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L’erreur de parcours du « Douce France – Mélodies et Chansons – Berlioz – Chausson – Duparc – Kosma – Trenet – Brel » de Benjamin Bernheim : et pour la voix, et pour le style. Et c’est le charme qui fait défaut…

07sept

Le CD Deutsche Grammophon 486 6155 de 12 mélodies (et 3 chansons) françaises « Douce France – Mélodies et Chansons – Berlioz – Chausson – Duparc – Kosma – Trenet – Brel«  _ enregistré à Paris, salle Colonne, au mois de février 2024 _ de Benjamin Bernheim, avec le piano de Carrie-Ann Matheson, est pour moi, amateur passionné de mélodies françaises _ et qui avais aussi beaucoup apprécié jusqu’ici la discographie de Benjamin Bernheim… _, une douloureuse déception :

_ trop maniéré et sans assez d’allant, de sprezzatura, pour le style, inadapté à l’art subtil et sans la moindre pesanteur, de la mélodie pour ne rien dire de l’ajout incongru et très artificiel des trois chansons finales (de Kosma, Trenet et Brel) _ ;

_ et une voix parfois hélas engorgée, et avec des aigus bien trop métalliques, mal maîtrisés…

Je ne partage donc hélas pas, mais pas du tout, les avis bien trop généreux des articles « Vie antérieure » de Jean-Charles Hoffelé, en date d’hier 6 septembre, sur son site Discophilia ;

et « Mélodies et chansons françaises avec Benjamin Bernheim et Carrie-Ann Matheson » de Pierre Degott, lui aussi en date d’hier, sur le site de ResMusica…

LA VIE ANTÉRIEURE

Un étonnement d’abord : l’orchestre manque pour Les Nuits d’été, réduit en squelette par la transcription de Carrie-Ann Matheson, pas pour le Poème de l’amour et de la mer où la pianiste a saisi _ à son seul piano : bravo à elle ! _ toute la palette de l’original. On ne sait pas assez qu’Ernest Chausson aura écrit son triptyque pour ténor : Désiré Desmet en assura la création _ le 21 février 1893, à Bruxelles _, le compositeur au piano.

Benjamin Bernheim y est idéal, conteur d’abord, et ajoute une version majeure dans une discographie peu fréquentée côté homme : hier Ivan Kozlovski (et en russe), plus récemment _ dans le CD « Turbulent heart – Music of Vierne & Chausson« , avec le Queensland Orchestra, dirigé par Guillaume Tourniaire, un CD Melba paru en octobre 2009 : à écouter en podcast ici (27 ‘ 38) ; et c’est bien beau…Steve Davislim qui vient de nous quitter _ le 11 août 2024, à Vienne _, les deux avec l’orchestre que Chausson réserva pour les sopranos : l’original est donc seulement ici _ mais un tel scoop discographique constitué-t-il un motif bien suffisant ?..

Les Nuits d’été appelle une grande voix, Gérard Souzay y trouvait Eleanor Steber géniale, il aurait applaudi au vaste instrument qu’y déploie Benjamin Bernheim _ écouter ici le podcast, d’une durée de 27′ 06 pour ces 6 (sublimissimes) mélodies des Nuits d’été _, capable d’allégement sidérant : Sur les lagunes sur un fil, Le spectre de la rose fuligineux, que de poésie dans l’élégance, que de vertige dans l’émotion _ non ! ; et je partage bien plutôt l’avis de cet auditeur, jefgong : « Décevant. Trop appliqué. Pas de parfums, pas de sensualité. Que de raideurs, que de duretés ! »

Pourtant, le plus beau du disque reste à venir : les Duparc _ et là, je suis d’accord : les Duparc sont le plus satisfaisant de ce récital, à mon avis aussi… _ sont impérissables _ ce superlatif-ci est-il bien nécessaire ? _, L’Invitation au voyage trouble _ écoutez-en ici le podcast (d’une durée de 4′ 17)… _, La Vie antérieure opiacée _ écoutez-ici (d’une durée de 4′ 17)… _, Extase tristanesque _ écoutez-ici (d’une durée de 3′ 22)… _, Phidylé entre murmure et éclat _ ici le podcast (d’une durée de 4′ 55)… _, le disque se referme sur trois chansons qui ne me consolent pas _ moi non plus… _ des autres Duparc qui manquent. Il les faut au complet, Benjamin Bernheim y poserait tout son art _ qui gagnerait cependant à beaucoup plus de simplicité, et moins de pose : le partage au public de la mélodie est en effet de l’ordre de l’intimité, et pas du grand-guignol de la scène... _ face au modèle _ voilà !!! _ laissé jadis par Leopold Simoneau _ écoutez par exemple ici la perfection de l’art du chant « naturel » de Léopold Simoneau (Saint-Flavien, 3 mai 1916 – Victoria, 24 août 2006), enregistré en 1956, dans « Phidylé » (d’une durée de 6′ 31) ;

de « Phidylé« , j’apprécie bien aussi l’interprétation (l’écouter ici) de Véronique Gens, en son CD Alpha 215 « Néère« 

LE DISQUE DU JOUR

Douce France

Hector Berlioz (1803-1869)
Les nuits d’été, H. 81 (version pour ténor et piano : Matheson)


Ernest Chausson (1855-1899)
Poème de l’amour et de la mer, Op. 19 (version pour ténor et piano : Matheson)


Henri Duparc (1848-1933)
L’invitation au voyage
Extase
Phidylé
La vie antérieure


Joseph Kosma (1905-1969)
Les feuilles mortes (version pour ténor et piano : Leuenberger)


Charles Trenet (1913-2001) / Léon Chauliac (1913-1977)
Douce France (version pour ténor et piano : Leuenberger)


Jacques Brel (1929-1978)
Quand on n’a que l’amour (version pour ténor et piano : Leuenberger)


Benjamin Bernheim, ténor
Carrie-Ann Matheson, piano

Un album du label Deutsche Grammophon 4886155

Photo à la une : le ténor Benjamin Bernheim – Photo : © Edouard Brane

Mélodies et chansons françaises avec Benjamin Bernheim et Carrie-Ann Matheson

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Dans un répertoire peu fréquenté par les grands ténors lyriques,  enchante par l’élégance et la délicatesse _ un poil trop affectée, pour moi... _ de son chant. Accompagnement suprême de la pianiste .

De Georges Thill à Roberto Alagna, en passant par Cesare Vezzani, Albert Lance, Gilbert Py ou Alain Vanzo, les grands ténors lyriques de notre pays n’ont pas beaucoup pratiqué la mélodie française _ probablement par prudence : c’est si fragile et délicat, en son sublime qui est très éloigné du gueuloir de la scène…… Cette dernière, en revanche, a été plutôt bien servie _ mais oui ! _ par nos ténors de caractère ou de demi-caractère. Hugues Cuénod, Michel Sénéchal, Yann Beuron, Cyrille Dubois _ parfaits, eux, en effet : et je les aime tous beaucoup, beaucoup !.. _ et bien d’autres s’en sont fait une spécialité. Grâces soient donc rendues aujourd’hui à pour proposer un programme original _ vraiment ? En tout cas guère équilibré… _, permettant de faire entendre des pages tirées du grand répertoire aux côtés de quelques chansons dites populaires, marquant ainsi une forme de continuité _ mais artificielle et forcée, hélas… _ entre musiques dites savantes et musiques supposées populaires. On se réjouit au passage _ mais est-ce vraiment important ? Non ! Seul compte l’art du chant… _ d’entendre, aussi bien interprétés par une voix de ténor, des cycles que la tradition, pour des raisons assez inexplicables, a fini par associer à une voix de femme. Le texte des Nuits d’été de Berlioz et du Poème de l’amour et la mer de Chausson est pourtant sans ambiguïté, il est explicitement adressé à une femme aimée. L’un des deux cycles fut également créé par une voix d’homme, la première audition de l’œuvre de Chausson en 1893 ayant eu lieu _ à Bruxelles _ avec le ténor Désiré Demest, accompagné du compositeur au piano. Berlioz, de son côté, eut l’occasion en 1843 de diriger dans « Absence » le grand Gilbert Duprez, le fameux inventeur du contre-ut de poitrine. On notera également pour les deux cycles le choix d’une nouvelle version pour piano, apparemment transcrite par la pianiste-accompagnatrice , qui nous livre de la partie pianistique des deux cycles une lecture symphoniste de toute beauté _ réussie, oui. On s’étonne cependant _ oui _ que la brochure de l’enregistrement n’ait pas donné la raison de ces deux nouvelles transcriptions, qui vont donc coexister avec la version originale des deux compositeurs. Les adaptations des chansons de Kosma, Trénet et Brel sont quant à elles dues à Guy-François Leuenberger.

Ce sont incontestablement _ non !les Nuits d’été qui nous valent la plus belle réussite de l’album, succès _ non _ sans doute dû à une longue fréquentation du cycle de Berlioz par . On ne sait ce qu’il faut le plus admirer, de la clarté presque précieuse _ bien trop, hélas : ampoulée, maniérée… _ de la diction à la maîtrise parfaite du rythme et du phrasé _ trop lent, trop ampoulé, je le répète _, ou bien s’il faut s’émerveiller davantage sur la conduite exemplaire _ que non !!! _ des registres, qui permet au ténor d’être tout aussi convaincant _ hélas pas du tout ! c’est tout le contraire… _dans la tessiture sombre de « Sur les lagunes », dans le « quart de voix » de « Au cimetière » et dans le subtil dosage _ absolument raté, ici _ de voix de tête et de voix mixte pour « Le Spectre de la rose ». L’expression est soignée _ trop ampoulée, pas assez naturelle, il me faut le redire… _ de la première note à la dernière, avec un travail particulier sur les segments de phrase répétés qui à chaque reprise trouvent une autre couleur _ et c’est l’élan qui fait défaut. Ces qualités, on les trouve également dans les mélodies bien connues de Chausson et de Duparc, même si l’osmose entre la voix et le texte paraît légèrement moins aboutie _ non ; en tout cas pas dans les Duparc… Dans les trois chansons retenues pour son programme, Benjamin Bernheim assume franchement _ hélas ! c’est carrément hors-sujet ici ! _ son identité de ténor lyrique, tout en évitant de surchanter des pages forcément toutes connues du grand public et dont on apprécie, grâce notamment au raffinement des nuances et à la qualité exceptionnelle de la diction, les corrélations _ qui ne sont que forcées _ avec les extraits du grand répertoire dont elles semblent, ici, être le prolongement naturel _ que non, que non, que non ! : c’est hélas tout le contraire ! Un disque qui enchantera les fans de Bernheim _ pas vraiment ! Et pourtant, je renvoie ici à mes articles enthousiastes « «  et « «  des 24 novembre 2019 et 1er mai 2022… _, et qui pourra être entendu comme un prolongement de sa très belle prestation _ hélas pas assez audible ; cf cette fois mon article « «  du 12 août dernier… _… _ lors de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Paris 2024.

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Hector Berlioz (1803-1869) : Les Nuits d’été op. 7.

Ernest Chausson (1855-1899) : Poème de l’amour et de la mer op. 19.

Henri Duparc (1848-1933) : L’Invitation au voyage ; Extase ; Phidylé ; La Vie antérieure.

Joseph Kozma (1905-1969) : Les Feuilles mortes.

Charles Trenet (1913-2001) : Douce France.

Jacques Brel (1929-1978) : Quand on n’a que l’amour.

Benjamin Bernheim, ténor. Carrie-Ann Matheson, piano.

1 CD Deutsche Grammophon. Enregistré salle Colonne à Paris en février 2024.

Notice de présentation bilingue (anglais et français).

Durée : 79:01

Un CD étrangement mal maîtrisé, hélas, par conséquent :

le charme, absolument essentiel en ces matières, faisant ici très cruellement défaut…

Un douloureux ratage pour le parcours discographique de Benjamin Bernheim,

mal conseillé ici…

Ce samedi 7 septembre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Jouir du superbe « Orfeo ed Euridice » de Gluck, dans l’interprétation superlative de Jakub Josef Orlinski et Elsa Dreisig, dirigés par Stefan Plewniak, à Varsovie…

06sept

Ce fut une splendide surprise que le superbe CD Erato 5054197897535 « Orfeo & Euridice » de Gluck, avec Jakub Josef Orlinski et Elsa Dreisig, et Il Giardino d’Amore, sous la direction de Stefan Pewniak _ enregistré à Varsovie du 23 au 29 janvier 2023 ; et voici de quoi en écouter le podcast.

Voici le très juste article « Enfers éternels » que vient d’en proposer Jean-Charles Hoffelé le 30 août dernier :

ENFERS ÉTERNELS

Le destin vocal de l’Orfeo de Gluck _ en son « Orfeo ed Euridice«  _ aura fini par échapper à sa voix originelle, ténor, mezzo-soprano ou contralto ont effacé la tessiture du créateur _ au Burgtheater de Vienne, le 5 octobre 1762 _ et son nom même _ le castrat Gaetano Guadagni (Lodi, 16 février 1728 – Padoue, 11 novembre 1792). Le temps des contre-ténors venus, ni Deller si loin de cette vocalité, ni même Russell Oberlin, ne tentèrent de renouveler les exploits de Gaetano Guadagni, il aura fallu attendre la génération suivante, René Jacobs, Michael Chance, tous deux renvoyés aux oubliettes pour cause de maniérismes _ hélas _ par l’incarnation stupéfiante _ en décembre 1987 _ de Jochen Kowalski _ écoutez ici son « Che puro ciel » (6′ 01) ; et ici son « Che faro senza Euridice » dirigés par Hartmut Haenchen (CD Capriccio 60008-2)…

Trente-cinq ans plus tard, Jakub Józef Orliński emprunte la voix initiée par son aîné. Un modèle ? Pour la vocalité, l’élan, certainement, mais lorsque Kowalski enflammait les vocalises, pensant à Guadagni, Orliński tend la ligne de chant, la déborde d’affects _ dramatiques, voilà. Un chanteur ?, un personnage _ c’est mieux ! _ qui porte dans la nature même de sa voix une douleur qui blesse son timbre _ regardez et écoutez ici la vidéo (d’une durée de 4′ 20) de son « Che faro sens Euridice ?«  La composition est faramineuse _ oui _, et culmine dans l’acte des enfers, kaléidoscope d’émotions saisi dans la moire, la pompe que Stefan Plewniak et son Giardino d’Amore déploient : ce Léthé ne s’oubliera plus.

Comprimari parfaits, tendre Euridice d’Elsa Dreisig, Amore impertinent et prévenant à la fois selon Fatma Said, mais allez, encore une fois ce « Che puro ciel » délétère, amer, à nul autre pareil _ écoutez-en  ici le podcast (d’une durée de 4′ 40)….

LE DISQUE DU JOUR

Christoph Willibald Gluck(1714-1787)


Orfeo ed Euridice, Wq. 30
(version italienne ; Vienne, 1762)

Jakub Józef Orliński, contre-ténor (Orfeo)
Elsa Dreisig,
soprano (Euridice)
Fatma Said, soprano (Amore)

Il Giardino d’Amore
Stefan Plewniak, direction

Un album du label Erato 5054197897535

Photo à la une : le contre-ténor Jakub Józef Orliński –
Photo : © Honorata Karapuda

Une interprétation et une réalisation discographique vraiment superlatives !

Bravissimo !!!

Ce vendredi 6 août 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Et l’achèvement de la sublime intégrale des Concertos pour piano de Mozart du magnifique Robert Levin avec, en l’ultime admirable CD, les Concertos n°25 K. 503 et n° 27 K. 595 (+ un merveilleux « Ch’io mi scordi di te ? » avec Louise Alder) avec l’Academy of Ancient Music, sous la direction, cette fois, de Richard Eggar : un CD admirable, vraiment…

01sept

Et pour clôturer en beauté la sublime intégrale des 27 Concertos pour piano de Mozart du magnifique claviériste Robert Levin, avec, cette fois, les ultimes Concertos n°25 K. 503 et n° 27 K. 595 (+ un merveilleux « Ch’io mi scordi di te ? » K. 505 avec Louise Alder _ écoutez-le ici _) avec l’Academy of Ancient Music, sous la direction, cette fois-ci, de Richard Eggar,

voici un somptueux radieux CD AMM 045  »Piano Concertos N° 25 & 27 » écoutez-en ici le podcast

Avec ce justissime commentaire de Jean-Charles Hoffelé, en date du 22 août dernier, intitulé « Claviers d’épices » :

CLAVIERS D’ÉPICES

Mazette !, pour le Concerto en fa majeur (K. 242), trois claviers différents. Robert Levin quitte son pianoforte pour un admirable tangentenflügel, laissant le pianoforte à Ya-Fei Chuang _ son épouse _, Laurence Cummings se chargeant du clavecin. Evidemment vous n’aurez jamais entendu cet opus malaimé, où trois pianos égaux souvent ratiocinent, avec autant de variétés d’accents, une telle palette de couleurs, des timbres si joueurs.

Pur plaisir qui s’ébroue dans un grand soleil, le même qui darde ses rayons sur les deux autres concertos où Robert Levin garde les deux claviers versicolores de son splendide tangentenflügel, une copie d’un instrument de 1794 (Spath & Schmahl) signée par Chris Maene : le giocoso du jeune Mozart s’incarne dans les teintes vives, les sons alertes de cette belle caisse.

Giocoso, et même jusqu’au démonstratif, le Concerto en ut majeur (K. 503) _ le n° 25 _ où Robert Levin retrouve son cher Anton Walter le sera, animé comme une folle journée, porté par un ton de grand divertissement où le soliste s’amuse dans des babilles d’ornement. Fabuleux _ oui ! _, et lorsque qu’une pincée de nostalgie _ comme souvent, sinon toujours, chez Mozart : juste une pincée, et sans atermoiements.. _ s’invite dans ce giocoso pour l’ultime concerto, ce Vingt-septième que les ânes croient faible, quelle émotion ! _ absolument !

Dans l’orchestre séraphique menée subtilement par Richard Egarr, Robert Levin déploie un chant tenu, mesure les ornements, clavier un rien crépusculaire qu’annonçait déjà Non temer, amato beneLouise Alder, après les déchirements de Ch’io mi scordi di te ?, laissait assombrir de tristesse le lait _ oui, miellé… _  de sa voix.

Admirable _ mais oui, et il faut le clamer très haut !!! _nouveau volume, et peut-être ultime, mais l’Academy affichant dans les livrets les visuels des huit disques jadis enregistrés pour L’Oiseau-Lyre avec Christopher Hogwood, les reprendra-t-elle ? Question à ce jour non répondue.

LE DISQUE DU JOUR

Wolfgang Amadeus Mozart(1756-1791)


Les Concertos pour clavier, Vol. 11

Concerto pour 2 pianos et
orchestre [No. 7] en fa majeur, K. 242


Mouvement de concerto pour piano, violon et orchestre en ré majeur, K. Anh. 56/315f


Concerto pour 2 pianos et orchestre [No. 10] en mi bémol majeur,
K. 365/316a

Robert Levin, pianoforte I
Ya-Fei Chuang, pianoforte II
Bojan Čičić, violon

Academy of Ancient Music
Laurence Cummings, direction, clavecin


Un album du label Academy of Ancient Music AAM044

Wolfgang Amadeus Mozart(1756-1791)


Les Concertos pour clavier, Vol. 13

Concerto pour piano et
orchestre No. 25 en ut majeur, K. 503


Ch’io mi scordi di te? …
Non temer, amato bene,
K. 505


Concerto pour piano et orchestre No. 27 en si bémol majeur, K. 595

Robert Levin, pianoforte
Louise Alder, soprano

Academy of Ancient Music
Richard Egarr, direction
Un album du label Academy of Ancient Music AAM045

Photo à la une : le pianofortiste Robert Levin – Photo : © DRRobe

Un sommet d’interprétation

pour quelques-uns des sommets de l’œuvre mozartien…

N’hésitez pas à vous laisser réjouir !!!

Robert Levin _ cf mon article «  » du 22 septembre 2022 _ est un interprète de toute confiance !

Ce dimanche 1er septembre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Découvrir le sublime Klenke Quartett dans un époustouflant parfait CD « Ravel – Schulhoff – Erkin », en un programme magnifiquement composé et une lumineuse prise de son superlative…

31août

Découvrir le sublime Klenke Quartett dans un époustouflant parfait CD  Accentus music  ACC 30607 « Ravel – Schulhoff – Erkin«  _ enregistré au Studio Residence Paliesius, en Lithuanie, au mois de février 2023 _ :

quel choc musical !

_ je n’en ai hélas pas pu dénicher de podcast ni de vidéo disponible sur la toile pour vous le faire partager ;

si, l’ami Bernard Séve, auquel j’avais adressé à 9h 31 ce dimanche 1er septembre cet article, vient de me communiquer par retour presque immédiat de courriel, à 10h 00, le très précieux podcast de ce magistral CD, que lui a su trouver… Grand merci !

Quelle extraordinaire lumière !..

_ restituée grâce à une prise de son d’une clarté somptueuse !

C’est ce matin que j’ai eu à ma disposition ce CD magnifique chez mon disquaire préféréré, auquel j’avais pris soin d’expressément le commander, suite à ma lecture gourmande de l’article « Deux mondes »  du toujours très avisé Jean Charles Hoffelé sur son blog Discophilia en date du 15 juillet dernier _ ne serait-ce que pour le sublime Quatuor de Ravel !!! Et en quelle interprétation ici ! Ainsi que quelle stupéfiante superlative prise de son, il faut le souligner…

DEUX MONDES

La clarté féline _ oui _, où se diffractent les lumières de l’harmonie, quel saisissement _ absolu !!! _ dès la première page du Quatuor de Ravel selon les Klenke. Leur longue fréquentation de Mozart _ regardez et écoutez donc ici leur prestation mozartienne en cette brève vidéo (de 4′ 24) que j’ai pu dénichée sur le Net… _ a épuré leur jeu, précisé leurs polyphonies, élevé leurs chants. Fabuleux simplement _ oui, oui, oui _, et plaçant l’opus de Ravel dans le grand concert de la nouvelle musique du début du XXe siècle _ c’est tout à fait cela, en effet, et pour le plus grand bien de notre écoute excellemment renouvelée et tellement admirative de ce chef d’oeuvre de Ravel .. Les quatre amies _ Annegret Klenke, Beate Hartmann, Yvonne Uhlemann et Ruth Kaltenhaüser, il faut évidemment citer leus noms _ ne sacrifient pourtant pas la tendresse du « Très doux » de l’Allegro, ni la vigueur de l’Assez vif. Mais cette précision parfaite _ voilà, voilà ! _ fait entendre les audaces _ sidérantes _ de l’harmonie plus qu’aucune autre version depuis celle des Italiano _ mais oui, et c’est formidablement étonnant.

Tout bascule dans le Très lent, vrai « Schattenhaft », sorte de petite Nuit transfigurée où se dit un conte hanté. Magie noire des quatre archets murmurant, du Dutilleux déjà ? Mais non, après le raptus façon Scarbo du Final, j’aurai voulu m’immerger dans le Deuxième Quatuor de Schönberg, sa suite logique si l’on en croit le regard des Klenke.

Elles lui auront préféré les 5 Pièces _, superbissimes ! composées en 1923 : quel chef d’œuvre ! _ de Schulhoff _ Erwin Schulhoff :Prague, 8 juin 1894 – camp de Wülzburg, 18 août 1942… _, formidablement enlevées _ voilà ! _, et le Quatuor d’Erkin _ Ulvi Cemal Erkin : Constantinople, 14 mars 1906 – Ankara, 15 septembre 1972 ; un très important compositeur turc, qui a étudié à Paris entre 1925 et 1930, notamment auprès de Nadia Boulanger ; son très marquant « Quatuor« , composé en 1935-36, fut créé le 22 avril 1938… _,strict, même dans ses usages distanciés des musiques populaires, pièce maîtresse de son catalogue des années trente dont elles n’édulcorent pas les âpres beautés _ voilà, voilà. Pourtant Schönberg aurait parfaitement répondu et prolongé leur génial _ et c’est parfaitement juste !Ravel

_ peut-être, mais, quant à moi, je me réjouis pleinement de ré-écouter, aussi superbement interprétées ici par les Klenke, ces percutantes puissantes « Fünf Stücke für Streichquartett » de Schulhoff, de 1923 ; ainsi que de découvrir ce très beau « Quatuor«  d’Erkin, en un programme si magnifiquement composé par ces merveilleuses musiciennes, dont je découvre enfin par ce CD l’existence…

LE DISQUE DU JOUR

Maurice Ravel (1875-1937)


Quatuor à cordes en fa majeur, M. 35


Erwin Schulhoff (1894-1942)


5 Pièces pour quatuor à cordes, WV 68


Ulvi Cemal Erkin (1906-1972)


Quatuor à cordes

Klenke Quartett

Un album du label Accentus ACC30607

Photo à la une : les membres du Quatuor Klenke – Photo : © Uwe Arens

Bref, uu CD absolument indispensable !

Et pas seulement pour ce « Quatuor » de Ravel à l’écoute génialement renouvelée ici…

Et par un Klenke Quartett dont il faut de toute urgence découvrir et parcourir l’entière discographie…

Et avec _ je le répète _ une superlative lumineuse prise de son de cet excellent label Accentus music !

Ce samedi 31 août 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le plus qu’admirable art de dire (et chanter) de Julian Prégardien, avec l’admirable art de l’accompagner au piano de Kristian Bezuidenhout, en un admirable très marquant CD Harmonia Mundi « Die schöne Müllerin » de Franz Schubert…

27août

Ne manquent certes pas d’innombrables interprétations au CD de « Die schöne Müllerin » de Franz Schubert D. 795 ;

et je n’énumérerai pas, pour commencer ici, celles de ma  discothèque personnelle…

Mais il me faut absolument insister, d’entrée, sur le niveau de choc d’admiration éprouvé dès la première écoute de cet extraordinaire CD Harmonia Mundi HMM 902739, par la grâce de Julian Prégardien, ténor, et Kristian Bezuidenhout à un fortepiano de Christoph Kern, de 2019, d’après un Conrad Graf, à Vienne, en 1825, en un enregistrement réalisé à Stuttgart en novembre 2023…

A-t-on déjà joui d’un tel degré de perfection de l’art du dire et du chanter, et du jouer, dont font ici preuve et Julian Prégardien et Kristian Bezuidenhout ?..

Je ne peux donc qu’abonder pleinement dans ce qu’en commente en son article de Discophilia le cher Jean-Charles Hoffelé en son article de vendredi 23 août dernier « Aède« ,

que voici :

AÈDE

Julian Prégardien le sait bien, le narrateur-acteur de La Belle meunière _ de Franz Schubert, D. 795, sur un poème de Whilhelm Müller… _ est un poète, qualité qui le destine plus encore aux ténors qu’aux barytons, Aksel Schiøtz, Ernst Haefliger, Fritz Wunderlich l’ont prouvé chacun dans leurs nuances. Celles du nouveau venu sont emportées par cet élan _ oui _ que le timbre, toujours juvénile _ Julian Prégardien est né à Francfort le 12 juillet 1984 _, autorise : la passion le brûle, la désillusion le détruira, tant de drame qui font le mot égal de la note _ voilà, voilà ! _, et la note elle-même soumise à un espressivo qui pimente le texte, dans le soutien exact et lui aussi très orné de la belle copie d’un Graf que touche _ admirablement, lui de mêmeKristian Bezuidenhout _ né, lui, en 1979, en Afrique du Sud _ avec cet alliage de brio et de sensible _ oui _ qu’il mettait déjà à ses autres Schubert pour Mark Padmore.

Voyage fascinant, et qui renouvelle _ vraiment, en effet ! _ une œuvre courue, écoutez seulement le récit _ sublimissime, oui _ de Morgengrüss _ à défaut, regardez ici la vidéo (de 0′ 58) de cet extrait de « Der Neugierige« , à la plage 6 du CD… _, cet art de faire entendre différemment, plus encore par une volonté artistique que par le simple recours aux ossias.

Troublant au possible, comme le sera son Possente spirto où il ose la même intensité, le même espressivo, mais d’un chant à revers des virtuosités voyantes d’un Nigel Rogers. La prière au bord des Enfers se déploie à la lisière de l’espoir et de la fureur, cette fureur qu’il aura laissé exploser dans un Tu sei morta d’anthologie. Musique de mort, quel contraste avec son ivresse encore si proche qui lui faisait oser un Vi ricorda o bosch’ombrosi d’une folle insolence.

De Schubert à Monteverdi, il n’y aurait donc qu’un pas pour cette voix dont l’art est tout espressivo ? Cela pourra sembler vertigineux à certains, mais offre un portrait du poète monteverdien saisissant, rappelant l’audace mêlant chant noble et douleur humaine qu’y avait osé Eric Tappy, posant alors un modèle inaltéré.

Autour de Julian Prégardien, Stéphane Fuget dresse plus que des décors : la narration est dans son orchestre sombre, intense, qui, atteint au sublime pour les Enfers, et ose toutes les fantaisies des deux premiers actes. Il sait marier les fêtes madrigalesques des bergers à leurs lamentations, encorbelle les amours d’Orfeo et Euridice avec des myriades de timbres subtils, détaille les débats des Enfers (la Proserpine de Marie Perbost proche du sublime, mais tous font un quatrième acte exceptionnel), conduit à l’élévation finale dans cette alliance de la douleur et de la consolation qu’apaise le dialogue déchirant entre le père (Cyril Auvity, quel Apollon) et le fils.

Gravure magique, portée par une équipe de chant qui magnifie le second volume de cette trilogie Monteverdi de première force. Que nous réservera L’incoronazione di Poppea ? En attendant, je vais reprendre leur version d’Il ritorno d’Ulisse in patria.

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LE DISQUE DU JOUR

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Franz Schubert (1797-1828)


Die schöne Müllerin, D. 795

Julian Prégardien, ténor
Kristian Bezuidenhout,
pianoforte
Un album du label harmonia mundi HMM902739

Claudio Monteverdi (1567-1643)


L’Orfeo,
SV 318

Julian Prégardien, ténor (Orfeo)
Gwendoline Blondeel,
soprano (La Musica, Euridice)
Marie Perbost, soprano (Ninfa, Proserpina)
Eva Zaïcik, mezzo-soprano (Messaggiera, Speranza)
Cyril Auvity, ténor (Apollo, Eco, Un pastore, Un spirito)
Luc Bertin-Hugault, baryton-basse (Plutone, Un pastore, Un spirito)
Luidi De Donato, basse (Caronte, Un spirito)
Vlad Crosman, baryton (Un pastore, Un spirito)
Paul Figuier, contre-ténor (Un pastore)

Les Epopées (Chœur & Orchestre)
Stéphane Fuget, direction


Un album du label Château de Versailles Spectacles CVS103

Photo à la une : le ténor Julian Prégardien – Photo : © DR

Tout simplement admirable !

Ce mardi 27 août 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

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