A la troisième écoute : savourer la performance magnifique d’Alain Planès et Stéphane Degout, tout de sobriété éloquente, dans les mélodies de Gabriel Fauré…

— Ecrit le mercredi 22 mai 2024 dans la rubriqueBlogs, Musiques”.

Vient de paraître un tout nouveau CD « La Bonne Chanson – L’Horizon chimérique – Ballade – Mélodies« , le CD Harmonia Mundi  HMM 902382, d’une percutante sobre justesse de la part de ces deux parfaits interprètes que sont Alain Planès, pianiste _ né à Lyon le 20 janvier 1948 _, et Stéphane Degout, baryton _ né à Bourg-en-Bresse, le 9 juin 1975.

Une réalisation saluée comme il se doit par Jean-Charles Hoffelé, ainsi que je le découvre ce matin, après m’être procuré tout juste hier _ les seuls noms d’Alain Planès, comme de Stéphane Degout, suscitant mon immédiate très vive curiosité, et tout particulièrement en un semblable répertoire… ; et au passage, une petite question : pourquoi jusqu’ici pas de CD Ravel d’Alain Planès ?.. _ ce très fin CD, en un article intitulé « Mirages« .

MIRAGES

Quel baryton pour Fauré _ Pamiers, 12 mai 1845 – Paris, 4 novembre 1924 _, les aèdes façon Camille Maurane ou Gérard Souzay (jeune, de préférence) ? Stéphane Degout a choisi l’autre camp, celui des diseurs chenus, Endrèze, Panzéra (Genève, 16 février 1896 – Paris, 5 juillet 1976 ; dédicataire et créateur, le 13 mai 1922, de « L’Horizon chimérique« …) surtout, avec lequel il partage cette diction gorgée d’harmoniques _ oui _, ce timbre sombre _ oui _ qui sait s’emporter à l’aigu (écoutez leur Horizon chimérique respectif _ Charles Panzéra : podcast (de 6′ 59) disponible dans le double CD « Charles Panzéra – Gabriel Fauré – Henri Duparc » du cofffret LYS  00 3/4, paru en 1992, d’enregistrements de 1927 à 1937, avec, aux pages 5 à 19 du livret, un très détaillé texte de présentation intitulé « La voix intérieure« , de Jean-Charles Hoffelé, rédigé à Lainville, le 18 septembre 1991 ; et Stéphane Degout : podcast (de 1′ 48) ; podcast (de 2′ 30) ; podcast (de 1′ 47) ; podcast (de 2′ 16) _), cette ardeur du mot _ oui _ qui ignore l’affectation _ et c’est fondamental ! _, mais sait débusquer la poésie si difficile du Jardin clos, propriété habituelle des mezzos, de Claire Croiza à Noémie Pérugia, cette voix si naturellement noire qui saisit toutes les ambiguïtés _ verlainiennes déjà _ de La Bonne Chanson.

Sommet du disque – autant que L’Horizon chimérique dont La mer est infinie laisse espérer qu’un jour proche Stéphane Degout s’immergera dans le cahier _ sublime, en effet _ des DuparcMirages, musique immobile sur les poèmes blancs de Renée de Brimont, jamais mieux compris depuis Irma Kolassi _ (Athènes, 28 mai 1918 – Paris, 27 mars 2012), que Jean-Charles Hoffelé a fort bien connue : il a été son élève…

Merveille ! _ ô que oui ! peut-être même le sommet de ce CD ! Ecoutez-ici le podcast (de 15′ 16)… _, la BalladeAlain Planès, si éloquent tout au long de ce disque admirable, ose un _ sublimissime _ discours ému porté par ce Pleyel diseur, ah!, si, sur ce beau clavier, il enregistrait tout le piano de Fauré, quelle joie _ mais oui ! _ ce serait.

LE DISQUE DU JOUR

Gabriel Fauré (1845-1924)


Poème d’un jour, Op. 21
La Bonne chanson, Op. 61
Ballade en fa dièse majeur,
Op. 19

Le Jardin clos, Op. 106
Mirages, Op. 113
L’horizon chimérique, Op. 118

Stéphane Degout, baryton
Alain Planès, piano

Un album du label harmonia mundi HMM902382

Photo à la une : le baryton Stéphane Degout – Photo : © Lucien Fortunati

Un CD dont toute la beauté se révèle à la troisième écoute…

Ce mercredi 22 mai 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

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