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A la troisième écoute : savourer la performance magnifique d’Alain Planès et Stéphane Degout, tout de sobriété éloquente, dans les mélodies de Gabriel Fauré…

22mai

Vient de paraître un tout nouveau CD « La Bonne Chanson – L’Horizon chimérique – Ballade – Mélodies« , le CD Harmonia Mundi  HMM 902382, d’une percutante sobre justesse de la part de ces deux parfaits interprètes que sont Alain Planès, pianiste _ né à Lyon le 20 janvier 1948 _, et Stéphane Degout, baryton _ né à Bourg-en-Bresse, le 9 juin 1975.

Une réalisation saluée comme il se doit par Jean-Charles Hoffelé, ainsi que je le découvre ce matin, après m’être procuré tout juste hier _ les seuls noms d’Alain Planès, comme de Stéphane Degout, suscitant mon immédiate très vive curiosité, et tout particulièrement en un semblable répertoire… ; et au passage, une petite question : pourquoi jusqu’ici pas de CD Ravel d’Alain Planès ?.. _ ce très fin CD, en un article intitulé « Mirages« .

MIRAGES

Quel baryton pour Fauré _ Pamiers, 12 mai 1845 – Paris, 4 novembre 1924 _, les aèdes façon Camille Maurane ou Gérard Souzay (jeune, de préférence) ? Stéphane Degout a choisi l’autre camp, celui des diseurs chenus, Endrèze, Panzéra (Genève, 16 février 1896 – Paris, 5 juillet 1976 ; dédicataire et créateur, le 13 mai 1922, de « L’Horizon chimérique« …) surtout, avec lequel il partage cette diction gorgée d’harmoniques _ oui _, ce timbre sombre _ oui _ qui sait s’emporter à l’aigu (écoutez leur Horizon chimérique respectif _ Charles Panzéra : podcast (de 6′ 59) disponible dans le double CD « Charles Panzéra – Gabriel Fauré – Henri Duparc » du cofffret LYS  00 3/4, paru en 1992, d’enregistrements de 1927 à 1937, avec, aux pages 5 à 19 du livret, un très détaillé texte de présentation intitulé « La voix intérieure« , de Jean-Charles Hoffelé, rédigé à Lainville, le 18 septembre 1991 ; et Stéphane Degout : podcast (de 1′ 48) ; podcast (de 2′ 30) ; podcast (de 1′ 47) ; podcast (de 2′ 16) _), cette ardeur du mot _ oui _ qui ignore l’affectation _ et c’est fondamental ! _, mais sait débusquer la poésie si difficile du Jardin clos, propriété habituelle des mezzos, de Claire Croiza à Noémie Pérugia, cette voix si naturellement noire qui saisit toutes les ambiguïtés _ verlainiennes déjà _ de La Bonne Chanson.

Sommet du disque – autant que L’Horizon chimérique dont La mer est infinie laisse espérer qu’un jour proche Stéphane Degout s’immergera dans le cahier _ sublime, en effet _ des DuparcMirages, musique immobile sur les poèmes blancs de Renée de Brimont, jamais mieux compris depuis Irma Kolassi _ (Athènes, 28 mai 1918 – Paris, 27 mars 2012), que Jean-Charles Hoffelé a fort bien connue : il a été son élève…

Merveille ! _ ô que oui ! peut-être même le sommet de ce CD ! Ecoutez-ici le podcast (de 15′ 16)… _, la BalladeAlain Planès, si éloquent tout au long de ce disque admirable, ose un _ sublimissime _ discours ému porté par ce Pleyel diseur, ah!, si, sur ce beau clavier, il enregistrait tout le piano de Fauré, quelle joie _ mais oui ! _ ce serait.

LE DISQUE DU JOUR

Gabriel Fauré (1845-1924)


Poème d’un jour, Op. 21
La Bonne chanson, Op. 61
Ballade en fa dièse majeur,
Op. 19

Le Jardin clos, Op. 106
Mirages, Op. 113
L’horizon chimérique, Op. 118

Stéphane Degout, baryton
Alain Planès, piano

Un album du label harmonia mundi HMM902382

Photo à la une : le baryton Stéphane Degout – Photo : © Lucien Fortunati

Un CD dont toute la beauté se révèle à la troisième écoute…

Ce mercredi 22 mai 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Federico Mompou, compositeur aussi de mélodies : le « Combat del somni » du superbe album « Séguédilles » de Marianne Crebassa…

27déc

Non, Federico Mompou (Barcelone, 16 avril 1893 – Barcelone, 30 juin 1987) n’a pas composé seulement des œuvres pour piano, mais, par exemple, aussi, et notamment, des mélodies, tout aussi splendides et singulières que sa très marquante subtile musique pour piano,

tel le transcendant « Musica callada » _ cf en tout dernier lieu, cet été, mon article « « , en date du 4 juillet 2023…

Or, échangeant hier mardi 26 décembre avec mon disquaire préféré au rayon « Musique » de la librairie Mollat, Vincent Dourthe, à propos de Federico Mompou,

voilà que celui-ci me demande si Mompou a composé d’autres musiques que celle pour piano…

Je lui réponds : oui, notamment des mélodies…

Et sur le champ alors Vincent se souvient de celle, « Combat del somni » _ sur un poème de Josep Janés _, que Marianne Crebassa a magnifiquement donnée en un très bel album Erato, paru en 2021 _ aux plages 12 à 16 de l’album… _, et qu’aussitôt Vincent me déniche parmi les rayons de CDs.

Celui-ci _ l’album Erato n° 0190296676895, avec l’Orchestre national du Capitole de Toulouse dirigé par Ben Glassberg _ s’intitule « Séguédilles » ;

et en voici, à écouter ici-même, les podcasts suivants :

_ plage 12, « Damunt de tu només les flors » (5′) ;

_ plage 13, « Aquesta nit un mateix vent » (2′ 59) ;

_ plage 14, « Jo et pressentia com la mar » (2′ 03)  ;

_ plage 15, « Fes-me la vida transparent » (3′ 22) ;

_ et plage 16, « Ara no sé si et veig encar » (3′ 37) …

La voix profonde et grave de la mezzo-soprano qu’est Marianne Crebassa contraste étonnamment avec son allure d’adolescente frêle et taquine…

Mais quelle superbe charnelle incarnation de ce qui est ici interprété en cet album « Séguédilles » ;

que sans Vincent, et ces mots échangés sur le vif, je ne me serai jamais procuré !!!

Et écoutez aussi, en bonus, en ce même CD « Séguédilles« , cette superbissime Carmen :

_ plage 2 : « L’amour est un oiseau rebelle » (4′ 50) ;

_ et plage 10 : « Près des remparts de Séville » (4′ 44) _ avec Stanislas de Barbeyrac, Don José.

Bravissimo, Madame !

Je ne l’oublierai pas.

Ce mercredi 27 décembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Découvrir Mathieu Pordoy merveilleux de poésie aussi au piano, en son CD avec Marina Rebeka, « Voyage » _ et tout particulièrement en son jeu éblouissant dans « La Flûte enchantée » de Maurice Ravel…

22juin

Désirant découvrir aussi, au disque, la personnalité de Mathieu Pordoy cette fois au piano _ et pas seulement en son merveilleux travail décisif, mais discret, « dans l’ombre« , de chef de chant ; cf mon enthousiaste article d’hier : « «  _

je me suis procuré son CD, avec la magnifique soprano Marina Rebeka _ le CD Prima Classic PRIMA014, paru le 16 septembre 2022 _, « Voyage« …

Et le merveilleux _ oui ! _ de ce que Mathieu Pordoy a su obtenir des chanteurs qu’il a « coachés« dans la si délicate à « attraper » et vraiment vraiment réussir « Heure espagnole » de Maurice Ravel _ j’en reviens une fois encore au transcendant miracle des 3′ 26 de la vidéo (dansante !) de l’enregistrement, les 24 et 25 mars 2021, du quintette vocal final sous la direction proprement magique de François-Xavier Roth, avec ses merveilleux Siècles ; à comparer avec les 3′ 06 du podcast de l’enregistrement Maazel, en 1965, avec pourtant rien moins que les talents magnifiques de Jane Berbié, Michel Sénéchal, Jean Giraudeau, Gabriel Bacquié et José Van Dam ; c’est dire le degré de hauteur du défi qu’a permis de relever et si merveilleusement réussir le chef de chant Mathieu Pordoy, aux talents supérieurs de comédiens-chanteurs extraordinaires qu’ils sont, eux aussi, d’Isabelle Druet, Julien Behr, Thomas Dolié et Jean Teitgen : chapeau, les artistes !.. Quelle performance d’intelligence et sensibilité du chant ! Quelle compréhension supérieure du génie si fin et malicieux de Ravel… C’est un enchantement dont on n’arrive décidément pas à se lasser… _,

eh ! bien!, il n’est que d’écouter tout ce que réalise au piano dans cet hyper-sensuel « Voyage » avec Marina Rebeka Mathieu Pordoy pour le retrouver, cette fois dans l’art de servir au plus haut l’art de la mélodie ;

et tout spécialement dans « La Flûte enchantée » (extraite de la « Shéhérazade » de Maurice Ravel et Tristan Klingsor) dont Mathieu Pordoy tire des sonorités musicales absolument magiques, inouïes jusqu’ici…

Je n’ai hélas pas découvert jusqu’ici de podcast ou de vidéo qui m’aurait permis de le faire écouter ici…

Mais voici trois très pertinents articles de commentaires de ce CD, sous les plumes

de Matthieu Roc, sur le site de ResMusica, le 11 octobre 2022 : « Beau voyage aux frontières de la mélodie française avec Marina Rebeka » ;

de Charles Sigel, sur le site de forumopera.com, le 16 octobre 2022 : « Voyage en douce » ;

et de Laurent Bury, sur le site de premiereloge-opera.com, le 21 octobre 2022 : « Voyage, le nouveau disque de Marina Rebeka _ Plus loin que la nuit et le jour« .

C’est une bonne idée du Palazzetto Bru Zane _ l’ami Étienne Jardin signe la présentation du livret du CD… _ de parrainer ce disque co-produit par Marine Rebeka et , et d’explorer un florilège de mélodies dont le caractère français est soit ambigu, soit partagé avec d’autres identités nationales.

Sur le thème du voyage, ce disque rassemble quelques items connus et évoquant un Orient fantasmé (Duparc, Ravel, Fauré, Saint-Saëns, Widor), mais surtout, il nous permet de découvrir des pièces de Gounod écrites en Angleterre sur des textes italiens, d’autres de Pauline Viardot écrites en Allemagne sur des textes russes, ou encore de l’alsacienne Marie Jaëll dont on ne saurait dire s’il s’agit de Lieder ou de mélodies françaises. Ce n’est pas seulement le rêve d’ailleurs qui est exploré, mais aussi la transnationalité _ en effet, c’est très bien vu… L’ensemble fait _ déjà _ un programme « border-line » tout à fait captivant _ absolument…

Si on prend pour jauge l’Invitation au voyage de Duparc _ et Baudelaire _ et La flûte enchantée de Ravel _ et Klingsor _, et si on affirme qu’à côté de ces merveilles, aucun des morceaux choisis ne pâlit ou ne démérite, on prend la mesure _ voilà ! _ de la qualité des mélodies _ en effet. Ceux de Marie Jaëll sont particulièrement intéressants. On découvre dans Rêverie une mise en musique admirable des vers de Victor Hugo (Orientales), avec une étonnante mise en évidence du désir d’absolu ou du rêve d’un Eden sur terre, qui sous-tend toutes ces poésies évoquant un ailleurs inatteignable. Le cycle des « Quatre mélodies » a cette particularité d’avoir été d’abord cinq Lieder… Marie Jaëll (née Trautmann) a dû s’habituer en 1870 (à 24 ans), à être Allemande et à publier en allemand des pièces qui seront créées plus tard en français, quitte à en supprimer une au passage. Ont-elles été pensées en français ou en allemand ? Sont-ce des mélodies ou des Lieder ? Peu importe : Dein est bouleversant de tendresse, Der Sturm très efficace dans la description de l’orage en reflet des mouvements de l’âme, Die Vöglein d’une beauté très raffinée. Die Wang ist blass achève de distiller une tristesse à la fois élégante et profonde. Les mélodies de Pauline Viardot, soit en italien, soit en russe (de son ami Tourgueniev) montrent aussi une belle variété de caractères, de sentiments, de paysages, avec sans doute plus de sérénité que Marie Jaëll, mais sans aucune superficialité. A côté de ces deux compositrices qui font plus de la moitié du programme, on se délecte encore de deux savoureux Saint-Saëns _ Désir de l’Orient et La madonna col bambino _, une pittoresque Chanson slave de Cécile Chaminade (qui fait fortement penser à Lalo ou Bizet), d’une charmante Chanson indienne de Charles-Marie Widor, ainsi que d’autres mélodies plus fréquentées.

Chanter des mélodies dans toutes ces langues (français, allemand, italien, toscan, russe…) relève de la gageure _ oui _, et Marina Rebeka semblait à même de la relever. La voix est superbe _ oui ! _, robuste, homogène dans toute son étendue et elle est manifestement polyglotte, tous les idiomes étant honorablement _ voilà… _ articulés. Le problème _ que relève ici Matthieu Roc _ est celui de beaucoup de ces voix athlétiques, gutturales et hypervibrantes, dont l’émission compromet l’intelligibilité des mots, ceux-ci manquant de projection dans le masque _ voilà. On reconnait les syllabes, mais pas les phrases _ et là est bien sûr le fâcheux…, que ce soit en français, allemand ou italien, cela ampute les pièces de la dimension poétique du texte _ un indispensable de l’art de la mélodie _, nous prive d’une bonne part de l’émotion, et fait plafonner le plaisir au niveau de l’esthétisme. Sans doute conscient du problème _ oui _, Matthieu Pordoy déploie sur un piano somptueux _ oui _ des merveilles _ absolument ! _ de sensibilité et d’inventivité _ et d’intelligence, des textes comme de la musique… Ses phrases _ au piano _ sont magnifiques, ses dynamiques _ en leur galbe et leur élan superbes _, ses petites intentions _ que Mathieu Pordoy sait rendre au millimètre près : tout cela, très finement entendu, est très juste _ prouvent une compréhension intime _ oui ! Mathieu Pordoy possède le génie de l’intimité… _ des poésies _ ce qui est absolument indispensable à l’art d’interpréter la mélodie… Le prélude de la mélodie de Widor est particulièrement réussi. Il arrive à sauver _ mieux que çà : il les sublime… _ le Duparc et le Ravel _ qu’il ne faut surtout pa manquer : ce qu’y fait, au piano, Mathieu Pordoy, est sublime… _ en les jouant comme un nocturne de Fauré, prenant entièrement à sa charge l’aura poétique _ oui, oui, oui _ des morceaux, la soprano faisant du beau son, et l’auditeur qui connait son texte par cœur faisant le reste. Pour les autres, surtout Jaëll et Viardot, la curiosité, le plaisir de découvrir du peu ou du pas connu rachète la prononciation _ l’élocution, et surtout essentiel l’élan des phrases…

En somme, c’est effectivement un beau voyage auquel nous invitent Marina Rebeka et Mathieu Pordoy. L’itinéraire est passionnant, le wagon luxueux, la compagnie distinguée, les paysages magnifiques… mais au bout de quelques étapes, la frustration gagne _ un peu _, et on a envie de briser la glace pour sentir enfin la réalité _ en toutes ses infra-dimensions de poésie _ de toutes ces merveilles qui nous sont données à voir ou à entendre. Un disque de découverte, donc, mais d’attente.

Henri Duparc (1848-1933) : L’Invitation au voyage. Cécile Chaminade (1857-1944) : Chanson slave. Maurice Ravel (1875-1937) : La Flûte enchantée. Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Désir de l’Orient ; La Madonna col bambino ; Alla riva del Tebro. Charles-Marie Widor (1844-1937) : Chanson indienne. Gabriel Fauré (1845-1924) : Les Roses d’Ispahan. Charles Gounod (1818-1893) : Perché piangi ? ; Oh ! Dille tu !. Marie Jaëll (1846-1925) : Rêverie ; Dein ; Der Sturm ; Die Vöglein ; Ewige Liebe ; Die Wang’ ist blass. Pauline Viardot (1821-1910) : L’innamorata ; La Mésange ; Le Saule ; Sérénade ; La Fleur ; Soupir… ; Invocation.

Marina Rebeka, soprano ; Mathieu Pordoy, piano.

1 CD Prima Classic.

Enregistré en mai 2021 au Latvian Radio Studio à Riga, Lettonie.

Texte de présentation en français et anglais, poèmes donnés dans leur langue originelle et traduits en anglais.

Durée : 74:13

16 octobre 2022

Le titre « Voyage » est un peu bateau (pardon !), mais le programme l’est moins _ oui : il sait voyager en terres pas trop fréquentées jusqu’ici ; et hors des clichés (touristiques !) rebattus… On peut imaginer qu’il reflète la collaboration entre Marina Rebeka et Alexandre Dratwicki, directeur artistique du Palazzetto Bru Zane à qui rien du répertoire français du 19e siècle n’est _ en effet _ inconnu _ merci Alexandre ! Merci Etienne Jardin… Mais on y sent aussi _ et beaucoup ! _ la patte _ voilà ! _ d’un magnifique pianiste _ ô combien ! _, Mathieu Pordoy, qui fait respirer _ pleinement et si intelligemment _ la musique, et celle d’un producteur/ingénieur du son, Edgardo Vertanessian, souvent dans l’ombre de Marina Rebeka _ pour leur label Prima Classic _, et qui fait des merveilles : trouver l’équilibre juste entre une voix aussi puissante et un piano, d’ailleurs superbe _ oui _, dont on entend _ scintiller _ toute la palette de sons, et être le premier auditeur, celui qui conseille _ Mathieu est aussi chef de chant _, c’est essentiel dans la réussite d’un disque.

Marie Jaëll : découverte

La révélation (pas seulement pour nous j’imagine), ce sont les six mélodies de Marie Jaëll (1846-1925). Cette Alsacienne, née Marie Trautmann, fut une pianiste virtuose, à qui Liszt avait promis une grande carrière, qu’elle accomplit d’ailleurs conjointement avec son mari Alfred Jaëll, célèbre en son temps. Ses deux concertos pour piano ont été donnés et enregistrés et son œuvre entier pour piano existe au disque (par Cora Irsen). Amie de Saint-Saëns et de Fauré, autrice de beaucoup de musique de chambre, elle s’intéressa intensément à la pédagogie du piano, notamment au toucher, et ses écrits théoriques sur la psychophysiologie montrent un esprit pionnier.


Personnage d’une énergie folle, désireuse avant tout de créer, contemporaine de Louise Farrenc ou de Mel Bonis, on la redécouvre (un peu) de nos jours après un long oubli. Schéma connu.


Marie Jaëll © Bibliothèque de Strasbourg

D’abord on sera intrigué par le très insolite Rêverie sur un poème de Victor Hugo, qui semble errer dans une incertitude tonale, sur les arpèges très éthérés du piano, et non moins surpris par ses cinq mélodies en allemand, d’une puissance insensée _ c’est vrai _, sur des poèmes écrits par elle.


Elles furent éditées en Allemagne en 1880. D’un romantisme tardif, dans la ligne de Brahms ou de Liszt, elles font appel à de grands moyens vocaux (Marina Rebeka les a) et à une tessiture d’une longueur redoutable. L’effusion amoureuse de Dein, l’intensité et la violence de Der Sturm, la légèreté puis la mélancolie de Die Vöglein, l’élan à la Schumann d’Ewige Liebe, le désespoir de Die Wang’ ist blass, toute cette aventure intérieure, qu’on peut penser autobiographique, Marie Jaëll la transpose puissamment, sans sensiblerie. Et Marina Rebeka la transmet avec noblesse, parfois avec virulence, parfois en suspendant le temps : souffle inépuisable, sûreté de la ligne vocale, limpidité du timbre, magnifiques pianissimi et jamais de sensiblerie… _ en effet.

La Russie de Viardot

Les six mélodies russes de Pauline Viardot qui viennent ensuite ont des ambitions plus modestes, mais beaucoup de charme. Sans doute composées pendant le long exil à Baden-Baden du couple Viardot, et pour le public de leurs amis, elles mettent en musique des poèmes de Pouchkine, de Fet ou du cher Tourgueniev, ami tendre de Pauline, qui l’introduisit à la poésie russe. Ces romances, Maria Rebeka y met une délicatesse teintée de nostalgie. Et surtout cette voix d’une pureté lumineuse _ oui.  Elle sait plier ses grands moyens à l’intimité d’une confidence de salon. Mais c’est toute sa puissance qu’elle retrouve dans Invocation sur un poème de Pouchkine, et là Viardot atteint à une grandeur pathétique et à une ampleur dignes de tous ceux qu’elle a servis et du grand personnage qu’elle fut, elle qui créa la Rhapsodie pour alto de Brahms.


Pauline Viardot © D.R.

Exotisme Troisième République

On avouera que certaines des mélodies choisies semblent d’un intérêt plus anecdotique ou pittoresque. Mais quel chic dans la Chanson slave de Cécile Chaminade, et quel soin à tirer le meilleur d’autres partitions, d’un orientalisme d’époque, tel Désir de l’Orient (1871) de Saint-Saëns (le texte est de lui, qui mélange la terre chinoise, une sultane enivrée et de blancs minarets), Saint-Saëns qui à vingt ans rêvait d’Italie, assez banalement d’ailleurs (La Madonna col bambino, sur un texte de saint Alphonse de Liguori), et poursuivait son retour à une Italie fantasmée avec Alla riva del Tebro, nettement plus inspirée.

Quant à Gounod, c’est dans une période de dèche à Londres, où il s’était exilé après la capitulation de Sedan, qu’il composa  pour se renflouer Perché piangi et Oh ! Dille tu. Il fallait plaire au public victorien en lui offrant un exotisme sans trop d’inattendu. Rebeka soutient ces partitions aimables avec panache.

Cela dit, malgré tout le talent qu’elle y met, la mélodie de Widor reste un pensum…

Passages obligés

Mais ç’aurait été dommage de se passer de quelques mélodies fameuses, sous prétexte qu’elles le sont.
L’Invitation au voyage (Baudelaire/Duparc) devient une pièce aérienne, se perchant sur les sommets de la voix. Marina Rebeka prend le parti d’en faire une grande chose, quasi un air d’opéra, vaste et radieux, et le toucher liquide _ oui _ de Mathieu Pordoy suggère à merveille les flots des canaux où flottent les vaisseaux…

La Flûte enchantée, deuxième mélodie de Shéhérézade (Klingsor/Ravel), rayonne _ oui, comme jamais _ de sensualité et de transparence _ absolument… La voix dorée s’alanguit, portée par un souffle inépuisable. Les couleurs du piano, tout aussi voluptueuses _ oui ! _, sont à l’unisson.

Les Roses d’Ispahan (Leconte de Lisle/Fauré) est d’un charme irrésistible _ oui _ et vaudrait le voyage à elle seule. La ligne serpentine de la mélodie, évoquant la silhouette de Leïla, la clarté du timbre, la diction distillée et impeccable (on ne perd pas un mot), le plaisir à séduire, les arabesques 1900, tout concourt à un plaisir teinté de mélancolie.

Qu’en est-il aujourd’hui de cet Orient-là ?

voilà.

D’abord mozartienne, puis belcantiste, Marina Rebeka s’illustre depuis peu _ au contact de Mathieu Pordoy ?.. _ dans la musique française. Il y eut Thaïs à Monte-Carlo en janvier 2021, plus récemment La Vestale au Théâtre des Champs-Elysées, avec à paraître un enregistrement estampillé Palazzetto Bru Zane. Au disque, il y avait eu au printemps 2020 Elle, tout entier consacré à l’opéra français. Et voilà que le nouveau disque que la soprano lettone revient, toujours sous son label Prima Classic, dans un répertoire où l’on ne l’attendait pas forcément : la mélodie française _ voilà. Et pas avec orchestre, mais avec piano, et accompagnée par rien moins _ mazette ! _ que Mathieu Pordoy. Surtout, le programme ne se contente pas de parcourir tous les lieux communs et passages obligés, mais propose au contraire d’explorer des pages inconnues de la plupart des mélomanes _ oui ! Rien d’étonnant à cela si l’on sait que le choix des pièces a été guidé par les conseils avisés du susdit PBZ _ Palazzetto Bru-Zane… Il est heureux qu’une artiste du calibre de Marina Rebeka ait le courage de s’aventurer au beau pays des raretés, et jamais audace ne se sera avérée aussi fructueuse, puisque Voyage offre son lot de vraies révélations.

La thématique de l’exotisme n’est certes pas d’une originalité folle, mais chacun conviendra qu’en dehors des « Roses d’Ispahan » et de l’incontournable « Invitation au voyage », à peu près tout de ce que l’on entend ici sort des sentiers battus _ en effet ; et c’est très très bien ! Même « La flûte enchantée », extraite de la Shéhérazade de Ravel, n’est pas si courante _ en effet _ dans sa version avec piano _ elle est absolument resplendissante. Et si le programme inclut un peu plus d’œuvres de compositrices que de compositeurs (14 plages sur 23), ce n’est pas simplement pour être dans l’air du temps. Le « Chant slave » de Cécile Chaminade est plein de caractère et de sauvagerie, et les mélodies de Pauline Viardot sur des poèmes russes dégagent un charme irrésistible. Quant à Marie Jaëll, à qui le Palazzetto avait consacré un alléchant livre-disque en 2016, le recueil de cinq Lieder qu’elle publia en 1880 sur ses propres textes en allemand est un authentique chef-d’œuvre _ oui _, une partition ambitieuse qui mériterait amplement de figurer aux côtés des plus belles réussites des maîtres du genre, et sa « Rêverie » n’est pas moins impressionnante, digne de voisiner avec Duparc. On l’aura compris, le programme inclut des mélodies en langue étrangère par des compositeurs français, Gounod et Saint-Saëns écrivant sur des paroles en italien (émouvant « Perchè piangi ? » du premier, superbe « Alla riva del Tebro » du second).

L’auditeur sera d’abord surpris _ dés la première plage du CD, en effet… _ par les tempos très étirés adoptés sur ce disque : superposant son timbre au jeu scintillant _ oui !!! _ de Mathieu Pordoy, Marina Rebeka s’exprime dans un français de grande qualité, et la relative lenteur choisie pour certaines mélodies (le Duparc introductif, notamment _ oui : il surprend, en effet _, ou même « Désir d’Orient » de Saint-Saëns, dont on entend mieux que jamais la pulsation « arabe ») permet à sa voix de se déployer avec une grande sensualité _ oui. La soprano possède des ressources telles qu’elle parvient à conférer la fraîcheur nécessaire aux mélodies russes ou à « L’innamorata » de Pauline Viardot, aussi bien que leur caractère dramatique aux lieder de Marie Jaëll, d’une inventivité constante, et d’une ampleur quasi-wagnérienne en ce qui concerne le tumultueux « Der Strum ». Marina Rebeka s’y livre sans retenue et manifeste une expressivité et un dramatisme particulièrement remarquables _ oui. Heureux ceux et celles qu’une telle artiste a choisi de défendre : une nouvelle postérité leur appartient.

Un très beau récital, donc.

Et la découverte du formidable talent au piano aussi _ quelle poésie ! _ de Mathieu Pordoy. 

Ce qui vient excellemment éclairer aussi _ et réciproquement _ sa magistrale réussite en tant que chef de chant auprès des chanteurs.

Ainsi _ et j’y reviens encore ; tant j’ai de mal à m’en détacher présentement… _ que cela s’admire en ce final proprement miraculeux de sens _ intelligence et sensibilité admirablement réunies _ et de vie _ cf à nouveau la vidéo de l’enregistrement au mois de mars 2021_, où tous, y compris, et d’abord, le chef, dansent, et dans le plus juste tempo, si merveilleusement, de « L’Heure espagnole » de Maurice Ravel et Franc-Nohain, sous la formidable baguette de François-Xavier Roth dirigeant ses somptueux Siècles _ sur magnifiques instruments de l’époque de la création, en 1911…

Bravissimo !

Ce jeudi 22 juin 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Découvrir au CD les Mélodies de Weinberg (II) : une réalisation hélas frustrante…

08juin

En quelque sorte en réponse détaillée à mon bref article du lundi 24 avril dernier «  « ,

ce très juste _ hélas ! _ article-ci, « Mélodies et romances de Weinberg : une frustrante première discographique« , ce jeudi 8 juin 2023, sous la plume de Jean Lacroix, sur le site de Crescendo,

avec lequel je ne puis que me trouver en plein accord, de A jusqu’à Z…

Mélodies et romances de Weinberg : une frustrante première discographique

Le 8 juin 2023 par Jean Lacroix

Mieczyslaw Weinberg (1919-1996) :

Acacias, six mélodies sur des poèmes de Julian Tuwim, pour soprano et piano op. 4 ; La Bible bohémienne, sept romances sur des poèmes de Julian Tuwim, pour mezzo-soprano et piano op. 57 ; Souvenirs, cinq mélodies sur des poèmes de Julian Tuwim, pour mezzo-soprano et piano op. 62 ; Lettres anciennes, huit romances sur des poèmes de Julian Tuwim, pour soprano et piano, op. 77.

Aleksandra Kubas-Kruk, soprano ; Anna Bernacka, mezzo-soprano ; Monika Kruk, piano.

2022.

Notice en polonais et en anglais.

71.44.

Dux 1874.

Un enregistrement de mélodies et de romances de Weinberg en première mondiale ? On ne pouvait _ a priori _ que se réjouir de cette initiative qui allait permettre de découvrir _ voilà ! _ un aspect complémentaire de la création de ce compositeur enfin reconnu à sa juste place _ oui, oui, oui. Hélas _ trois fois hélas ! _, il faut déchanter face à ce _ bien _ décevant produit polonais qui donne une fâcheuse impression d’inachevé, ou en tout cas de travail éditorial lacunaire _ ainsi que de trop médiocre interprétation… Comme on le constate à la lecture du programme du présent album, tous les textes mis ici en musique par Weinberg proviennent _ en effet _ d’un seul et même auteur, Julian Tuwim. Mais la notice se limite à de trop brèves allusions concernant cet écrivain : Weinberg n’a pas arrêté de répéter que son influence a été aussi grande pour lui que son amitié avec Chostakovitch ; sur son bureau, la photographie du poète voisinait avec celle du compositeur russe. Voilà de bien maigres informations pour un mélomane non polonais, qui ignore probablement tout de Tuwim et son œuvre. Il est donc nécessaire de d’abord combler la carence de la présentation.

Né à Lodz, le poète polonais d’origine juive Julian Tuwim (1894-1953) est l’une des grandes figures de la littérature de son pays au XXe siècle. Après des études universitaires entamées à Varsovie en 1916, mais inachevées, il est cofondateur, avec d’autres poètes expérimentaux, du groupe Skamander qui veut s’éloigner définitivement de l’influence symboliste et met en évidence le vitalisme et l’activisme. Devenu traducteur de textes lyriques russes, français, américains et latins, reconnu comme auteur d’ouvrages pour l’enfance et la jeunesse, éditeur d’ouvrages qui s’attardent aux curiosités littéraires, dont le fantastique, il crée une œuvre personnelle dans une série de recueils qui glorifient la vie urbaine et sa quotidienneté. Il manie la satire et se présente comme un habile artisan de la langue. Contraint de quitter son pays en 1939, on le retrouve à Paris, puis au Brésil, avant d’aboutir aux Etats-Unis en 1942. Il est de retour en Pologne dès 1946.

L’importance de Tuwim pour Weinberg s’est concrétisée de façon magistrale dans sa Symphonie n° 8 « Fleurs polonaises » op. 83 (1964). Weinberg s’inspire de ce que l’on considère comme l’œuvre la plus importante de Tuwim, écrite pendant la guerre et publiée en 1949. Dans son recueil du même titre, l’écrivain en exil exalte la beauté des paysages polonais, évoque le passé douloureux de son pays et son futur menacé, mais aussi la cruauté de la guerre qui provoque d’incommensurables inégalités. Le tout s’achève sur une note d’espoir en une vision finale éloquente et expressive. Cette Symphonie n° 8 est sans doute l’une des meilleures voies d’entrée dans l’œuvre passionnante de Weinberg. A la tête de la Philharmonie de Varsovie, Antoni Wit a donné une superbe version, en première mondiale (Naxos, 2013 _ je possède ce CD _), de cette fresque symphonique de près d’une heure, qui nécessite la présence de trois chanteurs solistes (soprano, baryton, alto) et de chœurs.

Les quatre cycles vocaux proposés _ ici _ par Dux confirment cet attrait de Weinberg pour la poésie de Tuwim. Mais le label s’entête dans la difficulté d’une réelle connivence avec le monde de l’écrivain en ne reproduisant, pour chacun des vingt-six textes de l’affiche, que son seul titre (traduit en anglais, maigre consolation), mais sans la moindre reproduction de contenu. C’est particulièrement frustrant _ en effet ! _ quand il s’agit de comprendre la portée de la pensée ou des intentions de Tuwim, ou la transposition musicale qu’en fait Weinberg. A la place de ce qui apparaît comme fondamental, le label impose au mélomane un large portrait du parcours des trois interprètes formées à Wroclaw, initiative qui aurait vraiment pu être réduite. Il faut donc se contenter d’un descriptif de chaque cycle en quelques lignes, dont nous nous inspirons.

Le programme s’ouvre par les Acacias de 1940, dédiés de façon anonyme (« A Elle ») à une femme dont on ignore l’identité. Il s’agit de six poèmes miniatures qui évoquent l’amour de façon déclamatoire et émouvante dans un style simple ; ils sont énoncés par une soprano, l’autonomie du piano faisant un contrepoint délicat avec le texte. Le cycle _ plus consistant _ de sept romances La Bible bohémienne op. 57 de 1956, réservé à une mezzo, est inspiré par divers éléments de la culture juive et de la musique populaire. Des effets sonores sur la base d’onomatopées sont introduits à plusieurs reprises, apportant une touche originale à un ensemble qui se révèle parfois austère, mais aussi subtilement varié, y compris au piano.

Les Souvenirs op. 62, composés en 1957/58, consistent en cinq chants, encore pour mezzo, traversés par le doute, la mélancolie et l’inquiétude, avec des traits quelque peu satiriques et un piano qui peut se révéler ascétique. Cinq ans plus tard, Weinberg s’empare des Lettres anciennes pour les huit romances de son opus 77. La soprano fait son retour pour ces morceaux plus complexes où l’on retrouve des accents sentimentaux ou humoristiques, des accompagnements en ostinato tristes ou ironiques et le souvenir d’un passé heureux, avant l’acceptation du destin.

Cet album, dont nous déplorons la légèreté éditoriale, n’est hélas pas racheté _ il est même plombé… _ par des interprétations tout à fait convaincantes. La soprano Aleksandra Kubas-Kruk ne semble pas dans un très bon jour _ et c’est peu dire… Son timbre se révèle _ rédhibitoirement _ criard (un effet de la prise de son ?), acide _ c’est dit ! _ et parfois instable, avec un vibrato prononcé. Les cycles les plus émouvants lui sont réservés, mais on ressent une certaine neutralité dans son expressivité. Quant à la mezzo Anna Bernacka, en meilleure forme _ oui _, elle se voit confier La Bible bohémienne et les Souvenirs. Dans le cycle spécifiquement juif, elle affronte les côtés originaux de l’œuvre avec un certain investissement. Au piano, Monika Kruk fait de son mieux pour animer les univers variés de l’inspiration du compositeur. Mais tout cela ne suffit _ en effet _ pas pour procurer un vrai plaisir d’écoute.

Si le principe de l’intérêt de découvrir ces mélodies et romances de Weinberg ne peut être mis en cause, il faut tenir compte des réserves que nous avons énoncées. Les mélomanes polonais y trouveront peut-être, du moins s’ils fréquentent la poésie de Tuwim, une satisfaction minimale. Pour tous les autres, cet album fera office d’apport documentaire _ seulement ! _ à la discographie du compositeur. On ne peut qu’espérer que, dans le futur, ces cycles susciteront d’autres intérêts discographiques _ voilà ! On pourrait alors _ bien mieux _ évaluer leur présence dans le répertoire de Weinberg.

Son : 7  Notice : 3  Répertoire : 8  Interprétation : 5

Jean Lacroix

Ce jeudi 8 juin 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

« Media Vita » : une oeuvre de 2010 qui donne son titre à un nouveau CD de Karol Beffa, compositeur, mais aussi interprète, une superbe réussite représentative du talent ouvert, riche et très varié du compositeur : une vibrante clarté crépusculaire…

13sept

Ce jour, mardi 13 septembre 2022,

j’ai pu me procurer le tout nouveau CD, intitulé « Media Vita » _ le CD Klarthe KLA 145 _, de l’ami Karol Beffa, compositeur mais aussi interprète, au piano ;

les deux œuvres pour chœur mixte, « De Profundis » _ avec aussi l’alto d’Arnaud Thorette _, de 2010, et « Media Vita« , de 2010 également _ sur des commandes de la compagnie du danseur et chorégraphe Julien Lestel _, sont interprétées par le Chœur Media Vita et dirigées par son chef Lionel Sow ;

les « Deux Poèmes de Guillaume Apollinaire« , de 2019 _ sur une commande du Concours international de chant lyrique de Mâcon _, et « Fragments of China« , de 2017 _ sur une commande de Ninon Colneric, d’après des poèmes de Li Qingzhao, poétesse chinoise du XIIe siècle _, sont pour voix et piano : ici la voix de Jeanne Gérard, soprano, et le piano de Karol Beffa lui-même ;

enfin, pour piano sont « Solstice« , « Sérénade d’hiver« , « Les Cités de l’oubli« , « Nel mezzo del cammin » _ en un hommage à la « Divine Comédie«  Dante _, « Rocking-Chair« , et « Self-Portrait« , toutes de 2020, et ici par Karol Beffa lui-même…

Une bienvenue très harmonieuse variété de compositions, en un splendide bouquet,

qui séduit,

autour d’une intense vibrante clarté _ voilà ! _ crépusculaire qui touche au cœur.

Et c’est précisément cette clarté-là, à la française, qui me plaît tant dans tout l’œuvre de Karol Beffa…

Et en hors-d’œuvre et avant-goût ici, cette belle vidéo-ci (de 5′ 53)

de Jeanne Gérard et Karol Beffa

interprétant quelques prenants passages des Mélodies de « Fragments of China » de 2017…

Ce mardi 13 septembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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