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Une intéressante Tribune des Critiques de Disques sur France-Musique dimanche dernier consacrée à 3 extraits (Prélude, Menuet, Toccata) du sublimissime subtil « Tombeau de Couperin » de Maurice Ravel : esprit ludique versus pianisme…..

31mai

Une bien intéressante _ mais discutable, du moins à mon goût : d’abord en le choix discographique du producteur, puis en les appréciations d’interprétations de la part des critiques invités… _ Tribune des Critiques de Disques (à écouter ici) sur France-Musique dimanche dernier, 26 mai 2024, à propos de 3 extraits (Prélude, Menuet, Toccata) du sublimissime « Tombeau de Couperin » pour piano seul, de Maurice Ravel,

avec, autour de Jérémie Rousseau, les expertises de Mélissa Khong, Alain Lompech et Négar Haéri…

Déjà, j’ai un peu regretté que le choix _ privilégiant un peu trop à mon goût le pianisme des interprètes au détriment de l’esprit de l’œuvre elle-même et du génie formidablement subtil et singulier du compositeur, Maurice Ravel… _ de Jérémie Rousseau pour cette Tribune,

ait écarté la Forlane et le Rigaudon, que j’aime tant _ cf par exemple mon article du 21 avril dernier, autour du Rigaudon luzien, dédié à Pierre et Pascal Gaudin : «  » _,

au profit du Menuet, et surtout de la Toccata : par un probable parti-pris, me semble-t-il, de tester le pianisme _ digital, virtuose _ des interprètes ici comparés, au détriment de l’esprit, subtilissime, de l’œuvre de Ravel...

Des 18 interprétations en piano solo de ce Rigaudon

dont ma discothèque personnelle comporte à ce jour la performance en CD :

_  1) Robert Casadesus in double CD Classics MH2K _ enregistré à New-York en décembre 1951 : 3′ 10 ; écoutez-ici : peut-être ma version ancienne préférée ! Quelle vie, et quel chic !
_  2) Marcelle Meyer in coffret EMI Classics 0946 384699 2 6 _ enregistré à Paris en mars 1954 : 3′ 07
_  3) Walter Gieseking in double CD Warner Classics 0190 295 7755063 _ enregistré à Londres en mars 1954 : 3′ 10
_  4) Samson François in coffret Erato 0190 295 651 473 _ enregistré à Paris en 1957 ou 1958 : 2′ 36
_  5) Samson François in coffret Erato 0190 295 651 473 _ enregistré à Monte-Carlo en juin 1967 : 2′ 27 ; écoutez-ici, et c’est splendide !
_  6) Vlado Perlemuter in CD Nimbus NI 5011 _ enregistré à Birmingham en août 1973 :3′ 20
_  7) Yvonne Lefébure in CD FY FYCD 018 _ enregistré à Paris en janvier 1975 : 2′ 35

_  8) Jean-Yves Thibaudet in coffret Decca 478 3725 _ enregistré à Amsterdam en mars 1991 : 3′ 03
_  9) Dominique Merlet in double CD Bayard Musique 308 631.2 _ enregistré en 1991 : 3′ 07
_  10) Alice Ader in CD Fuga Libera FUG 592 _ enregistré en 2002 : 3′ 47
_  11 ) Jean-Efflam Bavouzet in double CD MDG 604 1190 – 2 _ enregistré en janvier 2003 : 3′ 10 ; écoutez-ici, c’est très bien !

_ 12) Alexandre Tharaud in double CD Harmonia Mundi HM 901 811.12 _ enregistré à Paris en avril 2003 : 3′ 02 ; écoutez-ici, c’est tout à fait superbe !
_ 13 ) Roger Muraro in double CD Accord 476 0942 enregistré en mai 2003 : 3′ 11

_ 14) Steven Osborne in double CD Hyperion CDA 47731/2 _ enregistré à Londres en septembre 2010 : 3′ 01 ; écoutez-ici, c’est magnifique ! 
_ 15) Bertrand Chamayou in double CD Erato 08256 460 2681 enregistré à Toulouse en 2015 : 3′ 06 ; écoutez-ici, c’est vraiment excellent !

_ 16) Clément Lefebvre in CD Evidence EVCD 083 enregistré à Hardelot en avril 2021 : 3′ 25 : écoutez ici, ce n’est pas mal du tout !
_ 17) Philippe Bianconi in double CD La Dolce Volta LDV 109.0 enregistré à Metz en avril 2022 : 3′ 00

_ 18) Martin James Bartlett in CD Warner Classics 5054197896804 _ enregistré à Londres en mars 2023 : 3′ 05 : écoutez-ici ce preste et dansant Rigaudon

Jérémie Rousseau n’a retenu que 2 d’entre elles, superbes, en effet :

_ celle d’Alexandre Tharaud, enregistré en 2003, pour Harmonia Mundi,

et

_ celle de Bertrand Chamayou, enregistré en 2015, pour Erato .

Préférant aux 16 autres,

celles

de Louis Lortie, enregistré en 1988 _ en un CD Chandos CHAN 8620 dont j’ignorais l’existence jusqu’ici _ ;

Anne Quéfellec, enregistré en 1990  _ en un double CD Erato 5614812 qui ne m’a pas beaucoup convaincu… _ ;

François Dumont, enregistré en 2014 _ en un CD Piano Classics PCLD 0055 dont j’ignorais aussi l’existence jusqu’ici _ ;

 et Benjamin Grosvenor, enregistré en 2015 _ du CD Decca 483 0255 « Homages« , enregistré au Wyastone Concert Hall en décembre 2015, dont je dispose, je viens de découvrir que « Le Tombeau de Couperin » est matériellement absent ! ; accessible seulement électroniquement : bisque, bisque, rage !!!..

Et qui ne m’ont guère convaincu lors de l’audition, ce jour, du podcast de cette émission !!!

Même si c’est à deux pianos ou à quatre mains qu’elles jouent le piano de Ravel _cf par exemple mes articles du 11 septembre 2018 « «  et du 21 avril 2020 « «  _,

les toujours parfaites Katia et Marielle Labèque servent idéalement l’esprit et la veine basquaise, dansée, de Maurice Ravel…

Et pour ma part,

après des auditions renouvelées des diverses interprétations discographiques du leste et très enlevé « Rigaudon » (dédié aux luziens Pierre et Pascal Gaudin, ses amis d’enfance et d’adolescence lors de ses vacances à Saint-Jean-de-Luz) du merveilleux « Tombeau de Couperin » pour piano seul, présentes en ma discothèque personnelle,

ma préférence continue plus que jamais d’aller aux versions prestes et éclaboussantes d’esprit ludique d’Alexandre Tharaud _ en avril 2003 _ et de Martin James Bartlett _ en mars 2023, soient vingt années plus tard que le CD pour l’éternité magnifiquement juvénile d’Alexandre Tharaud, en un CD jubilatoire dans lequel intervient aussi, et pas seulement de ses justes conseils, le cher Alexandre Tharaud ; cf mon article du 16 février dernier : « «  

Plutôt l’esprit _ ludique _ que le pianisme

Je persiste, donc, et je signe…

Ce vendredi 31 mai 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Pour célébrer Ravel, décédé il y a 82 ans ce 27 décembre

27déc

En manière de célébration de l’anniversaire des 82 ans du décès de Maurice Ravel,

le 27 décembre 1937 à Paris,

écoute de 2 CDs ravéliens :

_ les 2 Concertos pour piano et orchestre (de 1929-30 et 1931)

par François Dumont

et l’Orchestre National de Lyon, dirigé par Leonard Slatkin ;

ainsi que Tzigane pour violon et orchestre

_ soit le CD Naxos 8.573572 _ ;

et le CD Ravel voyageur

_ soit le CD Mirare MIR 416 _

par les sœurs Nathalia (piano) et Maria Milstein (violon),

comportant

la Sonate pour violon et piano n°1, dite posthume ;

Cinq Mélodies Populaires Grecques (en un arrangement pour violon et piano de Maria Milstein) ;

Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré ;

la Sonate pour violon et piano n°2 ;

Kaddish (en un arrangement pour violon et piano de Lucien Garban) ;

Tzigane ;

et Pièce en forme de Habanera.

Le 30 octobre 2019 dernier,

sur son site Discophilia,

Jean-Charles Hoffelé a consacré un article

intitulé Le jour et la nuit

au CD Naxos des 2 Concertos pour piano et orchestre de François Dumont et Leonars Slatin.

LE JOUR ET LA NUIT


Brillant, le Concerto en sol ? Du Mozart oui ! François Dumont le joue avec une simplicité déconcertante, sans les effets et le motorisme que tant y mettent, éclairant les mouvements extrêmes sans les brusquer, chantant avec une pudeur qui est bien le secret de Ravel, et ce sens de demi-caractère préfèrant l’allusion à l’appui.


Leonard Slatkin lui fait un orchestre fauve de couleurs, et félin de rythmes, quelque chose de très souple où tout peut chanter : même le grand récitatif de l’Allegramente, avec ses ponctuations jazzies, s’octroient des parts de rêve. L’Adagio est un modèle, intemporel et tendre, avec cette ligne de chant qui se réalise dans le più piano, et comme cette sonorité de clavier est belle, profonde, modelée, si pleine, si mélodieuse.


La sonorité naturellement ombrée de Dumont s’accorde avec les teintes de ténèbres du Concerto pour la main gauche auquel il refuse tout expressionisme, le jouant implacable et quasi-classique, dans la battue presque froide de Slatkin : c’est dans cette simplicité fluide que l’essence sinistre de l’œuvre prend tout son sens, et le contraste avec les cadences étoilées, aux sonorités magiques, où le pianiste crée un autre univers, est d’autant plus saisissant.


Doublé impeccable qu’assaisonne entre les deux opus un Tzigane abrasé par l’archet virulent de Jennifer Gilbert, et qui me donne envie de réécouter tout le piano de Ravel comme François Dumont l’avait enregistré voici quelques années (Piano Classics).


LE DISQUE DU JOUR


Maurice Ravel (1875-1937)


Concerto pour piano et orchestre en sol majeur,
M. 83

Concerto pour piano et orchestre en ré majeur,
M. 82 « Concerto pour la main gauche »

Tzigane, M. 76 (version pour orchestre)

François Dumont, piano
Jennifer Gilbert, violon
Orchestre National de Lyon
Leonard Slatkin, direction

Un album du label Naxos 8.573572

Photo à la une : le pianiste français François Dumont – Photo : © Jean-Baptiste Millot


Et hier, 26 décembre,
sur ce même site Discophilia,
le même Jean-Charles Hoffelé
a consacré sa chronique quotidienne 
au CD Ravel Voyageur des sœurs Maria et Nathalia Milstein :
……

 


LE VIOLON DE RAVEL


Outre qu’elles soient belles comme des Modigliani, Maria et Nathalia Milstein ont un autre charme peut-être plus décisif encore : elles s’adonnent à leur tropisme Ravel.


Voici deux ans, la pianiste des deux sœurs, Nathalia, mettait en regard les rares Pièces, Op. 12 d’un tout jeune Prokofiev alors étudiant au Conservatoire et Le Tombeau de Couperin de Maurice Ravel : passerelle entre ces deux cahiers qui sont d’abord deux suites dans l’esprit des suites françaises de clavier ou de viole, l’évocation stylisée du Siècle d’Or des clavecinistes. Son Tombeau, beau et simple comme une épitaphe, avait les vertus d’un haïku : la netteté et la suggestion.


Revoici son piano clair et évident, transformé en orchestre : il faut entendre comment elle tend le discours de la Sonate des années vingt, permettant au violon de sa sœur de s’envoler puis d’aller gronder l’orage qui s’en va dans les ultimes pages de l’Allegretto.

En plus des deux sonates, l’album violon-piano contient Tzigane joué avec une franchise, une pureté, une absence justement de gitanerie, ainsi que des arrangements, précieux comme le KaddishLucien Garban enrubanne dans l’archet les mots d’une prière, ou réjouissant lorsque Maria Milstein s’approprie les Mélodies populaires grecques, y chantant avec quelques éclats, faisant paraître des personnages. Quelle beauté d’intonation et de caractère dans cet archet, quelle plénitude dans ce violon, un Bergonzi de 1750 d’une profondeur assez vertigineuse.

Magnifique album qui ne veut plus quitter ma platine, il a raison !


LE DISQUE DU JOUR

Sergei Prokofiev (1891-1953)


Sonate pour piano No. 4,
Op. 29

10 Pièces, Op. 12
Toccata, Op. 11


Maurice Ravel (1875-1937)


Le Tombeau de Couperin,
M. 68

Nathalia Milstein, piano


Un album du label Mirare MIR350

Maurice Ravel


Sonate pour violon et piano No. 1, M. 12
Cinq mélodies populaires grecques (arr. pour violon et piano : Maria Milstein)
Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré, M. 74
Sonate pour violon et piano No. 2, M. 77
Kaddisch, extrait des
« 2 Mélodies hébraïques, M.A 22 » (arr. pour violon et piano : Lucien Garban)

Vocalise-Étude en forme de habanera, M. 51
Tzigane, M. 76

Maria Milstein, violon
Nathalia Milstein, piano


Un album du label Mirare MIR416

Photo à la une : la pianiste Nathalia Milstein – Photo : © DR

Ce vendredi 27 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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