j’ai eu l’intuition étrangement intense rien qu’à comparer, déjà, entre eux, les trois quatuors, de 1919, 1922 et 1934, dans le CD Alpha 125 des Quatuors à cordes de Lucien Durosoir…

Comme si le génie musical singulier de Lucien Durosoir disposaitet avec quelle aisance ! et quelle force d’évidence ! _ de la puissance _ somptueuse ! _ de la diversité dans une fondamentale unité : le mélomaneface à de tels tourbillons (dominés) de musique le saisissant _ parvient peu à peu il lui faut d’abord « recevoir«  (et « accuser le coup«  de…) la force considérable (et assez peu fréquente) de cette musique inouïe ! afin de se mettre, lui, le « receveur«  de (= « invité«  à) cette musique, à sa hauteur, en cette « réception« singulière… _ à dégager la profondeur de cette capacité durosoirienne _ de diversité dans l’unité, en toute la force et l’étendue de sa rare puissance _ beethovenienne ? en tout cas, assez peu exprimée comme ainsi et à ce degré-ci, dans tout ce qu’a pu donner jusqualors le génie français… _disque après disque ! et œuvre après œuvre !..

C’est maintenant plus que manifeste avec ce quatrième CD, Le Balcon ».

Bien sûr, ces impressions d’écoutes discographiques, mais aussi de concerts, se sont confirmées et amplifiées en mon double travail de contribution au colloque du Palazzetto Bru-Zane à Venise les 19 et 20 février 2011, Un Compositeur moderne né romantique : Lucien Durosoir (1878 – 1955) ; je veux dire Une Poétique musicale au tamis de la guerre : le sas de 1919 _ la singularité Durosoir ; et La Poésie inspiratrice de loeuvre musical de Lucien Durosoir : Romantiques, Parnassiens, Symbolistes, Modernes .
En voici les résumés, assez parlants :
Approcher l’idiosyncrasie de l’art de Lucien Durosoir oblige à interroger les raisons de sa singularité, et mettre à jour les tenants et aboutissants de cet œuvre et du génie de son auteur (1878-1955). Déployée au sortir de la Grande Guerre vécue sur le front dans les tranchées les cinq ans de 1914 à 1918, et après le sas d’exercices de préparation intensifs tout l’an 1919, la composition de Lucien Durosoir s’accomplit avec une immédiate sidérante maturité comme hors contexte d’écoles, tellement les influences de départ sont transmuées en un tout puissant et une forme achevée d’œuvre. Non seulement l’homme a un fort tempérament, et le virtuose du violon qu’il fut de 1897 à 1914 par l’Europe entière, une immense culture musicale, mais l’épreuve sauvage de la Grande Guerre fixe – et pour toujours : de 1919 à 1950 – la plus haute ambition artistique qui soit à sa création : une venue à « l’essentiel », et par une poétique musicale en symbiose avec la création-figuration des poètes reçue en exemple-modèle d’une poiêsis donnant accès à l’être même du réel. Non pas selon quelque Idéal du moi de type romantique, mais selon un Idéal d’œuvre à dimension – ontologique – de monde, à l’exemple thaumaturgique d’un Leconte de Lisle en poésie. Et, après une fabuleuse première moisson de « fruits mûrs » les années 1920-21-22, ce sera dans une dynamique de grandeur en expansion, à son acmé œuvre après œuvre jusqu’en 1934, et dans une logique de modernité exigeante, audacieuse en même temps que sereine, soucieuse – à la façon d’un Paul Valéry en sa poésie comme en sa Poétique – de la clarté de ses formes et flux, jamais inchoative : moderne sans modernisme.
Et 
L’œuvre musical de Lucien Durosoir est en dialogue permanent et fondamental avec la poésie : pas seulement parce que la poésie – essentiellement celle de la seconde moitié du XIXe siècle – est, au plus haut des Arts, référence et modèle ; mais parce que la poésie est matrice même de sa création : un pôle consubstantiel du déploiement du discours musical. Un tel transfert d’imageance se révèle dès les intitulations des pièces de musique d’après des poèmes ; mais encore dans les vers placés en exergue des partitions, continuant ce dialogue. Et cela, alors que le compositeur répugne au genre de la mélodie, en déficience d’imageance musicale pour lui. Historiquement, entre les courants romantique, parnassien, symboliste et moderne de la poésie dont il est le contemporain, la préférence de Lucien Durosoir va, et avec fidélité, au modèle et idéal d’œuvre parnassien, dans la version de Leconte de Lisle surtout, tant sur un plan formel qu’ontologique. Avec aussi la fréquence de références thématiques à la Grèce, celle de Sophocle, Théocrite, Chénier, et Moréas. Ainsi que l’accomplissement, œuvre après œuvre, en la chair de la musique, d’une singulière puissante dynamique serpentine, au service du rendu le plus sensuel des forces de la vie. Et cela jusque dans le rapport de Lucien Durosoir aux œuvres de Baudelaire et Rimbaud. En même temps que, et alors que rien ne s’y réfère aux poètes du modernisme, selon la voie sereinement audacieuse d’une vraie modernité musicale, parfaitement libre, ouverte et renouvelée avec constance au fil des œuvres, magnifique en sa dense clarté d’affirmation. 
Et il me faut ajouter que l’admiration que je porte à la musique de Lucien Durosoir est redoublée par l’admiration que je porte à sa personne.
De cet homme peu ordinaire est née une oeuvre extraordinaire, d’une puissance de beauté et justesse rare, qui nous comble.
Francis Lippa, le 6 janvier 2019


Ce mercredi 8 mai 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Très bel hommage à Lucien Durosoir à Belus (Landes) le dimanche 5 mai prochain

27fév

Le dimanche 5 mai prochain _ dans deux mois à peine _,

à 11 heures,

tout à côté de la mairie de Belus,

ce beau village du sud-ouest de la Chalosse, juste en surplomb de Peyrehorade (département des Landes)

_ avec une extraordinaire vue sur la chaîne des Pyrénées _,

sera inaugurée

une statue monumentale du sculpteur Aitor de Mendizabal

en somptueux hommage au compositeur Lucien Durosoir (1878 – 1955)

qui était venu vivre là, à Belus,

à la Villa « Les Vieux Chênes », au milieu des années 20

_ c’est en 1923, lors d’un séjour à Vieux-Boucau, qu’il découvre cette belle propriété du sud des Landes, dans laquelle lui et sa mère s’installeront définitivement le 4 septembre 1926.

La cérémonie d’hommage du 5 mai sera présidée

par Benoît Duteurtre,

et comportera quelques beaux noms du monde de la musique

_ dont ceux de la pianiste Lorène de Ratuld, la violoniste Stéphanie-Marie Degand, l’altiste (et chef de l’Ensemble Calliopée) Karine Lethiec, le baryton (et acteur) Mario Hacquard, ou Alexandre Dratwicki, le directeur scientifique du Palazzetto Bru Zane.


Et à cette occasion

_ cf le lien https://www.ulule.com/durosoir-present/ _,

sera aussi publié un très beau livre d’art,

comportant, également _ et c’est là une première importante ! _, un tout premier CD d’œuvres symphoniques de ce compositeur

si singulier _ et si prenant ! _ , dans la musique française du XXe siècle _ entre 1919 et 1934, pour le principal de sa création… _

qu’est Lucien Durosoir.

Cf mes précédents articles de ce blog :

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 ;

 ;

 ;

ainsi que mes deux contributions au colloque « Un Compositeur moderne né romantique : Lucien Durosoir (1878 – 1955)« 

du Palazzetto Bru-Zane, à Venise, les 19 et 20 février 2011 :

et


Ce mercredi 27 février 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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