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Le poids de l’interprète (et son timbre de voix) dans la qualité de l’interprétation du chant : Christian Gerhaher dans l' »Elegie » (1923) d’Othmar Schoeck (1886 – 1957)…

02sept

Pour le chant, non seulement l’art,

mais déjà la simple qualité du timbre de la voix du chanteur,

a une importance certaine,

sinon même rédhibitoire.

Bien des interprétations sont ainsi irrémédiablement plombées par la qualité par trop ingrate d’un timbre de voix,

en plus, parfois, de l’art lui-même, peu assuré ou mal réglé, du chanteur ;

même si l’on peut certes trouver quelques heureux contre-exemples, du moins quant au timbre de voix

_ tel celui, singulier, de l’admirable Julius Patzak (Vienne, 9 avril 1898 – Rottach-Egen, 26 janvier 1974), ténor au timbre peu séduisant, mais à l’art terriblement expressif et formidablement juste, par exemple en ses Lieder de Schubert, ou en son mémorable Das Lied von der Erde de Malher, avec Kathleen Ferrier et Bruno Walter, à Vienne, en 1952…

A contrario,

je viens d’écouter la très belle prestation _ en un CD Sony Classics 19439963302, avec le Kammerorchester Basel dirigé par le toujours actif Heinz Holliger _ de l’excellent Christian Gerhaher, baryton, à la voix bien timbrée, et à l’art parfaitement posé,

dans le très beau cycle de lieder « Elegie« , Op. 36 _ de 1923 _ d’Othmar Schoeck (Brunnen, 1er septembre 1886 – Zurich, 8 mars 1957)compositeur suisse encore bien trop méconnu en France, même pour ses Lieder

En cherchant un peu dans ma discothèque personnelle,

j’ai réussi à mettre la main sur

_ le CD « Das stille Leuchten« , Op. 60 (de 1946), par Dietrich Fischer-Diskau accompagné par Hartmut Höll au pianole CD Claves CD 50-8910, paru en 1989 _,

_ le CD du Concerto pour violoncelle et orchestre, Op. 61, et la Sonate pour violoncelle et piano, par Christian Poltéra, Julius Drake, et le Malmö Symphony Orchestra, sous la direction de Tuomas Ollila-Hannikainen _ le CD BIS 1597, paru en 2007 _,

_ et le CD « Chorwerke« , par Martin Homrich, ténor, Ralf Lukas, baryton-basse, le MDR-Rundfunkchoer et le MDE-SinfonieOrchester, sous les directions de Mario Venzago et Howard Arman _ le CD Claves 50-2702, paru en 2007 aussi.

Et il me semble disposer aussi, quelque part, du double CD de l’opéra « Penthesilea« , Op. 39 (de 1927), avec le Czech Philharmonic Choir de Brno, sous la direction de ce même Mario Venzago _ un album paru chez le label Musiques suisses, en 2000.

À suivre…

Ce vendredi 2 septembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ecouter Julia Varady chanter les « Wesendonk Lieder »…

14jan

Dans le coffret de 10 CDs « The Orfeo Recordings » (C210090) tout récemment sorti,

consacré à des pièces de Verdi, Puccini, Tchaikovsky, Richard Strauss, Spontini, Meyerber, Mozart, Louis Spohr,

c’est vers le CD Wagner _ le CD n° 5 _ que je me suis spontanément en priorité dirigé.

Et d’abord, vers les 5 « Wesendonk Lieder » ;

puis vers la scène de la mort d’Isolde, à l’Acte 3 de « Tristan und Isolde » _ et sous la direction de Dietrich Fischer- Diskau, en un enregistrement de 1998.

Eh bien ! C’est tout simplement parfait !

Nous planons…

Le 17 octobre 2021, Jean-Charles avait consacré sa chronique de Discophilia à ce coffret Orfeo  de Julia Varady,

sous le titre de « La Soprano de Munich » :

LA SOPRANO DE MUNICH

Ce fut Munich qui offrit à Júlia Várady mieux qu’un théâtre où construire son répertoire, une troupe où trouver sa place _ voilà _ et une tradition de chant à laquelle sa voix pouvait se plier et grandir à mesure _ oui. L’art lui était donné de naissance, et le caractère aussi, l’aisance d’un instrument immense en terme d’étendue et d’intensité _ oui _ allait lui permettre d’aborder tous les personnages qu’elle rêvait d’interpréter._ remarquable _

Commencé chez Mozart, son parcours guidé par autant d’affinités électives la mènera jusqu’à Wagner, mais l’essence de son art, et la nature même de sa vocalité l’inclinait _ probablement _ aux Italiens. L’ambre de son timbre la destinait aux héroïnes de Puccini, l’ardeur de son art, et l’aigu impérieux lui ouvriront les grands rôles verdiens où la pureté de son style et l’engagement de son chant se sublimèrent. Finalement, Munich lui donnera aussi un mari _ voilà _, Dietrich Fischer-Dieskau, rencontré en scène pour une Houppelande de Puccini encore chantée en allemand (Der Mantel).

À compter des années 1980, Orfeo entreprit d’illustrer son art. Non pas des captations live – elles viendront plus tard – mais expressément des disques, et des plus soignés _ oui : presque trop… _, de prise de son comme de réalisation artistique. Figure centrale de deux opéras que son nom seul suffisait à réhabiliter (Olympie de Spontini, Jessonda de Spohr) et d’une rareté de Meyerbeer (Les Amours de Teolinde), cela aurait fait un début en quelque sorte marginal, mais un plein album de mélodies de Tchaikovski enregistré à la même période est autrement révélateur _ sans doute _ d’une part _ en effet remarquable _ de son art : ce chant, comme celui des Lotte Lehmann ou Sena Jurinac, dit _ voilà ! _ autant qu’il chante.

Les années passant, Orfeo documenta scrupuleusement ses prises de rôle successifs, les assemblant en des albums monographiques, un pour Puccini, deux pour Verdi, pures merveilles _ oui _ restées immaculées. Richard Strauss suivra, tout Arabella pour Sawallisch avec Dietrich Fischer-Dieskau et un plein récital qu’on trouvera ici avec son incroyable monologue de Danae, une Scène finale de Capriccio plus passionnée que nostalgique, ses sombres Ariadne et Salome, Fischer-Dieskau lui dirigeant le tout ; puis ensuite un album Wagner où elle effleurera Isolde et Brünnhilde, mais dont le vrai trésor _ oui !!! _ reste ses Wesendonck-Lieder beaux comme des nocturnes.

Mais savourez aussi le doublé lieder de Strauss (ce Schlagende Herzen !) et Mozart (Abendempfindung), et perdez-vous dans le moins connu de ses albums, dévolu aux héroïnes de Tchaïkovski _ le CD n° 4 de ce coffret de 10… _ ; écoutez sa « Lettre de Tatiana », éperdue, et le vertige des aigus au long des deux airs de Lisa ! _ de La Dame de Pique

LE DISQUE DU JOUR

Júlia Várady
The Orfeo Recordings

CD 1


Giuseppe Verdi (1813-1901)


Airs, extraits de Nabucco, Il trovatore, La traviata, Un ballo in maschera et La forza del destino
Lothar Odinius, ténor – Bayerisches StaatsorchesterDietrich Fischer-Dieskau, direction (enr. les 23, 25, 26 et 28 janvier 1995)

CD 2


Giuseppe Verdi (1813-1901)


Airs extraits de Macbeth, Don Carlo, Aida et Otello
Stella Doufexis, mezzo-soprano – Bayerisches StaatsorchesterDietrich Fischer-Dieskau, direction (enr. les 9, 22-24 octobre 1995)

CD 3


Giacomo Puccini (1858-1924)


Airs, extraits de La Rondine, La Bohème, Gianni Schicchi, Manon Lescaut, Suor Angelica, Tosca, Madama Butterfly et Turandot
Rundfunk-Sinfonieorchester BerlinMarcello Viotti, direction (enr. en mars, avril et juin 1993)

CD 4


Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)


Airs, extraits d’Eugène Onéguine, La Pucelle d’Orléans, Mazeppa, L’Enchanteresse, La Dame de Pique et Yolanta
Daphne Evangelatos, mezzo-soprano – Münchner RundfunkorchesterRoman Kofman, direction (enr. les 8-10 juin et 19-21 septembre 2000)

CD 5


Richard Wagner (1813-1883)


5 Gedichte für eine Frauenstimme, WWV 91 « Wesendonck-Lieder » (version pour orchestre : Félix Mottl et Richard Wagner)
Tristan und Isolde, WWV 90 (2 extraits : Prélude de l’Acte I, Isoldes Liebestod)
Götterdämmerung, WWV 86d (2 extraits : Siegfrieds Rheinfahrt, Brünnhildes Schlussgesang)
Deutsches Symphonie-Orchester BerlinDietrich Fischer-Dieskau, direction (enr. les 26 février-1er mars 1997)

CD 6


Richard Strauss (1864-1949)


Airs et scènes, extraits de Salome, Ariadne auf Naxos, Die Liebe der Danae et Capriccio
Dietrich Fischer-Dieskau, baryton (Haushofmeister) – Bamberger SymphonikerDietrich Fischer-Dieskau, direction (enr. les 26-29 avril 1999)
Arabella, Op. 79, TrV 263 (2 extraits : « Er ist der Richtige nicht für mich » (Acte 1) ; « Das war sehr gut, Mandryka » (Acte )
Helen Donath, soprano (Zdenka) – Dietrich Fischer-Dieskau, baryton (Mandryka) – Bayerisches StaatsorchesterWolfgang Sawallisch, direction (enr. les 6-14 janvier 1981)

CD 7


Raretés lyriques


Giacomo Meyerbeer (1791-1864)


Gli amori di Teolinda, cantate scénique pour soprano, clarinette, chœur et orchestre
Jorg Fadle, clarinette – RIAS-KammerchorRadio-Symphonie-Orchester BerlinGerd Albrecht, direction (enr. les 4, 5 & 29 septembre 1981)

Gasparo Spontini (1774-1851)


Olympie (4 extraits)
Stefania Toczyska, mezzo-soprano – Franco Tagliavini, ténor – George Fortune, basse – Radio-Symphonie-Orchester BerlinGerd Albrecht, direction (enr. les 1er-9 février 1984)

Louis Spohr (1784-1859)


Jessonda (3 extraits)
Renate Behle, soprano – Thomas Moser, ténor – Dietrich Fischer-Dieskau, baryton – Kurt Moll, basse – Chor der Hamburgischen StaatsoperPhilharmonisches Staatsorchester HamburgGerd Albrecht, direction (enr. les 4-8 juin 1990)

CD 8


Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)


Ridente la calma, KV 152/210a
Oiseaux, si tous les ans, KV 307/284d
Dans un bois solitaire, KV 308/295b
Das Veilchen, KV 476
An die Einsamkeit, KV 391/340b
Der Zauberer, KV 472
Als Luise die Briefe ihres ungetreuen Liebhabers verbrannte, KV 520
Un moto di gioia, KV 579
Abendempfindung, KV 523
Die Alte, KV 517


Richard Strauss (1864-1949)


Schlagende Herzen, Op. 29 No. 2
Ich wollt’ein Sträußlein binden, Op. 68 No. 2
Säusle, liebe Myrthe, Op. 68 No. 3
Befreit, Op. 39 No. 4
Meinem Kinde, Op. 37 No. 3
Waldseligkeit, Op. 49 No. 1
Schlechtes Wetter, Op. 69 No. 5
Frühlingsfeier, Op. 56 No. 5

Elena Bashkirova, piano (enr. les 12-17 janvier et 21-22 juillet 1991)

CD 9


Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)


Ich wollt’ meine Schmerzen ergössen sich all’
Glaube nicht, mein Freund, Op. 6 No. 1
Warum sind denn die Rosen so blaß?, Op. 6 No. 5
Warum?, Op. 28 No. 3
Wenn ich das gewusst hätte, Op. 47 No. 1
Die Seele schwebt langsam gen Himmel, Op. 47 No. 2
6 Romances sur des poèmes de Daniil Rathaus, Op. 73, TH 109
6 Mélodies françaises dédiées à Désirée Artôt de Padilla, Op. 65, TH 108

Aribert Reimann, piano (enr. les 21-23 septembre 1981)

CD 10


Louis Spohr (1784-1859)


6 Mélodies pour baryton, violon et piano, Op. 154
Schottlisch Lied, Op. 25 No. 2
Zigeunerlied, Op. 25 No. 5
Lied beim Rundetanz, Op. 37 No. 6
Vanitas ! Vanitatum vanitas, Op. 41 No. 6
Schlaflied, Op. 72 No. 6
An Mignon, Op. 41 No. 3
6 Mélodies pour soprano, clarinette et piano, Op. 103

Júlia Várady, soprano (Op. 103) – Hartmut Höll, piano – Dmitry Sitkovetsky, violon (Op. 154) – Hans Schöneberger, clarinette (Op. 103)
Enregistré les 3-4 avril 1984 à la Musikhochschule (Op. 154 & 25), et les 25-27 juillet 1984 (Op. 37, 41, 72 & 103) à la Herkulessaal, de Munich

Júlia Várady, soprano

Un coffret de 10 CD du label Orfeo C210086

Photo à la une : la soprano Júlia Várady – Photo : © Deutsche Grammophon

Un aperçu tout à fait intéressant…

Ce vendredi 14  janvier 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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