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Gidon Kremer et sa Kremerata Baltica au sommet pour un émouvantissime subjuguant « Songs of Fate » : Mieczyslaw Weinberg (1919 – 1996), avec les lithuaniens Giedrius Kuprevicius (1944) et Raminta Serksnyte (1975) et le letton Jekabs Jancevskis (1992)…

02mar

Gidon Kremer _ né à Riga le 27 février 1947 _, impeccable violoniste et chef d’orchestre, à jamais, et parfait honnête homme,

nous donne une fois encore, avec sa magnifique Kremerata Baltica,

un album de parfaite rectitude, « Songs of Fate » _ écoutez ceci (0′ 58) _un CD ECM New Series 2745 485 9850 _ enregistré à Vilnius au mois de juillet 2019, pour les œuvres de Mieczyslaw Weinberg (1919 – 1996) et Giedrius Kuprevicius (1944) ; et à Lockenhaus au mois de juillet 2022 pour les œuvres de Raminta Serksnyte (1975) et Jekabs Jancevskis (1992) _

dont la charge d’intensité humaine et poésie, et la profondeur musicale, nous va droit au cœur,

à donner la chair de poule…

Quel superbe programme,

avec des œuvres de 1942, 1943, 1948 et 1952 (Weinberg) ;

mais aussi 2017 (Jancevskis) ; 2018 et 2019 (Kuprevicius) ; et 2021 (Serksnyte)

_  mais oui !.. Une musique d’éternité.

Gidon Kremer has perhaps never before revealed himself as intimately and as existentially focused as on this recording”, observes Wolfgang Sandner in his liner note accompanying the Latvian violinist’s new album Songs of Fate. Together with his Kremerata Baltica chamber ensemble and soprano Vida Miknevičiūtė, Kremer approaches scores by Baltic composers Raminta Šerkšnytė, Giedrius Kuprevičius, Jēkabs Jančevskis and the Polish-Jewish composer Mieczysław Weinberg.

In a performer’s note, Kremer explains how, reflecting on the different threads that create the fabric of this programme, “I realise – to my own surprise – that in many ways, this project revolves around the notion of ‘Jewishness’.

Poignant deliveries of excerpts from the Chamber Symphony The Star of David and Kaddish by Giedrius Kuprevičius as well as the Jewish Songs by Mieczysław Weinberg emphasize this connotation. Bookending Songs of Fate are premiere recordings of Raminta Šerkšnytė’s This too shall pass and Jēkabs Jančevskis’s Lignum, bringing the voices of a younger generation of composers to the fore.

The album was produced by Manfred Eicher.

À ne surtout pas manquer…

Ce samedi 2 mars 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

En poursuivant ma lecture enchantée du « Livre des amis » de Jean Clair, en son écriture splendide de lucidité, justesse et poésie…

23fév

En poursuivant ma lecture enchantée du « Livre des amis » de Jean Clair,

dont j’avais dernièrement rendu compte en mon article du 11 février dernier « « 

_ mes articles précédents dataient du 24 janvier « « , du 26 janvier «  » et du 28 janvier « « ... _,

je viens, ce vendredi 23 février 2024, d’en lire 8 nouveaux articles,

et dans cet ordre-ci de lecture :

_ l’article absolument magnifique (!), de 1993, « Équilibres et envols« , consacré à l’œuvre de la sculptrice Roseline Granet (1936)

_ le très bel article, mâtiné de mélancolie, de 2011, « Philippe Roman en Engadine« , consacré à l’œuvre du peintre Philippe Roman (1927 – 1999)

_ l’article assez intrigant, de 1992, « Speculum mundi« , consacré à l’œuvre du peintre Paolo Vallorz (1931 – 2017)

_ l’article, de 2018, « Les Vies silencieuses », consacré à l’œuvre du peintre Xavier Valls (1923 – 2006) _ et qui m’évoque l’extraordinaire, et catalan, lui aussi, Federico Mompou, un compositeur à nul autre pareil…

_ le passionnant et très éclairant article, de 1981, « Réflexions sur la sculpture à propos et en l’honneur de Joseph Erhardy« , sculpteur (1928 – 2012), 

_ l’article, de 2008, « La Brûlure de l’encre« , consacré à l’œuvre du peintre Pierre Alechinsky (1921)

_ l’article, une analyse magnifique, de 2003, « Kairos. La notion de moment décisif dans l’œuvre de Cartier-Bresson« , consacré à Henri Cartier-Bresson (1908 – 2004), photographe 

_ l’article, de 1982, « Petite métaphysique de la photographie« , consacré lui aussi à l’œuvre de Henri Cartier-Bresson (1908 – 2004)

L’écriture de Jean Clair y est constamment splendide de lucidité , de poésie, et, bien sûr, de justesse…

À suivre…

Ce vendredi 23 février 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Sublime Piotr Anderszewski dans le profond de la poésie d’un programme « Janacek – Szymanowski – Bartok », comme je les aime…

27jan

Le toucher de piano de Piotr Anderszewki est très souvent magnifique : sa douceur, sa justesse la plus intime.

Avec son CD « Janacek – Szymanowski – Bartok« , le CD Warner Classics 5054197891274

qui vient récemment de paraitre,

une nouvelle fois Piotr Anderszewski nous comble…

Et tout spécialement, outre, et d’abord bien sûr, son magique toucher, par son confondant art de choisir les pièces de son programme, ainsi que leur ordre d’apparition, et d’ordonner l’éblouissante composition _ exclusivement musicale ! _ de celui-ci :

ici du Janacek de 1911 au Szymanowski de 1924, et du Szymanowski de 1924 au Bartok de 1908…

Le magistral résultat musical _ tout en humilité et naturelle évidence _ de ce magique CD est confondant de beauté !

C’est l’article, le 13 janvier dernier, de Pierre-Jean Tribot dans Crescendo, intitulé « Piotr Anderszewski, le promeneur songeur des sentiers escarpés« , qui m’a appris l’existence de ce nouveau CD du pianiste polonais…

Voici donc cet excellent compte-rendu :

Piotr Anderszewski, le promeneur songeur des sentiers escarpés

LE 13 JANVIER 2024 par Pierre Jean Tribot

Leoš Janáček (1854-1928) : Sur un sentier recouvert, Livre II ;

Karol Szymanowski(1882-1937) : Extraits des 20 Mazurkas, Op.50 M.56 ;

Béla Bartók (1881-1945) : 14 Bagatelles, Op.6 Sz.38.

..

Piotr Anderszewski, piano. 2016.

Livret en : français, anglais et allemand.

63’12.

5054197 891274.

Piotr Anderszewski est un artiste unique _ probablement, oui _ par la singularité des propositions musicales qu’il élabore. Chacun de ses disques est attendu par les commentateurs toujours heureux de stimuler leurs neurones avec des objets qui sont l’incarnation d’un véritable travail et d’une réflexion sur les œuvres et leurs combinaisons _ voilà : le programme est admirablement composé…

Dès lors, c’est avec grande satisfaction que l’on ouvre cet album que Warner a bien pris le temps de faire mûrir dans ses caves….car enregistré en _ octobre _ 2016 à Varsovie et _ en juillet-août 2023 à _ Berlin, ce disque ne sort curieusement que maintenant _ en janvier 2024.  On espère donc tenir un millésime musical de choix !

Ce qui séduit _ complètement ! _ avec le jeu de Piotr Anderszewski, c’est sa capacité à cerner l’essence et le ton _ spécifique _ des pièces, souvent courtes ou brèves, de rentrer au plus profond des musiques tout en marquant les césures, les différences et les contrastes _ c’est là parfaitement vu ! Dans le Cahier n°2 de Sur un sentier recouvert (Po zarostlém chodníčku) de Leoš Janáček _ ce cahier a été composé en 1911…  _, l’artiste nous mène avec sens des images au travers de cette balade. Sa conception n’est ni trop scolaire, ni trop aride et vise à une fluidité du jeu et une grande variété des couleurs et du jeu. Ce promeneur solitaire rêve _ avec une ultra-douce sensualité éperdue… _ au fil des paysages. On monte _ peut-être, ou peut-être pas….. _ encore d’un cran avec les extraits des Mazurka _ les 6 choisies ici par Piotr Anderszewki datent de 1924… _ de Karol Szymanowski ou le cycle des Bagatelles de Béla Bartók _ des pièces elles-mêmes de climats très distincts, fortement contrastés ; ces 14 Bagatellles Op. 6 ont été composées en 1908 ... La densité du piano compose un dramatisme de tous les instants, que ce soit avec une forme d’élégance racée pour les pièces du Polonais _ quelle magie ! _ et une variété des tons anguleux et énergiques _ quelle force ! _ pour celles du Hongrois. On a ainsi rarement entendu des Bartók plus justes, radicaux certes, mais foncièrement humains, rythmés mais émouvants, savoureux mais rigoureux.

Le déception de ce disque _ mais est-elle de la responsabilité de l’interprète ? _ vient d’un livret très bref : un seul paragraphe de la main du pianiste qui nous dit placer ces partitions sous le signe de la rébellion, ce qui n’est pas le qualificatif qui nous vient à l’esprit _ en effet : le livret est manifestement baclé… _ à la mise en relief _ si artiste et juste à la fois : quel degré de poésie est ici atteint ! _ de ces partitions.

Mais cet album saura combler les nombreux admirateurs du pianiste et hisse aux sommets l’art de l’interprétation de Karol Szymanowski et de Béla Bartók _ et de Janacek aussi ; et ici, je ne partage pas, mais alors pas du tout, le ressenti de Pierre-Jean-Tribot : la tendresse presque insoutenable à l’audition répétée de l’interprétation de ce Janacek-ci par Piotr Anderszewski, est probablement même le sublime sommet de ce sublimissime CD ! ;

écoutez donc ici l’Andante (3′ 45), l’Allegretto (3′ 58), le Vivo (2′ 17), le Piu mosso (2′ 38) et l’Allegro (6′ 22) de ce superbe Livre II du si poétique « Sur un sentier broussailleux«  de Leos Janacek …

Son : 9  Notice : 4  Répertoire : 10  Interprétation : 10

Pierre-Jean Tribot

Et en effet, c’est très très beau !

Ce samedi 27 janvier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ce que j’apprends, en temps de patience écoulé entre son enregistrement, en juin 1015, et sa parution, en novembre 2023, à la lecture instructive du concis et sobre livret du CD de ces merveilleuses « Sonatae a Viola da Gamba et Cembalo Obligato » de Johann-Sebastian Bach sous les doigts inspirés et parfaitement accordés d’Andrea De Carlo et Luca Guglielmi _ ou l’italianité heureuse de Bach…

20jan

Quand j’ai rédigé, avant-hier jeudi 18 janvier, mon article « « ,

je ne possédais pas encore le CD Fineline Classics FL72415 de ces « Sonatæ a Viola da Gamba et Cembalo Obligato« ,

écouté seulement, et intégralement tout de même, via le site Internet de youtube (« écoutez ici… »)…

Mais ce matin,

je me suis rendu chez mon disquaire préféré, et en ai trouvé deux exemplaires, nichés au sein des étagères du rayon Bach ;

et me le suis donc procuré…

Et la lecture des quatre pages, pourtant concises, de texte du livret de ce très beau CD _ dont une demi-page de présentation, à la page 4, sous la plume du gambiste Andre De Carlo _ m’apprend pas mal de choses non accessibles sur les divers sites du web concernant ce CD…

D’abord,

que le projet musical dont est issu ce CD, enregistré du 22 au 24 juin 2015, à la Dorfkirsche de Frankenstein, en Allemagne,

est né d’une toute première rencontre _ « the very first meeting«  _ entre Andrea De Carlo et Luca Giglielmi, la nuit précédant un concert à Genève _ la date n’en est pas donnée ; probablement ce fut le 5 juillet 2014, la veille de deux Concerts donnés par eux à l’église Saint-Germain, à Genève : « 6 et 7 juillet 2014, Andrea De Carlo et Luca Guglielmi, Viole de gambe et pianoforte : Sonates de J.-S. Bach et C.P.E. Bach pour viole de gambe et pianoforte «  _,

« quand, à travers la musique de J. S. Bach, une vraie affinité tant humaine que musicale, se révéla _ entre eux ces deux interprètes _, qui n’avait pas besoin de mots, ni de regards«  _ je traduis de l’anglais…   

Ensuite,

« à la distance du temps d’évidence parfaitement fluide des heures d’écoute des pistes enregistrées de ce CD,

je m’aperçois _ poursuit sa concise et sobre présentation Andrea De Carlo _ que nous nous sommes parfaitement rencontrés et trouvés en la profonde italianité de Bach _ voilà ! _, dans le caractère chantant des mélodies qui font danser son contrepoint, dans l’ondulation rythmique de son écriture, mais par dessus tout dans l’humanité et la dimension d’éternité de la spiritualité de ce compositeur » _ voilà.

Enregistré, donc en un temps « de températures polaires » (!), du 22 au 24 juin 2015 à la Dorfkirsche de Frankenstein en Allemagne _ découvre-t-on aussi à la page 7 du livret _,

ce très poétique CD a tout de même dû patienter jusqu’au 24 novembre 2023 pour voir enfin sa parution discographique,

soit rien moins que 8 années et 5 mois… 

Pour quelles raisons un tel délai de patience pour une telle interprétation aussi réussie d’une telle merveilleuse musique ?..

Ce samedi 20 janvier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Irradiant rappel (« vert ») de « Fêtes » slaves : à nouveau le CD Supraphon « Village Stories », via 3 articles réjouis…

19jan

C’est ce vendredi 19 janvier l’article « Noces » de Jean-Charles Hoffelé sur son excellent site Discophilia,

après l’article du vendredi 17 novembre 2023 « Fêtes villageoises entre ripailles et comptines » de Pierre Jean Tribot sur le non moins excellent site du magazine belge Crescendo,

ainsi que le mien, « « , en date du lundi 8 janvier 2024 dernier, sur mon blog Mollat « En cherchant bien »,

qui m’amène à revenir me réjouir sur l’irradiante fête de musique (de Stravinsky, de Janacek et de Bartok) qu’est le très prenant CD Supraphon SU 4333-2 « Village Stories – Stravinsky- Janacek – Bartok »  du Prague Philharmonic Choir dirigé par l’excellent chef tchèque Lukas Vasilek…

NOCES

Vous courrez d’abord aux Trois Scènes de village, l’un des opus les plus abrasifs _ oui ! _ de Bartók où son folklore imaginaire pare d’une folle animation _ voilà _ ou d’un ton mystérieux (la Berceuse) des mélodies qu’il avait notées en Slovaquie. Mariage avec cris d’une verdeur incroyable ici _ oui ! _, qui retrouve l’esprit de l’ancienne version de György Lehel pour Hungaroton, Berceuse étrange dans le mezzo clair de Jana Hrochová, à laquelle Lukáš Vasilek donne des couleurs très Seconde Ecole de Vienne, Danse des filles verte _ à nouveau _ et piquante ; bref, une nouvelle version épatante _ oui, oui ! _ qui rejoint une discographie étonnamment maigre _ hélas, en effet…

Les Noces stravinskiennes, orantes, portées par des percussions cérémonielles (les quatre pianos menés ici par Kirill Gerstein en font, dans l’esprit et la lettre de Stravinski, partie) sont tout aussi saisissantes _ oui ! _, vrai théâtre porté par des solistes qui au-delà du rite dessinent des personnages, Lukáš Vasilek se gardant bien d’en exagérer les effets, privilégiant la narration, puis laissant éclater le discours au long d’un Repas de noces qui frôle la folie _ à nouveau, dans sa sauvagerie d’apothéose.

Perle du disque pourtant, les enfantines que sont Říkadla, où les Pragois savourent les idiomes de ces vignettes dont les notes sont totalement asservies aux mots. Bois verts _ cette fois encore ! _, piano impertinent, un ténor émerveillé pour les herbes _ vertes… _ de printemps avec le babil de la flûte, dix-neuf instantanés de pure poésie qui, je le crois, ont trouvé ici leur version de référence.

LE DISQUE DU JOUR

Village
Stories

Igor Stravinski (1882-1971)
Les Noces, K040


Leoš Janáček (1854-1928)
Říkadla, JW 5/17


Béla Bartók (1881-1945)


Trois Scènes de village,
BB 87b

Katerina Knežíková, soprano
Jana Hrochová, mezzo-soprano
Boris Stepanov, ténor
Jirí Brückler, baryton
Lukáš Hynek-Krämer, basse

Kiril Gerstein, piano (Stravinski)
Zoltán Fejérvári, piano (Stravinski)
Katia Skanavi, piano (Stravinski)
Alexandra Stychkina, piano (Stravinski)
Matouš Zukal, piano

Amadinda Percussion Group (Stravinski)
Dakoda Trio
Zemlinsky Quartet (Bartók)
Belfiato Quintet (Bartók)

Chœur Philharmonique de Prague
Lukáš Vasilek, direction

Un album du label Supraphon SU4333-2

Photo à la une : le chef de chœur Lukáš Vasilek – Photo : © Petra Hajska

Quelle fête, décidément !!!

Ce vendredi 19 janvier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

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