Poursuivant sa nouvelle collection consacrée à l’orgue royal, le Château de Versailles réunit pour ce deuxième volume deux organistes en charge de cet instrument prestigieux, à trois siècles de distance : Jean-Francois Dandrieu le compositeur et Jean-Baptiste Robin l’interprète, ici en harmonie avec les ors et les sonorités retrouvés de l’orgue historique.

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Jean-François Dandrieu fait partie de cette pléiade remarquable des musiciens versaillais de l’Ancien régime, proche des claviers du nouvel orgue construit dès 1710 par Robert Clicquot et Julien Tribuot. Dans le cadre unique _ en effet _ de la chapelle royale, on retrouve le compositeur au travers de son orgue reconstitué et sous les doigts de l’un de ses lointains successeurs : Jean-Baptiste Robin. Ce disque est un premier volet _ oui _ consacré à Dandrieu au travers de ses Magnificats et ses Noëls pour l’orgue. Une musique riche et plaisante _ ravissante ! _, caractéristique du goût musical sous Louis XV _ Louis XIV meurt le 1er septembre 1715 _, ici présentée pour la première fois de la manière la plus naturelle et la plus pure qui soit _ c’est à souligner. Les jeux préconisés dans ses livres d’orgue sont ici à totale disposition sur l’orgue royal. La mécanique subtile des claviers, regroupée dans l’unique grand buffet permet, comme le signale l’interprète, d’aller le plus loin possible dans la maitrise du toucher, pour une exécution parfaite des ornements, une attaque efficace et parfaitement contrôlée des jeux d’anche.

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La prise de son est particulièrement sophistiquée replaçant chaque jeu, chaque mélange, dans l’acoustique par rapport à leur type même d’émission. On abouti à une écoute idéale _ voilà _ entre proximité nécessaire au discours baroque et aération, qui laisse se répandre les sons tels des parfums dans la haute nef.

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On assiste à un travail très fouillé à la fois sur le style de l’écriture italianisante _ oui : à la suite de Corelli _ de Dandrieu, avec ses Magnificats en forme de suite, qui par leur beauté d’écriture _ rayonnante ! _ s’accommodent de l’absence du plain-chant alterné. Les Noëls sont directement inspirés de ceux de son oncle Pierre Dandrieu _ Angers, 21 mars 1664 – Paris, 20 octobre 1733 _, d’écriture simple mais offrant une belle utilisation des thèmes populaires. On nous annonce avec envie un deuxième volume _ oui _ consacré aux Offertoires issus _ à préciser… _ des Six sonates en trio op. 1 _ cf le récent merveilleux CD Alpha 542 de l’ensemble Le Consort _ pour les instruments et qui seront présentés en miroir. Le présent CD offre déjà l’Offertoire pour le jour de Pâques, ludique et glorieux _ oui.

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On s’attardera encore sur quelques pièces isolées dont deux fugues avec l’une bâtie sur le thème de l’hymne Ave Maris Stella et présentée en quatuor, c’est à dire avec un timbre distinct pour chaque voix, dans la grande tradition de Marchand ou Grigny. La Tierce en taille en La majeur marquée « Fièrement » se perçoit comme une douce berceuse avec son mouvement de balançoire. Un carillon enfin avec son rythme obstiné rappelle la liesse des jours de fête.

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La collection des Éditions du château de Versailles réserve judicieusement une place privilégiée au grand orgue de la chapelle royale, en soliste ou entouré de diverses formations, ce qui nous promet de belles découvertes à venir _ oui _ tant ce lieu, alors centre du monde musical _ en effet _, fut le témoin d’un répertoire d’exception pour l’orgue durant près d’un siècle _ voilà.