Posts Tagged ‘Johann-Heinrich Rolle

Retour sur un aspect du volet religieux de l’oeuvre de Georg-Philipp Telemann : son « Das befreyt Israel » de 1759…

08avr

En quelque sorte en complément à mon article «  » du vendredi 10 mars dernier,

avant-hier 6 avril,

et à propos de ce même CD Passacaille Telemann – Rolle « Die Befreiung Israels » _ PAS 1132 _, par l’Ensemble Il Gardellino, sous la direction de Peter Van Heyghen, que je chroniquais le mois dernier,

sur son site Discophilia Jean-Charles Hoffelé a donné un article, intitulé « Israel libéré« , qui fait entendre un son de cloche un peu différent.

ISRAEL LIBÉRÉ

Belle idée, regrouper la cantate festive que Telemann écrivit sur le texte de Wilhelm Zacharia et celle de son cadet de trente-quatre ans, Johann Heinrich Rolle. Le second est bien oublié : Die Befreiung Israels, enregistré il me semble en première mondiale, prêche pour qu’on le découvre.

Kappellmeister de la ville de Magdebourg, Rolle serait-il un des maîtres oubliés de l’Empfindsamkeit en musique ? L’invention mélodique, le raffinement des couleurs, les éclairs dramatiques et la profondeur des élégies, tout semble en faire le frère de Carl Philipp Emmanuel Bach. L’œuvre est superbe, abonde en surprises (Rolle indique « Ein musikalisches Drama » là où Telemann préfère « Ein musikalisches Gedicht »), dévoile un génie mélodique certain, c’est la révélation de ce beau disque porté par des solistes visiblement amoureux de l’œuvre, Peter van Heyghen en soulignant les contrastes.

En comparaison l’opus de Telemann semblera bien convenu, pris dans la gangue stylistique du siècle précédent, la belle bande fait tout ce qu’elle peut pour lui donner l’élan qu’il n’a pas vraiment, mais du moins une merveille paraît : l’ultime air de la soprano porté par les pizzicatos et les flûtes, chanté avec art par Miriam Feuersinger.

LE DISQUE DU JOUR

Georg Philipp Telemann(1681-1767)


Das befreite Israel, TWV 6:5


Johann Heinrich Rolle
(1716-1785)


Die Befreiung Israels,
WacR I:11

Miriam Feuersinger,
soprano
Elvira Bill, mezzo-soprano
Daniel Johannsen, ténor
André Morsch, basse
Sebastian Myrus, basse

il Gardellino
Peter van Heyghen, direction

Un album du label Passacaille PAS1132

Photo à la une : © DR

Alors, qu’on écoute les œuvres ainsi interprétées… 

 

Ce samedi 8 avril 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Georg-Philipp Telemann, compositeur dynamique et fécond autant que tempérament généreux et sympathique : encore de bien beaux feux pour la splendide musique religieuse en Allemagne après 1750…

10mar

Un tropisme certain m’attache personnellement, depuis pas mal d’années, à Georg-Philipp Telemann (Magdebourg, 14 mars 1681 – Hambourg, 25 juin 1767), compositeur dynamique et fécond, autant que tempérament éminemment généreux et d’une bonhomie bien sympathique…

 

À l’œuvre riche, singulier et merveilleusement varié, qui mériterait d’être bien davantage fréquenté, pour leur pur plaisir, par les mélomanes aujourd’hui…

Aussi toute nouvelle parution d’un CD consacré à l’œuvre, très divers _ religieux en cette occurence _, de Telemann,

suscite-t-elle, au moins de ma part, une vive curiosité.

Ainsi pour le CD « Die Befreiung Israels«  _ le CD Passacaille PAS 1132  _,

joignant au « Das befreyte Israel – ein musikalisches Gedicht » de Georg-Philipp Telemann, composé en 1759 _ après le « Die Tageszeiten » de 1757, et avant le « Die Auferstehung » de 1760… _,

le « Die Beferyung Israels – ein musikalisches Drama »  de Johann-Heinrich Rolle (Quedlinbourg, 23 décembre 1716 – Magdebourg, 29 décembre 1785), composé en 1774 _ Rolle est aussi l’auteur, par exemple, de « Der Tod Abels« , en 1769...

La réalisation de Peter Van Heyghen, à la tête de l’excellent Ensemble Il Gardellino, avec les chanteurs Miriam Feuersinger, soprano, Elvira Bill, Mezzo-soprano, Daniel Johannsen, ténor et André Moesch et Sebastian Myrus, basses, ainsi que l’Ensemble Vocal Il Gardellino,

est de toute beauté,

pour des œuvres qui ne sont pas sans me rappeler _ non sans de très effectives raisons… _ les oratorios magnifiquement marquants, à ces mêmes moments, de Carl-Philipp-Emanuel Bach (Weimar, 18 mars 1714 – Hambourg, 14 décembre 1788), filleul et successeur, à la ville de Hambourg, en 1767, de son parrain Telemann _ dont les bouleversants chefs d’œuvre majeurs que sont « Die Letzten Leiden Des Erlösers« , en 1769, et « Die Auferstehung und Himmelfahrt Jesu« , en 1774…

À cette beauté prenante de ces deux oratorios de Telemann, en 1759, et de Rolle, en 1774,

il me faut aussi ne pas oublier de saluer ici la présentation de la notice de ce CD Passacaille, sous la plume de Ralph-Jürgen Reipsch, intitulée « Deux variations musicales sur l’histoire de l’exode » _ d’Israel, en Égypte… _,

à propos aussi, mais pas seulement, des livrets de ces deux oratorios, de Justus-Friedrich-Wilhelm Zachariae (Bad Frankenhausen, 1er mai 1726 – Brunswick, 30 janvier 1777) et de Christoph-Christian Sturm (Augsbourg, 25 janvier 1740 – Hambourg, 26 août 1786), adaptant pour l’occasion le texte premier de Zachariae.

Avec un éclairage historique assez détaillé, tout à fait bienvenu pour aider à bien situer déjà, à son moment particulier, ce répertoire musical qui mérite toute notre attention…

Une réalisation tant musicale que discographique très réussie et tout à fait exemplaire,

significative de ce que devient la grande musique religieuse en Allemagne dans les années qui suivent la disparition en 1750 de Johann-Sebastian Bach, à un tournant marquant du devenir du grand Baroque musical, qui a encore de bien beaux feux à nous donner à partager… 

Ce vendredi 10 mars 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur