Question : lesquels des « Tirages Fresson » de Bernard Plossu, sont ceux que je préfère ?.. Et en venir enfin aux images d’intérieurs
Pour _ presque _ terminer _ peut-être en secrète beauté, du moins pour moi, au plus intime et chaleureux de ce dont se réjouit mon for intérieur.. _le petit panorama de mes 13 images préférées
_ choisir, hiérarchiser, ne serait-ce que très subjectivement, est une nécessité pragmatique permanente, et cela pour tout un chacun, et vis-à-vis de tout, sans la moindre exception : eu égard à l’urgence souvent ultra-pressante du présent (non extensible) de l’action, et plus largement de la vie (non perpétuelle), qui commande… _
parmi les 80 de ce « Tirages Plossu » de septembre 2020, aux Éditions Textuel,
…
j’en viens maintenant aux images d’intérieurs,
de l’ami Bernard Plossu
_ et ce mot d’« Intérieurs« n’est pas sans m’évoquer irrésistiblement le film très émouvant, et de tonalité grave, de Woody Allen, en 1978…
en ce magique album :
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pour lui, déjà, à sa table de travail,
opérer le choix, ainsi que la compatibilité de mise en page _ ou en espace _, de ses images
est, chaque fois, très littéralement, crucial…
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J’ai donc ici choisi 4 images de ma liste première de 13 images préférées
_ cf mon article du 5 novembre dernier : Quels sont les récents « Tirages Fresson » de Bernard Plossu que je préfère ?.. Un choix de 13 images de ma prédilection… _ :
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page 17, « Giverny, France, 2011«
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page 27, « Livourne, Italie, 2014«
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page 43, « Chez les Mirabel, Ardèche, France, 2012«
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pages 64-65, « Jumièges, France, 2017«
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auxquelles je rajouterai deux autres :
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d’une part,
l’image qui faisait partie de ma liste complémentaire de 22
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page 19 , « Livourne, Italie, 2014«
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et d’autre part,
l’image qui ne faisait partie ni de ma liste des 13 préférées, ni de ma liste complémentaire des 22 autres,
page 57, « Milan, 2008« .
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Assez étrangement,
de ce photographe voyageur invétéré marcheur-randonneur,
et de par diverses contrées très lointaines du monde (et de chez lui),
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ce sont en effet ces images-là d’intérieurs
_ mais le plus souvent des « intérieurs« situés ailleurs que chez lui, en son domicile (même si en existent, tout de même aussi, quelques exceptions, par exemple page 34 : « La Ciotat, France, 2014« , voire page 84 : « La Ciotat, France, 2014« ) ; des « intérieurs« seulement de passage, pour lui ; et assez souvent des chambres, anonymes, de halte rapide inconséquente (récupérer un peu, dormir…), notamment et surtout dans des hôtels de très brefs passages ; et assez souvent, aussi, ailleurs qu’en France, au cours de ses randonnées passionnées (et souvent éreintantes) de quêtes photographiques « sur le terrain« , quel qu’il soit… ; et donc lors de moments un peu creux, où, normalement, il n’y aurait pas d’image intéressante à saisir ! Tel est donc le paradoxe brûlant de ces si intensément poétiques, et profondément attachantes, images d’« intérieurs« -là… :
probablement leur faut-il, en effet, à ces images d’« intérieurs« qui vont être saisies, un très puissant quotient viral d’étrangèreté propre, voilà !, pour que le réel entr’aperçu, l’espace d’un éclair, de son regard iconique assez infaillible, ait pu susciter, de la part du photographe qu’est très fondamentalement (et quasi en permanence ! voilà : quasiment sans relâche…) Bernard Plossu, le déclic décisif quasi instantané de la prise de vue (et ne perdons pas non plus de vue que ce déclic donne aussi lieu, de fait, à dix mille prises, qui se révèleront, in fine, la très grande majorité d’entre elles, du moins, très pauvres en un quelconque intérêt iconique ; même si c’est aussi seulement à la revoyure hyper-attentive de ses milliers d’images encore dormantes en planches-contact que se découvrira presque miraculeusement l’image a priori ratée qui se révèlera, alors, à l’acuité extraordinaire du regard si formidablement incisif de l’« artiste« (il n’aime pas ce mot) une très étonnante merveille (à la façon de la découverte patissière des sœurs Tatin à Lamotte-Beuvron ; même si ce n’est là qu’une légende…) ;
et je renvoie à nouveau ici à la très étrange image (« abstraite« …), prise chez lui, à La Ciotat, de la page 84… _
qui me surprennent, m’attirent, me retiennent, et me touchent le plus, par cette charge même d’étrangèreté au cœur le plus profond du plus proche et du plus intime _ mais toujours avec une extraordinaire pudeur ! _,
saisies, donc, en des lieux de pause relative, d’instants voués à un certain repos photographique, au cours du voyage de quête d’images, en ces lieux d’a priori plus faible intensité de rencontre du surprenant, ces lieux calmes où l’on va pouvoir cesser de rechercher des images « à saisir« , et puis pouvoir fermer les yeux et dormir, ou tranquillement se restaurer un peu, pour reprendre des forces, et repartir demain, d’un bon pied, en sa quête…
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L’image légendée « Giverny, France, 2017 » de la page 17
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est pour moi une merveille absolue _ de mouvements : à notre tour, nous sommes gentiment invités à nous avancer (avec infiniment de respect ! pas du tout en voyeurs indiscrets et malotrus…) de pièce en pièce de la maison _,
tant par la douce flamboyance _ pardon de l’oxymore ! _ du bleu céleste des deux merveilleusement lumineuses grandes portes en enfilade, dans la maison de Monet, et aussi l’angle de vue légèrement oblique de cette image, qui nous invite bien poliment à pénétrer un peu plus avant, par-delà les successifs tapis, vers la pièce au sol rouge (s’agit-il une nouvelle fois d’un tapis ? peut-être… ; et là est le cœur même de la force de l’image !) dont on n’appréhende, sur l’image, qu’un étroit oblong rectangle rouge _ mondrianien ? _, par l’entrebâillement de la seconde des grandes portes bleues, et qui débouche sur encore une autre porte, à peine perceptible, elle aussi, en un nouvel étroit rectangle, cette fois-ci verdâtre, au-dessus du rectangle rouge du sol de la pièce qui la précède..,
que par ce qu’elle nous perpétue, aussi, bien sûr, de l’intimité même, chez lui, du peintre Monet (Paris, 14 novembre 1840 – Giverny, 5 décembre 1926), en sa demeure enchantée de Giverny.
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Cf, bien sûr cette merveille qu’est le « Monet intime » de Bernard Plossu, en la co-édition Filigranes et Musée des Impressionismes, en 2012 : un autre chef d’œuvre absolu de Plossu !
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Cette image me rappelle aussi, plus personnellement, une image qui m’est familière, en son intime étrangèreté, à elle aussi :
une superbe toile du peintre bordelais Guillaume Alaux (1856 – 1912), comportant, elle aussi, une enfilade de portes, en un intérieur de campagne ; mais dépourvue, elle, du moindre bleu…
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« Wow » ! dirait l’ami Plossu…
Cette image est fascinante !
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L’image légendée « Livourne, Italie, 2014« , de la page 27, est-elle aussi un chef d’œuvre absolu.
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qui pourrait même, et à la perfection, signifier l’étrangèreté absolue de l’intimité plossuienne, réduite ici au minimal d’une exigüe, et a priori terne, assez anonyme chambre d’hôtel, avec son mobilier élémentaire, sinon rudimentaire, en attente d’occupation très éphémère… :
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un petit lit _ pas encore défait : le voyageur découvre seulement la chambre _, un fauteuil, une petite table,
et une fenêtre protégée de rideaux légers filtrant une lumière un peu vive _ possiblement celle du jour _ :
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cette fois-ci en cette ville portuaire, elle-même déjà un peu étrange _ avec son port assez important, et un notable très ancien quartier juif : qu’en reste-t-il désormais ?.. _, et assez peu toscane,
qu’est Livourne,
où a vécu l’étrangissime Amedeo Modigliani (Livourne, 12 juillet 1884 – Paris, 20 janvier 1920).
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On sait aussi le goût affirmé de Bernard Plossu pour la peinture italienne de la première moitié du XXe siècle _ Fabien Ribéry, en son superbe article « Michel Fresson, le traducteur, par Bernard Plossu, photographe« , citait les noms (« avis aux chercheurs« , ajoutait-il !..) de Telemaco Signorini, Stefano Bruzzi, Raffaelo Sernesi, Angiolo Tommasi, Cesare Bertolotti et Giovanni Fattori…
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Ce camaïeu de gris, ici pris en couleur,
est lui aussi, en ce somptueux « tirage Fresson« ,
proprement sublime.
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Re-wow !!
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La troisième image, à la page 43 de ce trésor de « Tirages Fresson« ,
d’entre les 13 de mon premier choix préférentiel,
est, elle aussi, proprement admirable,
de lumineuse minimalité splendide.
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Son référencement est assez peu précis géographiquement (« Ardèche« ),
mais très précis, en revanche, en mode d’amitié : « Chez les Mirabel » (Annie et Bernard) :
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assez probablement au Pont d’Aleyrac, commune de Saint-Pierreville.
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L’image, simplissime,
nous présente le départ, vers l’étage, d’un tout simple escalier de bois, tout noir, et rectiligne,
dont paraît, quasi frontalement, l’élancement des six premières marches ;
en appui sur du noir, un noir bleuté, qui s’enfonce dans l’ombre, et colonise quasi entièrement la partie en bas à droite de l’image…
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Les dominantes de couleur sont, outre le somptueux noir bleuté de l’escalier et de son appui jusqu’au sol,
le jaune ocré du mur de fond de ce rez-de-chaussée,
ainsi que le bleu-vert qui, de sa diagonale ascendante, suit la montée de l’escalier, et mange rectilignement l’important jaune ocré du mur jusqu’à _ pour l’image saisie _ la hauteur approximative de la rampe de l’escalier.
Le sol, au premier plan, lui, est gris.
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Ici encore, nous nous trouvons devant l’invite de l’image à un mouvement, ici ascendant,
vers l’étage…
L’image n’a rien de statique.
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L’image que j’ai choisie ensuite, la quatrième,
en cette section d’images d' »Intérieurs » plossuiens,
ne concerne pas, cette fois, un intérieur habitable, dans lequel se loger et résider, ne serait-ce qu’un court moment,
non.
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Car l’image légendée « Jumièges, France, 2017« , aux pages 64-65,
concerne cette fois l’assez vaste dépôt d’un musée,
dans lequel cohabitent, en un certain désordre _ non accessible, d’ordinaire, aux visiteurs _, les vestiges précieux et émouvants de quelque statues gothiques de l’abbaye _ en ruines _ de Jumièges, en Normandie.
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Cette image,
à dominante ocre jaune,
et dynamisée par des lignes verticales,
valorise le contraste entre le chaleureux éclairage du jour, dans les deux pièces du premier et du second plans,
et,
d’une part, le gris de la pierre des statues déposées ici,
et, d’autre part et surtout, le fond noir central de la pièce du fond,
qui recèle diverses précieuses têtes, pieusement conservées, qu’on y aperçoit, lointainement…
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Un bel hommage _ lumineux ! _ au travail humble et indispensable de la conservation patrimoniale,
dans les Musées…
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Ma cinquième image d' »intérieur » fait, elle, partie de ma liste complémentaire de 22 ;
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et elle ne concerne pas une pièce d’habitation, mais, comme pour l’image « Chez les Mirabel, Ardèche, France, 2012« ,
un escalier.
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Mais, en cette image de la page 19, légendée « Livourne, Italie, 2014«
_ autre merveille minimale absolue ! _
il s’agit très probablement cette fois-ci d’un escalier d’hôtel ;
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et peut-être même de l’escalier modern’ style _ un peu à la Mallet-Stevens… _ de cet hôtel où se situait aussi la chambre de la sublime image de la page 27,
semblablement légendée _ je le souligne au passage _ « Livourne, Italie, 2014 » …
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Ainsi ces deux images, toutes deux saisies à Livourne en 2014, faisaient-elles possiblement partie de la même planche-contact…
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Prise au niveau d’un palier d’un étage,
s’ouvrant lui-même sur un couloir,
dont on ne discerne pas très clairement sur quoi ce dernier vient assez vite buter _ quelque chose (?), là-bas, au fond, brille d’un éclat métallique… _,
…
l’image,
prise cette fois à nouveau d’un très léger biais,
nous offre une vue sur quatre des volées de ce large escalier modern’ style,
possiblement de béton, et tout blanc :
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la volée de l’étage même où est prise l’image
_ mais, étant donné l’angle de la prise de vue, donnant le sentiment d’avancer, et presque, déjà, de monter un étage plus haut… _ ;
l’amorce d’une volée descendante, au bas à droite de l’image ;
et deux volées montantes _ vers un étage supérieur _,
la seconde de ces deux volées montantes -là occupant le coin en haut à droite de l’image.
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La rampe, sans la moindre aspérité, et qui semble en aluminium, brille.
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Et cette fois encore, l’image nous donne le sentiment d’un mouvement de déplacement, ici ascensionnel,
de ce très fonctionnel, large et moderne, escalier d’hôtel…
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La couleur qui domine est un tout simple blanc, net,
parfois teinté de rose dans ce qui résulte d’effets d’éclairage sur trois des volées de cet escalier…
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Une image marquante, oui,
d’un lieu on ne peut plus normal et banal _ dépourvu du moindre pittoresque anecdotique _,
qu’a su saisir, de son cadrage à la fois dynamique et éminemment pondéré, le regard (et le geste) photographique(s) de Plossu :
une merveille de poésie de la presque banale normalité ;
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à laquelle la couleur de ce « tirage Fresson«
vient apporter son nimbe de poésie vraie, au sein de la plus pure quotidienneté
d’une modernité qui cependant dure, ne vieillit pas.
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Quel regard !
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Enfin,
je me suis permis d’ajouter une sixième image « d’Intérieur« ,
alors que je ne l’avais retenue ni dans ma première liste de 13, ni dans ma liste complémentaires de 22 ;
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et, de plus,
alors que celle-ci ne concerne pas, elle non plus, un intérieur dans lequel se loger et résider un certain moment,
mais, cette fois, l’intérieur d’un café, ou d’un restaurant _ c’est difficile à discerner : un café, plutôt ; on y passe un court moment… _, à Milan.
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Mais l’image impose incontestablement sa puissante présence
au regardeur, qui finit par vraiment s’y attacher _ une image peut ainsi s’imposer…
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L’image « Milan, Italie, 2008« , page 57 _ inédite, probablement : elle non plus, en couleurs, ne fait pas partie des images exclusivement en noir et blanc du catalogue de l’exposition milanaise de 2008, « Attraverso Milano« … _, est, comme presque toujours chez Plossu, minimalement légendée
_ puisque cela suffit amplement au repérage mémoriel de Plossu : il s’agit, je le répète, d’un repérage que Plossu effectue seulement pour lui-même, pour son archivage mémoriel rudimentaire mais efficace, et en rien (ou si peu !) pour le regardeur de l’image ; l’image, pour Plossu, doit (et c’est même impératif pour lui !) en quelque sorte se suffire (iconiquement) à elle-même, et ne rien détourner d’elle le regard du spectateur ; même si une image photographique a nécessairement la majeure partie de sa provenance, à l’exception de l’idiosyncrasie du regard singulier propre du photographe, dans le réel extérieur visible (à peu près commun, au départ), auquel accède la photographie que celui-ci « prend« ; une photographie ne peut jamais être totalement « abstraite« , même parcourue (et charpentée) qu’elle est d’une « abstraction invisible« … Et même si ce qui intéresse surtout Plossu est bien l’« ambiance« à capter, par cette image sienne, du réel à l’instant même croisé, et dont une part de vraie « poésie« un peu secrète, discrète, humble, pudique, a été, en un éclair, décelée à révéler, avec douceur, sans jamais de violence, par la simple grâce de la capacité de l’image du réel entr’aperçu, à, d’un geste (photographique) immédiat, fulgurant, réussir à réaliser ensuite, secondairement, et sur une surface sensible : la pellicule, puis, au tirage, le papier, pour l’image iconique qui en résultera… _ :
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« Milan, Italie, 2008« .
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L’image,
mise en tension par quelques lignes obliques, eu égard à la position et l’angle de prise de vue du photographe par rapport à la configuration du lieu même de ce café _ ou peut-être restaurant : café, plutôt… _,
est animée surtout par les puissantes lignes verticales des larges rayures rouge vif et blanc des banquettes,
et le rouge framboise de la sorte de nappe _ en est-ce bien une ? c’est difficile de se prononcer… _, au premier plan.
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Nous sommes ici, en partie du moins _ voire à moitié _, déjà dans la puissante veine « abstraite« , qui a une certaine prédilection de Bernard Plossu,
quand le réel qui se présente, ainsi que l’angle et le cadrage de la prise de la vue, se prêtent bien à offrir de telles puissantes et consistantes images…
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Et peut-être pourrait-on généraliser davantage
ce trait de la façon de procéder de Bernard Plossu :
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ce serait à lui de le confirmer, ou infirmer…
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Mais pour ce qui me concerne, je demeure viscéralement attaché aux images figuratives du réel,
avec la qualité _ disons géographico-historique, civilisationnelle _ de leur ancrage…
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J’aime savoir _ et apprendre, pas à pas _ où ont à se mettre les pieds : aussi bien ceux du photographe que ceux des regardeurs de l’image,
car nous sommes alors sous le charme poétique intense d’une télétransportation…
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Voilà :
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de ce « Tirages Fresson » de Bernard Plossu,
qui vient de paraître, ce mois de septembre, aux Éditions Textuel,
…
je viens successivement de me pencher ici
sur mes images personnellement préférées :
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de « nature« ,
de « villages« ,
de « villes« ,
d' »avec vue sur la mer« ,
et aujourd’hui d' »intérieurs« .
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Soient les 5 articles successifs suivants :
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après une première série de 5 premiers :
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Question : lesquels des « Tirages Fresson » de Bernard Plossu, sont ceux que je préfère ?..
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Il me faudra maintenant me relire,
et méditer une petite synthèse commode de tout cela…
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Ce jeudi 12 novembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa
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