Posts Tagged ‘Colette Lambrichs

Un trop rare intense moment de culture vraie à l’Espace La Croix Davids, à Bourg-sur-Gironde, quand Colette Lambrichs et les Editions du Canoë reçoivent André Bouny, Claude-Luca Georges et Vadim Korniloff…

10mar

Oui,

la rencontre ce dimanche autour de midi à Bourg-sur-Gironde, à l’Espace La Croix Davids, 57 rue Valentin Bernard, quand Colette Lambrichs recevait et présentait, entourée de la passionnante collection des ouvrages édités pas ses Éditions du Canoê, les œuvres des artistes plasticiens Julio Le Parc, Milos Sobaïc, André Bouny, Daniel Nadaud, Vadim Korniloff et Claude-Luca Georges _ ainsi que quelques unes, superbes !, des siennes, discrètement placées dans une petite pièce un peu retirée de ce bel Espace… _ en présence de Claude-Luca Georges, André Bouny et Vadim Korniloff,

a été un rare moment de culture vraie et authentique, dans une ambiance décontractée extrêmement sympathique.

Pour ne rien dire de la très amicale teneur des échanges spontanés qui ont suivi…

Et la très jolie petite cité médiévale de Bourg-sur-Gironde a bien de la chance de disposer d’un tel Espace de rencontres culturelles vivantes de cette remarquable teneur…

L’exposition des œuvres de ces artistes et de la collection des livres des Editions du Canoë, en cet Espace La Croix Davids aura lieu de ce dimanche 10 mars au dimanche 21 avril 2024.

Ce dimanche 10 mars 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Trois lumineuses parutions aux passionnantes Editions du Canoë (de Colette Lambrichs) : de Youssef Ishaghpour, « Le Poncif d’Adorno – Le poème après Auschwitz » et « Rothko – une absence d’image : la lumière de la couleur » ; et de Michel Butor & Carlo Ossola, « Conversation sur le temps »…

25oct

ainsi que l’invitation à assister, demain jeudi 26 octobre à 19h 30, à la Librairie Les Champs magnétiques, dans le 12e arrondissement à Paris, à la présentation du livre, toujours de Youssef Ishaghpour, « Rothko – une absence d’image : la lumière de la couleur« ,
tous aux Éditions du Canoë, de Colette Lambrichs,
m’ont fait répondre aussitôt ceci à Colette :  
À propos de Bernard Plossu et de sa longue amitié avec Michel Butor (Mons-en-Barœul, 14 septembre 1926 – Contamine-sur-Arve, 24 août 2016), simplement ceci,
chère Colette : 
 
ce lien https://www.mollat.com/podcasts/bernard-plossu au podcast de mon entretien avec Bernard Plossu dans les salons Albert Mollat, le 31 janvier 2014 :
 
 
 
 
Je vais bien sûr lire avec très grand plaisir l’entretien (à Saint-Émilion, le 28 mai 2011) de Carlo Ossola avec Michel Butor,
et en dirai un mot aussi à l’ami bruxellois Pascal Chabot…
 
Bonne rencontre parisienne, bien sûr, demain soir jeudi à la librairie Les Champs magnétiques autour du sublime Mark Rothko (Dvinsk, 25 septembre 1903 – New-York, 25 février 1970),
et du « Rothko, une absence d’image – lumière de la couleur » que lui a donc consacré Youssef Ishaghpour (Téhéran, 14 mars 1940 – Paris, 15 octobre 2021)
 
Francis
Ce mercredi 25 octobre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ma seconde lecture en cours de l’ « Ut musica, ut poiesis » de Michel Deguy, « Dialogue avec Bénédicte Gorrillot », à paraître aux Editions du Canoë le 6 juin prochain…

12mai

Depuis ma réception, mardi après-midi dernier 9 mai, de l' »Ut musica, ut poiesis _ Dialogue avec Bénédicte Gorrillot » de Michel Deguy _ décédé le 16 février 2022 _, que m’a adressé son éditrice Colette Lambrichs – le livre est à paraître en librairie le 6 juin prochain –,

je viens d’achever cet après-midi du 12 mai ma seconde attentive et minutieuse lecture de ce dialogue majeur  _ les entretiens ont eu lieu les 28 juin, 6 juillet 2021, puis 3 janvier, 11 janvier et 21 janvier 2022… _ sur un élément très important _ et pas assez élucidé jusqu’alors… _ de la poétique de ce maître de poésie et philosophe qu’a été Michel Deguy (Draveil, 23 mai 1930 – Paris, 16 février 2022),

 

comme en prolongement _ extrêmement bienvenu _ de ce dialogue très consistant, entre eux deux, qu’a été, Noir, impair et manque, paru aux Éditions Argol, le 21 octobre 2016…

 

Ce vendredi 12 mai 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

De René de Ceccatty, la pièce de théâtre « Frühling », au printemps de son magnifique parcours d’écrivain ; ou de quoi « parfaire un portrait déjà presque complet »…

17mar

En cette arrivée de printemps 2023,

voici que Bruno Smolarz,

que René de Ceccatty _ et sur son œuvre lire d’abord mon article du 12 décembre 2017, consacré à son livre (et chef d’œuvre !) décisif « Enfance _ dernier chapitre« , paru chez Gallimard le 2 février 2017« « , et celui du 24 mai 2016, consacré à son magnifique roman « Objet d’amour« , paru chez Flammarion le 30 septembre 2015  : « «  _ avait eu l’occasion de rencontrer, en 1977, lors de son long séjour au Japoncf son « Mes Années japonaises« , paru en 2019 ; sur ce livre, cf mon article du 20 avril 2019 : « «  _, tous deux avaient « sympathisé à l’Institut franco-japonais où nous enseignions ensemble« , à Tokyo,

vient proposer sa publication, aux Éditions Atéki, du tout premier texte paru, en l’occurrence une pièce de théâtre, de René de Ceccatty, rédigée à l’âge de seize ans, en mai 1968, créée à Montpellier le 21 juin 1969, puis reprise au mois de juillet 1969, pour 17 représentations au Festival d’Avignon, la pièce de théâtre « Frühling« ,

dont Bruno Smolarz a assez récemment découvert un des très rares exemplaires, relié et dédicacé (par René à son cousin Claude Antony _ auparavant, Bruno Smolarz s’était procuré chez un libraire à Paris la plupart des livres de René de Ceccatty que celui-ci avait dédicacés à l’ami Hector Bianciotti, décédé depuis, en 2012) _), sur Internet sur le catalogue d’un libraire de livres anciens… 

D’où ce désir amical de faire plus largement partager au lectorat fidèle de René de Ceccatty cet en quelque sorte opus 1 de son œuvre…

L’édition de ce livre-ci adjoint à ce « Fruhling » de 1968-1969 (aux pages 57 à 93),

outre un riche très intéressant Avant-propos de l’auteur intitulé « Sans coulisses ni rideau » (aux pages 15 à 43),

et un dossier de presse d’articles parus en Provence au mois de juillet 1969 (aux pages 97 à 113),

les tout à fait précieux témoignages d’aujourd’hui des deux autre interprètes, avec René de Ceccatty lui-même, de cette pièce interprétée à trois 3 fois à Montpellier, puis 17 fois à Avignon en juillet et juillet  1969 :

Nathalie Castagné (« Une autre présence« , aux pages 115 à 134),

et Colette Smirou (« L’échelle« , aux pages 135 à 149);

et enfin, extrait de « Personnes et personnages » _ dont René m’a fait cadeau d’un exemplaire, précédemment dédicacé de sa main à sa « chère mamie« , sa grand-mère maternelle Françoise (« douce et affectueuse« , née au Telagh, en Algérie, le 13 février 1893 et décédée à Bagnole-Sur-Cèze, le 23 mai 1983), et re-trouvé, lui aussi, par lui cette fois, chez un libraire de livres anciens, avec ces mots : « et pour Francis Lippa dont les recherches méritaient bien que ce livre fasse un long chemin pour lui arriver. Amicalement, René de Ceccatty, 38 ans plus tard le 18 octobre 2017« ... ; page 7, le livre est dédié « à Eilathan«  _, paru aux Éditions de la Différence, en 1979 (aux pages 193 à 221), la suite de « Frühling« , intitulée « Frühling II« , aux pages 151 à 212.   

Ce même 18 octobre 2017, René m’avait aussi adressé son merveilleux « Jardins et rues des capitales _ roman«  _ achevé d’imprimer le 25 septembre 1980, avec cette autre dédicace de sa main : « Pour Francis Lippa qui retrouvera dans ces pages une Italie qu’il aime et pourra parfaire un portrait déjà presque complet. Amicalement, René de Ceccatty, Paris le 18 octobre 2017« . Paru en 1980, et lui aussi aux Éditions de la Différence de Joaquim Vital et Colette Lambrichs. Un chef d’œuvre singulier absolument éblouissant _ le livre est toujours disponible en librairie.

Au delà de la diversité des genres abordés par ses multiples _ et très divers… _ livres , depuis, désormais, ce « Frühling » de 1968 qui paraît ce mois de mars 2023 aux Editions Atéki, et ce « Personnes et personnages » paru en 1979 aux Éditions de la Différence, et jusqu’à « Le Soldat indien » _ cf par exemple, et parmi plusieurs autres que j’ai consacrés sur ce blog « En cherchant bien«  à cet opus, mon article « «  du 3 février 2022  _ paru aux Éditions du Canoë de Colette Lambrichs le 4 février 2022,

l’œuvre de René de Ceccatty _ de même que sa personnalité ! _ comporte une très puissante lumineuse unité dont on perçoit de tous premiers bourgeons en cet opus quasi premier qu’est ce « Frühling » de mai 1968 _ « Bien que cette œuvre ait été écrite en mai 68, on n’y sent ni âpreté, ni révolte, ni surtout rien qui rappelle le souffle révolutionnaire« , écrivait la journaliste Annie Voiron dans un article du Méridional intitulé « Retrouvailles au Café-Théâtre avec « Frühling » » le 13 juillet 1969, peut-on lire à la page 101… Et à la page 99, une splendide photo de René de Ceccatty et Nathalie Castagné pris sur le vif d’un entretien avec le journaliste J. Faure à propos de « Frühling« , parue dans Le Dauphiné Libéré du 11 juillet 1969, en un article intitulé, lui, « Chez Janot Lartigue, trois étudiants renouvellent l’expérience du café-théâtre en présentant, dès ce soir, « Frühling ou le printemps de la vie«  »

Et je me permets de citer ici cet extrait _ qui n’a pas pris une ride ! _ de mon article du 12 décembre 2017 « « , à propos de l’indispensable « Enfance _ dernier chapitre » :

« ce merveilleux et magnifique chef d’œuvre pourquoi craindre le mot ? ou l’éloge ? je ne le gaspille pas, tout gascon pourtant que je suis _ qu’est Enfance, dernier chapitre

me paraît illuminer du miracle de sa force de vérité, et de sa considérable richesse et densité sans cesse dansante et virevoltante, traversée qu’elle est des lumineuses fulgurances, parfaitement dynamisantes, de ses « télétransportations«  : voilà, peut-être ai-je ici mis le doigt sur une clé décisive de son écriture-inspiration ! _ toute la décennie littéraire 2010 :

rien moins que ça ! Et j’insiste !

 Parviendrais-je, pour ma modeste part, à assez le faire bien entendre ?  j’y tiens beaucoup.
Partager ce qu’on place haut est un devoir d’honnête homme prioritaire : je n’aimerais pas demeurer seul dans la joie de mon admiration de lecteur ! Face à la misérable prospérité journalistique ignare, si aisément satisfaite de tant d’impostures grossières en littérature, cyniquement reposée sur le critère chiffré du « puisque ça se vend ! « , et partie prenante pseudo-culturelle du nihilisme régnant…

En effet, quasiment six mois de lectures-relectures hyper-attentives, plume à la main et qui encore se poursuivent _,

car j’ai très vite pris conscience que cet Enfance, dernier chapitre reprenait et prolongeait, en un très vaste geste de grande cohérence et d’archi-lucide approfondissement,

rien moins que l’œuvre entier,

ainsi que, plus fondamentalement encore _ puisque c’est l’intelligence sensible de celle-ci, la vie, qui constitue le fond de la visée de son écriture _, la vie entière de René de Ceccatty

vie entière reprise et éclairée, et magnifiée, par le travail hyper-scrupuleux (de la plus grande honnêteté) et d’une stupéfiante lucidité, de son extraordinairement vivante et palpitante écriture, sans temps mort, tunnel, lourdeur, ni faiblesses ! Quels défauts peut donc bien trouver encore René de Ceccatty à son livre ? Je me le demande… Montaigne trouvait-il, lui aussi, des défauts à ses Essais ? Ou Proust à sa Recherche ? Et que René de Ceccatty ne se sente pas accablé par ces comparaisons pour son livre !

Sur cet enjeu majeur de la lucidité de la visée de fond de l’intelligence même de sa vie _ sur ce sujet, se reporter au sublime raccourci, si essentiel, de Proust : « La vraie vie, c’est la littérature «  _,

l’enquête la plus probe et fouillée qui soit que mène ici René de Ceccatty, recherche rien moins que ce qu’il nomme son « enfance intérieure », en s’employant non seulement à débusquer-révéler-mettre au jour (et comprendre !) sinon ce que factuellement celle-ci fut, en son bien lointain désormais ressenti, au moins via quelques approximations ou équivalences de celui-ci, ce ressenti passé et enfui ; mais aussi esquisser ce que peuvent et pourront en être de coriaces effets dévastateurs, encore, à long terme, tels que ceux-ci parfois persistent en l’âge adulte, et souvent pour le pire ».

Ce vendredi 17 mars 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos de l’indispensable legs, toujours à inlassablement réactiver, de la lucidité d’imageance poïétique des chefs d’oeuvre majeurs des génies de la littérature mondiale _ ou la profonde vérité du « Ce qui demeure, les poètes le fondent », de Friedrich Hölderlin…

23fév

En apostille-ajout à mon article du 14 février dernier « « ,

ceci,

et un peu « retravaillé » encore, à la relecture devenant ré-écriture _ à la Montaigne en ses indispensables « Essais » _,

qui me paraît mériter, à lui seul, ce petit tiré-à-part-ci d’aujourd’hui :

mon « Lire ‘Liquidation’ d’Imre Kertész, ou ce qui dure d’Auschwitz« , achevé de rédiger le 13 janvier 2006, est enfin redevenu accessible, grâce à Nathalie Georges-Lambrichs _ qui a réussi à le « récupérer » sur une ancienne sauvegarde sienne, qu’elle est, non sans difficulté (elle n’en avait plus le souvenir…), parvenue à réactiver : ouf ! immense merci à elle ! _, tel que j’ai, sur ce blog même, mis en ligne en mon article du 8 novembre 2022 : « « ,

où ce très long texte mien _ plus long, mais c’était absolument nécessaire, que le texte de Kertész, dont il est n’est qu’une modeste, mais exigeante, lecture-commentaire, et un patient déchiffrage… _ de lecture-commentaire-déchiffrage du « Liquidation » de Kertész,

est miraculeusement redevenu effectivement accessible _ il n’a finalement pas été « liquidé« , ouf !, réduit au pur néant, lui, par l’accident de mon précédent ordinateur (soudainement un jour kaput !) où je le conservais sans sauvegarde aucune… _ à de patientissimes lectures !!!  ;

ce très très grand texte de Kertész qu’est ce chef d’œuvre étourdissant _ en son époustouflante complexité archi-enchevêtrée d’écriture par lui, l’auteur, mais aussi de lecture, par nous, ses lecteurs : pour ne pas nous y perdre, il nous faut, à nous lecteurs, très sérieusement nous y accrocher ; et c’est ce très patient effort-là que s’efforce de retranscrire, avec jubilation aussi et surtout, mon texte de lecture-commentaire-patient déchiffrage… _, de « Liquidation« , se re-révélant hélas ces jours de maintenant plus prémonitoire que jamais _ « Ce qui dure d’Auschwitz » avais-je, et à mon tour comme prémonitoirement, sous-titré ce modeste mien « Lire ‘Liquidation’« , qui, et cela à mon vif étonnement (!), résiste fort bien à la relecture, 17 ans après sa rédaction, achevée le 13 janvier 2006 !.. _ avec le présent retour de l’incroyable barbarie déchaînée sur ces décidément malmenées _ Boutcha, Irpin, Marioupol, Bakhmout, etc. _ terres d’Ukraine ;

relire ici, du très grand historien américain Timothy Snyder, pour commencer, son indispensable lucidissime « Terres de sang : l’Europe entre Hitler et Staline » (et désormais Poutine !)

_ et relire aussi, éventuellement et superfétatoirement, mes articles de commentaire, celui très détaillé, du 26 juillet 2012 « « , et celui, synthétique et rétrospectif, lui, du 4 mars 2022 « « , sur ce magistral travail de l’historien Timothy Snyder en ce magnifique et plus que jamais indispensable « Terres de sang : l’Europe entre Hitler et Staline« …

Et où nous mesurons aussi _ et c’est à cela que je veux bien sûr en venir ici _, tout ce que nous pouvons devoir, voilà !, par nos lectures, à la lucidité de poïesis la plus fine et la plus juste sur le réel des plus géniaux écrivains,

tel, en cette occurrence-ci, un Kertész…

Oui, voilà bien ce qu’apporte l’imageance des plus grands génies visionnaires _ et je repense ici à ce qu’en présente ce dialogue essentiel et fondamental de Platon, à propos de la puissance propre du poétique, qu’est son petit Ion _, écrivains et artistes ;

et il nous est plus que jamais indispensable, à nous les lecteurs de ce qui demeure encore de ces génies, de venir toujours et à nouveau, et génération après génération, les lire, et revenir, de nouveau, de nouveau, et génération après génération, il me faut le redire, venir et revenir encore les lire et les relire, et les méditer, tant sont puissamment destructrices les forces d’effacement, de dénégation négationniste, ainsi, d’abord, que d’oubli !, à inlassablement combattre et renverser…

Car, de ces génies visionnaires,

les regards, via _ et c’est bien cela seul qui vraiment porte et transporte jusqu’à nous, d’abord inattentifs, et oublieux que nous sommes, de l’essentiel  _, leurs plus que jamais vivantes_ à dimension temporelle d’éternité, mais oui ! puisque d’éternité il n’y a réellement que dans le temps de vies humaines (mortelles, c’est là un pléonasme) : toute vie (sexuée du moins) passe, et est promise à passer un jour définitivement, et il appartient donc à chacun, individu de passage, d’apprendre le plus vite possible, tant qu’il est temps, à saisir au vol ce que vient très furtivement et très brièvement offrir et mettre à notre portée le généreux et très malicieux (et tranchant aussi !) Kairos… _ parlantes et vibrantes voix _ oui, les voix ! je dis bien les voix : qu’il nous appartient, à nous les lecteurs, d’apprendre à percevoir, recevoir, écouter, et alors clairement enfin entendre, en leurs ténus et fragiles souffles-respirations, ainsi qu’intonations et accents, même : ce qui est le propre du seul, mais puissant en ses effets, poïétique, du moins quand ces effets du poïétique sont effectivement bien reçus et intégrés par la conscience la plus lucide du lecteur à son intelligence actuelle des situations… _ précieusement maintenues ainsi activement parlantes, déposées qu’elles sont, pour ce moment du moins où elles subsistent et durent un peu pour nous, en livres, et en livres accessibles à la lecture, ainsi que, et surtout, à la pensée-méditation à venir du lecteur, dans les rythmes souples et colorés de ces phrases _ surtout , car c’est leur allure et leur rythme singuliers qui importent !_, lignes, pages de ces livres-là, nous demeurent donc ces regards via les voix, plus que jamais présents, ces extra-lucides regards-là visionnaires, via les voix parlantes et vibrantes de vie, il me faut le souligner, en l’éclat de la beauté, oui, de la beauté, de ces œuvres et chefs d’œuvre, qu’à nous, leurs potentiels _ en voie de devenir d’un peu plus effectifs, si possible… _ lecteurs, ils ont su, tel un infiniment précieux legs, nous laisser à venir méditer _ en dialoguant un minimum avec eux _ ; charge à nous de les écouter et les entendre, ces voix, et accéder, par leur écoute musicale, à ces regards perspicaces et vifs-là.

La vraie lecture étant un réel et très effectif _ wirklich, dit Hegel… _ dialogue :

un entretien actif _ de muses : à la François Couperin... _ des deux côtés, auteur et lecteur ainsi en dialogue _ les muses en dialogue, donc ; encore à la François Couperin… Et on peut comprendre ainsi, au passage, ce qui me rend aujourd’hui particulièrement impatient de la publication, le 6 juin prochain, aux Éditions du Canoë (de Colette Lambrichs), de l’ « Ut musica, ut poïesis«  du cher Michel Deguy ; comme pour continuer avec lui la conversation entamée à la Station Ausone le 9 mars 2017, autour de son vibrant « La Vie subite« … _, et entre lecteur et auteur, quand survient le miracle de cette grâce, voilà, de s’entendre vraiment l’un l’autre.

Immense merci donc à eux tous, ces plus grands des auteurs !!!

Pour l’imageance poïétique de leurs vibrantes musicales voix, toujours vivantes et parlantes, en acte _ quand leur puissance est ainsi un peu richement activée _, pour nous, quand nous lisons vraiment leurs grands livres…

Lire et lier, relire et relier, étant consubstantiels.

Ce jeudi 23 février 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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