Samedi dernier, à Saint-Émilion, au Festival Philosophia, consacré cette année à « la culture« ,
j’ai eu le très vif plaisir d’écouter pour la seconde fois in vivo Karol Beffa :
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déjà l’année dernière, Karol Beffa intervenait brillamment _ mais sans prendre la parole, ou du moins, peu _ comme illustrateur musical _ seulement, mais ses (superbes !) interventions au piano étaient, quoique brèves, déjà très prenantes (et, paradoxalement, très parlantes !) : que ce soient l’interprétation de pièces importantes de la musique occidentale (Bach, Mozart, Chopin, Schumann, etc.), ou de passionnantes improvisations, à la demande, à propos des caractères objectifs ou subjectifs de la musique… _ de la conférence de son ami le philosophe Francis Wolff, sur le sujet de Pourquoi la musique ?…
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En suite de quoi, j’avais acquis illico presto le merveilleux CD (chez Aparté) de ses œuvres _ dont un concerto pour alto de toute beauté ! Mais toutes les œuvres de ce CD sont belles ! _ intitulé Into the dark…
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Aussi était-je bien décidé à l’écouter parler cette fois _ en dialogue avec l’excellente Hélène Lastécouères, dans les Douves du Manoir Galhaud ; et sous le soleil, après avoir subi un déluge de pluie sur la route, de Bordeaux à Libourne… _ d’une question qui me tient tout particulièrement à cœur,
ainsi qu’en fait foi, ce blog même, et ce depuis son ouverture, le 3 juillet 2008 _ cf mon article de présentation : Le Carnet d’un curieux ; il n’a pas pris une ride !.. _ :
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création et créativité !
Soient les sentes et arcanes de la poïétique.
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Eh bien ! ce fut parfait d’intelligence sensible des processus complexes et subtils, souvent paradoxaux, à l’œuvre dans toute démarche de création, et d’abord, bien sûr, artistique,
avec force exemples extrêmement parlants…
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Aussitôt, dès le lundi, je me suis précipité au rayon Musique de ma librairie Mollat, d’abord pour faire part de la chose à Vincent Dourthe, et me procurer ce qui pouvait compléter, en CDs de Karol Beffa, ma discothèque. Pas grand chose, sur le moment, à l’exception de cet Into the Dark que je possède déjà, et du quintette à vents Five O’clock, par le Quintette Klarthe, sur le CD French Touch. Mais je reviendrai préciser ce que je désire commander en priorité (dont Blow up). Et en attendant, je me suis procuré le György Ligeti de Karol Beffa, qui vient tout juste de paraître _ ce 18 mai _ chez Fayard.
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À l’exemple fort avisé d’Hélène Lastécouères _ parfaite interlocutrice _,
je viens aussi d’écouter _ toute la journée d’hier _ avec délices les 8 magistrales Leçons que Karol Beffa a brillamment données au Collège de France, du 25 octobre 2012 au 17 janvier 2013, accessibles, toutes, sur you tube :
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une merveille d’explication parfaitement claire et accessible à tout un chacun _ notamment par le détail de ses exemples, musicaux ou pas _, d’intelligence éminemment sensible de ce qu’est la musique se faisant _ d’abord dans l’activité de composition, et aussi l’improvisation… _, de la part d’un artiste tout à la fois compositeur, interprète, improvisateur et analyste d’œuvres, et merveilleusement pédagogue _ « un génie« , m’a glissé Daniel Truong-Loï, croisé trois secondes à Saint-Émilion, et me présentant à Karol Beffa un quart d’heure avant la conférence à laquelle je me rendais (et je veux bien le croire), quand je l’ai eu au téléphone le lundi soir suivant… _ ;
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permettant de « mettre en position _ qui l’écoute ou le lit _ de mieux entendre » _ au double sens de percevoir comme de comprendre avec le mieux possible de pertinence _ les œuvres musicales, à commencer par « aborder _ l’écoute de l’œuvre _ avec empathie« , et grâce à un discours sur la musique orienté en toute priorité vers « une écoute véritablement accompagnée » : en s’efforçant de dégager, dans le cheminement musical, à percevoir, ce que Karol Beffa nomme « la direction intentionnelle » du compositeur, au fil, pas à pas, de la riche matière sonore musicale de l’œuvre défilant _ face à un texte philosophique à expliquer et commenter, le sésame impératif, enseignais-je à mes élèves de Terminale, au lycée, est de d’abord « dégager l’intention directrice de l’argumentation de l’auteur » ; une telle démarche valant pour toute œuvre de sens à décrypter…
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Aussi tiens-je à proposer d’abord ici, sur mon blog, et de toute urgence, la liste des liens aux podcasts et films de ces 8 lumineuses conférences de Karol Beffa au Collège de France, en 2012-2013 :
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1) « Comment parler de musique ?« (25-10-2012) : https://www.youtube.com/watch?v=UL74PdbYMOk
2) « Clocks and Clouds : le Clocks« (22-11-2012) : https://www.youtube.com/watch?v=a4OvWdvyI9w
3) « Qu’est-ce que l’improvisation ?« (29-11-2012) : https://www.youtube.com/watch?v=S-f-_4uKRuM
4) « Clocks and Clouds : le Clouds« (6-12-2012) : https://www.youtube.com/watch?v=a4OvWdvyI9w
5) « Musique et imposture« (13-12-2012) : https://www.youtube.com/watch?v=xxT4d5q_hgQ
6) « Comment accompagner un film muet ?« (20-12-2012) : https://www.youtube.com/watch?v=d7AwZBOqJE8
7) « Bruit et musique« (10-1-2013) : https://www.youtube.com/watch?v=9D11FUefN8I
8) « Sur quelques mouvements lents de concertos de Mozart« (17-1-2013) : https://www.youtube.com/watch?v=UPDvW_UUQyM
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Après l’un peu « officielle » Leçon inaugurale 1) « Comment parler de musique ? » du 25 octobre 2012 _ non suivie de séminaire, elle, et disponible sous forme de livre, aux Éditions Fayard, dans la collection « Leçons inaugurales du Collège de France« … _,
chaque Leçon de Karol Beffa _ épanoui et heureux, jubilant même, les sept leçons ensuite, du 22 novembre au 17 janvier _ fut suivie d’un séminaire offrant la parole à un invité choisi,
dont voici, aussi, des liens aux videos :
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2) « Les 2 corps de l’instrument et les 2 corps de l’instrumentiste« (22-11-2012), par Bernard Sève : http://www.college-de-france.fr/site/karol-beffa/seminar-2012-11-22-15h00.htm
3) « D’où nous viennent nos idées ? et comment évoluent-elles ? La créativité en mathématiques et en musique« (29-11-2012), par Cédric Villani : https://www.youtube.com/watch?v=3EHgohENTX0
4) « Musique et image L’exemple de Karol Beffa« (6-12-2012), par Michel Gribenski : http://www.college-de-france.fr/site/karol-beffa/seminar-2012-12-06-15h00.htm
5) « L’imposture chez Nietzsche et Wagner« (13-12-2012), par Guillaume Métayer : http://www.college-de-france.fr/site/karol-beffa/seminar-2012-12-13-15h00.htm
6) « L’atonalisme. Et après ?« (20-12-2012), par Jérôme Ducros : http://www.college-de-france.fr/site/karol-beffa/seminar-2012-12-20-15h00.htm
7) « Théâtre : un lieu où l’on entend. Vers une histoire de la scène moderne (XIXe – XXIe siècles)« (10-1-2013), par Marie-Madeleine Mervant-Roux : http://www.college-de-france.fr/site/karol-beffa/seminar-2013-01-10-15h00.htm
8) « Pourquoi la musique ?« (17-1-2013), par Francis Wolff : https://www.youtube.com/watch?v=abkcOlYZ61s
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Deux petites remarques, pour commencer, à propos de ces conférences.
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La première porte sur le couple musical de clocks and clouds sur lequel aime particulièrement se focaliser en son œuvre propre Karol Beffa, et qu’il emprunte à György Ligeti (1923 – 2006), compositeur de référence _ et dont une œuvre (en 1972) porte ce titre de Clocks and clouds… _ pour lui.
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Ce couple de clocks and clouds caractérise en effet des tropismes cruciaux de l’œuvre musical de Ligeti, marqués par les influences, assumées et même revendiquées, d’œuvres de Bartok, pour ce qui concerne le clock _ d’après un souvenir d’enfance de Ligeti, de cloches d’un village de la puszta hongroise, et un roman de Gyula Krùdy _, et d’œuvres de Debussy _ dont la pièce Nuages… _, pour ce qui concerne le cloud.
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La création éminemment (et magnifiquement) cultivée de Karol Beffa, aux antipodes de la tabula rasa, donc, prend appui sur des formes parfaitement assumées, tirées, en leur impulsion de départ, de chefs d’œuvre de la grande tradition musicale _ mais pas envisagée comme tradition, massive et à suivre pour s’y conformer, mais au contraire comme riche de micro-liens paradoxaux à dénicher et cultiver (enfin, en quelque sorte), par l’invention du compositeur se ressourçant ainsi, en dialogue (improvisateur et créateur) quasi permanent, à travers le temps, avec ces œuvres magnifiquement inspiratrices… _, assimilés et transcendés, et comme développés, par lui, comme par d’autres…
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D’où le concept malicieusement paradoxal de « plagiat par anticipation« , que Karol Beffa emprunte aux facétieux Pierre Bayard, d’abord, et plus haut, en amont, François Le Lionnais (de l’Oulipo) _ cette dimension de facétie étant, d’ailleurs, assez présente dans le discours, sinon dans la musique aussi, de Karol Beffa ; comme en témoigne l’usage le plus courant, mais pas exclusif, loin de là, de la « parodie« …
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Ma seconde remarque concerne Bernard Sève :
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Bernard est un ami _ c’est Daniel Truong-Loï, qui fut son élève en Khâgne à Lyon, qui me l’a fait connaître, en 2002 _ avec lequel j’ai eu le plaisir de m’entretenir _ comme interlocuteur-questionneur (modérateur, dit-on) des conférences à propos de ses livres _ à diverses reprises, chez Mollat ou à la Machine à lire : pour L’Altération musicale, en 2002 ; pour Montaigne _ des règles pour l’esprit, en 2007 ; et pour L’Instrument de musique _ une étude philosophique, en 2013 ; et que j’ai revu tout récemment avec joie le 25 mars dernier à la MSHA de Bordeaux-3, pour une passionnante très riche journée Montaigne destinée aux doctorants.
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Sur le fond de l’intervention de Karol Beffa à Saint-Émilion, samedi dernier, à propos de « création et créativité« ,
et en une époque qui porte aux nues l’idée, sur fond de concurrence généralisée, de création individuelle,
et fait de la créativité tous azimuts une sorte de nécessité socio-professionnelle universelle,
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je dois dire que, partageant la plupart des thèses, très fines, de Karol Beffa, je demeure un peu sceptique sur la place qu’il accorde à la douleur au sein du processus même de création, du moins pour ce qui concerne le témoignage qu’il développe à propos de son propre travail de composition, au détriment de la joie…
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Et alors même qu’il met très haut les exemples de l’heureux _ en effet ! surtout dans sa jeunesse prodige ! cf ses merveilleuses symphonies pour orchestre à cordes ; ou son sublime Octuor ! _ Félix Mendelssohn _ que j’aime tout particulièrement, moi aussi _, ainsi que de Mozart _ « le plus grand de tous« , pour Karol Beffa ; oui, Mozart est sublime ; tout spécialement dans ses concertos et ses opéras (dont je viens de faire une cure !)… _, tous deux exemples de création éminemment heureuse…
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J’ai pour ma part réfléchi à tout cela,
ne serait-ce que pour mes contributions au colloque de Venise, le 19 février 2011, au Palazzetto Bru-Zane, « Un Compositeur moderne né romantique : Lucien Durosoir (1878 – 1955) » :
« Une poétique musicale au tamis de la guerre : le sas de 1919 _ la singularité Durosoir«
et « La poésie inspiratrice de l’oeuvre musical de Lucien Durosoir : Romantiques, Parnassiens, Symbolistes, Modernes« .
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Cf aussi les (denses) articles de ce blog
du 15 juillet 2011 « Comprendre les musiques : un merveilleux gradus ad parnassum _ les « Eléments d’Esthétique musicale : notions, formes et styles en musique » aux éditions Actes-Sud / Cité de la musique, sous la direction de Christian Accaoui » ;
du 2 août 2011 « Comprendre les micro-modulations de l’écoute musicale en son histoire : l’acuité magnifique de Martin Kaltenecker en « L’Oreille divisée » » ;
et du 20 août 2011 « L’aventure d’écriture d’un curieux généreux passionné de musique, Romain Rolland : le passionnant « Les Mots sous les notes », d’Alain Corbellari, aux Editions Droz« ,
passionnants à la relecture…
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À mes yeux,
il faut (et énergiquement même !) se déprendre du modèle (maniaco-dépressif) romantique _ sur-valorisant l’expression (de l’individu), au sein du processus de création-composition des œuvres _, trop prégnant encore, en son dolorisme, dans nos imaginaires _ de mélomanes surtout, et « consommateurs« de musique… _ du XXIe siècle _ probablement du fait de la sur-valorisation (idéologique) du romantisme dans le cursus scolaire _ ;
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alors que ce modèle doloriste romantique (avec la tyrannie de l’Idéal du Moi infatué, qui le sous-tend et l’accompagne quasi indélébilement) ne domine, en fait, que dans une période bien circonscrite de l’histoire des Arts _ celle, « romantique« , émergeant au tournant du XVIIIe siècle, où vient triompher très vite le marché concurrentiel des artistes, et la course sociale de ceux-ci à l’apparente (marchande) originalité ; au détriment de la qualité vraie (non marchande) des œuvres mêmes… Période où s’exagère, aussi, la performance virtuose, à admirer (et vendre et acheter), du médiateur des œuvres de musique, l’interprète ; tel un Franz Liszt, initiateur de ce star system…
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Karol Beffa adopte des thèses bien moins doloristes dans ses Leçons au Collège de France _ de même que dans son passionnant Les Coulisses de la création, avec Cédric Villani, par exemple au chapitre 7 « Souffrances« ;
toutefois je note aussi que le choix du terme « coulisses« dans le titre de cet ouvrage très vivant, très pragmatique (et très agréable et surtout fécond !), met en lumière la part rhétorique théâtrale de ce qui pourrait être une opération de communication éditoriale (et médiatique, à plus long terme), eu égard à l’implicite d’une « scène« et d’une « mise en scène« : tel un prix à payer pour gagner encore de la notoriété …
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Le jeu intense de la création vraie, lui, est très fondamentalement une joie, et une joie infiniment profonde, et haute _ sur la joie, lire d’abord l’immense Spinoza : la joie ressortant (très simplement) de l’épanouissement de la puissance de la personne à l’œuvre, et en (et par) ses œuvres mêmes ; sur ces processus bien concrets, lire aussi, de Jean-Louis Chrétien, le très beau et très juste La Joie spacieuse _ sur la dilatation.
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Et le regard _ largement extérieur et grandement incompétent, en majorité _ de la plupart du public, ou même des commanditaires, ainsi que les biais truqueurs et trompeurs des enjeux de carrière (et de célébrité) pour l’artiste _ mais en bons fils de leur époque, ces surdoués que sont Cédric Villani, et Karol Beffa ont bien appris à ne pas manquer, non plus, de jouer de tout ce qui peut faciliter une carrière… ;
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et sur ce point, Karol Beffa, qui avait, au départ, confie-t-il, le projet de devenir économiste, raconte, page 115 des Coulisses de la création, le conseil que lui donna son caïman à l’ENS l’économiste Daniel Cohen, « il faut se spécialiser dans le secteur où l’on a un avantage comparatif » (sur les autres) ; et ce qu’il en retira : « Je l’ai écouté et j’ai laissé tomber l’économie, je n’ai plus fait que de la musique« … _, n’est pas, artistiquement du moins, le principal…
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C’est la qualité même de l’œuvre qu’il faut privilégier _ en sa dimension trans-historique et non circonstancielle d’éternité même, c’est-à-dire extérieurement à toute considération de temps, d’histoire (et donc de carrière) ; et c’est pour cette raison là que nous pouvons aussi aisément, comme à foison, nous ressourcer puissamment en de telles œuvres… _ ;
et cela au sein de, et parmi, la collection (généreuse, au fil des créations nouvelles) des œuvres d’art, vivantes _ du moins tant que les œuvres, en leur singularité, nous sont transmises, par d’autres, et ainsi nous sont, demeurent ou deviennent, accessibles : toute culture impliquant accès à celles-ci, et transmission ; ainsi que partage de leur profonde et irradiante joie ! _ :
à découvrir par chacun avec curiosité, empathie au départ, et lucidité _ les clés de la vraie joie, tant pour le créateur à l’œuvre que pour le passionné d’art, profondément exigeants qu’ils ont à être, chacun en son activité. À rebours des (bruyantes) contrefaçons et impostures des faux timbaliers de la fausse culture occupant la place et fascinant les gogos qui les suivent… Toute culture vraie et largement ouverte implique aussi sévère tri.
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Titus Curiosus, ce 1er juin 2016
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En complément,
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écouter le très riche podcast (de 83′) de la passionnante émission (accessible jusqu’au 4 février 2017) de Au diable Beauvert que Thierry Beauvert a consacrée à Karol Beffa le 11 mai 2014,
et qui permet d’écouter, notamment, 8 extraits d’œuvres musicales composées ou improvisées par Karol Beffa :
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_ B.E.F.F.A. : une improvisation, par Karol Beffa au piano (CD Intrada 034)
_ Après une lecture de Bach, par Marina Chiche au violon (CD Intrada 034)
_ Erbarme dich mein Gott, transcrit d’après la Passion selon saint Matthieu, de JS. Bach, par David Bismuth au piano (CD Ame Son 0815)
_ Étude n° 2, à Dana Ciocarlie, par Dana Ciocarlie au piano (CD Triton 331143)
_ I dreamed a dream, improvisation d’après Les Misérables, de Claude-Michel Schomberg, par Karol Beffa au piano (CD Contraste Productions 01)
_ Pièce pour cordes et harpe (musique du film Je ne suis pas mort, de Mehdi Ben Attia), par l’Ensemble Contraste, direction Johan Farjot (document privé)
_ Milonga, en un arrangement d’Arnaud Thorette et Johan Farjot, par Arnaud Thorette, à l’alto, et Johan Farjot, au piano (CD Triton 331157)
_ Concerto pour violon n° 1, par Renaud Capuçon, au violon, et l’Orchestre du Capitole de Toulouse, sous la direction de Tugan Sokhiev (enregistré en direct par France-Musique le 20 janvier 2008, au Festival Présences, à Toulouse).
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