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Découvrir les Sonates en trio de Johann Philipp Krieger (1649 – 1725)

24mar

Le commerce _ des concerts comme des disques _

voudrait nous faire croire qu’il est de bien peu d’intérêt

de programmer _ et chercher à vendre _ des œuvres inconnues, ou quasi, du grand public ;

qu’un tel jeu ne vaut pas la chandelle.

Eh ! bien ! de merveilleuses découvertes viennent régulièrement surprendre

et combler nos désirs de mélomanes…

À preuve :

ce CD _ datant de 2007 ! _ de XII Sonate à due Violini (de 1688) de JohannPhilipp Krieger (1649 -1725),

par les Parnassi musici,

Membres de l’Orchestre de Chambre de Bavière :

le CD CPO 777 294-2.

Qu’est-ce qui m’a mis sur la voie de cette œuvre de Krieger

et ce CD des Parnassi musici ?

Le livret du CD Ricercar RIC 393 des Complete Trio Sonatas

de Philipp Heinrich Erlebach (1657 – 1714),

rédigé par l’excellent Jérôme Lejeune,

signalant la communauté de choix

de constituer des recueils de douze sonates

pour une formation de chambre

composée d’un violon, une viole et une basse continue,

et proposant de mêler des formes italiennes (des sonates conçues pour le violon)

et des formes françaises (des suites conçues pour la viole de gambe).

Et « l’année où il (Erlebach) publie ses Ouvertures dans le style français, Johann Philipp Krieger (1649 – 1725), musicien du comte de Weissenfels, édite un livre de douze sonates en trio pour cette formation qui réunit en dialogue concertant le violon et la viole.

Ici, pas de danses françaises ; par contre, le nombre de mouvements indiqués par les termes italiens dépasse de loin la structure habituelle des sonate da chiesa en cinq mouvement des modèles italiens.

Cette proximité des deux recueils n’est sans doute pas fortuite puisque l’on sait qu’Erlebach et Krieger entretiennent des relations professionnelles et amicales.

On peut donc imaginer que la composition des deux recueils relève d’une passion commune pour cette nouvelle association instrumentale, voire, peut-être, d’un petit conflit entre les deux amis, ce qui expliquerait aussi que dans sa préface à destination des « Liebhaber« , Erlebach évoque aussi l’empressement avec lequel l’éditeur de Nuremberg a réalisé l’impression pour lesquelles de petites erreurs se sont glissées dans les titres des pièces, ce dont s’excuse l’auteur .
Et pour compléter cette évocation de la rencontre entre Erlebach et Kriger autour de l’écriture de ces pièces, peut-on imaginer qu’ils en sont aussi les interprètes, pour les délices de leurs patrons ? Qui joue le violon, qui joue la viole ?« 


En tout cas,

l’enchantement pris à l’écoute de ce CD des Sonates à due Violini  de Johann Philipp Krieger

par les Parnassi music

est absolu !

Le CD demeure disponible !



Ce dimanche 24 mars 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

le métier d’historien versus les instrumentalisations des récits : l’apport de Georges Bensoussan présentant lumineusement le « Dictionnaire de la Shoah »

10nov

Lumineuse conférence hier soir dans les salons Albert-Mollat de Georges Bensoussan

_ le podcast offrant à percevoir les moindres si éclairantes, aussi, variations de son ton, de sa voix… : la conférence est très remarquable ! et avec elle, la légitimation de ce « Dictionnaire«  ainsi « présenté«  _

venu « présenter » le « Dictionnaire de la Shoah« , dans la collection « à présent » aux Éditions Larousse (et paru au mois d’avril 2009), qu’ont « dirigé » les historiens Georges Bensoussan lui-même (responsable éditorial du Mémorial de la Shoah

_ cf par exemple son admirable « Un nom impérissable _ Israël, le sionisme et la destruction des Juifs d’Europe, (1933-2007)« , paru le 10 janvier 2008 : un livre indispensable pour comprendre l’Histoire d’Israël !.. _ ),

Jean-Marc Dreyfus (spécialiste de l’aryanisation des biens juifs), Édouard Husson (spécialiste de l’Allemagne nazie) et Joël Kotek (spécialiste d’histoire contemporaine), avec les contributions de 74 auteurs en tout (historiens pour la plupart, mais pas seulement ; parmi lesquels je relève les noms de Myriam Anissimov, Annette Becker, Boris Cyrulnik, Patrick Desbois, Antoine Garapon, Francine Kaufman, Jacques Sémelin, Pierre-André Taguieff, Yves Ternon, Tzvetan Todorov et Michel Zaoui…)…

L’honneur et la nécessité _ pédagogique au sens le plus large ! _ d’un tel « Dictionnaire » est de faire l’état « historien« 

_ présent : la collection de la librairie Larousse s’intitule, précisément, « à présent » !.. _

de la question des « faits« , eu égard au dernier état _ à ce jour de 2009 _ des recherches en cours _ elles continuent, bien sûr ! _ des Historiens, donc, et travaillant de par le monde ; pas rien que dans l »univers » franco-français :

ainsi Georges Bensoussan remarque-t-il que longtemps, en France, l’enquête historienne elle-même a « négligé » de prendre pour « objet » l’extermination des Juifs d’Europe, focalisée qu’elle était d’abord sur la « question » franco-française _ demeurée brûlante ! « un passé qui ne passe pas » !.. _ de Vichy, de la collaboration et de la résistance ;

ainsi Georges Bensoussan note-t-il qu’en 1970 un important colloque sur la période de la guerre en France (1939-1945), tenu sous la houlette du très sérieux René Rémond _ l’auteur de l’important « Les Droites en France« , paru en 1954 (aux Éditions Aubier) _ faisait l’impasse, alors, sur le sort des Juifs ; il a fallu attendre la parution en France du livre de Robert Paxton « La France de Vichy (1940-1944)« , traduit de « Vichy France : Old Guard and New Order« , paru aux États-Unis en 1972, pour qu’enfin la recherche historiographique française se tourne vers cet « objet » de recherche… cf aussi la parution en France du livre de Michaël Marrus et Robert Paxton « Vichy et les Juifs« , en 1981 (aux Éditions Calmann-Lévy)…


Et cela, face au rouleau compresseur médiatique _ si redoutablement performant, lui… _ de la presse, d’Internet, des représentations communes qui courent les rues ; bref des « pouvoirs » et « idéologies » de tous ordres ; ainsi que de leurs manipulations et instrumentalisations diverses, qu’a détaillées aussi très judicieusement Georges Bensoussan,

à commencer par la _ « bien-pensante » et si contente de soi… _ « moraline » : il n’existe hélas pas qu’un seul négationnisme ; le plus répandu _ et débordant des « meilleures intentions«  _, s’ignorant… :

les voici :

_ l’instrumentalisation israëlienne (de type « la forteresse assiégée« , à la Massada, qui donne le « syndrome Begin« , dit Georges Bensoussan…) ;

_ l’instrumentalisation des Juifs fils de déportés (car on n’est pas « déporté » de père en fils ; cela ne donne aucun droit à une parole « politique » sur la « Shoah » elle-même…) ;

_ la généralisation indue (et catastrophique par les confusions qu’elle engendre) du concept de « génocide » ;

_ la « nazification » de l’adversaire (et le déferlement des amalgames !) ;

_ et, encore, la délégitimation de l’État d’Israël « au nom » de la Shoah même (l’État d’Israël étant né, est-il affirmé et répété, de la Shoah…) ; les idées reçues demeurant beaucoup plus fortes que toutes les idées rationnelles ;

cf le « Un nom impérissable _ Israël, le sionisme et la destruction des Juifs d’Europe, (1933-2007) » de Georges Bensoussan, que j’ai déjà cité…

Georges Bensoussan montre ainsi, on ne peut plus lumineusement, la fonction préciosissime d’un tel « dictionnaire d’historiens » : divers et « débattant » entre eux (parfois longuement !) des articles : ainsi l’entrée »Pie XII« , d’Édouard Husson, le second en longueur de ce dictionnaire (pages 399 à 404), après l’entrée « Auschwitz » (pages 109 à 116) ; dépassant même l’entrée « Shoah » (pages 495 à 499), a-t-il fait l’objet, nous dit Georges Bensoussan, de quatre rédactions successives, sous les discussions, même âpres parfois, entre les quatre « directeurs » de l’ouvrage ; mais bien des articles ont-ils été ainsi « affinés » et réécrits par les auteurs à la suite d’échanges avec l’équipe éditoriale…


Et le chantier (de la recherche historienne), bien sûr, demeure grand ouvert _ notamment, mais pas seulement non plus _ en fonction des variations de disponibilité (avec des « ouvertures » à éclipses…) des archives des différents États : notamment, la Russie, la Biélorussie, l’Ukraine, les États baltes ; et le Vatican…

Un outil d’information et de travail basique que ce « Dictionnaire de la Shoah » pour le plus large public

désireux d’une information historique

tant soit peu sérieuse…


Titus Curiosus, ce 10 novembre 2009

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