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Ecouter la tendresse touchante du « Céphale et Procris » (de 1694) d’Elisabeth Jacquet de La Guerre (1665 – 1729), par A Nocte Temporis et Reinoud Van Mechelen…

11avr

La curiosité envers les successeurs de Lully (1632 – 1687) en France et en Europe _ Collasse (1649 – 1709), Desmarest (1661 – 1741), en France, Kusser (1660 – 1727), Fischer (1656 – 1746) _ me porte à prêter attention à la nouvelle réalisation discographique de la tragédie lyrique « Céphale et Procris » _ créée au Théâtre du Palais Royal, à Paris, le 15 mars 1694 _ d’Élisabeth Jacquet de La Guerre (Paris, 17 mars 1665 – Paris, 7 juin 1729)  que vient de nous donner Reinoud van Mechelen (Louvain, 1987) à la tête de son ensemble a nocte temporis et du Chœur de Chambre de Namur,

soit le double CD Château de Versailles Spectacles CVS 119 (n° 21 de sa collection Opéra Français) _ d’une durée de 147′ 15…

En 2018, l’Ensemble Musica Fiorita dirigé par Daniela Dolci nous en avait donné une première réalisation discographique, ORF CD 3033, d’une durée plus réduite, de 117′ 23,

dont je possède le double CD…

Voici le commentaire que donne de cette nouvelle réalisation discographique Cécile Glaenzer ce jour même sur le site de ResMusica : 

Reinoud Van Mechelen dirige Céphale et Procris d’Élisabeth Jacquet de La Guerre

Premier opéra composé par une femme, Céphale et Procris s’inscrit dans l’héritage des tragédies lyriques lullystes. en dirige le premier enregistrement intégral _ voilà. 

En 1694, Élisabeth Jacquet, épouse de l’organiste Marin de La Guerre, jouit déjà d’une belle réputation de musicienne accomplie. Enfant prodige, elle se produisait au clavecin devant le roi, qui la tenait en haute estime. A 22 ans, elle publiait son Premier Livre de pièces de clavecin. Sept ans plus tard, sa tragédie lyrique est créée au théâtre du Palais Royal, mais ne remportera pas le succès espéré. Céphale et Procris restera donc l’unique œuvre lyrique de la compositrice. S’inspirant librement des Métamorphoses d’Ovide, le livret de Duché de Vancy conte les amours malheureux de Céphale et Procris, contrariés par la jalousie de L’Aurore éprise de Céphale. Une fin tragique attend les deux amants, puisque Céphale tue accidentellement sa bien-aimée en voulant atteindre son rival Borée, le dieu des vents.

Après une tournée de cette œuvre en version de concert en janvier 2023 à Bruxelles, Namur et Versailles, Reinoud Van Mechelen dirige ici son ensemble A nocte temporis, tout en assurant le rôle central de Céphale. Déjà enregistré en 2008 par Musica Fiorita _ oui _, cet opéra est donné ici pour la première fois sans coupures, bénéficiant d’un beau travail de reconstitution à partir d’une partition lacunaire _ dont acte. Dès le prologue, on est surpris _ en effet ! _ du parti pris pour la déclamation : une prononciation moderne du français à l’exception du son oi prononcé we ; un choix hybride donc, réalisé avec plus ou moins de bonheur par les interprètes. Dans l’ensemble, la diction des chanteurs n’est pas le point fort de cette interprétation, à quelques exceptions près. La soprano Déborah Cachet est une Procris émouvante et pleine de fraîcheur, mais parfois un peu trop lisse. Le Céphale de Reinoud Van Mechelen est particulièrement expressif, et la tessiture du ténor aigu à la française lui convient fort bien. Le dialogue des malheureux amants dans la scène finale, entrecoupé de grands silences, est un beau moment dramatique _ oui. Cette fin tragique et cette conclusion de l’œuvre tout en pianissimi soulignent l’originalité de la compositrice qui ose ici ce que Lully n’avait jamais tentévoilà. Parmi les rôles principaux, citons la mezzo-soprano Ema Nikolovska dans le rôle explosif de L’Aurore, très engagée dans les scènes de jalousie. Le baryton Lisandro Abadie, au timbre chaleureux, campe un Borée très convaincant. Mais c’est dans les rôles secondaires, dont certains sont confiés à des solistes issus du chœur, que l’on trouve les prestations les plus remarquables. Citons en particulier le ténor Marc Mauillon, à la diction parfaite, dans son interprétation très incarnée de La Jalousie, et Gwendoline Blondeel, parfaite dans le personnage d’Iphis et celui de la Prêtresse.

L’orchestre A nocte temporis offre une belle palette de couleurs et de dynamiques variées ; les danses et les scènes de divertissement sont particulièrement réussies. L’excellent Chœur de chambre de Namur souligne la très belle écriture de la compositrice, comme dans le beau chœur des Suivants de la Volupté à l’acte III, accompagné par le concert des flûtes. Et à l’acte IV, c’est l’impressionnant Chœur des Démons qui se déchaîne dans une scène infernale qui est un des sommets de l’œuvre, et n’est pas sans rappeler les scènes de tempêtes de Lully ou Marais. Il est bien dommage que le mauvais accueil du public de l’époque n’ait pas permis au talent d’Élisabeth Jacquet de La Guerre de nous offrir d’autres tragédies lyriques de cette qualité.

 

Elisabeth Jacquet de La Guerre (1665-1729) : Céphale et Procris, tragédie lyrique en un prologue et cinq actes.

Avec Déborah Cachet, Lore Binon, Ema Nikolovska, Gwendoline Blondeel, Marc Mauillon, Lisandro Abadie, Samuel Namotte. Ensemble A nocte temporis. Reinoud Van Mechelen, direction musicale et haute-contre.

Enregistré à Namur en janvier 2023.

2 CD Versailles Spectacles.

Notice de présentation trilingue. Durée : 147:15

Une réalisation très intéressante, par conséquent, de cette œuvre de tendresse touchante…

En août, à la tête de son ensemble a nocte temporis, l’excellent Reinoud van Mechelen, à la plage 20 de son beau CD « Dumesny haute-contre de Lully« , le CD Alpha 554 _ cf mes articles «  » et « «  des 17 novembre 2019 et 10 janvier 2020 _, nous avait donné le très bel air d’ouverture de l’Acte III de « Céphale et Procris« , « Amour, que sous tes lois cruelles On souffre de maux rigoureux ! » :

écoutez-le ici (2′ 39)…

Ce jeudi 11 avril 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Prendre plaisir à la découverte d’oeuvres d’un compositeur trop oublié jusqu’ici : Pierre-Montan Berton (1727-1780), à l’Opéra de Paris, et dans le beau sillage de Rameau (1683-1764)…

03oct

Ce sont les très brillantes réussites des CDs d’Alexis Kossenko (le double CD Château de Versaille Spectacles CVS101 « Simphonie du Festin royal de Monseigneur le Comte d’Artois – Versailles 1773« ), d’une part,

et Cyrille Dubois (le CD Aparté AP319 « Jouissons de nos beaux jours !« ), d’autre part,

qui comportent, le premier, des airs (l’un, un « air vif » ajouté en 1760 à une reprise de « Camille reine des Volsques » d’André Campra _ à la plage 3 du premier des deux CDs ; à regarder ici (2′ 13) _, et  l’autre, une « chaconne » ajoutée en 1761 à une reprise d' »Iphigénie en Tauride » de Desmarets et Campra _ à la plage 9 du second des deux CDs _),

et le second, l’air « Dans ce fatal instant, quels vœux puis-je former ? » du ballet en un acte « Deucalion & Pyrrha« , de 1755 _ à la plage 18 du CD _,

qui m’ont vivement incité à me renseigner bien davantage sur ce compositeur, Pierre-Montan Berton (Maubert-Fontaine, 7 janvier 1727 – Paris, 14 mai 1780),

sur son parcours de musicien et compositeur ; ainsi que sur son œuvre, et les interprétations de celle-ci au disque jusqu’ici _ soient seulement des extraits d’oeuvres, passés relativement inaperçus, de ma modeste part de mélomane au moins…

Ainsi ai-je pu découvrir _ et prendre vraiment conscience _ qu’au moins deux autres airs chantés extraits d’œuvres de Pierre-Montan Berton avaient aussi connus de belles réalisations discographiques, et de la part de Reinoud van Mechelen et son ensemble A nocte temporis,

en ses très remarqués CDs Alpha 753 « Jeliote, haute-contre de Rameau« , pour l’air « Ce n’est pas un crime en aimant« , extrait de la pastorale en un acte « Érosine« , de 1765 _ à la plage 19 de ce CD ; à écouter ici (2′ 24) _ ;

et Alpha 992 « Legros, haute-contre de Gluck« , pour l’air d’Amintas « Conduisez ces captifs » _ à écouter ici (2′ 54) _ ; ce CD « Legros » comportant aussi deux autres airs de Pierre-Montan Berton, instrumentaux seulement, eux : un « air pour les cyclopes » _ à écouter ici (1′ 46) _ et un « air gracieux » _ à écouter ici (1′ 59) _, tous les trois extraits de la pastorale héroïque en trois actes « Sylvie« , de 1749 _ ces trois airs de la « Sylvie » de Pierre-Montan Berton se trouvant aux plages 4, 5 et 6 de ce CD…

Et au passage, il me faut souligner la part prise pour ces quatre très belles réalisations discographiques par Benoît Dratwicki, le directeur du Centre de Musique Baroque de Versailles, qui signe les quatre remarquables présentations des livrets de ces CDs...

On peut aussi trouver des interprétations de la célébre « Nouvelle Chaconne« , en mi mineur, de Berton, en 1762, par exemple par la Bayerische Kammerphilharmonie sous la direction de Reinhard Goebel, en un CD OEhms OC705 « Mozart in Paris« , en 2007 _ en voici une vidéo de 8′ 45…

Bref, nous aimerions découvrir _ son talent le mérite ! _ bien davantage que ces brefs _ très beaux _ extraits d’œuvres, issus du génie musical bien trop méconnu jusqu’ici de Pierre-Montan Berton, qui fut très actif à l’Opéra, à Paris, de 1749 à son décès, le 14 mai 1780, date à laquelle celui-ci était rien moins que directeur-général de l’Opéra…

Et c’est ainsi qu’il a pu composer beaucoup de très réussis nouveaux airs _ tels que ceux, donnés ici, pour la « Camille reine des Volsques«  de Campra, créée à l’Académie Royale de Musique le 9 novembre 1717 ; ou l’« Iphigénie en Tauride » de Desmarets et Campra, créée à l’Académie Royale de Musique le 6 mai 1704… _ pour des reprises « actualisées » de très nombreux opéras _ tragédies en musique, ballets, etc. _ du répertoire de l’Opéra à Paris, depuis ceux de Lully, Desmarets, Campra, etc., jusqu’à ceux de Rameau et consorts, comme cela se pratiquait beaucoup alors… 


Ce mardi 3 octobre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Découvrir aussi le CD « Legros Haute-Contre de Gluck », de Reinoud Van Mechelen et son Ensemble A Nocte Temporis, qui vient de paraître aujourd’hui…

24sept

Tout à fait bienvenu

après le CD « Jouissons de nos beaux ans ! » de Cyrille Dubois et György Vashegyi _ le CD Aparté AP 319 ; cf mes articles « «  et «  » des mercredi 20 et vendredi 21 septembre derniers _

et le double CD « Simphonie du Festin Royal de Monseigneur le Comte d’Artois – Année 1773 » d’Alexis Kossenko et ses ensembles Les Ambassadeurs et La Grande Écurie _ le double CD Château de Versailles Spectacles CVS101 _,

tombe vraiment à pic le CD « Legros Haute-Contre de Gluck » _ le CD Alpha 992 _ de Reinoud Van Mechelen, troisièmee volet de sa passionnante trilogie consacrée à la tradition française du haute-contre, en complément de ses deux premiers volets : « Dumesny Haute-Contre de Lully » _ le CD Alpha 554 _ et « Jeliote Haute-Contre de Rameau«  _ le CD Alpha 753.

Ma toute première impression à la découverte première de ce CD,

est celle d’un énorme changement de monde _ culturel, musical… _, d’un terrible hiatus entre l’univers dont témoignent les deux passionnants et irremplaçables CDs « Jouissons de nos beaux ans ! » de Cyrille Dubois et György Vashegyi _ le CD Aparté AP319 _, d’une part, et le double CD « Simphonie du Festin Royal de Monseigneur le Comte d’Artois« d’Alexis Kossenko et ses ensembles Les Ambassadeurs et la Grande Écurie _ le double CD Château de Versailles Spectacles CVS101 _, d’autre part, qui nous font accéder tous deux au splendides derniers feux de la merveilleuse musique du Grand Siècle qui s’achevait là,

avec l’univers qui s’ouvre après les disparitions de Jean-Philippe Rameau, le 12 septembre 1764, et du roi Louis XV, le 10 mai 1774, dont vient témoigner un peu cruellement, à son désavantage _ et Reinoud Van Mechelen n’y est pour rien... _, ce bien intéressant, en cela, CD « Legros Haute-Contre de Gluck« …  

« Vive Rameau ! À bas Gluck ! » se serait écrié Claude Debussy en assistant à la recréation de « La Guirlande« , de Rameau sur un livret de Marmontel (créé en 1751), à la Schola Cantorum, en 1903…

En effet !!!

Mais avant de chroniquer ce CD « Legros Haute-Contre de Gluck » _ Alpha 992 _, qui vient de paraître ce samedi 23 septembre,

il me faut d’abord me pencher sur le très riche et passionnant double CD _ instrumental seulement _ « Simphonie du Festin Royal de Monseigneur le Comte d’Artois » d’Alexis Kossenko et ses Ensembles Les Ambassadeurs et la Grande Écurie _ le double CD Château de Versailles Spectacles CVS101 _ dont je n’ai jusqu’ici encore rien dit…

Ce samedi 23 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Cyrille Dubois, ou la perfection de l’art du chant français : l’époustouflant CD Aparté « Jouissons de nos beaux ans ! »

20sept

L’art de chanter le français de l’époque baroque (Rameau, etc.)

_ mais pas seulement en ce répertoire baroque dans lequel, effectivement magnifique, Cyrille Dubois a participé à de très très nombreux CDs (cf ici sa très riche discographie) ; cf aussi, et en priorité, son merveilleux coffret de 3 CDs Aparté AP 284 « Fauré – Complete songs » !.., chroniqué dans mes articles des 3 juin « «  et 6 août 2022 « «  ;

mais aussi son CD « Liszt – O Lieb !«  Aparté AP 200 (cf mes articles des 5 novembre « «  et 25 novembre 2019 « « ) ;

et son CD « Lili & Nadia Boulanger – Mélodies«  Aparté AP 224 (cf mes articles des 26 février « «  et 2 mars 2020 « « ) ;

et encore le CD « So romantique !«  Alpha 924 (cf mon article du 19 mars 2023 « « )… _

atteint ici un sommet véritablement époustouflant

_ à comparer avec les performances superbes, elles aussi, de Reinoud van Mechelen, en sa trilogie des haute-contres du baroque français, les CDs Alpha 554 « Dumesny« , Alpha 753 « Jeliote » et Alpha 992 « Legros« , parus respectivement les 8 octobre 2019, 3 septembre 2021, et à paraître après-demain 22 septembre 2023… _

avec le CD Aparté AP 319 « Jouissons de nos beaux ans ! » du haute-contre/ténor Cyrille Dubois,

sur un très remarquable programme élaboré avec la collaboration ultra-compétente de Benoît Dratwicki _ qui présente ce programme aux pages 14 et 15 de ce CD Aparté _ et du Centre de Musique Baroque de Versailles

_ un programme composé semble-t-il en partie à partir du très riche « Concert François arrangé par Mr Francœur Surintendant de la musique du Roy Pour le Festin Royal de Mgr Le Comte d’Artois, Année 1773«  (pour ce festin royal qui eut lieu le 16 novembre 1773 au château de Versailles), un manuscrit conservé aujourd’hui à la Bibliothèque Nationale sous la cote H383 ;  

cf ici le remarquable CD pionnier, enregistré au mois de juin 1993, « François Francœur – Musique des Tables royales«  de La Simphonie du Marais et Hugo Reyne (dont j’étais alors le conseillé artistique), le CD Fnac Music 592287 ; Hugo Reyne n’ayant retenu de ce manuscrit que des œuvres de la main de François Francœur (Paris, 21 septembre 1698 – Paris, 5 août 1787)… ;

et c’est sur ce même très précieux manuscrit que vient d’être élaboré le passionnant double CD, seulement instrumental lui aussi, « Simphonie du Festin Royal de Monseigneur le Comte d’Artois – Versailles 1773« , un très riche double CD Château de Versailles Spectacles CVS101, d’Alexis Kossenko dirigeant ses ensembles Les Ambassadeurs et La Grande Écurie, dont le livret du CD comporte lui aussi, aux pages 11 à 13, une présentation de Benoît Dratwicki : je reviendrai prochainement sur ce récent CD…

Et je remarque au passage que ni le CD (Château de Versailles Spectacles CVS101) d’Alexis Kossenko, ni le CD (Aparté AP 319) de Cyrille Dubois, ne mentionnent ce passionnant travail pionnier d’Hugo Reyne en son CD Fnac-Music 592287 de 1993… _,

et avec les somptueuses prestations de l’Orfeo Orchestra et du Purcell Choir, sous la direction absolument idoine, elle aussi, à ce répertoire français baroque, du décidément, CD après CD, excellentissime chef hongrois György Vashegyi…

Le premier _ mais loin d’être le principal ! _ mérite de ce CD « Jouissons de nos beaux ans ! » de Cyrille Dubois, par rapport aux CDs de Hugo Reyne en 1993, et d’Alexis Kossenko, cette année 2023, est donc de nous donner à entendre, lui _ et enfin ! _, pas mal de beaux airs chantés issus des plumes de compositeurs _ au nombre de 12 : 4 déjà décédés à la date du concert composé par François Francœur pour le Festin Royal de Mgr le Comte d’Artois, donné à Versailles le 16 novembre 1773, et 8 toujours vivants à cette date… _ dont des extraits d’œuvres ont été donnés lors de ce Festin Royal du 16 novembre 1773, au château de Versailles,

soient, ici pour ce CD du moins, 21 airs _ ainsi, aussi, que 8 pièces instrumentales ; seuls les airs chantés (par Cyrille Dubois, ou/et les chœurs du Purcell Choir) sont mentionnés par moi ici en gras… _ extraits de 19 œuvres de

Jean-Philippe Rameau (Dijon, 25 septembre 1683 – Paris 12 septembre 1764) _ « Castor & Pollux » (créé en 1737) ; « Platée«  (1745) ; « Les Fêtes de Polymnie«  (1745) ; « Zaïs » (1748) ; « La Guirlande«  (1751) ; « Daphnis & Églé » (1753) ; et « Les Boréades » (de 1763) _,

Antoine Dauvergne (Moulins, 3 octobre 1713 – Lyon, 11 février 1797) _ « Les Amours de Tempé«  (1752)  _,

Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (Narbonne, 25 décembre 1711 – Paris, 8 octobre 1772) _ « Titon & L’Aurore«  (1754) et « Les Fêtes de Paphos«  (1758) _,

Pancrace Royer (Turin, 12 mai 1703 – Paris, 11 janvier 1755) _ « Zaïde, reine de Grenade » (1739) et « Les Pouvoirs de l’Amour » (1743) _,

François Rebel (Paris, 19 janvier 1701 – Paris, 7 novembre 1775) _ « Tarsis & Zélis«  (1728), avec François Francœur _,

François Francœur (Paris, 21 septembre 1698 – Paris, 5 août 1787) _ « Tarsis & Zélis«  (1728), avec François Rebel _,

Louis-Joseph Francœur (Paris, 8 octobre 1738 – Paris, 10 mars 1804) _ « L’Aurore & Céphale«  (1766) _,

François-Lupien Grenet (1700 – 1753) _ « Le Triomphe de l’Harmonie«  (1737) _,

Pierre-Montan Berton (Maubert-Fontaine, 7 janvier 1727 – Paris, 14 mai 1780) _ « Deucalion & Pyrrha«  (1755) _,

Bernard de Bury (Versailles, 20 août 1720 – Versailes, 11 novembre 1785) _ « Les Caractères de la Folie«  (1743) _,

Jean-Baptiste-Philibert Cardonne (26 juin 1730 – après août 1792) _ « Ovide & Julie«  (1771) _,

et Pierre Iso (1715 – 1794) _ « Phaétuse«  (1759) _ :

21 airs qui constituent ainsi, en ce splendide CD « Jouissons de nos beaux ans !« , énormément de premières discographiques, d’une sorte de chant du cygne de l’art du chant baroque français, juste avant le règne des musiques de Glück et de Piccinni à la cour de Louis XVI et Marie-Antoinette, après le décès de Louis XV, le 10 mai 1774…

À suivre…

Ce mercredi 20 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Reinoud Van Mechelen toujours excellent dans les très délicates « Brunettes » du tournant entre XVIIe et XVIIIe siècles : un bijou !

10août

Après ses très brillants CDs « Dumesny, haute-contre de Lully » _ soit le CD Alpha 554 ; cf mon article «  » du 10 janvier 2020… _

et « Jeliote, haute-contre de Rameau«  _ soit le CD Alpha 753 ; cf mon article «  » du 18 octobre 2021… _,

le magnifique et toujours parfait ténor Reinoud Van Mechelen vient nous gratifier maintenant d’un très réussi petit bijou de CD, avec son « Oh, ma belle brunette« , soit le CD Alpha 833, paru le 27 mai dernier ;

dont témoigne, par exemple, le très juste article, ce jour sur le site de ResMusica, « Galanteries champêtres par Reinoud Van Mechelen« , de Cécile Glaenzer :

Galanteries champêtres par Reinoud van Mechelen

Le ténor belge et son ensemble A nocte temporis aiment à défricher des répertoires méconnus. Ils nous offrent ici un _ excellent ! _ florilège de brunettes anonymes et autres airs galants.

« Brunette : petite chanson tendre, d’un goût naturel et délicat » nous apprend le dictionnaire Littré. Ces airs à une, deux ou trois voix et basse continue sur un sujet champêtre et galant furent très populaires en France au tournant des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles. L’éditeur Ballard en publie trois tomes _ en 1703, 1704 et 1711 _ sous le titre Brunetes ou petits airs tendres, et c’est à cette source que Reinoud van Mechelen est allé puiser _ oui _ le programme _ des airs _ du présent enregistrement. Il y ajoute de joyeux « airs à boire » _ au nombre de 3 : de Jacques Cochereau (en 1714), Joseph Valette de Montigny (en 1713) et Monsieur de la Feronnerie (en 17169) _ et des intermèdes instrumentaux de Marais, Hotteterre, Visée, Couperin, Dandrieu et Pignolet de Montéclair. Un programme tout en délicatesse et élégance _ voilà ! _, illustration du raffinement à la française _ tout à fait _, où la voix souple et expressive du ténor _ oui… _ fait merveille _ en ce très délicat répertoire : on ne saurait mieux dire. La diction est parfaite _ comme c’est absolument nécessaire, en effet ! et c’est rédhibitoire … _ et le texte reste toujours lisible _ voilà ! _, même dans les reprises ornementées, tout droit venues de l’art de l’air de cour. Preuve de la ductilité de sa voix, le ténor se fait _ aussi, mais oui… _ haute-contre dans les reprises de « Tu ne dois pas, jeune Lisette » chantées à l’octave aigüe. On se souvient _ et comment ! _ que les derniers enregistrements de Reinoud van Mechelen étaient consacrés au répertoire des contre-ténors Louis Gaulard Dumesny et Pierre de Jélyotte.

Les airs instrumentaux choisis _ en appoint _ répondent parfaitement _ oui _ aux pièces vocales, et font beaucoup _ aussi _ pour l’attrait de ce programme. Trois pièces de viole de Marin Marais permettent d’apprécier la belle musicalité de Myriam Rignol. Le traverso d’Anna Besson tient une place importante tout au long du programme, et lui confère beaucoup de poésie, en dialogue avec la voix. Elle nous propose aussi une intervention bienvenue sur la musette de cour, instrument des évocations champêtres par excellence _ en effet. Le théorbe de Simon Linné et le clavecin de Loris Barrucand réalisent un continuo subtil et des intermèdes tout en délicatesse _ le terme est on ne peut plus adéquat. Au milieu de tous ces airs tendres, on appréciera la simplicité de deux comptines chantées a capella: « Sur le bord de la Seine » et le truculent « Il étoit un Espagnol » qui apporte sa dose d’humour dans un programme parfois _ presque _ un peu trop langoureux.

Œuvres de Jacques Cochereau (1680?-1734), Marin Marais (1656-1728), Jacques-Martin Hotteterre (1673-1763), Robert de Visée (1650-1725), Joseph Valette de Montigny (1665-1738), François Couperin (1668-1733), Jean-François Dandrieu (1682-1738), Michel Pignolet de Montéclair (1667-1737).

Ensemble A nocte temporis : Anna Besson, traverso ; Myriam Rignol, viole de gambe ; Simon Linné, théorbe ; Loris Barrucand, clavecin ; Reinoud van Mechelen, ténor et direction.

1 CD Alpha. Enregistré en février 2021 à Sint Truiden (Belgique).

Textes de présentation en français, anglais et allemand.

Durée : 71:09

Un parfait très délicat bijou…

Ce mercredi 10 août 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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